Suis-je faite pour ce métier ?

[Clara.bsni]

Bonjour, je viens de faire un report d’année au cours de ma 2eme année pendant mon stage du S3 en chirurgie viscérale. J’ai fait ce report car mon stage se passais pas bien et je me sentais vraiment nul et incapable de faire ce métier, pendant ce stage je ne trouvais plus de sens à ce métier, je ne voyais pas en quoi j’aidais les patients à se sentir mieux.. De plus, la peur de faire des erreurs médicamenteuses me pesait de plus en plus, je me demandais pourquoi je me suis diriger vers un métier où je n’ai pas le droit a l’erreur. J’en avais toujours eu conscience bien sur mais j’avais encore cette motivation de vouloir bien apprendre pour bien faire justement, et pendant ce stage j’avais juste l’impression que malgré tout, j’en serai pas capable.

Aujourd’hui je sais plus si j’ai envie de reprendre mes études, je suis tiraillée entre mes conviction d’aider et soigner les personnes et entre l'expérience du terrain (et donc la pression, peur de faire des erreurs, ne pas se sentir utile face aux patients et ne pas voir en quoi je les aident à se sentir mieux)

J’hésite à me diriger vers la formation d’assistante Social où j’aurai plus l’impression d’aider les personnes dans leur soucis quotidiens ou auxiliaires puéricultrices car j’apprécie énormément travailler avec les enfants et j’aurai pas cette peur de faire des erreurs..

Vos témoignages m'intéressent beaucoup si vous avez vécu une situation similaire.

Merci à ceux qui m’ont lu.

[GauthierLG]

Je te comprends à 100%, j'ai vécu et je vis encore ce genre de questionnements à quelques mois du diplôme.
Encore la semaine dernière, j'ai frôlé l'erreur médicamenteuse et heureusement, c'était l'une des rares patientes sans démence qui m'a fait la remarque qu'on lui avait déjà administré le traitement.

Les erreurs, tu en feras et même diplômée, tu en feras également.
J'ai envie de dire, il n'y a pas d'échec, sois tu gagnes, soit tu apprends;

J'ai vécu des stages qui m'ont mis en dépression, d'autres que je quittais presque ému.
Il ne faut pas s'arrêter à un stage, il y a des spécialités et des choses qu'on aime pas et c'est comme ça.

Par exemple, il y a peine un mois, j'étais aux urgences, stage S6.
J'y allais la boule au ventre, ayant une sainte horreur de l'urgence et de la technique.
J'étais limite désespéré, ma tutrice m'a même dit qu'elle n'avait jamais rencontré un étudiant qui cassait les cathéters.
En 2 semaines, sur 20 tentatives, j'avais réussi que deux fois, avec un 22G.
La seule chose qui me sauvait, c'est la théorie, j'avais lu 500 pages sur la théorie et patho aux urgences, j'ai repris mes anciens livres de médecine.
Du coup, en dehors des KT, j'arrivais à prendre en charge un patient totalement et de manière autonome en fonction de son état (sauf urgence vitale)

Et puis, grâce à la bienveillance de ma tutrice et une bonne cure de sommeil, un Lundi matin, à J+15, j'arrivais à poser les cathéters à la chaine, même parfois des 16G.
Rattrapant mon retard sur la pratique, je suis même parti en intervention même si intérieurement, je cherchais toutes les raisons du monde pour ne pas y aller.
Quand j'ai posé mon premier KT sur une inter, je tremblais comme une feuille en piquant, j'étais au bord du malaise.
Au final, j'ai adoré ce stage !

Je sais que je n'irai jamais travaillé aux urgences et en réa, je n'aime pas du tout le fonctionnement mais j'ai appris et j'ai transformé une faiblesse en force.

Il faut que tu fasses la même, tu as peur des erreurs médicamenteuses ?
Bosse à mort la pharmaco et connais tes patients par cœur.

Au moins, juste avant l'erreur, avant de donner le traitement, tu t'apercevras que le médicament ne correspond pas du tout à la situation clinique du patient et tu éviteras l'erreur (c'est du vécu).
On est des ETRES HUMAINS donc on est IMPARFAITS !
On peut faire des erreurs et il faut accepter le fait qu'on puisse en faire.

La déprime de 2ème année, elle est assez coriace car elle en a fait abandonner plus d'un.
Mais au final, si tu aimes le soin, restes.
Si c'est le social, change.

Mais même en Assistante sociale, tu peux faire des erreurs très dommageable comme mal remplir un document retardant la prise en charge social de quelqu'un et le mettant en difficulté financière…

Force et honneur!

[Lenalan]

Déjà il faut partir du principe que notre métier c'est pas sauver des vies ni même "aider les gens à se sentir mieux", parce que forcément tu vas avoir des déceptions.... Déjà si on fait l'étude de ton titre "suis-je faite pour ce métier" il y a un souci. Personne n'est fait pour ce métier (moi perso je suis faite pour rester chez moi à rien faire mais il me faut de l'argent), la vocation n'existe pas. On fait un métier pour lequel on doit être formés, la formation est longue et personne n'a la science infuse, on est tous passés par des gros doutes, je pense que c'est même très sain (ce qui ne doutent de rien et disent avoir la vocation me font beaucoup plus peur!).

C'est pas non plus qu'on a pas droit à l'erreur, c'est juste qu'on a obligation de savoir gérer l'erreur éventuelle (parce qu'on en fait tous, même diplômés). Avec le temps et l'expérience il y a des erreurs qu'on ne fait plus, mais tu ne peux pas tout savoir en 2ème année, c'est bien pour ça que les études durent 3 ans et qu'on continue d'apprendre même après....

[binoute1]

Déjà il faut partir du principe que notre métier c'est pas sauver des vies ni même "aider les gens à se sentir mieux", parce que forcément tu vas avoir des déceptions.... Déjà si on fait l'étude de ton titre "suis-je faite pour ce métier" il y a un souci. Personne n'est fait pour ce métier (moi perso je suis faite pour rester chez moi à rien faire mais il me faut de l'argent), la vocation n'existe pas. On fait un métier pour lequel on doit être formés, la formation est longue et personne n'a la science infuse, on est tous passés par des gros doutes, je pense que c'est même très sain (ce qui ne doutent de rien et disent avoir la vocation me font beaucoup plus peur!).

C'est pas non plus qu'on a pas droit à l'erreur, c'est juste qu'on a obligation de savoir gérer l'erreur éventuelle (parce qu'on en fait tous, même diplômés). Avec le temps et l'expérience il y a des erreurs qu'on ne fait plus, mais tu ne peux pas tout savoir en 2ème année, c'est bien pour ça que les études durent 3 ans et qu'on continue d'apprendre même après....

parfaitement résumé

[Clara.bsni]

Merci beaucoup pour avoir pris le temps de répondre! Ça m’aide à y voir un peu plus clair même si j’ai encore beaucoup de doute sur ce que je veux faire.. en tout cas pour l’instant je travaille en tant qu’aide soignante de nuit en maison de retraite et ça me conviens bien, du coup je me dis aussi pourquoi pas rester aide-soignante pour le moment ? Mais j’aimerai aller à l'hôpital pour continuer à apprendre.. seulement je suis beaucoup intéressé par la pédiatrie et savez-vous si en tant qu’aide soignante c’est possible de travailler en service de pédiatrie ? Et directement de nuit ? Car dans ma ville apparement il faut d’abord travailler quelques mois en journées avant de passer de nuit, savez-vous si c’est globalement pareil de partout ?

Merci pour vos réponses !