preparation des medicaments la nuit

[caro2009]

Bonjour
Ma cadre de service voudrait que les IDE de nuit prépare les traitements à dispenser la journée par nos collègues.Pratique de + en + habituelle mais à risque.Je me dois de respecter des "recommandations" liées à cet acte : ne pas déconditionner les formes orales,interroger le médecin prescripteur en cas de doute sur la prescription,...etc, sans compter les médicaments manquants, commander la nuit non dispensé le matin donc non respect d'une prescription médicale liée à une mauvaise organisation du service?
Ma responsabilité peut-elle être engagée?Si oui à quel moment?
Dans ces conditions est ce que je peux refuser de préparer des traitements que je ne dispense pas?
Merci .

[Benji30]

Hors cadre légal nous préparons dans mon service les piluliers la nuit nous ne déblisterons pas les comprimés par contre. En début de chaque garde l'infirmier qui distribue les traitements les vérifient un par un. La pratique est validé par le pharmacien de l'établissement. On a jamais eu de soucis lorsque un cachet manque on met un post it dans le pilullier et on le dit à la relève ça leur permet d'anticiper et d'aller à la pharma avant de distribuer de plus on se renseigne et on se dépanne entre service la nuit pour etre a jour des pilulliers le matin.

La responsabilité reste celle de l'infirmier qui distribue les cachets puisqu il doit vérifier les traitements qu'il administre.

J'ai eu vu dans certains services de soins généraux les infirmiers finissant leur garde anticiper les soins de la garde suivante en sortant juste un plateau par chambre avec les soins de la garde suivante qui de toute façon vérifiera avant de les poser...

Je ne vois pas en fait où est le soucis de préparer les traitements la nuit il est clair que c'est une aide et que ça ne dispense en rien la vérification de celui qui distribue c'est juste avancer le travail et le faciliter il me semble.

[Norma Colle]

Hors cadre légal nous préparons dans mon service les piluliers la nuit nous ne déblisterons pas les comprimés par contre. En début de chaque garde l'infirmier qui distribue les traitements les vérifient un par un. La pratique est validé par le pharmacien de l'établissement. On a jamais eu de soucis lorsque un cachet manque on met un post it dans le pilullier et on le dit à la relève ça leur permet d'anticiper et d'aller à la pharma avant de distribuer de plus on se renseigne et on se dépanne entre service la nuit pour etre a jour des pilulliers le matin.

La responsabilité reste celle de l'infirmier qui distribue les cachets puisqu il doit vérifier les traitements qu'il administre.



Je ne vois pas en fait où est le soucis de préparer les traitements la nuit il est clair que c'est une aide et que ça ne dispense en rien la vérification de celui qui distribue c'est juste avancer le travail et le faciliter il me semble.

idem....

Sans compter que dans mon service ce sont les IDE de nuit qui préparent les commandes...Donc globalement,sauf entrées du jour ou de week-end ,s'il manque des comprimés ou autre per os c'est que les IDE de nuit ont mal anticipé les besoins,et ils ne s'en prennent donc qu'à eux-mêmes.

[Norma Colle]

Dans ces conditions est ce que je peux refuser de préparer des traitements que je ne dispense pas?
Merci .

actuellement quelle est l'organisation de jour?Chaque IDE prépare-t-il uniquement les per os qu'il administre lui-même?

[Juriste MACSF]

Bonjour,

Des réponses à vos questions peuvent être trouvées dans la fiche thématique relative à l’ «organisation du circuit du médicament en établissement de santé » établie par la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2005 et dont la version intégrale est disponible sur le site de la HAS, ainsi que dans l’arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de soins.

Ces textes mettent à la charge de l’infirmière trois étapes successives : préparation en unité de soins, distribution auprès des patients, vérification de la prise. Ces trois étapes, même si elles sont réalisées par des infirmières différentes (ce qui est le cas dans la situation que vous me décrivez), permettent d’assurer la sécurité du circuit du médicament.

Au moment de la préparation des médicaments en unité de soins, il appartient à l’IDE de :

- prendre connaissance de la prescription sans la retranscrire et interroger le médecin en cas de doute ;
- vérifier la concordance entre prescription et médicament préparé ;
- vérifier la date de péremption des médicaments et leur aspect ;
- effectuer les éventuelles reconstitutions dans des conditions d’hygiène correctes ;
- vérifier l’absence de contre indications
- il est recommandé de ne pas déconditionner les formes orales sèches avant présentation au patient.

C’est évidemment l’infirmière qui réalise cette phase qui est pleinement responsable de ses actes.

Au stade de l’administration du médicament, il est nécessaire de vérifier l’identité du patient, de le questionner sur une éventuelle allergie au médicament, d’apprécier son niveau d’autonomie et sa capacité à s’auto administrer le médicament et l’assister si cela s’avère nécessaire.

C’est à celui qui remet les médicaments au patient qu’il appartient de prendre ces précautions sous peine de voir sa responsabilité engagée.

Pour répondre à votre question sur la répartition des responsabilités, chaque IDE sera donc responsable du stade qu’elle a pris en charge. Vous ne pouvez donc refuser de préparer des médicaments au prétexte que vous ne les administrez pas, puisque cette préparation fait partie de votre rôle et que la réglementation n’exclut pas que ces phases soient réalisées par des IDE différentes.

Si un patient subit un dommage du fait de la préparation ou de la distribution du médicament, il convient de distinguer deux situations : si sa réclamation poursuit un but indemnitaire (allocation de dommages et intérêts), elle sera orientée prioritairement vers l’établissement. En effet la victime, qui n’est pas liée par un contrat aux praticiens du service, ne peut rechercher leur responsabilité personnelle si elle prétend à des dommages intérêts. Il lui appartient dans ce cas de mettre en cause la responsabilité de l’établissement pour un défaut d’organisation du service ou pour une faute commise par son agent.

En revanche, sur le plan pénal, chacun est responsable de ses propres actes, et il n’est pas exclu qu’en cas de complications pour un patient, l’IDE soit personnellement poursuivie si elle a commis une faute ou une négligence dans la phase qui la concerne.

Dans le cas que vous me soumettez, c’est donc en cas de faute ou de négligence dans la phase dont vous êtes chargée, c'est-à-dire la phase de préparation (par exemple une erreur de posologie), que vous pourrez être poursuivie. Si en revanche une faute est commise au stade de la distribution (erreur de personne par exemple, ou non vérification de la prise effective par le patient), c’est la responsabilité de l’infirmière chargée de cette distribution qui sera recherchée.

Juriste MACSF - Sou Médical

[caro2009]

Bonsoir
Merci de toutes ces précisions très instructives.

[Norma Colle]

Au stade de l’administration du médicament, il est nécessaire de vérifier l’identité du patient, de le questionner sur une éventuelle allergie au médicament, d’apprécier son niveau d’autonomie et sa capacité à s’auto administrer le médicament et l’assister si cela s’avère nécessaire.

cette réponse est objet de questionnement..Si on suit ce raisonnement,L'IDE qui administre n'aurait pas à revérifier les prescriptions médicales avant( médicament +posologie)? Il pourrait partir à "l'arrache" avec l'ensemble de ses piluliers,les administrer sans revérifier.Quid ensuite d'une validation (qui intervient toujours après l'administration)s' il ne s'est pas rendu compte d'une l'erreur éventuelle ?


d'autre part vous dites

Au moment de la préparation des médicaments en unité de soins, il appartient à l’IDE de :

- prendre connaissance de la prescription sans la retranscrire et interroger le médecin en cas de doute ;
- vérifier la concordance entre prescription et médicament préparé ;
- vérifier la date de péremption des médicaments et leur aspect ;
- effectuer les éventuelles reconstitutions dans des conditions d’hygiène correctes ;
- vérifier l’absence de contre indications
- il est recommandé de ne pas déconditionner les formes orales sèches avant présentation au patient.

C’est évidemment l’infirmière qui réalise cette phase qui est pleinement responsable de ses actes.

Interroger le médecin de nuit sur les prescriptions en cas de doute.En effet chose aisée la nuit! Pensez-vous sérieusement qu'un IDE pourra bipper la nuit (et souvent tardivement car la préparation des piluliers se fait en général lorsque tous les problèmes urgents du service sont réglés et que tous les patients ont reçu la visite des soignants) un médecin X qui ne connaît pas spécifiquement le patient Y? Et que doit alors faire l'IDE de nuit à part noter son doute ou son questionnement sur le dossier infirmier?Quid de sa responsabilité si son collègue prenant sa relève du matin oublie de questionner le médecin et que patient soit ne reçoit pas le traitement soit le reçoit à une dose inadéquate?

[binoute1]

Au stade de l’administration du médicament, il est nécessaire de vérifier l’identité du patient, de le questionner sur une éventuelle allergie au médicament, d’apprécier son niveau d’autonomie et sa capacité à s’auto administrer le médicament et l’assister si cela s’avère nécessaire.

cette réponse est objet de questionnement..Si on suit ce raisonnement,L'IDE qui administre n'aurait pas à revérifier les prescriptions médicales avant( médicament +posologie)? Il pourrait partir à "l'arrache" avec l'ensemble de ses piluliers,les administrer sans revérifier.Quid ensuite d'une validation (qui intervient toujours après l'administration)s' il ne s'est pas rendu compte d'une l'erreur éventuelle ?


d'autre part vous dites

Au moment de la préparation des médicaments en unité de soins, il appartient à l’IDE de :

- prendre connaissance de la prescription sans la retranscrire et interroger le médecin en cas de doute ;
- vérifier la concordance entre prescription et médicament préparé ;
- vérifier la date de péremption des médicaments et leur aspect ;
- effectuer les éventuelles reconstitutions dans des conditions d’hygiène correctes ;
- vérifier l’absence de contre indications
- il est recommandé de ne pas déconditionner les formes orales sèches avant présentation au patient.

C’est évidemment l’infirmière qui réalise cette phase qui est pleinement responsable de ses actes.

Interroger le médecin de nuit sur les prescriptions en cas de doute.En effet chose aisée la nuit! Pensez-vous sérieusement qu'un IDE pourra bipper la nuit (et souvent tardivement car la préparation des piluliers se fait en général lorsque tous les problèmes urgents du service sont réglés et que tous les patients ont reçu la visite des soignants) un médecin X qui ne connaît pas spécifiquement le patient Y? Et que doit alors faire l'IDE de nuit à part noter son doute ou son questionnement sur le dossier infirmier?Quid de sa responsabilité si son collègue prenant sa relève du matin oublie de questionner le médecin et que patient soit ne reçoit pas le traitement soit le reçoit à une dose inadéquate?

j'ai appris que si LE médeicn qui a fait la PM n'est pas joignable ou dispo, l'ide doit se faire confirmer ou infirmer l'info par un autre médecin, au mininmum de même ''statut''? donc au pire, et ça m'est arrivé le week-end, j'appelé le 15 et me suis fait confirmé la PM, + info ds le dsi

[caro2009]

Bonjour
Si nous suivons les recommandations de l' H.A.S et les directives de l’arrête du 6 Avril 2011 il serait plus judicieux que chaque IDE prépare les médicaments qu'elle administre.Cela s'applique déjà dans certains établissement mais que rarement au vu de l'activité des services .Les piluliers sont souvent préparés par les équipes de nuit.Malheureusement lorsqu'une erreur est commise il est tellement plus facile de dire :ce n'est pas moi mais ma collègue qui ne m'a pas dit qu'il manquait... ou qui s'est trompée en le préparant...etc.Les absents ayant toujours tord.
Au vu de la réponse du juriste ,je pense préparer les piluliers en mettant la plaquette entière du médicament prescrit afin que ma collègue de jour puisse, en l'administrant ,vérifier la date de péremption ,l’état du comprimé et respecter la posologie au moment de la distribution.Je lui indiquerai également qu'en cas de doute je me devrai d’appeler le médecin prescripteur (bonjour l'ambiance!) .Cerise sur le gâteau je lui demanderai d'établir un protocole infirmier pour le circuit du médicament dans le service.
Est-ce que ma démarche reste dans la légalité?
Merci.

[caro2009]

OUPS!
Dans mon dernier paragraphe je fait allusion à ma cadre. Désolée mais j'ai peu dormi!!.

[Norma Colle]

j'ai appris que si LE médeicn qui a fait la PM n'est pas joignable ou dispo, l'ide doit se faire confirmer ou infirmer l'info par un autre médecin, au mininmum de même ''statut''? donc au pire, et ça m'est arrivé le week-end, j'appelé le 15 et me suis fait confirmé la PM, + info ds le dsi

ah ben s'il faut appeler X nuits par semaine çà va chier aux urgences! Et même en appelant les urgences,les médecins ne connaissent pas le pour qui du pourquoi de l'éventuelle prescription qui peut bien attendre 7 heures le matin pour être revu par le médecin prescripteur du service.

Donc appeler oui mais appeler seulement si c'est une prescription en mettre en application immédiate ,pas sur une prescription à X+ 10 heures ....(temps de nuit)...Si non faut revoir cette stratégie organisationnelle obligeant les IDE de nuit à préparer les piluliers....sous peine de voir médecins de service ,infirmiers,cadres s'entretuer avec les urgentistes et médecins de garde!

[Norma Colle]

Bonjour
Si nous suivons les recommandations de l' H.A.S et les directives de l’arrête du 6 Avril 2011 il serait plus judicieux que chaque IDE prépare les médicaments qu'elle administre.Cela s'applique déjà dans certains établissement mais que rarement au vu de l'activité des services .Les piluliers sont souvent préparés par les équipes de nuit.Malheureusement lorsqu'une erreur est commise il est tellement plus facile de dire :ce n'est pas moi mais ma collègue qui ne m'a pas dit qu'il manquait... ou qui s'est trompée en le préparant...etc.Les absents ayant toujours tord.
Au vu de la réponse du juriste ,je pense préparer les piluliers en mettant la plaquette entière du médicament prescrit afin que ma collègue de jour puisse, en l'administrant ,vérifier la date de péremption ,l’état du comprimé et respecter la posologie au moment de la distribution.Je lui indiquerai également qu'en cas de doute je me devrai d’appeler le médecin prescripteur (bonjour l'ambiance!) .Cerise sur le gâteau je lui demanderai d'établir un protocole infirmier pour le circuit du médicament dans le service.
Est-ce que ma démarche reste dans la légalité?
Merci.

il va t'en falloir des plaquettes de cps....et la plupart des plaquettes ne rentreront pas dans les piluliers .....Un bon chariot avec case nominative et fermé à clef serait peut-être plus adéquat...mais j'e suis pas persuadée de la diminution du risque d'erreurs car ces casiers nominatifs deviennent vite des tiroirs fourre-tout à merde non remis à jour ..ce sera toujours les m^mes "andouilles" qui feront la mise à jour des médoc des tiroirs!

[caro2009]

Comme quoi législation et organisation du travail sont difficiles à concilier.Mais comme les absents ont toujours tords on arrive vite à des situations délirantes pour se "protéger".

[Benji30]

Après en avoir reparler avec mes collègues on en revient au même point : l'infirmier qui donne un traitement doit le verifier avant donc l'infirmier de nuit avance le travail mais ne remplace en rien la vérification de l'infirmier qui distribue le traitement. On ne voit pas comment l'infirmier de nuit pourrait etre tenu responsable d'une erreur faite pendant la journée vu qu'un infirmier doit toujours vérifier ce qu'il donne si il se trompe il assume.

[caro2009]

Bonsoir
Entre ce que l'on pense ou l'on croit être sure de...il y à la législation.
Une petite précision de nos juristes pour nous "éclairer "est vivement attendu!.