burn out chez les IDE de l'HAD
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burn out chez les IDE de l'HAD
J'ai déplacé cet article de l'accueil parce qu'il n'y a pas place (600 caractères) pour en débattre.
Le risque d'épuisement professionnel chez les infirmières en soins à domicile
Les facteurs de survenue du burn out chez des infirmières en soins à domicile ont été étudiés lors d'une recherche en 2008. Il s'agissait de comparer, face à ce risque psychosocial, la situation d'infirmières salariées d’hospitalisation à domicile à celle d'infirmières de statut libéral.
L'hypothèse de départ de cette étude suggérait que les conditions spécifiques d’exercice de ces professionnelles pouvaient, du fait de leur charge de travail présumée et de leur isolement (comparé aux infirmières hospitalières), les rendre sujettes au développement d'un syndrome d’épuisement professionnel. Une question fut également explorée dans l'étude : « Quelle catégorie d'infirmières entre les libérales et les infirmières d'HAD était la plus à risque face au burn out ? »
L'HAD, un exercice infirmier différent de l'exercice libéral
L'étude montre que la situation de travail entre les infirmières salariées en hospitalisation à domicile (HAD) et les infirmières libérales est différente. En effet, l’infirmière d’HAD prend en charge des pathologies dont le pronostic vital est souvent posé. De plus, ces infirmières pratiquent des soins à domicile techniques et plus complexes que leurs pairs de statut libéral.
La charge de travail est également différente, en effet, l’infirmière d’HAD assure la prise en charge de 8 à 10 patients dans un créneau horaire s'étalant de 8 h à 14 h, alors que, dans à peu près le même laps de temps, l’infirmière libérale s’occupe de 25 à 30 patients.
L'étude montre également qu’une infirmière salariée passe en moyenne 20 minutes chez un patient pour 15 minutes de déplacement entre chaque patient, alors qu’une infirmière libérale passe 9 minutes chez un patient pour 5 minutes de déplacement. Les échanges avec le patient et son entourage étant logiquement plus nombreux pendant 20 minutes que pendant 9, l'étude conclut que la “charge mentale” que peut représenter l’intervention de l’infirmière salariée est plus importante.
De surcroît, la santé des patients étant plus dégradée en HAD, les tensions liées à la technicité des soins, à la souffrance et à l’angoisse latente du patient et de son entourage seraient plus présentes.
Les infirmières d'HAD davantage stressées
Ainsi, l'étude montre que l’infirmière salariée, malgré des conditions de travail jugées satisfaisantes et bien qu'elle voit trois à quatre fois moins de patients qu’une infirmière libérale, vivrait davantage de stress dans son activité. Ainsi, quand l’utilisation répétée de sa part, de mécanismes adaptatifs, de stratégies de défense et l’utilisation des ressources ne suffisent plus, l’infirmière salariée, susceptible de déclencher un burn out, utilise une stratégie radicale “de rupture” avec son poste par une démission.
Cette méthode est confirmée par une étude2 montrant que les infirmières utilisent souvent la démission comme réponse au sentiment d’usure. Cette stratégie est facilitée par la situation favorable de l'emploi pour cette profession.
Enfin, contrairement aux infirmières d’HAD, les infirmières libérales peuvent “refuser” de prendre en charge des patients trop difficiles. Les infirmières libérales utilisent donc une stratégie de coping3 efficace. Elles peuvent également utiliser comme ressource les réseaux, notamment pour les patients en soins palliatifs ; ce qui leur permet de bénéficier à tout moment de l'année d'un appui médical, d'un soutien psychologique et d'un accès à des formations gratuites propices aux rencontres avec leurs pairs.
Le burn out, un décalage entre la personne et son environnement de travail
Un modèle reconnu du burn out : celui de Maslach4 met l’accent sur le décalage entre la personne et son environnement de travail. Sont concernés : la charge de travail, le contrôle de la tâche et les conflits de rôles, la reconnaissance matérielle et morale, l’entourage humain tant hiérarchique que collégial, l’équité et l’éthique.
Les données de l'étude montrent que l’environnement de travail des infirmières d’HAD est moins protecteur vis-à-vis du burn out que celui des infirmières libérales.
En effet :
* chez les infirmières d’HAD, le contrôle de la tâche est inexistant car elles ne choisissent pas leurs patients, même si la charge de travail est moindre que celles des infirmières libérales ;
* le salaire des infirmières d’HAD est inférieur de plus de la moitié5 à celui des libérales ;
* la hiérarchie peut être, selon les circonstances, un soutien pour les infirmières salariées, mais aussi une source de stress si elle est déficiente ;
* l’entourage humain est une ressource pour l’infirmière d’HAD mais les pairs ne sont rencontrés qu’une seule fois par semaine, même s’ils sont joignables à tout moment par téléphone. Les infirmières libérales travaillant à plusieurs en cabinet peuvent obtenir, quant à elles, le soutien de leurs collègues facilement. Notons que ce soutien est plus difficile pour les infirmières libérales travaillant seules.
* les infirmières d'HAD sont plus confrontées aux prises en charge, qu'elles jugent « lourdes » et stressantes, c'est-à-dire celles des patients en fin de vie. De plus, elles collaborent souvent avec des médecins traitants jugés souvent peu disponibles et peu formés aux soins palliatifs.
* sur le plan de la relation d'aide, face aux questions des patients et leur famille, les infirmières salariées en HAD semblent être en difficulté pour parler de l'évolution de la maladie avec les patients et leurs familles. Elles sont souvent confrontées à ces situations à cause de leur activité importante en cancérologie et soins palliatifs.
L'apport des réseaux
Cette étude montre que les infirmières libérales qui collaborent avec le réseau de soins palliatifs sont moins sujettes au burn out que les infirmières qui travaillent sans le réseau. Même si les réseaux de soins palliatifs ont signé une convention de collaboration avec l’HAD, ils pourraient être, selon les infirmières rencontrées, davantage sollicités par celle-ci. Les infirmières salariées souhaiteraient un contact plus facile entre l’hôpital et les réseaux ainsi qu'une intervention plus fréquente de leur part.
L'impact du soutien psychologique aux patients
La prise en charge des soins palliatifs reste perfectible pour les infirmières salariées en HAD, notamment parce qu’elles jugent insuffisant le nombre des psychologues présents dans leur structure. En effet, la structure d’HAD étudiée dispose d’1,5 poste de psychologue à temps plein pour 350 patients pris en charge tandis que le réseau, qui a été consulté pour l'étude, compte 1 psychologue pour 30 patients. La disponibilité du psychologue du réseau, pour le soutien aux patients mais également l’écoute des infirmières libérales, est donc bien plus grande.
En conclusion
Alors que l’impact du burn out au sein de la profession infirmière n’est plus à démontrer, la catégorie des infirmières en soins à domicile ne paraît pas non plus à l’abri de ce syndrome.
De plus, le secteur des soins à domicile est en pleine mutation. Il voit se développer sur le terrain, au côté des infirmières libérales, des acteurs comme les structures d’HAD et les réseaux de soins.
Le développement de ces acteurs répond en réalité à la réorganisation de la carte sanitaire qui favorise l’augmentation des soins en ambulatoire notamment en cancérologie, vise à des durées d’hospitalisation de plus en plus courte et par conséquent renvoie à leur domicile de plus en plus de patients porteurs de pathologies graves. De ce fait, les soins à domicile se complexifient et voient leur volume augmenter.
Face à cette situation nouvelle, certains syndicats professionnels d’infirmières libérales6 relèvent que les missions attitrées imposent de fait aux infirmières libérales une obligation de continuité et de permanence des soins, dans le cadre d’une mission de service public, avec de plus en plus de responsabilités alors qu’elles travaillent seules.
Pour répondre à cette nouvelle donne, l'étude constate que les infirmières libérales se regroupent de plus en plus en cabinet, collaborent ponctuellement avec les structures d’HAD et sollicitent de plus en plus les réseaux pour les soutenir dans leur activité auprès des patients lourds.
Toutefois, un certain nombre de professionnels, plutôt âgés, reste à l’écart de cette mutation en refusant la collaboration avec leurs pairs et les nouvelles structures de soins. De ce fait, ils refusent tous soins lourds et continuent de fonctionner selon un mode « traditionnel », même si à terme ils devraient être de moins en moins nombreux. A priori moins accessibles pour une enquête, la réalité de leur niveau de stress reste encore à évaluer en posant l'hypothèse d'un risque élevé face au burn out.
La situation des infirmières salariées en HAD, quant à elle, pourrait être grandement améliorée face aux stresseurs, si leurs structures collaboraient plus activement avec les réseaux de soins palliatifs afin de leur apporter l’expertise médicale qui leur manque en soins palliatifs, faute de médecins libéraux suffisamment formés.
Le soutien psychologique en direction des patients et des soignants devrait être également développé dans ces structures, par le recrutement de psychologues en nombre. Ces psychologues permettraient d’améliorer la qualité de la prise en charge psychosociale des malades et de leur famille à partir du même modèle que les réseaux de soins palliatifs ainsi que de protéger le personnel soignant salarié en soins à domicile de la survenue du burn out.
Notes
1 Macrez P. Les facteurs d'épuisement professionnel chez les infirmières en soins à domicile. Mémoire de recherche de Master 1, spécialité “Psychologie clinique, psychopathologie et psychothérapie”. Université Paris VIII, 2008.
2 Arslan L. Infirmière et si c’était à refaire ? Seli Arslan, 2002.
3 Le terme coping désigne le processus par lequel l’individu cherche à s’adapter à une situation problématique, en faisant appel à ses ressources personnelles ou à des aides extérieures.
4 Maslach C., Schaufeli W.B., Leiter M.P. Job Burnout. Annual Review of Psychology 2001, 52 : 397-422.
5 Moyenne de 4 300 euros bruts pour une infirmière libérale et de 2 100 euros bruts pour une infirmière salariée d'HAD. Source : Vibrod A. Douquet F. Le métier d’infirmière libérale, Série Etudes, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques 2006, 58 (2).
6 Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNILL)
Pascal MACREZ
consultant-formateur, Association ALTELIS, Brétigny sur orge.
Rédacteur Infirmiers.com
pascal.macrez@orange.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Lundi, 29 Mars 2010 10:28
Mise à jour le Vendredi, 02 Avril 2010 11:07
Le risque d'épuisement professionnel chez les infirmières en soins à domicile
Les facteurs de survenue du burn out chez des infirmières en soins à domicile ont été étudiés lors d'une recherche en 2008. Il s'agissait de comparer, face à ce risque psychosocial, la situation d'infirmières salariées d’hospitalisation à domicile à celle d'infirmières de statut libéral.
L'hypothèse de départ de cette étude suggérait que les conditions spécifiques d’exercice de ces professionnelles pouvaient, du fait de leur charge de travail présumée et de leur isolement (comparé aux infirmières hospitalières), les rendre sujettes au développement d'un syndrome d’épuisement professionnel. Une question fut également explorée dans l'étude : « Quelle catégorie d'infirmières entre les libérales et les infirmières d'HAD était la plus à risque face au burn out ? »
L'HAD, un exercice infirmier différent de l'exercice libéral
L'étude montre que la situation de travail entre les infirmières salariées en hospitalisation à domicile (HAD) et les infirmières libérales est différente. En effet, l’infirmière d’HAD prend en charge des pathologies dont le pronostic vital est souvent posé. De plus, ces infirmières pratiquent des soins à domicile techniques et plus complexes que leurs pairs de statut libéral.
La charge de travail est également différente, en effet, l’infirmière d’HAD assure la prise en charge de 8 à 10 patients dans un créneau horaire s'étalant de 8 h à 14 h, alors que, dans à peu près le même laps de temps, l’infirmière libérale s’occupe de 25 à 30 patients.
L'étude montre également qu’une infirmière salariée passe en moyenne 20 minutes chez un patient pour 15 minutes de déplacement entre chaque patient, alors qu’une infirmière libérale passe 9 minutes chez un patient pour 5 minutes de déplacement. Les échanges avec le patient et son entourage étant logiquement plus nombreux pendant 20 minutes que pendant 9, l'étude conclut que la “charge mentale” que peut représenter l’intervention de l’infirmière salariée est plus importante.
De surcroît, la santé des patients étant plus dégradée en HAD, les tensions liées à la technicité des soins, à la souffrance et à l’angoisse latente du patient et de son entourage seraient plus présentes.
Les infirmières d'HAD davantage stressées
Ainsi, l'étude montre que l’infirmière salariée, malgré des conditions de travail jugées satisfaisantes et bien qu'elle voit trois à quatre fois moins de patients qu’une infirmière libérale, vivrait davantage de stress dans son activité. Ainsi, quand l’utilisation répétée de sa part, de mécanismes adaptatifs, de stratégies de défense et l’utilisation des ressources ne suffisent plus, l’infirmière salariée, susceptible de déclencher un burn out, utilise une stratégie radicale “de rupture” avec son poste par une démission.
Cette méthode est confirmée par une étude2 montrant que les infirmières utilisent souvent la démission comme réponse au sentiment d’usure. Cette stratégie est facilitée par la situation favorable de l'emploi pour cette profession.
Enfin, contrairement aux infirmières d’HAD, les infirmières libérales peuvent “refuser” de prendre en charge des patients trop difficiles. Les infirmières libérales utilisent donc une stratégie de coping3 efficace. Elles peuvent également utiliser comme ressource les réseaux, notamment pour les patients en soins palliatifs ; ce qui leur permet de bénéficier à tout moment de l'année d'un appui médical, d'un soutien psychologique et d'un accès à des formations gratuites propices aux rencontres avec leurs pairs.
Le burn out, un décalage entre la personne et son environnement de travail
Un modèle reconnu du burn out : celui de Maslach4 met l’accent sur le décalage entre la personne et son environnement de travail. Sont concernés : la charge de travail, le contrôle de la tâche et les conflits de rôles, la reconnaissance matérielle et morale, l’entourage humain tant hiérarchique que collégial, l’équité et l’éthique.
Les données de l'étude montrent que l’environnement de travail des infirmières d’HAD est moins protecteur vis-à-vis du burn out que celui des infirmières libérales.
En effet :
* chez les infirmières d’HAD, le contrôle de la tâche est inexistant car elles ne choisissent pas leurs patients, même si la charge de travail est moindre que celles des infirmières libérales ;
* le salaire des infirmières d’HAD est inférieur de plus de la moitié5 à celui des libérales ;
* la hiérarchie peut être, selon les circonstances, un soutien pour les infirmières salariées, mais aussi une source de stress si elle est déficiente ;
* l’entourage humain est une ressource pour l’infirmière d’HAD mais les pairs ne sont rencontrés qu’une seule fois par semaine, même s’ils sont joignables à tout moment par téléphone. Les infirmières libérales travaillant à plusieurs en cabinet peuvent obtenir, quant à elles, le soutien de leurs collègues facilement. Notons que ce soutien est plus difficile pour les infirmières libérales travaillant seules.
* les infirmières d'HAD sont plus confrontées aux prises en charge, qu'elles jugent « lourdes » et stressantes, c'est-à-dire celles des patients en fin de vie. De plus, elles collaborent souvent avec des médecins traitants jugés souvent peu disponibles et peu formés aux soins palliatifs.
* sur le plan de la relation d'aide, face aux questions des patients et leur famille, les infirmières salariées en HAD semblent être en difficulté pour parler de l'évolution de la maladie avec les patients et leurs familles. Elles sont souvent confrontées à ces situations à cause de leur activité importante en cancérologie et soins palliatifs.
L'apport des réseaux
Cette étude montre que les infirmières libérales qui collaborent avec le réseau de soins palliatifs sont moins sujettes au burn out que les infirmières qui travaillent sans le réseau. Même si les réseaux de soins palliatifs ont signé une convention de collaboration avec l’HAD, ils pourraient être, selon les infirmières rencontrées, davantage sollicités par celle-ci. Les infirmières salariées souhaiteraient un contact plus facile entre l’hôpital et les réseaux ainsi qu'une intervention plus fréquente de leur part.
L'impact du soutien psychologique aux patients
La prise en charge des soins palliatifs reste perfectible pour les infirmières salariées en HAD, notamment parce qu’elles jugent insuffisant le nombre des psychologues présents dans leur structure. En effet, la structure d’HAD étudiée dispose d’1,5 poste de psychologue à temps plein pour 350 patients pris en charge tandis que le réseau, qui a été consulté pour l'étude, compte 1 psychologue pour 30 patients. La disponibilité du psychologue du réseau, pour le soutien aux patients mais également l’écoute des infirmières libérales, est donc bien plus grande.
En conclusion
Alors que l’impact du burn out au sein de la profession infirmière n’est plus à démontrer, la catégorie des infirmières en soins à domicile ne paraît pas non plus à l’abri de ce syndrome.
De plus, le secteur des soins à domicile est en pleine mutation. Il voit se développer sur le terrain, au côté des infirmières libérales, des acteurs comme les structures d’HAD et les réseaux de soins.
Le développement de ces acteurs répond en réalité à la réorganisation de la carte sanitaire qui favorise l’augmentation des soins en ambulatoire notamment en cancérologie, vise à des durées d’hospitalisation de plus en plus courte et par conséquent renvoie à leur domicile de plus en plus de patients porteurs de pathologies graves. De ce fait, les soins à domicile se complexifient et voient leur volume augmenter.
Face à cette situation nouvelle, certains syndicats professionnels d’infirmières libérales6 relèvent que les missions attitrées imposent de fait aux infirmières libérales une obligation de continuité et de permanence des soins, dans le cadre d’une mission de service public, avec de plus en plus de responsabilités alors qu’elles travaillent seules.
Pour répondre à cette nouvelle donne, l'étude constate que les infirmières libérales se regroupent de plus en plus en cabinet, collaborent ponctuellement avec les structures d’HAD et sollicitent de plus en plus les réseaux pour les soutenir dans leur activité auprès des patients lourds.
Toutefois, un certain nombre de professionnels, plutôt âgés, reste à l’écart de cette mutation en refusant la collaboration avec leurs pairs et les nouvelles structures de soins. De ce fait, ils refusent tous soins lourds et continuent de fonctionner selon un mode « traditionnel », même si à terme ils devraient être de moins en moins nombreux. A priori moins accessibles pour une enquête, la réalité de leur niveau de stress reste encore à évaluer en posant l'hypothèse d'un risque élevé face au burn out.
La situation des infirmières salariées en HAD, quant à elle, pourrait être grandement améliorée face aux stresseurs, si leurs structures collaboraient plus activement avec les réseaux de soins palliatifs afin de leur apporter l’expertise médicale qui leur manque en soins palliatifs, faute de médecins libéraux suffisamment formés.
Le soutien psychologique en direction des patients et des soignants devrait être également développé dans ces structures, par le recrutement de psychologues en nombre. Ces psychologues permettraient d’améliorer la qualité de la prise en charge psychosociale des malades et de leur famille à partir du même modèle que les réseaux de soins palliatifs ainsi que de protéger le personnel soignant salarié en soins à domicile de la survenue du burn out.
Notes
1 Macrez P. Les facteurs d'épuisement professionnel chez les infirmières en soins à domicile. Mémoire de recherche de Master 1, spécialité “Psychologie clinique, psychopathologie et psychothérapie”. Université Paris VIII, 2008.
2 Arslan L. Infirmière et si c’était à refaire ? Seli Arslan, 2002.
3 Le terme coping désigne le processus par lequel l’individu cherche à s’adapter à une situation problématique, en faisant appel à ses ressources personnelles ou à des aides extérieures.
4 Maslach C., Schaufeli W.B., Leiter M.P. Job Burnout. Annual Review of Psychology 2001, 52 : 397-422.
5 Moyenne de 4 300 euros bruts pour une infirmière libérale et de 2 100 euros bruts pour une infirmière salariée d'HAD. Source : Vibrod A. Douquet F. Le métier d’infirmière libérale, Série Etudes, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques 2006, 58 (2).
6 Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNILL)
Pascal MACREZ
consultant-formateur, Association ALTELIS, Brétigny sur orge.
Rédacteur Infirmiers.com
pascal.macrez@orange.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Lundi, 29 Mars 2010 10:28
Mise à jour le Vendredi, 02 Avril 2010 11:07
Re: burn out chez les IDE de l'HAD
Je n'ai pas la prétention de représenter tous les IDELS de France et de Navarre, mais il y a des poncifs et des généralités dans cet article qui me font réagir. Il convient de rappeller qu'il y a autant d'exercices libéraux que d'IDELS. Aussi, il aurait été judicieux de donner en même temps que les références d'études, le nombre d'IDE HAD et le nombre d'IDELS qui ont participé à l'étude ainsi que leur situation géographique avec l'offre de soins institutionnelles proposée.
je précise que toutes les réponses que j'apporte ne concerne que mon exercice.
Nous pouvons et préférons (je parle pour moi) réaliser ces PEC en solo et donc nous nous appuyons sur des prestataires qui nous fournissent quasiment le même plateau technique que les HAD car ce sont eux qui les fournissent en pompes, SAP, aspiration, O2...etc
A côté de cela, nous avons tous les soins classiques et de base ainsi que ce que l'on peut appeler la "bobologie".
Par ailleurs, il faut aussi savoir que certaines HAD ne "jouent pas le jeu" et prennent en charge des patients sans respecter les critères d'inclusion sus-cités pour compenser les frais des patients "qui coutent cher".
Il y a d'autres critères qui rentrent en ligne de compte dans certains cas de difficulté de prise en charge mais c'est un peu HS par rapport à ce topic.
je précise que toutes les réponses que j'apporte ne concerne que mon exercice.
Personnellement je fais beaucoup de palliatif, de cancéro ou autres pathologies avec des soins techniques et complexes comme des pansements complexes et des patients porteurs de voies d'abord centrales, avec des perfusions multiples de traitement, d'hydratation, d'HAP ; des pompes volumétriques, des PCA de morphine, des pompes d'insuline, d'apokinon, immuno-suppresseurs ou globulines, des chimiothérapies...etc, etc, etc. Nous prenons en charge aussi pas mal d'enfants et de bébés puisque j'ai plusieurs années d'expérience en pédiatrie et que mes collègues sont puéricultrices DE. Ces patients sont souvent en perte d'autonomie importante pour un temps ou définitivement et, nous assurons aussi les SH.En effet, l’infirmière d’HAD prend en charge des pathologies dont le pronostic vital est souvent posé. De plus, ces infirmières pratiquent des soins à domicile techniques et plus complexes que leurs pairs de statut libéral
Les ttt et prises en charge sont répartis sur 24 h et effectivement si le créneau des IDE HAD va de 8h à 14h, nous prenons quasi systématiquement les passages du soir. Nous avons 3 grosses HAD dans le secteur avec lesquelles nous collaborons.La charge de travail est également différente, en effet, l’infirmière d’HAD assure la prise en charge de 8 à 10 patients dans un créneau horaire s'étalant de 8 h à 14 h, alors que, dans à peu près le même laps de temps, l’infirmière libérale s’occupe de 25 à 30 patients.
Nous pouvons et préférons (je parle pour moi) réaliser ces PEC en solo et donc nous nous appuyons sur des prestataires qui nous fournissent quasiment le même plateau technique que les HAD car ce sont eux qui les fournissent en pompes, SAP, aspiration, O2...etc
A côté de cela, nous avons tous les soins classiques et de base ainsi que ce que l'on peut appeler la "bobologie".
Par ailleurs, il faut aussi savoir que certaines HAD ne "jouent pas le jeu" et prennent en charge des patients sans respecter les critères d'inclusion sus-cités pour compenser les frais des patients "qui coutent cher".
C'est là où il aurait été important de savoir la région géographique de l'étude. En rural et montagne, il n'y a pas (peu) d'HAD et les temps de déplacement sont largement > à 5 mn. En ville, il y a de plus en plus d'embouteillages et de moins en moins de place pour stationner. Quant à la durée d'intervention, cela dépend du patient et du soin.L'étude montre également qu’une infirmière salariée passe en moyenne 20 minutes chez un patient pour 15 minutes de déplacement entre chaque patient, alors qu’une infirmière libérale passe 9 minutes chez un patient pour 5 minutes de déplacement.
A savoir, puisque l'on a certaines prises en charge identiques ou communes, si le stress et lié au patient/famille/pathologie ou à la structure qui les emploie.Les infirmières d'HAD davantage stressées
Cela, c'est vrai mais ce n'est pas forcément la difficulté qui est le critère de refus.Enfin, contrairement aux infirmières d’HAD, les infirmières libérales peuvent “refuser” de prendre en charge des patients trop difficiles.
Rien n'interdit aux HAD de collaborer à la fois avec les libéraux et les réseaux. J'ai déjà eu des patients avec cette triple PEC. D'autres part, quand la prise en charge est complexe nous participons SB aux réunions de service des HAD.Elles peuvent également utiliser comme ressource les réseaux, notamment pour les patients en soins palliatifs ;
C'est vrai, ce sont leurs employeurs et médecins qui choisissent ; après tout dépend de l'entente dans la structure, de l'écoute et de la prise en compte des difficultés (et pénibilité) que rencontrent leurs IDE.chez les infirmières d’HAD, le contrôle de la tâche est inexistant car elles ne choisissent pas leurs patients,
Le revenu ne veut rien dire sorti du contexte du nombre d'heures. Il y a des IDEL qui travaillent 30 jours, d'autres 15, d'autres 10. Il y en a qui font 15h/jour, d'autres 10, d'autres 7...etc. Et le revenu est donc en conséquence.le salaire des infirmières d’HAD est inférieur de plus de la moitié5 à celui des libérales ;
Les médecins vieillissent comme le reste de la population et donc se renouvellent. D'autre part, les HAD ont un médecin coordinateur qui peut compléter la "prestation" du MG avec lequel il collabore et avec lequel il a inclus le patient.des médecins traitants jugés souvent peu disponibles et peu formés aux soins palliatifs.
Il y a d'autres critères qui rentrent en ligne de compte dans certains cas de difficulté de prise en charge mais c'est un peu HS par rapport à ce topic.
Re: burn out chez les IDE de l'HAD
pour avoir pratiqué le libéral pendant 24 ans et l'HAD pendant 2 ans 1/2, je rejoins globalement les idées de l'article
je suis actuellement en arrêt pour burn out (pendant mon exercice en HAD)
mais je suis d'accord avec toi, moutarde, sur le fait que tout dépend de l'IDEL et de ses PEC, du secteur géographique de l'exercice et des structures existantes aux environs
pour moi, j'adhère à ton avis sur le fait que c'est la structure (sa gestion, son fonctionnement...) qui génère le mal-être professionnel et non les patients et leurs PEC (qui pour moi ont été bien plus techniques qu'en libéral)
mais sur le sujet il y aura autant d'avis que d'IDE
quant au relais HAD/IDEL (le soir notamment) , je t'assure qu'il est contraint et forcé car la note est salée pour les HAD (chez nous ça n'existait pas : c'est vraiment une question d'organisation de l'HAD)
je suis actuellement en arrêt pour burn out (pendant mon exercice en HAD)
mais je suis d'accord avec toi, moutarde, sur le fait que tout dépend de l'IDEL et de ses PEC, du secteur géographique de l'exercice et des structures existantes aux environs
pour moi, j'adhère à ton avis sur le fait que c'est la structure (sa gestion, son fonctionnement...) qui génère le mal-être professionnel et non les patients et leurs PEC (qui pour moi ont été bien plus techniques qu'en libéral)
mais sur le sujet il y aura autant d'avis que d'IDE
quant au relais HAD/IDEL (le soir notamment) , je t'assure qu'il est contraint et forcé car la note est salée pour les HAD (chez nous ça n'existait pas : c'est vraiment une question d'organisation de l'HAD)
Re: burn out chez les IDE de l'HAD
Je ne comprends pas ce passage.migraine a écrit :quant au relais HAD/IDEL (le soir notamment) , je t'assure qu'il est contraint et forcé car la note est salée pour les HAD
Re: burn out chez les IDE de l'HAD
moutarde a écrit :Je ne comprends pas ce passage.migraine a écrit :quant au relais HAD/IDEL (le soir notamment) , je t'assure qu'il est contraint et forcé car la note est salée pour les HAD
ça n'était pas d'une grande importanceLa charge de travail est également différente, en effet, l’infirmière d’HAD assure la prise en charge de 8 à 10 patients dans un créneau horaire s'étalant de 8 h à 14 h, alors que, dans à peu près le même laps de temps, l’infirmière libérale s’occupe de 25 à 30 patients.
Les ttt et prises en charge sont répartis sur 24 h et effectivement si le créneau des IDE HAD va de 8h à 14h, nous prenons quasi systématiquement les passages du soir. Nous avons 3 grosses HAD dans le secteur avec lesquelles nous collaborons.
je disais juste que quand les HAD se déchargent des soins sur les IDEL c'est contraintes et forcées (ça leur coûte très cher), et que c'est leur organisation qui pêche : pour nous, nous étions actifs 24h/24
et nous avions fréquemment une quinzaine de patients entre 8h et 15h30
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Re: burn out chez les IDE de l'HAD
infirmière libérale depuis bientôt huit ans .... je n ai que 31 ans, eu des soucis ac mes anciennes collaboratrices ( mon cabinet est à 500 m des plages et attires pas mal de idel qui preferes ce depêcher de faire les soins et profiter de la plage ) du coup j ai bcp travaillé et là j en peux plus ... je sais pas si c est du burn out mais je pleure tout le tps des que je parle de mon métier que j adore pourtant plus que tout , mais je crois que je me suis bcp trop investis et là j en aux plus . hier soir j ai été agréssé par une de mes patientes psy ... elle m a enfermé chez elle quand je lui ai expliqué mon intention, d arreter ma prise en charge , elle a balancé le banc de douche que j avais laissé chez elle par la fenêtre, ça a durer 25 min j ai été obligé d appeler a l aide par la fenêtre , je me suis faite insulté de tous les noms ... et elle a elle porté plainte j ai fini dimanche soir a la police pour fr une main courante... je pensais avoir le soutiens du médecins qui l hospitaliserait mais non pour lui , elle va bien .... je suis écoeuré ... A coté de ca j essaie d avoir un bébé depuis 2 ans et rien n y fais pourtant mon ami et moi somme nikel .... j en ai marre vraiment ... je sais plus quoi faire ... j ai de puis le debut de l année deux remplaçantes ac qui sa ce passe plutôt bien et je n ai jamais si peu travaillé et pourtant je n arrive pas a relever la tête ....