harcelement au travail... aidez moi!

[lucie07]

bonjour a tous,Ce n'est pas de gaité de coeur que je pose ce post,mais là,j'avoue que je n'en peux plus.
Je suis infirmiere depuis 15 ans dans un service d'un petit hopital de province,j'aime mon metier et le service dans lequel je pratique,j'ai toujourrs eu de tres bonnes relations avec mes collegues et je n'ai jamais eu de problemes avec elles jusqu'a aujourd'hui.Il y a quelques mois ,ma meilleure amie est devenue ma cadre de santé et là je peux dire que les choses se sont degradé petit a petit de la part de mes collegues de travail.J'avais de plus en plus de mal a trouver ma place,on ne me repondais pas forcement quand je posais une question,les pauses se prenaient de plus en plus souvent sans moi,des petites reflexion par ci par là et j'ai commencé a perdre confiance en moi.
Je ne comprenait pas ce qui se passait,je me disais qu'elles etaient peut etre fatiguées,j'essayais surtout de me donner des reponses,car c'etait des personnes que je connaissaient depuis longtemps et que j'appreciais.
Et puis le 10 mars,elles se sont dechainée 3je n'etais bonne a rien" "j"e ne foutais rien" "je devais me remettre en question",j'ai meme appris qu'elles me surveillaient quand j'etais avec un patient,le temps que j'y restait et ce que je lui disais!!! Cette discution s'est fini par un acte tres humiliant pour moi que je ne peux ecrire.
J'ai eu tellement honte.J'en ai parlé a la medecine du travail.
j'ai prevenue ma cadre (je ne pouvais vraiment pas faire autrement) mais les medisances ont continué a faire leurs chemins... Je suis leurs sujet de conversation,mes collegues de jours,les medecin,tout le monde a droit a mon pedigrée (meme les autres services de l'hopital...)
Avant hier j'ai ete convoquee par ma DSI,qui effectivement trouve que cela est du harcellement,qui propose une reorganisation du service,mais qu'effectivement parfois je devrais travailler avec ses personnes.Hors aujourd'hui je ne le peux pas!!!
je revois toujours cette nuit du 10 mars! comment pourais je avoir un minimum de confiances en ces personnes avec qui je devrais parfois travailler sachant qu'elles sont capable de tout?
Lors d'une reunion des equipe de nuit,j'ai exposé le fait que je ne pouvais plus travailler avec cette equipe,je pense que cela n'a pas arranger les choses..je suis partie de la reunion en pleurs. mais le lendemain de cette fameuse reunion,une collegue m'a appelé chez moi,elle venait prendre de mes nouvelles,au bout de 2 min de conversation ,elle s'est mise a pleurer en me disant qu'elle aussi subissait ce harcellement,qu'elle avait perdu completement confiance en elle,qu'elle se demandait si elle avait choisi le bon metier et qu'elle consultait un psy mais qu'elle n'avais jamais oser en parler.Jai aussi appris qu'une autre collegue qui n'est resté qu'un mois est parti pour les meme raison!!
A ce jour cette equipe de harceleuses travaille toujours ensemble,dans le meme service et continuent leurs travail de sape.
On m'a demander de faire un courier a mon DRH,mais je doute du resultat.
J'ai l'impression de ne pas etre entendu et que les fait son minimiser au rang d'une simple dispute.Ce matin j'ai pris la decision de moi aussi aller consulter car je n'en peux plus.Je ne dors plus,j'ai l'impression d'etre parano et d'etre constament surveillé sur mon lieu de travail.
Que puis je faire? vos temoignages,vos conseils seront les bienvenus
merci

[Juriste MACSF]

Bonjour,

Votre question relève d'un traitement contentieux.
Nous ne pouvons pas intervenir directement sur ce forum, c'est pourquoi nous vous conseillons de transmettre un dossier complet à un conseil juridique.

Si vous êtes sociétaire MACSF - Sou médical, titulaire d'un contrat Protection Juridique, n'hésitez pas à nous contacter, un juriste dédié se chargera de votre dossier.

Juriste MACSF

[lucie07]

certe je comprends bien mais je voudrais juste qq conseils.. je ne sais plus quoi faire

[augusta]

Bonsoir Lucie,

Ton post me touche beaucoup. Je ne comprends pas comment on peut être mauvais à ce point. Enfin si, c'est de la perversité pure et simple.

Tu parles peu de ton amie devenue cadre...
Comment te soutient-elle?

Tu as bien fait d'aller consulter. Cela t'aidera à prendre du recul et à avoir les attitudes les plus adaptées possibles face à ton troupeau de perverses.

Il est toujours facile de donner des conseils...
- prendre du recul.
- préserver ton amitié avec cette cadre (si cela est important pour toi).
- être plus conne qu'elles.
- les éviter.
Elles prennent leurs poses sans toi? aucune importance. Elles jasent? tu t'en fous. En revanche si insultes il y a, si le harcelement continue menace-les de porter plainte (et fais-le).

En général ce genre de nanas c'est que de la gueule.

Essaye d'avoir également le soutien de la médecine du travail.

bon courage à toi

[lucie07]

bonjour augusta,
Je te remercie trés sincerement de ta reponse.Je pense que mon amie n'est pas a l'aise avec cette situation,c'est son premier poste de cadre et elle ne l'a pris qu'en septembre.Parfois j'ai du mal a comprendre certaine reactions. Tu sais on se dit toujours, "moi a sa place j'agirais comme ceci ou cela".Alors j'essais de prendre du recul et de me dire qu'elle aussi a une hierarchie. D'un autre coté je me dis aussi que si ces personnes s'en prennent a moi, n'est ce pas aussi pour l'atteindre elle? Bref on marche sur des oeufs.Alors ,meme si parfois j'ai besoin d'un soutien personnel,j'evite de l'appeler pour ne pas qu'elle soit un peu plus en porte a faux .
En ce momment,j'evite un maximum ces harceleuses ,je refuse de travailler avec elles et ce ,reelement pour me preserver.Les cancaneries ne me touchaient pas,sauf que là tout le monde y a droit.La semaines derniere un medecin est venu me demander ce qui se passait,mes collegues de jours aussi.Je sais aussi que ces medisances se propagent vite.Je suis dans un petit hopital,une petite ville... les repercution ,ne sont pas les meme sur une plus grosse structure.
J'envisage de plus en plus de porter plainte,mais je suis tellement deboussolee par la situation que je ne sais pas comment m'y prendre.

[Jo_bis]

Cette discution s'est fini par un acte tres humiliant pour moi que je ne peux ecrire.

Je comprend.
Y a t-il eu atteinte à votre intégrité physique au regard de cet acte ?
Que vous à dit le médecin du travail ?

Ce que vous vivez, c'est "l'enfer". Je le sais.

Trois voies de recours s'offrent à vous, dans l'ordre :
- Le Directeur de votre établissement (pas le DSI) : lettre R+AR dans laquelle vous stipulez les faits (datés, nom des personnes présentes...) et uniquement les faits (pas de ressenti : cela pourrait passer pour de "l'interprétation", forcémment mauvaise) et ne parlez pas de "harcèlement", ceci est un terme juridique et vous n'êtes pas juriste. Dans cette lettre, demandez lui audience.
- Le délégué du personnel : demandez à le rencontrer et demandez-lui de vous accompagner pour audience avec le directeur (suite à l'envoi de la lettre). Montrez lui copie de cette lettre.
- Les autorités de Police ou de Gendarmerie. Portez officiellement plainte ou déposez une main courante à chaque acte "mal intentionné" de vos collègues à votre égard. Ceci servira à étoffer votre dossier en cas de dépot de plainte. Avertissez le Directeur dans la lettre que j'ai mentionné si dessus de votre éventuelle intention de déposer plainte.
- Vos collègues qui se disent elles aussi atteintes, peuvent peut être témoigner auprès du Directeur. Demandez leur.

Comme le juriste MACSF vous l'a dit plus haut, n'hesitez pas à prendre un avis auprès d'un juriste ou d'un avocat, ils connaissent les démarches à suivre.

Pour finir, je vais vous dire plusieurs choses et je voudrais que vous vous les "enfonciez" dans la tête :
- Vous n'êtes pas nulle : les circonstances sont telles que vous avez perdu votre capacité à prendre du recul. Vous avez "la tête dans le sac" : celà résume bien votre situation, vous avez perdu votre capacité à analyser froidement les faits.
- Vous êtes une victime, pas une coupable. Ce sont vos collègues, les coupables.
- La paranoïa dont vous parlez est un "effet secondaire" très courant et très connu dans ce genre de situation : vous ne faites confiance à personne et vous vous méfiez des "coups de baton" éventuels. C'est normal.
- Si vous vous sentez "à bout" : demandez à la médecine du travail un arrêt de travail. Rien ne vaut votre santé. Rien.

[lucie07]

Aujourd'hui 10 mois apres les faits je suis a bout,epuisée moralement.Pour resumer,les 3 personnes incriminées ont simplement eu une convocation avec le drh la dsi et la cadre du service pour" une petite remontée de bretelle".Oui mais voila,au sein du service elles se sont positionnée en victime et cela a tellement bien marché que meme mes collegues de jour m'attende au tournant...(pour info vu que nous devons passer en 12h prochainement j'avais demander a passer en journée).Aujourd'hui je ne sais plus quoi faire,je me sent isolee,nullissime et j'en passe.aucune confiance en moi,l'impression de devenir parano et d'etre constament jugée et surveillée.je n'ose meme plus entrer dans des conversations. aujourd'hui je peux dire que je comprends les employés de france telecom qui sont passé a l'acte.je n'ai rien fait a aucunes de ces personnes,j'ai juste denoncer des comportements inapropriés dans le cadre du travail,mais j'en viens presque a me sentir coupable.je vais etre obligée de changer de service ,alors que j'aimais tellement ce que je faisais et meme dans cette perspective j'ai peur....

[Jo_bis]

j'ai juste denoncer des comportements inapropriés dans le cadre du travail,

Oui mais comment ?
Comme nous vous avons dit plus haut, si vous êtes sûre de votre fait, dénoncez les faits auprès des autorités compétentes : Police ou gendarmerie.
Votre DRH a fait ce que n'importe quel DRH ferait : éviter de faire un scandale par peur que cela se sache à l'exterieur...on peut le comprendre : il serait lui aussi remis en cause!

mais j'en viens presque a me sentir coupable.je vais etre obligée de changer de service ,alors que j'aimais tellement ce que je faisais et meme dans cette perspective j'ai peur....

Je crains que, quel que soit la démarche, vous ne deviez changer de service...c'est bien souvent le prix à payer pour sa tranquilité d'esprit.

[lucie07]

bonjour jo ,je vous remercie de votre reponse.Vous me demandez comment j'ai denoncer les choses.En un premier temps j'en ai parlé a ma cadre,puis la dsi et enfin le drh.J'ai ete convoqué et qu'en j'ai entendu le discourt de ces responsable qui voulaient de suite me faire changer de service alors que je n'ai rien fait je suis allée plus haut.J'ai directement ecrit a l'ARS et une personne a pris en charge mon dossier.Le harcellement etant une question d'actualité,ils m'ont rapidement repondu.Autant vous dire que cette personne prends a coeur mon dossier mais mes responsables font trainer les choses.il devaient y avoir une confrontationnlais les 3 personnes incriminées l'ont en un premier temps refusée,puis elles ont recues une convocation ou elles puvaient etre representée par une personne pour les defendre en ce qui me concerne je n'etais qu'invitée je devais venir seule et cela tombait a 11h du matin entre 2 nuit de travail!!!!!!.... autant vous dire que je n'y suis pas allée car j'aurais fait une faute proffessionnelle la nuit suivante autant vous dire que mon compte aurait été réglé!je n'ai pas peur de changer de service en soit,ce dont j'ai peur c'est que je sais que mon pedigrée est fait dans tout l'hopital (et oui ce sont les joies d'une petite structure).A l'heure actuelle j'ai carrement droit a des menaces du style a faire attention a moi car on "m'attends au tournant"!!!! Pourquoi? je ne le sais pas.En 15 ans je n'ai eu de griefs avec personnenje suis une personne jovialenje n'ai jamais rabaissé ou ragoté sur qui que ce soit,et lorsque j'entendais des critiques sur telle ou telle personne j'avais plutot tendance a la defendre.J'ai été harcelée et humiliée physiquement par des personne que j'estimais.aujourd'hui ce sont des menaces,on me rabaisse physiquement et proffessionnellement.Alors oui je suis a bout et oui je comprends des personnes qui peuvent passer a l'acte.Je n'ose meme plus sortir de chez moi,quand je vais au travail c'est avec la boule au ventre et la peur. je ne me reconnait plus.

[Jo_bis]

Et quelle a été la suite de cette confrontation ?
Avez-vous eu un nouveau rendez-vous ??

[uij_54936]

Bonsoir,

Je ne suis pas à votre place mais je vous conseillerai au plus vite de quitter cette ambiance de service pathogène.
Ne vous rendez pas malade pour un service.
N'existe-il pas dans votre département un service spécialisé dans la souffrance au travail?
Ou faites appel à la médecine du travail qui pourra envisager un changement de service ou un arret de travail pour prendre du recul.
Comme, il est dit plus haut, si vous vous sentez menacer physiquement et verbalement, portez plainte. Protégez-vous et essayer de vous entourer de professionnels compétents:médecine du travail, médecin traitant , etc. Le soutien des proches compte également.

[uij_54936]

et je voulais rajouter également que dans une telle situation de harcèlement, il n'est pas rare de sentir isoler et surtout qu'il y'ait une perte de repère professionnel, une diminution de la confiance en soi, etc.
C'est pour cela, qu'il faut ne pas rester isolé et parlé de ce qui se passe.

[lucie07]

jo, j'attend la reponse pour la date d'un autre rdv avec mon drh.
uij,la medecine du travail est au courant de mon histoire,mon medecin traitant aussi. Comme je le disais dans mes précedent post je suis loin d'etre la seule a avoir subit ce genre de chose dans mon service,la seule difference avec les autres victimes c'est que je l'ai dénoncé officiellement.Du coup tout un service s'est retourné contre moi.je ne comprends pas et ne comprendrais jamais une administration qui ne veux pas regler le probléme.il me semble qu'il y a plus interret dans un etablissement a ce qu'il n'y ai pas ce genre de problemes et que les employés soient plus ou moins sereins dans leurs equipes non?puisque ces personnes agissent ensemble on les dispatche et c'est terminé.est ce si compliqué que ca?

[mypachi]

bonjour lucie
je suis dans la même situation que toi actuellement donc je vois tout a fait ce que tu peux vivre...
je trouve que tu a eu beaucoup de courage de dénoncer ce que tu as vécu!! RESPECT!!
j'espère que l'issue sera bonne pour toi..
je ne pouvais plus faire face a mes "collègues" donc mon médecin traitant, pour limiter la casse, a été obligé de me faire un arrêt maladie.
une collègue avec qui je m'entend bien m'appelle tous les jours pour prendre des nouvelles m'énumère les nouveautés en ce qui me concerne au travail..
moi non plus je ne comprend pas comment des "infirmières diplômées" (qui ont appris le respect, l'humilité, et le soins à l'autre...) peuvent agir ainsi..
le mieux a faire pour toi est de partir de là.je pense que nous avons la chance d'avoir un métier où on peut trouver du travail tres rapidement.

comme quelqu'un a dit plus haut, la santé avant tout!!!

j'adorai travailler avec certaines collègues, mes patients...mais il faut se faire une raison.
bon courage a toi pour ton prochain RDV

[Norma Colle]

dans un premier temps ,se mettre en arrêt de travail pour s'éloigner du milieu pathogène ,récupérer et réfléchir "tranquillement" pour trouver des solutions éventuelles.Le médecin du travail peut faire celà en signant une inaptitude temporaire de travail dans le service délétère et peut exiger une mutation dans un service désiré par l'agent!L'arrêt de travail peut durer longtemps:surtout ne pas culpabiliser. A savoir qu'il me semble ce type d'arrêt de travail pourrait passer désormais en accident de travail (voir les syndicats à ce sujet: ces derniers proposent dans mon hosto aux agents harcelés d'engager une procédure pour essayer d'obtenir cette reconnaissance en accident de travail!)

Attention au passage à l'acte suicidaire car en situation de harcèlement ces idées viennent envahir les pensées en permanence.De plus l'entourage même proche ne comprend pas pourquoi "seulement" une situation professionnelle délétère peut détoriorer à ce point la personne qu'il aime!

et on arrive à çà:

http://www.actusoins.com/12718/suicide- ... ml#respond

En Bref, Inter
Suicide d’une auxiliaire de puériculture de l’hôpital Robert-Debré à Paris
23 janvier 2013 | Rédaction ActuSoins