TFE : Frustration du soignant face à la douleur...
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TFE : Frustration du soignant face à la douleur...
Bonjour,
Je suis actuellement dans la phase exploratoire de mon TFE sur la douleur.
Je n'ai pas une situation de départ bien précise, mais plusieurs situations vécues tant dans mon cursus professionnel (AS aux urgences) que depuis le début de la formation à l'IFSI, lors desquelles je me suis senti frustré face à la douleur.
Lors de ces situations, les thérapeutiques mises en place par l'équipe n'ont pas permis de soulager, ni même diminuer la douleur du patient.
Personnellement, j'ai vécu ces situations d'impuissance, de frustration comme des échecs...
Plusieurs questions se sont alors posées :
- Face à cette impuissance et cette demande d’aide du patient, que faire ? Comment gérer ? Qu'est ce qui est prévu? (Rôle propre et Rôle sur PM)
- Les réactions infirmières sont elles différentes ?
- Qu’est ce qui fait que la prise en charge de la douleur aiguë est différente selon l’infirmier ?
Pour avancer dans mon travail, il faudrait que je sache si ma réaction dans ma situation de départ est généralisable à l'ensemble des soignants ou si je suis le seul à avoir eu cette réaction de frustration, de sentiment d'impuissance.
Pour cela je vous demande simplement de répondre à la question du sondage et d'expliquer brièvement le contexte de la situation.
Quelques petites précisions ;
- Mon étude porte sur la douleur aiguë chez l'adulte.
- Pour le moment, pas de dissociation entre "douleur physique" et "douleur morale"
Merci d'avance pour vos réponses...

Je suis actuellement dans la phase exploratoire de mon TFE sur la douleur.
Je n'ai pas une situation de départ bien précise, mais plusieurs situations vécues tant dans mon cursus professionnel (AS aux urgences) que depuis le début de la formation à l'IFSI, lors desquelles je me suis senti frustré face à la douleur.
Lors de ces situations, les thérapeutiques mises en place par l'équipe n'ont pas permis de soulager, ni même diminuer la douleur du patient.
Personnellement, j'ai vécu ces situations d'impuissance, de frustration comme des échecs...
Plusieurs questions se sont alors posées :
- Face à cette impuissance et cette demande d’aide du patient, que faire ? Comment gérer ? Qu'est ce qui est prévu? (Rôle propre et Rôle sur PM)
- Les réactions infirmières sont elles différentes ?
- Qu’est ce qui fait que la prise en charge de la douleur aiguë est différente selon l’infirmier ?
Pour avancer dans mon travail, il faudrait que je sache si ma réaction dans ma situation de départ est généralisable à l'ensemble des soignants ou si je suis le seul à avoir eu cette réaction de frustration, de sentiment d'impuissance.
Pour cela je vous demande simplement de répondre à la question du sondage et d'expliquer brièvement le contexte de la situation.
Quelques petites précisions ;
- Mon étude porte sur la douleur aiguë chez l'adulte.
- Pour le moment, pas de dissociation entre "douleur physique" et "douleur morale"
Merci d'avance pour vos réponses...

« Dès l’instant que l’on s’approprie le pouvoir, on devient impuissant. » (Malcolm Mac Donald)
Après l'hématologie puis la chirurgie cardiaque... la néphrologie! Vive l'équipe de secours! =)
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- Accro
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- Inscription : 30 nov. 2005 15:56
- Localisation : dans le coeur de l'homme que j'aime...
la douleur est une situation que nous rencontrons dans tout les services ou presque...
Dans bien des services, calmer la douleur est un objectif malheureusement, cela se révèle souvent difficile...
le fait de ressentir de la frustration est légitime... pourquoi? parce que l'IDE est le lien entre le patient et le medecin...
le patient a mal et le medecin a les moyen de calmer cette douleur et l'IDE est au milieu donc transmetteur... si le patient continue de souffrir c'est que le medecin n'a rien fait, si il n'a rien fait c'est que l'info n'est pas passée correctement... qui n'a pas fait passé le message????
c'est une vision schématique qui explique pourquoi on se sent frustré lors de ces situations...
ceci dit, il y a des fois des choses simples que l'on peut faire pour diminuer la douleur... mais, il est possible aussi dans les cas où vraiment la douleur est difficile de faire appel à la cellule de lutte contre la douleur qui existe dans les CH... eux ont les moyens et ont pour objectifs de gérer les douleurs récalcitrantes!!...

Dans bien des services, calmer la douleur est un objectif malheureusement, cela se révèle souvent difficile...
le fait de ressentir de la frustration est légitime... pourquoi? parce que l'IDE est le lien entre le patient et le medecin...
le patient a mal et le medecin a les moyen de calmer cette douleur et l'IDE est au milieu donc transmetteur... si le patient continue de souffrir c'est que le medecin n'a rien fait, si il n'a rien fait c'est que l'info n'est pas passée correctement... qui n'a pas fait passé le message????

ceci dit, il y a des fois des choses simples que l'on peut faire pour diminuer la douleur... mais, il est possible aussi dans les cas où vraiment la douleur est difficile de faire appel à la cellule de lutte contre la douleur qui existe dans les CH... eux ont les moyens et ont pour objectifs de gérer les douleurs récalcitrantes!!...

"Les jours avec et les jours sans,c'est la pluie après le beau temps.
Les jours avec et les jours sans,ce sont les mêmes exactement..."
Les jours avec et les jours sans,ce sont les mêmes exactement..."
D'abord salut et merci pour ta réponse...
C'est peut être un peu réducteur comme propos, non?
Je m'explique : ce n'est pas parcequ'un patient continue de souffrir qu'il faut en déduire que le médecin n'a rien fait.
Il est fréquent (et il s'agit d'ailleurs de ma situation de départ...) de voir des patients souffrir malgré tous les moyens thérapeutiques mis en place (glace, position antalgiques, les differents palliers antalgiques, ...)
Encore merci pour ta réponse
bellylotte a écrit :...
le patient a mal et le medecin a les moyen de calmer cette douleur et l'IDE est au milieu donc transmetteur... si le patient continue de souffrir c'est que le medecin n'a rien fait, si il n'a rien fait c'est que l'info n'est pas passée correctement... qui n'a pas fait passé le message????c'est une vision schématique qui explique pourquoi on se sent frustré lors de ces situations...
...
C'est peut être un peu réducteur comme propos, non?
Je m'explique : ce n'est pas parcequ'un patient continue de souffrir qu'il faut en déduire que le médecin n'a rien fait.
Il est fréquent (et il s'agit d'ailleurs de ma situation de départ...) de voir des patients souffrir malgré tous les moyens thérapeutiques mis en place (glace, position antalgiques, les differents palliers antalgiques, ...)
Encore merci pour ta réponse
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Après l'hématologie puis la chirurgie cardiaque... la néphrologie! Vive l'équipe de secours! =)
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j'ai eu affaire à des médecins qui pionçaient et qui me répondaient : on attend demain matin l'avis des séniors
ou bien des médecins très croyants (Europe de l'Est qui disaient que trop soulager le malade c'était abréger la vie et que donc il y avait désaccord avec leurs convictions (et la loi française ??)f
j'ai même fait appel au directeur de l'hopital une nuit pour faire réveiller le sénior et discuter d'une fin de vie insupportable avec un malade conscient (famille présente)me suppliant de soulager ses douleurs
eh oui mon équipe refusait la venue de l'équipe volantre de soins palliatifs
eux disaient qu'une insuffisance respiratoire était une contre-indication à la morphine alors que les sois palliatifs étaient d'avis que ça pouvait tout à fait se gérer!
pour finir il y a parfois un monde entre ce que ressent le malade et ce que perçoivent les différentes IDEs et les médecins!
j'ai parfois insisté jusqu'à 3 nuits, en écrivant une demande d'antalgiques dans la partie prscription et en recommandant ma demande à mes collègues !
parfois les nuits ont été très longues et la souffrance des malades a été intolérable
j'ai souvenir d'un malade qui s'étouffait littéralement et qui me suppliait de le soula ger; l'interne me prescrivait par téléphone des petits trucs (genre emplâtre sur jambe de bois) en insistant sur le fait que je le faisais chier (je cite) et bien à 6 h 30 lorsque le malade gaspait j'ai cru que j'allais rendre ma blouse!
je te rassure j'ai fini par craquer (après qu'une bonne dizaine d'IDE se soient tirées )
ou bien des médecins très croyants (Europe de l'Est qui disaient que trop soulager le malade c'était abréger la vie et que donc il y avait désaccord avec leurs convictions (et la loi française ??)f
j'ai même fait appel au directeur de l'hopital une nuit pour faire réveiller le sénior et discuter d'une fin de vie insupportable avec un malade conscient (famille présente)me suppliant de soulager ses douleurs
eh oui mon équipe refusait la venue de l'équipe volantre de soins palliatifs
eux disaient qu'une insuffisance respiratoire était une contre-indication à la morphine alors que les sois palliatifs étaient d'avis que ça pouvait tout à fait se gérer!
pour finir il y a parfois un monde entre ce que ressent le malade et ce que perçoivent les différentes IDEs et les médecins!
j'ai parfois insisté jusqu'à 3 nuits, en écrivant une demande d'antalgiques dans la partie prscription et en recommandant ma demande à mes collègues !
parfois les nuits ont été très longues et la souffrance des malades a été intolérable
j'ai souvenir d'un malade qui s'étouffait littéralement et qui me suppliait de le soula ger; l'interne me prescrivait par téléphone des petits trucs (genre emplâtre sur jambe de bois) en insistant sur le fait que je le faisais chier (je cite) et bien à 6 h 30 lorsque le malade gaspait j'ai cru que j'allais rendre ma blouse!
je te rassure j'ai fini par craquer (après qu'une bonne dizaine d'IDE se soient tirées )
Et oui, les médecins ne sont pas tous partie prenante à cette prise en charge de la douleur malheureusement...
En tout cas, merci pour ton témoignage mandalou.


En tout cas, merci pour ton témoignage mandalou.

« Dès l’instant que l’on s’approprie le pouvoir, on devient impuissant. » (Malcolm Mac Donald)
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- Accro
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jON/jON a écrit :
C'est peut être un peu réducteur comme propos, non?



"Les jours avec et les jours sans,c'est la pluie après le beau temps.
Les jours avec et les jours sans,ce sont les mêmes exactement..."
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- zaza de nuit
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- Inscription : 04 févr. 2006 15:08
on a beau parfois avoir des prescriptions d'antalgiques ça ne suffit pas et on se sent démuni...
c'est pour ça qu'il est important de protocoler la prise en charge de la douleur: en reliant traitement et EVA on obtient de conduites à tenir qui nous guident dans notre prise en charge et nous font gagner du temps en hésitant moins...
ces protocoles doivent être bien sûr validés par des médecins
dans notre établissement privé , le CLUD dont je fais partie, hé oui!ya des CLUD dans le privé!, est en train de rédiger ces protocoles .
ce sont les IDE du clud qui le font car si on attend après les médecins on peut attendre longtemps...ils veulent bien les valider une fois écrits, c'est déjà pas mal et ça les arrangent pour la deuxième phase d'accréditation...
mais devant la demande croissante des infirmiers d'avoir de l'aide à ce sujet , l'apport de protocoles , utiles surtout dans les cas où la prescription de base ne suffit pas , les rassurent et les protègent
c'est pour ça qu'il est important de protocoler la prise en charge de la douleur: en reliant traitement et EVA on obtient de conduites à tenir qui nous guident dans notre prise en charge et nous font gagner du temps en hésitant moins...
ces protocoles doivent être bien sûr validés par des médecins
dans notre établissement privé , le CLUD dont je fais partie, hé oui!ya des CLUD dans le privé!, est en train de rédiger ces protocoles .
ce sont les IDE du clud qui le font car si on attend après les médecins on peut attendre longtemps...ils veulent bien les valider une fois écrits, c'est déjà pas mal et ça les arrangent pour la deuxième phase d'accréditation...
mais devant la demande croissante des infirmiers d'avoir de l'aide à ce sujet , l'apport de protocoles , utiles surtout dans les cas où la prescription de base ne suffit pas , les rassurent et les protègent
DE 86, DU Douleur2003, Réa chir
Ce sont aux IDE de se bouger si les medecins ne le font pas... (malheureusement) il faut faire des groupes , proposer des protocoles à faire signer aux anesthesites.. ils en seront ravis car moins dérangés et les patients pourront enfin être soulagés!
Dans mon service je n'ai pas ce problème car la relation ide anesth est assez bonne et si on les derange ils savent que ce n'est pas pour rien donc prescription via tel bien sur mais bon au moins chez nous les patients ne souffrent pas car on agit, on se met en colère, si anesth pas ok on tel au chir..etc...
Dans mon service je n'ai pas ce problème car la relation ide anesth est assez bonne et si on les derange ils savent que ce n'est pas pour rien donc prescription via tel bien sur mais bon au moins chez nous les patients ne souffrent pas car on agit, on se met en colère, si anesth pas ok on tel au chir..etc...

IDE en chir promo 1997-2000