D'un infirmier aux étudiant(e)s

[doyouwanna]

Voilà un moment que je n'étais pas revenu sur les forums d'Infirmiers.com, que je fréquentais de manière bien plus régulière lorsque j'étais étudiant (2002-2005) : j'avais alors plus de temps et beaucoup de questions sans réponses.

Je ne suis pas un nostalgique mais j'avais envie de laisser un petit message ici.

J'ai fait mes études en Vendée, dans un IFSI qui depuis n'existe plus, puisqu'il était localisé dans le CHS, entouré de verdures et de patients qui se promenaient.

Mes stages n'ont pas toujours été facile, et notamment le premier stage, ou j'avais tout juste 18 ans et sortais du baccalauréat. Je me souviens de ces mots terribles de la cadre qui m'a dit, à la fin de mon premier stage en chirurgie urologique, "c'est dommage, mais un jour vous serez infirmier, c'est comme ça". C'était, je crois, la première fois qu'elle me parlait en un mois.

Forcément l'envie de baisser les bras et de partir ailleurs a été grande. Mais j'ai tenu bon. Il y a eu des hauts, il y a eu des bas. On a tous connu ces stages ou la recette ne prenait pas, ou pour des raisons souvent partagées, ça ne passait pas avec l'équipe. Ces stages ou l'on comptait les heures, ou l'on pleurait secrètement dans le vestiaire. Et puis ces stages ou l'on a travaillé avec des infirmières formidables, qui ne le savent pas, mais ont façonné notre avenir professionnel.

Les études ne sont pas un moment marrant. Il faut murir vite, il faut encaisser, il faut tenir le coup financièrement, il faut s'adapter en permanence à de nouveaux soignants, à de nouvelles humeurs, à de nouveaux services, à de nouvelles façons de travailler.

Mais au final, ça vaut le coup. On m'a souvent demandé si je ferai autre chose, si l'occasion m'en était donnée. Et bien non.

Je suis heureux de mon travail, on pourrait dire que je suis un infirmier comblé. Je suis parti vivre et travailler à Paris, avec ses avantages et ses contraintes. Je voulais faire des urgences, je rêvais de monter un jour dans un SMUR. J'y suis parvenu, avec de la bonne volonté. Je voulais enseigner, et bien j'enseigne, et j'adore. Toujours avec de la bonne volonté.

Quoique l'on puisse vous dire pendant vos études, dites vous que c'est vous, qui faites votre avenir professionnel. Travaillez, amusez-vous, ayez envie d'apprendre. Ne baissez jamais les bras. Et puis surtout : venez dans les services une fois diplômé, nous avons besoin de jeunes infirmier(e)s dynamiques

[Amandiiine]

Merci pour ton témoignage C'est sympa de passer et de laisser une petite trace. Félicitations pour ta réussite.

Je tutoie un prof

[Elyanna]

C'est sympa de venir témoigner. Ton texte devrait être mis en post-it afin que tous puissent le lire.
On a tous eu un stage (voire plusieurs) qui se sont mal passés, et où on a reçu des insultes, des réflexions contre nous qui nous ont fait douter sur ce qu'on était (et même pas seulement sur nos capacités à devenir infirmiers-ères, mais des insultes contre notre personnalité, contre ce que nous sommes)

Comme quoi, le plus important, c'est d'avoir confiance en nous et de surmonter ces épreuves pour faire ce qu'on veut faire !

[augusta]

Idem.
Super témoignage, plein de vérité et de recul.
C'est dur, et c'est important de le dire de le répeter et de l'entendre

[Claire56]

Oui un grand merci, ça fait plaisir de voir une personne aussi motivée et comblée par son métier

[Perrine-02]

Si tous les soignants étaient aussi encourageants ...

[Nao]

Je me reconnais pas mal dans ton témoignage, merci de l'avoir écrit !

[doyouwanna]

Il y a parfois du bon dans les réflexions que l'on peut nous faire pendant les études. Ca égratigne l'ego, c'est parfois mal formulé, mais ce sont rarement des choses dites en l'air. Il vous arrivera peut-être un jour d'y repenser et de sourire, "elle avait raison, la garce !", ou bien de vous surprendre à dire la même chose à une étudiante que vous encadrez, et à voir dans ses yeux qu'elle vous déteste ou qu'elle vous méprise. C'est le jeu.

Mais il faut faire ce métier parce que vous l'aimez, pour sûr.

[Perrine-02]

Justement je ne suis plus sure de vouloir faire infirmière, j'ai parfois le sentiment que je devrais voir si je peux avoir l'équivalence aide-soignante.
Beaucoup de monde me dit qu'étant en troisiéme année c'est bête d'arrêter, je ne suis plus sure de rien. Pourtant dans mon stage actuel les I.D.E. sont bien et disent ce qu'ils ont à dire pour nous faire avancer. Mais depuis un stage où on m'a "saquée" derrière mon dos, je n'ai pas confiance.

[doyouwanna]

Il faut te dire que tu travailles pour toi et tes patients, pas pour tes collègues. Tu auras toujours des coups bas dans ta vie professionnelle, même dans ta vie personnelle. Demande l'équivalence AS ne rendra pas la population hospitalière plus mature, et te causera surement quelques regrets plus tard.

Termine ce que tu as entrepris, après, ...

Courage :-*

[Perrine-02]

Oui c'est sur, d'ailleurs les patients me redonnent souvent le moral.

Aprés je ne suis pas à l'aise dans la technique et malheureusement maintenant tout est tracé ... Voilà pourquoi je suis perdue aussi.

Enfin aujourd'hui j'ai parlé avec le kiné de l'hôpital qui m'a redonné le sourire, et franchement ça fait du bien de parler !

[m@g_22]

je suis actuellement en stage au CHS de vendée!!

[pilomelo67]

Un grand merci pour ton témoignage qui donne du courage aux futures ESI comme moi !

[titounn]

merci pour ce temoignage,
mais que c est dure que ce milieu est dure. pas les patients mais les equipes ...
ou est notre place qu es ce que l on doit faire qu'est ce que peut faire mais qu est ce que c est que cette nouvelle reforme...
je suis tellement decue tellement degoute de cette maniere de fonctionner. refus d evoluer a elle veulent la reconnaissance mais ne la laisse pas aux autres.

[bonnemine]

Ahhhh merci beaucoup pour ce joli message d'encouragement.
On voit que tu aimes ton métier et cela fait vraiment plaisir à entendre.
En ce moment ici gros questionnement quand à mes difficultées au niveau étude.
Mais bon jvais m'accrocher et ça va le faire.
Muxu du pays basque