La liberté

[Fafa0912]

Bonjour à tous,
Je suis infirmière diplômée depuis maintenant trois ans et cela fait 2 ans et demi que j’exerce dans un service de gériatrie aiguë!!! Et j’ai besoin d’aide...
Malheureusement cela se passe de moins en moins bien (malgré une équipe ide jeune et volontaire) ... pb de matériel très trop fréquent + pb relationnel avec la cadre + plannings qui ne respectent pas nos demandes .. + communication avec Medecin compliqué de plus en plus + ENVIE DE REALISER MON PROJET PRO (qui n’est pas la gériatrie) .. et j’en passe ..
- en septembre 2017 j’ai fait une demande de changement de service au sein du même hôpital (étant titulaire à compter du 1er décembre 2017 je ne voulais pas quitter l’hopital pour bénéficier des primes)
J’ai donc demandé les urgences et l’USC (absence de réa dans hôpital) pour commencer à préparer mon projet pro d’IADE !!!
Très peu de temps après ma lettre je me retrouve en entretien avec cadre sup du pôle et cadre des urg... n’etant jamais très à l’aise à l’oral j’essaie d’etre la plus naturelle possible et donne mes vrais ressentis ... quelle erreure!!!!
Deux semaines plus tard tjs pas de nouvelles mais des bruits de couloir disent qu’une collègue des urg a le poste en USC ... j’appel ensuite l’EAOP (qui s’occupe des mouvements internes ) pour leur demander des nouvelles et la Gros BAD : « vous n’avez pas le profil pour les postes recherchés avis défavorable ....mais on réfléchi encore pour la cardio » j’appel alors la cadre sup : « vous avez le temps vous êtes jeune revenez l’annee prochaine vous n’avez pas le profil travaillez votre autonomie » Je n’arrive pas à comprendre comment elle peut dire ça sachant que deux ans dans un service de GÉRIATRIE AIGUË avec bcp de pb de Matos et autre que j’ai appris à gérer comme j’ai pu.. je pense que j’ai fais mes preuves mais bon.... sachant qu’elle n’est pas allée voir mes collègues ide as ou doc pour savoir ce que je valais sur le terrain ...

Bref j’ai donc voulu en savoir plus et au demandé un nouvel entretien avec cette cadre sup et la cadre d’usc / cardio cette fois pour comprendre ... rebelotte j’exprime mes ressentis etc ... et là changement de programme la cadre me dis qu’elle est favorable pour l’USC mais pas pour la cardio (pour des raisons que je trouve correctes) l’entretien se passe mais je fini par leur avouer que je n’arrive plus à travailler en UGA... et que j’ai besoin de changer d’air au plus vite et que si je n’ai pas le poste dans un autre service je serais forcée de partir de moi même...

Nous sommes aujourd’hui le 15 janvier, je suis en burn out total (angoisse + pleurs avant d’aller travailler + lenteur ++ je n’arrive plus à finir mon travail de la journée ) je n’ai toujours pas de nouvelles de ma demande ... j’aimerai partir donc en dispo mais même mes syndicats me disent que cela va être compliqué car bcp de manque d’effectif ide dans notre service... (3 ide manquants)
Je ne vois que le démission mais les trois mois de préavis me font un peu peur je ne sais pas si je vais les tenir ...
je suis allée voir mon médecin traitant qui m’a arrêté 5 jours et m’a fait un courrier pour la médecine du travail j’ai rdv la bas le 25 janvier et je reprend le travail le 17 janvier
Je me retrouve un peu dans une impasse dois-je démissionner tampis pour la titularisation? Ou attendre mon rdv chez la médecine du travail mais plus le temps passe plus cela décale mon départ... dois-je tenter d’abord la dispo? Quelles sont les lois sur les conditions d’acceptation ou de refus de la dispo ...
Cela devient urgent pour ma santé et j’ai vrmt l’impression que l’hopital Tout entier en a rien a faire et pense avant tout à l’argent qu’il doit faire au detriment de la santé des agents ...
Si quelqun a des conseils ou une expérience à partager avec moi ... je suis à bout mon dernier recours est de venir ici pour avoir des conseils avant de prendre une décision radicale ... j’espere que j’ai été claire si vous avez des questions n’hesitez Pas .. dsl pour les fautes si il y a ..

Merci pour ceux qui m’ont lu ..

[JEDYTE]

En effet l'hôpital n'en a rien à faire du bien être au travail de ses salariés, il ne fait pas dans l'humain.
Il faut que ça tourne avec les conditions que l'on connaît.
Faire plaisir aux salariés en les mettant dans le service où ils demandent, réaliser leurs plans de carrière et projets professionnels ça fait belle lurette que ce n'est plus à l'ordre du jour.
Et malgré ça, des CV, l'hôpital en reçoit plein, des gens prêts à accepter n'importe quel service, n'importe quelles conditions déplorables pour espérer être titularisé, ou simplement pouvoir manger à la fin du mois.
Si tu es en burn out à l'hôpital, il faut en sortir et changer de lieu d'exercice, ne plus faire d'hospitalier, car c'est (presque) partout pareil. C'est une tendance générale.
Les conditions de travail dans les hôpitaux ne sont plus dignes pour pouvoir les accepter, réfléchis pour exercer dans l'extra hospitalier ou faire autre chose, car j'ai peur que dans un autre hôpital ça ne soit pas non plus plus rose.

[augusta]

Tout à fait d'accord avec Jedyte.
La prévention des risques psycho-sociaux, concept à la mode, ne représente que du blabla.
Le système hospitalier ne prend soin de personne. C'est triste, mais c'est ainsi.

Si vous souhaitez être libre, ne visez surtout pas la titularisation!
Etre titulaire....pour quoi faire? Vous êtes titulaire de votre grade....c'est tout.

[Lenalan]

Je me retrouve dans tes "symptômes" sauf que moi c'est arrivé hyper rapidement, en seulement 3 mois de gériatrie aiguë à l'hôpital.... je ne pouvais plus me lever le matin pour y aller, alors je me forçais et je vomissais en arrivant à proximité de l'hôpital (1 an après j'arrive à passer devant mais avec une grosse angoisse). Je passais des journées horribles (parfois même pas de gant pour faire une prise de sang, et parfois même rien pour piquer et je passais des demi-heure à chercher des aiguilles dans les autres services). Le vase a débordé quand on a "ouvert des lits" un week-end dans un service d'hospitalisation de semaine pour désengorger les urgences (épidémie de grippe) et je me suis retrouvée seule avec 8 patients relevant des urgences (dont un infarctus en cours! Mais aucun avec la grippe ) dans un service "vide", c'est à dire rien pour perfuser, rien pour injecter, rien pour faire un pansement et aucun médicament hormis une dotation de base avec 3 spasfon et 2 doliprane (et se faire jeter par la pharmacie quand on demande). Et bien sûr les médecins débordés qui ne peuvent pas venir.... Et le néphrologue qui nous engueule au téléphone parce que c'est "son" service et que des gens sont entrants le lundi et faut dégager les places rapidement (j'étais là le dimanche, comme une imbécile avec mes 8 patients qui n'ont rien demandé, dont un infarctus...).
Je me suis sentie seule au monde, sans savoir quoi faire...... A partir de là je me suis paralysée et j'ai plus pu travailler dans les jours qui ont suivi (ralentissement, peur au ventre, crises d'angoisse, erreurs stupides...).
J'étais contractuelle donc je ne pouvais postuler que sur des postes vacants dont personne ne voulait, dont en gériatrie aiguë (où on me confiait un poste sans problème, malgré mes difficultés que j'avais clairement exposées à la cadre... Cadre qui a été arrêtée pour burn-out quelques jours plus tard)..... J'ai plus été en mesure de survivre, incapable d'y retourner (physiquement, le blocage du corps est impressionnant).
Mon CDD se terminait quelques semaines plus tard, on m'avait proposé un renouvellement de 6 mois, j'ai décliné et mon médecin m'a arrêtée jusqu'à la fin de mon contrat, je n'ai pas ressigné. J'ai dit clairement au cadre sup le pourquoi de mon départ, les conditions atroces, le manque de matériel, le rappel sur les repos incessant et hyper stressant (on travaillait en 12h donc on avait que 3 jours par semaine de travail prévu, mais avec les rappels on pouvait faire des semaines de 72h).
Il a pris note, et il a pioché dans le tas de CV qu'il a en réserve pour me remplacer, puisque tout le monde rêve d'entrer en l'hôpital public... Les conditions sont restées les mêmes.

Je ne reviendrai jamais dans le public, j'ai été effarée par ce que j'ai vu et vécu.... le privé n'est pas tout rose non plus, mais je préfère largement.

Si tu n'en peux plus, ça ne va pas aller en s'arrangeant, la titularisation c'est pas le but ultime, tu seras peut-être mieux dans le privé. Si tu ne peux pas faire ton préavis, arrête-toi, de toute façon si tu te forces ton corps te stopera.