(Très) jeune diplômée en plein doute

[Liiney]

Bonjour à tous et à toutes !

Je vous écris ce soir en plein déprime depuis déjà un certain temps.. Je vous explique donc mon histoire afin que vous me racontiez les vôtres.

J'ai "toujours" voulu être infirmière. J'ai découvert ce métier grâce au stage en entreprise de 3ème et je suis immédiatement tombée amoureuse du métier. Le relationnel, le médical etc.
J'ai passé mon bac et lorsque j'étais en prépa, j'ai refait un stage : toujours aussi agréable. Puis j'ai été accepté à l'école. Première année sans problème, malgré quelques rattrapages.
Puis, durant la 2ème année, de gros doutes se sont installés sur ma réelle envie d'exercer ce métier. Mais mon état d'esprit à ce moment là était "tu n'as pas fait tout ça pour ça, finis au moins tes études et tu verras après". Une seule certitude à ce moment : ce métier ne sera pas le mien pour la vie, mais au moins pour quelque années.

J'ai donc été diplôme IDE à la mi-juillet de cette année.
Depuis, je suis infirmière dans un service de soins intensifs.
Mais voilà : d'énormes et insoutenables doutes refont surface.
Je cauchemarde à l'idée de retourner au travail, ça m'en rend malade. J'en dors mal la nuit etc.
Je ne parviens même pas à me rappeler pourquoi j'ai choisi ce métier.
Je cherche déjà des idées de reconversion sans savoir si c'est vraiment ce que je veux mais une chose est sûre : actuellement ce métier je ne me vois pas l'exercer.

Bref. Je vous passe les détails mais je vis dans l'angoisse constante.

Alors je voulais simplement savoir si c'est déjà arrivé à certain(e)s d'entre vous, si vous avez des conseils, ce que vous pensez de la situation etc.
Est-ce que vous pensez qu'effectivement je dois me reconvertir ?
Ne soyez pas méchants dans vos propos s'il vous plait, ce message est vraiment un appel à l'aide..

Dites moi ce que vous pensez de ma situation.

Merci beaucoup !! =)

[erquy72]

Tes doutes ne sont que le reflets de ta peur, ta peur de mal faire.

Mais derrière chaque peur se cache un désir. Derrière ta peur et donc tes doutes, se cachent juste le désir de bien faire, d'être une "bonne infirmière".

Alors que signifie pour toi, "être une bonne infirmière"? Il serait bien pour toi de souffler un peu et faire le point parce que là, c'est la pression que tu t'imposes qui est en train de te "bouffer".

Tu es une jeune diplômée, tu découvres, tu apprends et tu n'as plus le statut d'ESI qui bien qu'inconfortable protège néanmoins et nous autorise à ne pas savoir.

Mais être une bonne infirmière, ce n'est pas tout savoir surtout quand on débute.
Accorde toi le temps, ne te mets pas trop la pression et tout doucement, tu seras de plus en plus à l'aise, tu vas acquérir des réflexes et faire les liens.

On est tous passé par là, crois moi.

[Lenalan]

Vu le nombre d'infirmiers nouvellement diplômés qui disent la même chose que toi, je ne pense pas que tu sois un cas exceptionnel, ni que tu sois nulle, ni que tu doives te reconvertir en urgence Il faut juste te laisser du temps, tu n'as qu'un mois de diplôme et les soins intensifs c'est pas un service facile. On lit souvent qu'il faut 6 mois à 1 an pour être à l'aise dans un service, alors sois douce avec toi-même (j'essaierai de l'être l'an prochain quand je serai à la même place que toi, parce que je sais que je vais douter comme toi et m'en vouloir de ne pas être au top), quand on sort de l'école on ne peut pas être au top, on continue d'apprendre encore très longtemps (voire toute la vie professionnelle).

Si vraiment au fil du temps ça ne va pas, peut-être envisager de trouver un service qui te convienne mieux? Et là encore si vraiment ça ne va pas, chercher ailleurs..... Tu sais ce qui te plairait?

[M-arie]

DINGUE !
Nous avons également le même parcours. Je réponds rarement, mais là c'était trop flagrant.
J'ai aussi fait mon stage de troisième avec des infirmières et j'étais plutôt séduite. Entrée à l'école facile, 1ère année facile et plaisante.
Puis deuxième année, de plus en plus de stress et de fatigue et je me demande si je prends vraiment du plaisir à aller et à l'école et en stage. Sans penser à arrêter je continue. Diplôme et là, premier poste en soins intensifs.

Le premier mois et demi très difficile. Je rentrai, n'arrivais jamais à m'endormir et j'enviais mais j'enviais tellement les vendeurs, les gens qui travaillent dans les banques ... et j'aurais voulu faire n'importe quel autre métier que celui là.
En fait, avec du recul tout cela venait du stress. Le début de ma carrière fut une grande claque, et réflechis bien analyse qu'est-ce qui ne te fais plus avoir gout en ce métier. Est-ce vraiment réaliser les soins, être en contact avec les gens ?
Car dans mon cas, j'ai été assailli par le poids de la responsabilité qui m'est tombé dessus quand je suis arrivée en soins intensifs. Je n'avais pas les épaules et je n'y étais surtout pas préparée. Je n'étais pas non plus préparée à tout ce qu'on m'avait "épargné" quand j'étais étudiante : en plus des connaissance théoriques et pratiques à toujours acquérir, il fallait gérer les fax, les appels, l'organisation de l'hôpital pour les rdv, les transports, choses qu'on ne te fait pas faire quand tu es étudiante. Et là, je me suis rendu compte que malgré trois ans d'études, le métier était encore plus complexe que ce que je pensais, et qu'il ne ressemblait même pas à ce que je m'étais imaginé même après trois ans d'études.
Personnellement, j'ai continué, j'ai persévéré, parce que pas trop le choix non plus, et j'ai pris goût à mon travail, à ce travail que je ne connaissais pas encore vraiment même en sortant de l'école, et j'ai même pris goût beaucoup plus que ce que j'espérais en sortant de l'école.

Je ne dis pas que ta situation est exactement la même, je partage mon histoire, mais essaye d'identifier maintenant, ce qui ne te "plait plus" ou qui te met mal à l'aise dans l'exercice de ton métier. Qu'est-ce que tu ne retrouves pas aujourd'hui que tu attendais hier ?

[augusta]

Je partage les propos d'Erquy.

Les doutes ne sont que le reflet de la peur de mal faire effectivement.
Et comment "bien faire", comment se sentir à l'aise lorsque l'on n'a même pas 2 mois de pratique?

Il vous faut apprendre la patience!
Il faut aussi comprendre que la formation ne s'arrête pas le jour de la remise de diplome.
Le véritable apprentissage du métier se déroule une fois sur le terrain....et il faut bien compter entre 3 et 6 mois voire 1 an selon les services et les personnes pour se sentir....bien.

En attendant, il faut serrer les dents, avoir confiance en soi et dans l'avenir...et appliquer ce que l'IFSI vous a appris.

Bon courage!

[tritrou]

Bonjour,
je suis étudiant en 3ème année et j ai le sentiment de m être trompé de voie en m engageant dans ces études (une reconversion). Mais voilà j encaisse depuis 2,5 année et là , je suis à bout, je suis écoeuré du métier avant même de l exercer ,surtout lorsque que l on croise au cours des stages des IDE jeunes et moins jeunes en plein burn out, ça n aide pas. Je pense avoir trop idéalisé ce métier, et quand je met dans la balance les avantages et inconvénients je ne trouve plus que des inconvénients, je pense que l hospitalier n est pas fait pour moi (conditions de travail, le travail en équipes,la hiérarchie,la prise en soin....) je ne me projette absolument pas, rien que les lieux me filent la nausée. Je pense malgré tout que le métier d infirmier offre suffisamment de possibilité d'exercer différemment, dans différentes structures. Du coup je fonde tout mes espoirs sur des structures extra hospitalières, type HAD,CMP.... mais est ce que ces structures embauchent de jeunes diplômés?
Sinon je pense carrément à stopper mes études, et à me reconvertir dans un tout autre domaine,j'ai peur d avoir perdu du temps à faire ça et ne pas réussir à m épanouir professionnellement.

[brrruno]

Bonjour,
Comme vous le dites le métier offre de multiples possibilités de travail et la richesse du travail en équipe c'est aussi d'offrir pour un même type de travail des conditions différentes.
De plus si vous envisagez de travailler en psychiatrie il faut savoir qu'il existe quelques petits îlots de réflexion qui permettent d'avoir une certaine expérience avant de s'engager dans un travail en CMP.
Bon courage pour la fin de votre formation

[ninoudu07]

Bonjour Liiney,
Je suis moi aussi fraichement diplômée IDE. Je comprends totalement ta situation, même si je n'ai pas vécu les mêmes situations que toi.
Avoir des doutes, ça arrive à tous le monde et ça peut arriver souvent. La peur et le stress n'aident pas à s'y retrouver, et ça tu peux me croire, je suis une grande stressée de la vie. Pour y remédier, vu que ça à l'air d'être ton cas à toi aussi, il y a des activés ainsi que des professionnels de santé. Personnellement, je vais tester l'hypnose pour trouver ce qui me stress et apprendre à le gérer.
Pour ce qui est de ton service d'activité, il est boloss pour commencer =) J'entends déjà certains commentaires "il faut bien commencer quelque part" ou "on a pas forcément le choix" et je le sais bien. Moi j'ai eu la chance de pouvoir commencer par un service où il y a des SMTI (soins médicaux techniques importants" mais avec moins de speed. Si tu es trop stressée et que ça empiéte sur la qualité de ton travail ainsi que sur ton moral, il faut changer de secteur pour commencer et non changer de métier tête baissée. Si tu trouve un service un peu moins speed ça pourrait être une solution temporaire pour apaiser tes doutes/peurs...
Après je ne te connais pas, ce sont des conseils que je donne pour essayer d'aider une collègue IDE =)
N'hésite pas à exprimer tes inquiétudes, il faut que ça sorte! ^^