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Épidémie de chikungunya : Mayotte est passée en phase épidémique

Publié le 05/06/2025

L’île de Mayotte est passée en phase épidémique pour le chikungunya, ont indiqué les autorités sanitaires. Depuis le début de l’année, 560 cas ont été recensés sur le territoire.

mayotte, lutte anti vectorielle, lutte anti-moustique

Crédit photo : JEANNE ACCORSINI/SIPA

« Depuis le 26 mai, Mayotte est passée en phase épidémique (phase 3 du plan Orsec Arboviroses, correspondant à une épidémie de faible intensité). Cette évolution du niveau d’alerte fait suite à une accélération marquée de la transmission du virus chikungunya sur l’ensemble du territoire, avec un nombre de cas confirmés en constante augmentation depuis plusieurs semaines », a fait savoir Santé publique France lundi 2 juin dans son dernier bulletin de surveillance épidémiologique des arboviroses. 204 nouveaux cas ont été signalés rien que sur la semaine précédente, soit une augmentation de 42% sur 7 jours, portant à 560 le nombre de patients atteints depuis le début de l’année. « Des cas de chikungunya ont été rapportés dans l’ensemble des communes du territoire, attestant d’une diffusion généralisée du virus », précise l’agence sanitaire. La pression sur les services d’urgence, un seul médecin étant « mobilisé pour la régulation et la prise en charge des urgences », ce qui a entraîné une suspension des tests de confirmation biologique, et le recours partiel aux soins, notamment dans les zones les plus isolées de l’île limitent toutefois la surveillance du virus ; le nombre de cas pourrait donc être fortement sous-estimé, prévient-elle.

Les 15-64 ans demeurent les plus touchés puisqu’ils représentent 440 de l’ensemble des cas enregistrés sur le territoire (soit 80%). 13 cas concernent des nourrissons de moins de 1 an, et 32 autres ont été détectés chez les plus de 65 ans. Sur l’île, une campagne de vaccination contre le chikungunya ciblant les 18-64 ans a été lancée à la fin du mois de mai par mesure de prévention.

Une hausse des hospitalisations mais pas de décès recensé

Cette hausse du nombre de malades s’accompagne mécaniquement d’une augmentation du nombre des hospitalisations pour infection par chikungunya : 15 depuis le début de l’année, dont 5 rien que dans le courant de la dernière semaine. « Parmi les personnes hospitalisées figurent cinq enfants de moins d’un an et huit femmes enceintes, ces dernières ayant été admises à titre préventif, en raison des risques spécifiques associés à l’infection. Les deux autres cas concernent des adultes sans complication majeure », détaille Santé publique France, ajoutant qu’aucune prise en charge en réanimation liée à la maladie n’a été signalée, ni aucun décès. Sur l’île de la Réunion, en revanche, où le virus circule depuis août 2024, le décès de 5 personnes supplémentaires a été imputé au chikungunya, portant à 20 le nombre de personnes mortes de l’épidémie.

Transmise par piqûre de moustique, le chikungunya se manifeste par de la fièvre et des douleurs articulaires, qui disparaissent le plus généralement au bout de quelques jours, rappelle l’agence sanitaire. Pour s’en prémunir, elle préconise de se protéger contre les piqûres (port de vêtements longs, répulsifs, moustiquaires) et d’éliminer déchets et eau stagnante.

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La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com