Chômage chez les cadres

En partant du concours jusqu'aux plus hautes responsabilités hospitalières...

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uij_54936
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Chômage chez les cadres

Message par uij_54936 »

Bonjour,

Comme chacun sait, les infirmières et dans une moindre mesure les AS sont touchées par le chômage dans de nombreuses

régions.

Pour la profession, de cadre santé, avez-vous des difficultés à accéder à un emploi?
WUCAN
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Re: Chômage chez les cadres

Message par WUCAN »

Un cadre de santé n'aura pas de problème, pour l'instant, à trouver un emploi, à partir du moment où il accepte de faire ce qu'on lui dit de faire, sans faire de vague, sans trop réfléchir et surtout, sans exprimer ouvertement les fruits de sa réflexion qui pourraient mettre ses dirigeants et collaborateurs face à leur insuffisances.

Contrairement à ce qu'impose la loi HPST, à savoir que les cadres de santé doivent avoir un diplôme de Niveau I (Master 2 Bac +5 validé) pour encadrer des infirmiers, dont le diplôme a été reconnu niveau II en 2009, vous constaterez que les recruteurs, que ce soit les établissements ou les IFSI, favorisent toujours ceux qui ne sont pas diplômés de Niveau I.

J'ai personnellement en poche 2 diplômes de Niveau I (GRH et Gestion d'établissement) et j'ai été éconduite à un concours sur titre de cadre de santé alors que j'étais la seule candidate à être titulaire de ce fameux diplôme imposé par la loi. Mes candidatures en IFSI ont été de même écartées au motif, soit que je n'avais pas le profil (???), soit que l'on ne pouvait pas me rémunérer au niveau de mes qualifications, qui de toute façon n'étaient pas référencées dans la convention collective, qui reconnait uniquement les spécialisations professionnelles (IBODE, IADE, Puéricultrice, Clinicienne) et les Master Sciences de l'Education et Santé Publique.

A l'heure où les pouvoirs publics prônent le décloisonnement, la collaboration interprofessionnelle, l'ouverture culturelle professionnelle, la responsabilisation des différents acteurs, l'innovation, force est de constater que dans la réalité, les institutions, quelles qu'elles soient, craignent et refusent d'intégrer des profils atypiques, favorisant la reproduction de l'existant, réduisant à néant, de fait, toute innovation potentielle, pourtant appelée des vœux de tous (De tous ? A partir du moment où cela n'implique pas la modification des rapports sociaux ni la remise en cause des prérogatives jusqu'alors détenues par chacun).

Vous n'aurez pas de difficulté à trouver un emploi, si vous restez dans les sentiers battus et rebattus et acceptez d'être sous payé pour ce que vous faites, et avec le sourire s'il vous plait !
WUCAN
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Re: Chômage chez les cadres

Message par WUCAN »

PS : Le difficulté pour les cadres de santé n'est pas de trouver un emploi, mais de le garder !
uij_54936
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Re: Chômage chez les cadres

Message par uij_54936 »

Je ne suis pas cadre mais IDE. Comme il existe une monté en charge du chômage chez les IDE, je voulais savoir si ce phénomène était similaire chez les CDS.

Je trouve votre réponse intéressante et ça nous éclaire concrètement sur votre

fonction.

En gros, un CDS ne semble pas avoir une grande marge décisionnelle et novatrice face

à la hiérarchie et ses collaborateurs. Ceci-dit, cela peut probablement différer selon les structures.

Je pense que les recruteurs ont peur des profils surdimensionnés ( cf l'exemple

de l'IFSI). C'est dommage parce que recruter des personnes ayant des qualifications

supplémentaires ou différentes des profils plus typiques, permettra d'apporter des compétences variées, un autre mode de raisonnement, etc.
De plus, les recruteurs ont peut-être peur que cette personne soit plus difficile
à manager..

Par ailleurs, nous sommes dans une profession qui valorise la formation professionnelle,
le DPC, la recherche avancée, les DU, masters et qu'au final tous ces efforts de
formation ne sont pas pris en compte sur le marché du travail.
C'est vraiment du gachis en terme de temps, d'investissement, de compétences!
lauds76
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Re: Chômage chez les cadres

Message par lauds76 »

bonsoir,
je suis actuellement IDE en bloc opératoire mais pas IBODE, je réalise pourtant exactement le même travail.... j'exerce ma fonction dans une clinique privée et je souhaiterais passer le concours d'école des cadres au mois de mars. Ma clinique ne me paiera pas cette formation même si j'obtiens le concours haut la main dans la mesure où elle dispose de tous les cadres nécessaire à son fonctionnement. je peux payer mes frais de scolarité mais comment faire pour vivre pendant une année sans salaire?? savez vous s'il existe des institutions susceptibles de me rémunérer pendant 1 an si j'accepte de travailler pour eux ensuite?
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sag??line
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Re: Chômage chez les cadres

Message par sag??line »

Les structures qui ont besoin de CDS font généralement appel à des candidatures internes pour faire FF avant d'envoyer les FF à l'IFCS. Après vous pouvez déposer des candidatures spontannées dans différents endroits en expliquant vos motivations et votre projet pro, et si vous êtes convaincante on vous appellera peut-être pour un entretien mais il faudra avant qu'ils aient épuisé les possibilités internes, ce qui semble normal.

Dans ma promo à l'IFCS, 2 personnes se sont financées elles mêmes, mais dur dur de rester 10 mois sans salaire et de se payer en plus la formation mais après les études pas de pb pour trouver un poste suivant la région où vous trouvez. Sur Paris c'est facile, en Bretagne non.
Applique-toi à soigner autrui tel que tu aimerais être soigné toi-même.
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Re: Chômage chez les cadres

Message par sag??line »

WUCAN a écrit :Un cadre de santé n'aura pas de problème, pour l'instant, à trouver un emploi, à partir du moment où il accepte de faire ce qu'on lui dit de faire, sans faire de vague, sans trop réfléchir et surtout, sans exprimer ouvertement les fruits de sa réflexion qui pourraient mettre ses dirigeants et collaborateurs face à leur insuffisances.
:lol: C'est n'importe quoi juste le raisonnement de qqn qui l'a mauvaise de ne pas occuper la place qu'il briguait. Sinon pourquoi vouloir faire CDS? Cette fine analyse ne viendrait-elle pas après le refus de vous recruter comme cadre?

Soit on adopte la politique de l'établissement dans laquelle on se trouve, soit on va voir ailleurs. Il est clair que si c'est pour ramer contre TOUTES les Directions, ce n'est pas CDS qu'il faut faire, mais délégué syndical.

Ceci dit des Directions pourries il y en a partout, ce n'est pas valable uniquement dans les CH, mais il y en a aussi qui sont correctes.

Ah et pour infos, la professionnalisation est en route, dans les IFSI les CDS sont obligés de s'inscrire en Master 2. Alors ça ne va pas se faire du jour au lendemain, ils ne vont pas aller en formation tous en même temps, mais c'est une obligation à moyen terme. Les CDS de proximité ou de terrain sont dans la meme demarche puisque certains cadres des services de soins sont en ce moment en train de suivre un M2.
Applique-toi à soigner autrui tel que tu aimerais être soigné toi-même.
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Re: Chômage chez les cadres

Message par Jo_bis »

D'accord avec Sageline.
WUCAN a écrit :J'ai personnellement en poche 2 diplômes de Niveau I (GRH et Gestion d'établissement) et j'ai été éconduite à un concours sur titre de cadre de santé alors que j'étais la seule candidate à être titulaire de ce fameux diplôme imposé par la loi. Mes candidatures en IFSI ont été de même écartées au motif, soit que je n'avais pas le profil (???), soit que l'on ne pouvait pas me rémunérer au niveau de mes qualifications, qui de toute façon n'étaient pas référencées dans la convention collective, qui reconnait uniquement les spécialisations professionnelles (IBODE, IADE, Puéricultrice, Clinicienne) et les Master Sciences de l'Education et Santé Publique.
Vous êtes typiquement dans le cas de personnes surdiplômées qui briguent un poste non adapté à leur compétences.
Vos diplômes sont certes brillants mais en inadéquation avec un poste CDS.
La gestion des ressources humaines et la gestion d'établissement se situent un niveau "au dessus".
Pourquoi ne pas tenter l'EHESP pour pouvoir postuler à votre niveau de compétence (DH, DESMS, DS....)
WUCAN a écrit :Un cadre de santé n'aura pas de problème, pour l'instant, à trouver un emploi, à partir du moment où il accepte de faire ce qu'on lui dit de faire, sans faire de vague, sans trop réfléchir et surtout, sans exprimer ouvertement les fruits de sa réflexion qui pourraient mettre ses dirigeants et collaborateurs face à leur insuffisances.
Comme le dit Sageline, le cadre de santé n'est pas forcement en situation de "combat".
J'ai connu des DH qui étaient d'excellents "collègues".
Le tout est de trouver l'endroit où l'on se sent bien.
Personnellement, j'ai la plupart du temps eu en face de moi des supérieurs avec lesquels ont pouvait échanger, sans écraser qui que ce soit.
WUCAN a écrit :A l'heure où les pouvoirs publics prônent le décloisonnement, la collaboration interprofessionnelle, l'ouverture culturelle professionnelle, la responsabilisation des différents acteurs, l'innovation, force est de constater que dans la réalité, les institutions, quelles qu'elles soient, craignent et refusent d'intégrer des profils atypiques, favorisant la reproduction de l'existant, réduisant à néant, de fait, toute innovation potentielle, pourtant appelée des vœux de tous (De tous ? A partir du moment où cela n'implique pas la modification des rapports sociaux ni la remise en cause des prérogatives jusqu'alors détenues par chacun).
Ne mélangeons pas tout : la compétence de base reste indispensable.
Les profils "atypiques" ne sont admis que dans la mesure où ils possèdent cette compétence.
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
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Re: Chômage chez les cadres

Message par WUCAN »

sagéline a écrit :
WUCAN a écrit :Un cadre de santé n'aura pas de problème, pour l'instant, à trouver un emploi, à partir du moment où il accepte de faire ce qu'on lui dit de faire, sans faire de vague, sans trop réfléchir et surtout, sans exprimer ouvertement les fruits de sa réflexion qui pourraient mettre ses dirigeants et collaborateurs face à leur insuffisances.
:lol: C'est n'importe quoi juste le raisonnement de qqn qui l'a mauvaise de ne pas occuper la place qu'il briguait. Sinon pourquoi vouloir faire CDS? Cette fine analyse ne viendrait-elle pas après le refus de vous recruter comme cadre?

Non, ce serait effectivement à relever si c'était le cas. Mon analyse vient d'une expérience fort déplaisante où j'occupais un poste de CDS en EHPAD. L'objectif assigné était de remettre le service soin "au carré" en vue de l'évaluation externe réalisée dans un premier temps par les responsables du groupe auquel appartenait l'EHPAD en question. Evaluation qui a été favorable d'ailleurs uniquement pour le service soin (et pas pour le service hébergement, ni pour l'administratif dont les responsables étaient en poste depuis plusieurs années), après 6 mois de travail acharné où je ne comptais pas mes heures... J'ai eu le déplaisir de constater que les copies de mes diplômes les plus élevés avaient été retirées de mon dossier administratif afin que les évaluateurs ne puissent pas y avoir accès, étant donné que malheureusement pour moi, j'étais la seule à posséder le diplôme requis pour diriger un établissement. Le directeur avait un diplôme de psychologue et la directrice adjointe était en formation CAFDES non encore diplômée. J'ai ensuite été remerciée sans ménagement, une fois l'évaluation passée. Quelques 6 mois plus tard, le directeur a aussi été remercié et poursuivi en justice pour avoir détourné à son profit personnel la modique somme de 250 000 euros !

Soit on adopte la politique de l'établissement dans laquelle on se trouve, soit on va voir ailleurs. Il est clair que si c'est pour ramer contre TOUTES les Directions, ce n'est pas CDS qu'il faut faire, mais délégué syndical.

Là, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous. Evidemment qu'un cadre ne doit pas être en guerre contre sa direction, mais je pense qu'une partie du travail d'un cadre est de faire remonter les incohérences de management afin d'essayer de mettre en place les conditions favorables au travail des soignants et de tous. Lorsque par exemple on peine à fidéliser le personnel, ce qui entraîne une baisse de la qualité des soins et des prestations, il me semble qu'il faut essayer d'avoir une réflexion sur l'organisation et essayer de la modifier. Une formation universitaire de qualité permet de comprendre que la fidélisation et l'implication des personnels dans leur travail passe nécessairement par la mise en adéquation de la politique salariale, de la politique managériale et des conditions de travail. Lorsque l'on accepte qu'il n'y a aucune marge de manœuvre sur la politique salariale, il reste à faire évoluer la politique managériale, qui actuellement peine à s'affranchir du mode directif et infantilisant et les conditions de travail. Pour preuve le nouveau critère Qualité de vie au travail dans le référentiel de certification... Mais peu de direction ne mettent en œuvre une véritable réflexion organisationnelle, préférant faire pleuvoir les formations à la gestion du stress en prévention des risques psychosociaux... Je trouve très regrettable qu'il faille une décision de justice, à la demande du CHSCT, pour que soit commandité un audit organisationnel par un organisme indépendant dans un CHU (voir à ce sujet quelques articles sur Hospimédia)

Le management aussi doit se remettre en question et ce n'est pas à la portée de tout le monde surtout lorsqu'on a des avantages acquis que l'on ne veut pas remettre en cause. Par exemple ne pas faire la demande au groupe, puisque c'est la procédure, d'acheter un chariot dont le service restauration a besoin pour améliorer son quotidien, alors qu'il a été budgété pour l'année, en prétextant que l'argent n'est pas disponible et avoir par ailleurs détourné une somme considérable à son propre profit et user d'un management culpabilisateur et sanctionnant, n'est pas, me semble-t-il une politique d'établissement à adopter les yeux fermés.

Ceci dit des Directions pourries il y en a partout, ce n'est pas valable uniquement dans les CH, mais il y en a aussi qui sont correctes.

Je ne vous le fait pas dire ! Je n'ai pas encore eu le plaisir, ni l'opportunité, d'en rencontrer une qui soit correcte, comme vous dites... Peut-être est-ce lié à la région PACA, réputée pour sa spécificité managériale et ses modalités de recrutement particulières ?

Mon commentaire n'était nullement destiné à dévaloriser le travail des cadres de santé en poste, mais à souligner les injonctions paradoxales perpétuelles qui leur sont assignées. Le rôle premier d'un cadre de santé est de garantir la qualité et la sécurité des soins et actuellement, il est impératif de savoir s'opposer à des politiques managériales qui vont à l'encontre des intérêts des patients et des soignants et surtout proposer des alternatives. Le problème, c'est que lorsque vous le faites, de manière argumentée et sous-tendue par une analyse, notamment organisationnelle, reposant sur des concepts que vous avez appris à utiliser en formation, vous devenez subitement très incommodant. Ce qui fait que beaucoup baissent les bras et deviennent de bons petits soldats au service de leur direction. C'est leur boulot me direz-vous, mais si vous regardez au niveau national, le turn-over des cadres dans le privé et le nombre de jour d'arrêt maladie, autant dans le privé que dans le public, vous constaterez qu'il est assez significatif d'un malaise profond. Malaise que mon commentaire essayait d'éclairer, peut-être de manière maladroite, puisque vous l'avez interprété uniquement comme une frustration, que je ne nie pas non plus par ailleurs.

Ah et pour infos, la professionnalisation est en route, dans les IFSI les CDS sont obligés de s'inscrire en Master 2.

Merci de le souligner, suite à plusieurs rapports officiels, une réflexion est même conduite pour faire évoluer la formation des cadres de santé et élaborer des dispositifs permettant d'acquérir les nouvelles compétences dont on a besoin. Cependant, je trouve assez curieux que les cadres de santé entrent directement en Master 2, sans passer par le Master 1, puisque le diplôme qu'ils ont, selon l'année d'obtention et le centre de formation, est au mieux une Licence. VAE oblige direz-vous, mais je ne suis pas certaine que des années d'exercice de cadre de santé permettent de valider des connaissances universitaires, conceptuelles... Mais là encore cela met en évidence l'incohérence des politiques : vouloir élever le niveau de formation de l'encadrement à Bac +5 mais ne pouvoir mettre en place qu'une formation écourtée par manque de moyens qui justifiera, puisque vous en conviendrez c'est bien le cas, qui justifiera donc, que ces cadres formés à BAC +5 ne changent pas véritablement de grille salariale.

Alors ça ne va pas se faire du jour au lendemain, ils ne vont pas aller en formation tous en même temps, mais c'est une obligation à moyen terme. Les CDS de proximité ou de terrain sont dans la meme demarche puisque certains cadres des services de soins sont en ce moment en train de suivre un M2.
Absolument et c'est heureux ! Mais pourquoi donc ne pas embaucher quelqu'un qui a anticipé par ses propres moyens en faisant de lourds sacrifices et est déjà diplômé ? Parce qu'il n'est pas dans le moule ? Pourtant cela ferait des économies puisque l'investissement financier a été supporté par le cadre lui-même ! Je pense que c'est parce que les directions préfèrent que soient formés leurs obligés les plus fidèles et quelque part, ça se comprend... Autant pour les obligés, qui méritent reconnaissance pour leurs bons et loyaux services, que pour les directions qui seront assurées de n'avoir pas trop de vagues à leur retour !
WUCAN
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Re: Chômage chez les cadres

Message par WUCAN »

Jo_bis a écrit :D'accord avec Sageline.
WUCAN a écrit :J'ai personnellement en poche 2 diplômes de Niveau I (GRH et Gestion d'établissement) et j'ai été éconduite à un concours sur titre de cadre de santé alors que j'étais la seule candidate à être titulaire de ce fameux diplôme imposé par la loi. Mes candidatures en IFSI ont été de même écartées au motif, soit que je n'avais pas le profil (???), soit que l'on ne pouvait pas me rémunérer au niveau de mes qualifications, qui de toute façon n'étaient pas référencées dans la convention collective, qui reconnait uniquement les spécialisations professionnelles (IBODE, IADE, Puéricultrice, Clinicienne) et les Master Sciences de l'Education et Santé Publique.
Vous êtes typiquement dans le cas de personnes surdiplômées qui briguent un poste non adapté à leur compétences.
Vos diplômes sont certes brillants mais en inadéquation avec un poste CDS.
La gestion des ressources humaines et la gestion d'établissement se situent un niveau "au dessus".
Pourquoi ne pas tenter l'EHESP pour pouvoir postuler à votre niveau de compétence (DH, DESMS, DS....)
WUCAN a écrit :Un cadre de santé n'aura pas de problème, pour l'instant, à trouver un emploi, à partir du moment où il accepte de faire ce qu'on lui dit de faire, sans faire de vague, sans trop réfléchir et surtout, sans exprimer ouvertement les fruits de sa réflexion qui pourraient mettre ses dirigeants et collaborateurs face à leur insuffisances.
Comme le dit Sageline, le cadre de santé n'est pas forcement en situation de "combat".
J'ai connu des DH qui étaient d'excellents "collègues".
Le tout est de trouver l'endroit où l'on se sent bien.
Personnellement, j'ai la plupart du temps eu en face de moi des supérieurs avec lesquels ont pouvait échanger, sans écraser qui que ce soit.
WUCAN a écrit :A l'heure où les pouvoirs publics prônent le décloisonnement, la collaboration interprofessionnelle, l'ouverture culturelle professionnelle, la responsabilisation des différents acteurs, l'innovation, force est de constater que dans la réalité, les institutions, quelles qu'elles soient, craignent et refusent d'intégrer des profils atypiques, favorisant la reproduction de l'existant, réduisant à néant, de fait, toute innovation potentielle, pourtant appelée des vœux de tous (De tous ? A partir du moment où cela n'implique pas la modification des rapports sociaux ni la remise en cause des prérogatives jusqu'alors détenues par chacun).
Ne mélangeons pas tout : la compétence de base reste indispensable.
Les profils "atypiques" ne sont admis que dans la mesure où ils possèdent cette compétence.
Pensez-vous qu'avoir obtenu des diplômes supérieurs réduise à néant la compétence de base ?
Un cadre de santé est un cadre de santé, même s'il a d'autres diplômes. Combien d'ailleurs sont en poste avec même des Doctorats en poche, de philosophie ou de sociologie ! Mais ces disciplines ne leur permettent pas vraiment de naviguer dans le domaine du management (quoi que pour la sociologie, c'est à discuter...) et de la gestion ! Je voulais exprimer simplement le fait que chacun doit rester dans ses plates bandes et je trouve ça incohérent au jour d'aujourd'hui, où il conviendrait que les différents corps de métier accèdent à la compréhension des contraintes des autres... Si les cadres de santé font l'effort considérable d'accéder à la compréhension des contraintes des gestionnaires, pourquoi ceux-ci ne s'astreindraient-ils pas à en faire autant envers eux et envers les soignants ? La seule explication valable que je trouve à ce jour est qu'ils préfèrent conserver leurs prérogatives corporatistes. Ou bien qu'ils y sont contraints, car le risque individuel est de se voir remplacé immédiatement. Mais je suis à l'écoute de toute autre démonstration argumentée, si vous en avez une ou même plusieurs à présenter.
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Re: Chômage chez les cadres

Message par Jo_bis »

WUCAN a écrit :Pensez-vous qu'avoir obtenu des diplômes supérieurs réduise à néant la compétence de base ?
Un cadre de santé est un cadre de santé, même s'il a d'autres diplômes.
Ben justement : l'IFCS est une formation professionnelle, à la base, et non universitaire.
La compétence n'est pas qu'un "simple" savoir théorique, qu'on peut acquérir n'importe où, y compris en fac, mais aussi un savoir "faire" et "être".
Ce savoir faire et être ne s'acquiers que par la pratique en milieu hospitalier : c'est la raison pour laquelle l'IFCS est obligatoire pour se prévaloir du titre et que 4 ans de pratique professionnelle sont aussi obligatoires.
WUCAN a écrit :Combien d'ailleurs sont en poste avec même des Doctorats en poche, de philosophie ou de sociologie ! Mais ces disciplines ne leur permettent pas vraiment de naviguer dans le domaine du management (quoi que pour la sociologie, c'est à discuter...) et de la gestion !

Dans ce cas, ils ont un avenir avec la VAE ou la VAP...
Moi, je fais l'inverse, je suis CDS en poste de direction d'établissement médico social et je fais une VAE en vue d'acquérir un master 2 en "Droit et administration du secteur sanitaire et social"...
WUCAN a écrit :Je voulais exprimer simplement le fait que chacun doit rester dans ses plates bandes et je trouve ça incohérent au jour d'aujourd'hui, où il conviendrait que les différents corps de métier accèdent à la compréhension des contraintes des autres... Si les cadres de santé font l'effort considérable d'accéder à la compréhension des contraintes des gestionnaires, pourquoi ceux-ci ne s'astreindraient-ils pas à en faire autant envers eux et envers les soignants ? La seule explication valable que je trouve à ce jour est qu'ils préfèrent conserver leurs prérogatives corporatistes. Ou bien qu'ils y sont contraints, car le risque individuel est de se voir remplacé immédiatement. Mais je suis à l'écoute de toute autre démonstration argumentée, si vous en avez une ou même plusieurs à présenter.
Pourquoi voir cela en terme de corporatisme ?
Peut-on reprocher à une profession, quelle qu'elle soit, de valoriser sa spécificité et ses savoirs propres.

Je ne pense pas que "rester dans ses plates bandes" soit une bonne chose, à une seule condition : qu'on soit compétent dans le domaine où l'on choisit d'exercer.
Le "hic" est que cela n'est pas possible pour toutes les professions, certaines étant réglementées : par exemple celle d'IDE. Même si vous êtes pédicure, diététicien ou psychomotricien, même si vous avez le savoir "théorique" de base, vous ne pourrez pas exercer en tant qu'IDE...et heureusement pour le patient !!
Il en va de même pour les CDS qui est une profession réglementée (Décret de 1995 portant création du diplôme).

Ceci par opposition aux études universitaires qui ne sont pas, à la base, des formations professionnelles mais qui donnent un niveau d'études pour acquérir un diplôme professionnel, par exemple, un master 2 en management peut conduire au concours EHESP, un master en Droit public peut conduire au concours du barreau, de la magistrature etc...
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Re: Chômage chez les cadres

Message par WUCAN »

Jo_bis a écrit :
WUCAN a écrit :Pensez-vous qu'avoir obtenu des diplômes supérieurs réduise à néant la compétence de base ?
Un cadre de santé est un cadre de santé, même s'il a d'autres diplômes.
Ben justement : l'IFCS est une formation professionnelle, à la base, et non universitaire.
La compétence n'est pas qu'un "simple" savoir théorique, qu'on peut acquérir n'importe où, y compris en fac, mais aussi un savoir "faire" et "être".
Ce savoir faire et être ne s'acquiers que par la pratique en milieu hospitalier : c'est la raison pour laquelle l'IFCS est obligatoire pour se prévaloir du titre et que 4 ans de pratique professionnelle sont aussi obligatoires.

Je dois préciser que j'ai omis de signaler que je suis aussi titulaire du diplôme de cadre de santé, obtenu d'ailleurs avec la distinction de major de promotion. Il n'est donc pas question d'une personne qui souhaiterait occuper un poste de cadre de santé simplement en ayant obtenu des titres universitaires, il est question d'un cadre de santé diplômé cadre de santé qui a passé des diplômes universitaires et qui souhaiterait toujours occuper un poste de cadre de santé, vous voyez la nuance ? D'où ma question, la compétence cadre de santé cesse-t-elle d'exister dès lors que le cadre a obtenu des diplômes supérieurs ? Moi, je pense que non.
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Re: Chômage chez les cadres

Message par Jo_bis »

D'accord, je n'avais pas compris....

A mon avis, un cadre de santé reste un cadre de santé.
Le fait de vous refuser un poste de CDS est injuste (qui peut le plus, peut le moins...).

En fait, nous sommes dans des situations exactement inverses : vous avez les diplômes et pas le poste, et pour moi, c'est l'inverse... :(

Le monde est mal fait quand même.... :D
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Re: Chômage chez les cadres

Message par WUCAN »

WUCAN a écrit :Combien d'ailleurs sont en poste avec même des Doctorats en poche, de philosophie ou de sociologie ! Mais ces disciplines ne leur permettent pas vraiment de naviguer dans le domaine du management (quoi que pour la sociologie, c'est à discuter...) et de la gestion !

Jo_bis a écrit :Dans ce cas, ils ont un avenir avec la VAE ou la VAP...
Moi, je fais l'inverse, je suis CDS en poste de direction d'établissement médico social et je fais une VAE en vue d'acquérir un master 2 en "Droit et administration du secteur sanitaire et social"...

Ce que je voulais souligner c'est qu'il est accepté qu'un cadre de santé ait des diplômes universitaires, à partir du moment où ceux-ci ne leur donnent pas véritablement compétence en termes de gestion...
Effectivement la VAE et la VAP ouvrent des perspectives. Mais pourquoi donc quelqu'un issu d'une autre filière que soignante, ayant un diplôme universitaire de gestion, aurait plus de crédibilité et de compétence qu'un soignant cadre de santé ayant obtenu les mêmes diplômes sans passer par la VAE ou la VAP ?
Ceci pour vous exprimer le fait cruel auquel de nombreuses personnes se trouvent confrontées : n'être plus employables comme cadre de santé parce que surdiplômées et n'être pas non plus employables dans une autre filière à un poste de direction, parce que sans expérience autre que celle de cadre de santé... Vous voyez le problème ?
Alors aujourd'hui, je ne comprends plus rien. On va donner des diplômes en VAE et VAP alors qu'il y a sur le marché des personnes déjà diplômées.
En revanche et je tiens à le souligner aussi, ces personnes n'ont aucun problème à trouver des postes d'infirmière, comme quoi, la compétence de base ne reste reconnue que pour certains diplômes, ceux qui les arrangent. Curieux, non ?
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