TFE : accompagnement patient cancéreux en fin de vie
Modérateurs : Modérateurs, ESI - TFE
TFE : accompagnement patient cancéreux en fin de vie
bonjour à tous,
je vous sollicite afin de pouvoir avancer dans mon TFE et trouver un questionnement correct.
Je vous soumets donc ma situation clinique ci dessous.
Dans l'attente de vos réactions,je vous remercie d'avance car j'en suis certaine,vos commentaires et vos conseils me seront précieux.
SITUATION CLINIQUE:
Les faits que je relate se sont déroulés en septembre 2009 dans la clinique ou j’ai effectué mon stage optionnel de 2ème année, plus précisément au sein de l’un des deux services de soins de suite médicalisé.
L’une des patientes que je prends en charge, Mme C, est une femme de 42 ans, sans enfants, vivant avec son concubin sur l’île de la Désirade d’où elle est originaire et où elle exerce la fonction d’employée municipale.
Mme C est hospitalisée en convalescence dans le service suite à un transfert depuis le service d’oncologie du CHU il y a trois semaines. Quelques mois auparavant, en mars 2009, Mme C avait subit une mastectomie du sein gauche ainsi que des séances de chimiothérapie motivé par la présence d’un adénocarcinome mammaire métastatique.
A son arrivée dans le service, Mme C était alitée. N’étant plus en mesure de faire usage de ses membres inférieurs depuis 5 semaines à cause d’une compression médullaire elle disposait d’une sonde urinaire à demeure. De plus, elle présentait des chevilles œdémateuses et douloureuses qui reposaient sur des coussins.
Depuis son arrivée dans le service, l’état de Mme C s’est beaucoup dégradé. Son état cutané est altéré , elle s’alimente de moins en moins et retarde le plus possible le moment des prises médicamenteuses.
Ce lundi, Mme C présente des débuts d’escarres et s’exprime uniquement par des gémissements qui sont témoins de vives douleurs auxquelles elle refuse toutefois de palier par la prise d’antalgiques opiacés qui lui sont prescrits.
Avec l’aide soignant nous entreprenons ensemble la toilette de Mme C. Je maintiens Mme C tournée vers moi, sur le côté, pendant que l’aide soignant lui lave le dos.
Avec délicatesse nous la mobilisons et effectuons sa toilette au lit, cependant chacun de nos gestes occasionnent de profonds gémissements de la part de Mme C et s’accompagnent d’un faciès tendu, crispé. Je ne manque pas de le remarquer et me penche donc vers elle, lui prend une main et lui effleure l’épaule d’une toucher compatissant tout en la maintenant avec précaution.
Je ne peux m’empêcher de lui dire : «Mme C. je m’excuse de vous faire souffrir, et ce malgré moi…vous êtes vraiment très courageuse. »
Les gémissements de Mme C s’accroissent au cours de la toilette, sa douleur se fait grandissante, la mobilisation de plus en plus difficile. Je me sens mal à l’aise, impuissante, incompétente devant la souffrance de Mme C.
Nous interrompons la toilette, prévenons l’infirmière de l’état de la patiente afin qu’un traitement antalgique supplémentaire puisse lui être administré.
Je tente donc d’administrer à Mme C l’antalgique que l’infirmière m’a remit. Mais une fois de plus, la patiente refuse d’ingérer son antalgique tournant la tête dés que je le lui présente.
« Mme C, vous ne pouvez pas restez comme cela, vous souffrez trop, prenez donc cet antalgique, cela vous soulagera. »lui dis-je.
En vain. Je me demande alors si je fais bien de me montrer si insistante, peut-être devrais-je tous simplement respecter son choix ? Sa réaction me désarme, je n’avais jusque là jamais eu à faire face à un refus aussi catégorique de sa part. Je n’arrive pas à comprendre son choix, ni ce qui le motive. Je reste à ses côtés tout en lui tenant la main. Puis je plonge mon regard dans le sien et lui demande : « Mme C, pour quelles raisons refusez-vous de prendre votre traitement ? ».
Ma question resta sans réponse. Je me demande alors ce qui peu bien pousser quelqu’un à sciemment vouloir endurer la douleur. Mme C finit par accepter quelques minutes plus tard de palier a sa douleur par la prise de l’antalgique.
Nous terminons la toilette sans tarder, elle est alors très fatiguée et éprouvée par le soin et finit par s’assoupir 45 minutes plus tard.
Mme C fût rapatriée sur l’île de la Désirade où elle décèdera deux jours plus tard entourée par ses proches.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
je vous sollicite afin de pouvoir avancer dans mon TFE et trouver un questionnement correct.
Je vous soumets donc ma situation clinique ci dessous.
Dans l'attente de vos réactions,je vous remercie d'avance car j'en suis certaine,vos commentaires et vos conseils me seront précieux.
SITUATION CLINIQUE:
Les faits que je relate se sont déroulés en septembre 2009 dans la clinique ou j’ai effectué mon stage optionnel de 2ème année, plus précisément au sein de l’un des deux services de soins de suite médicalisé.
L’une des patientes que je prends en charge, Mme C, est une femme de 42 ans, sans enfants, vivant avec son concubin sur l’île de la Désirade d’où elle est originaire et où elle exerce la fonction d’employée municipale.
Mme C est hospitalisée en convalescence dans le service suite à un transfert depuis le service d’oncologie du CHU il y a trois semaines. Quelques mois auparavant, en mars 2009, Mme C avait subit une mastectomie du sein gauche ainsi que des séances de chimiothérapie motivé par la présence d’un adénocarcinome mammaire métastatique.
A son arrivée dans le service, Mme C était alitée. N’étant plus en mesure de faire usage de ses membres inférieurs depuis 5 semaines à cause d’une compression médullaire elle disposait d’une sonde urinaire à demeure. De plus, elle présentait des chevilles œdémateuses et douloureuses qui reposaient sur des coussins.
Depuis son arrivée dans le service, l’état de Mme C s’est beaucoup dégradé. Son état cutané est altéré , elle s’alimente de moins en moins et retarde le plus possible le moment des prises médicamenteuses.
Ce lundi, Mme C présente des débuts d’escarres et s’exprime uniquement par des gémissements qui sont témoins de vives douleurs auxquelles elle refuse toutefois de palier par la prise d’antalgiques opiacés qui lui sont prescrits.
Avec l’aide soignant nous entreprenons ensemble la toilette de Mme C. Je maintiens Mme C tournée vers moi, sur le côté, pendant que l’aide soignant lui lave le dos.
Avec délicatesse nous la mobilisons et effectuons sa toilette au lit, cependant chacun de nos gestes occasionnent de profonds gémissements de la part de Mme C et s’accompagnent d’un faciès tendu, crispé. Je ne manque pas de le remarquer et me penche donc vers elle, lui prend une main et lui effleure l’épaule d’une toucher compatissant tout en la maintenant avec précaution.
Je ne peux m’empêcher de lui dire : «Mme C. je m’excuse de vous faire souffrir, et ce malgré moi…vous êtes vraiment très courageuse. »
Les gémissements de Mme C s’accroissent au cours de la toilette, sa douleur se fait grandissante, la mobilisation de plus en plus difficile. Je me sens mal à l’aise, impuissante, incompétente devant la souffrance de Mme C.
Nous interrompons la toilette, prévenons l’infirmière de l’état de la patiente afin qu’un traitement antalgique supplémentaire puisse lui être administré.
Je tente donc d’administrer à Mme C l’antalgique que l’infirmière m’a remit. Mais une fois de plus, la patiente refuse d’ingérer son antalgique tournant la tête dés que je le lui présente.
« Mme C, vous ne pouvez pas restez comme cela, vous souffrez trop, prenez donc cet antalgique, cela vous soulagera. »lui dis-je.
En vain. Je me demande alors si je fais bien de me montrer si insistante, peut-être devrais-je tous simplement respecter son choix ? Sa réaction me désarme, je n’avais jusque là jamais eu à faire face à un refus aussi catégorique de sa part. Je n’arrive pas à comprendre son choix, ni ce qui le motive. Je reste à ses côtés tout en lui tenant la main. Puis je plonge mon regard dans le sien et lui demande : « Mme C, pour quelles raisons refusez-vous de prendre votre traitement ? ».
Ma question resta sans réponse. Je me demande alors ce qui peu bien pousser quelqu’un à sciemment vouloir endurer la douleur. Mme C finit par accepter quelques minutes plus tard de palier a sa douleur par la prise de l’antalgique.
Nous terminons la toilette sans tarder, elle est alors très fatiguée et éprouvée par le soin et finit par s’assoupir 45 minutes plus tard.
Mme C fût rapatriée sur l’île de la Désirade où elle décèdera deux jours plus tard entourée par ses proches.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
Re: tfe:accompagnement patient cancéreux en fin de vie
je pense que ta patiente n'avait qu'une seule envie:rentrer très vite chez elle et y finir sa vie entourée des siens et de leur amour.
elle était seule dans ton service avec toute sa souffrance physique certes mais certainement morale et psychologique.Peut-être n'avait-elle pas demandée cette pec loin de chez elle seule et sans repères.
la non prise médicamenteuse était pour elle un moyen d'expression,possibilité d'une peur en prenant ces médicaments de mourir seule et loin des siens,la méconnaissance des effets de ces médicaments qu'ils soient + ou -.Mais ce ne sont que des suppositions.
Je pense que dans la pec d'une personne en fin de vie,la présence de l'entourage est importante et qu'il est nécessaire de l'inclure dans le processus de prise en charge et d'accompagnement jusqu'au décès.
je reste à ta dispo en mp si tu veux,bon courage pour ton tfe.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
elle était seule dans ton service avec toute sa souffrance physique certes mais certainement morale et psychologique.Peut-être n'avait-elle pas demandée cette pec loin de chez elle seule et sans repères.
la non prise médicamenteuse était pour elle un moyen d'expression,possibilité d'une peur en prenant ces médicaments de mourir seule et loin des siens,la méconnaissance des effets de ces médicaments qu'ils soient + ou -.Mais ce ne sont que des suppositions.
Je pense que dans la pec d'une personne en fin de vie,la présence de l'entourage est importante et qu'il est nécessaire de l'inclure dans le processus de prise en charge et d'accompagnement jusqu'au décès.
je reste à ta dispo en mp si tu veux,bon courage pour ton tfe.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.