La durée d'un entretien infirmier.

[invite584]

Bonjour
Je me posais la question ce matin. J'ai eu un entretien avec un patient assez difficile. Difficile car celui m'a exposé certains faits qui l'ont conduits a etre en HO.
J'ai fait comme d'habitude c'est a dire que je conclue un entretien lorsque le patient vient de dire qq chose de "fort" et de "signifiant" (dans mon interprétation de la problèmatique).
Avez vous d'autres méthodes et si oui lesquelles?
Merci d'avance.

[gobo49]

tout dépend de l'objectif de ton entretien ide
moi je conclus toujours sur des objectifs pratiques à réaliser pour le patient ou sur un petit "travail" à réaliser pour le prochain entretien
c une démarche que j'ai acquise auprès d'une psychothérapeute spécialisée en PNL et AT

[neypo molotov]

tout dépend de l'objectif de ton entretien ide
moi je conclus toujours sur des objectifs pratiques à réaliser pour le patient ou sur un petit "travail" à réaliser pour le prochain entretien
c une démarche que j'ai acquise auprès d'une psychothérapeute spécialisée en PNL et AT

moi aussi je conclus comme ça et quand mes objectifss sont atteints ou encore trop difficiles à débuter pour le patient je lui demande de me trouver de quoi me faire rire pour le prochain entretien, ça conclut sur un sourir même si l'entretien a été difficile .

[tRanXeNe`EjEctaBlE]

Perso je conclus l'entretien que j'en suis "arrivé a mes fins"

[Verbalisatous]

Je suis d'accord avec cedr1c, si le cadre fait que souvent c'est à la fin d'un entretien que le patient verbalise quelque chose d'important, je ne suis pas persuadé qu'arrêter l'entretien parce qu’une chose "forte" et "signifiante" a été dite soit à faire en systématique. Mais tu as certainement une référence pour pratiquer comme cela.
Il ne faudrait pas que le patient pense que tu ne peux pas entendre ce qu'il a à dire. Certains patients se délectent de parler de choses atroces pour voir l'effet que cela fait sur les soignants et les réactions que cela entraîne.
Perso lorsque lorsqu’un patient livre quelque chose de fort, je l'accompagne dans cette verbalisation en lui permettant de mettre des mots, souvent c'est déposé brut, avec plus ou moins d'émotions. En fait c'est l'état du patient qui me fera arrêter l'entretien plus ou moins vite (travaillant aux urgences Psy, le cadre n'est pas aussi formalisé sur la durée d'un entretien).
Dans le cas d'éléments signifiants, je rebondis dessus surtout s’ils émanent d'une libre association.

[mononoke]

. En fait c'est l'état du patient qui me fera arrêter l'entretien plus ou moins vite (travaillant aux urgences Psy, le cadre n'est pas aussi formalisé sur la durée d'un entretien).
Dans le cas d'éléments signifiants, je rebondis dessus surtout s’ils émanent d'une libre association.

idem!

je sais que le temps des entretien infirmier est assez aleatoire, j'ai pu en faire de 5 mn jusqu'a 40 mn

[neypo molotov]

est-ce que vous posez un cadre horaire avant un entretien plannifié ?

moi oui avec le patient généralement. sinon pour les entretiens "informels" je ne me souscis pas du temps

[invite584]

Oui c'est une référence des Lacaniens (même si je ne me considère pas de cette école )
Cela me permet de laisser qq chose au patient pour qu'il puisse y réfléchir jusqu'a la foi suivante. Je commence l'entretien par cette parole laissée en suspens et lui demande de recommencer la dessus. Cela permet de ne pas être déposée de facon brute. Et de lui envoyer un message comme quoi moi je trouve cela important.
Et non je ne pose pas de cadre de temps précis.

[Fernand de La Gasque]

Perso je conclus l'entretien que j'en suis "arrivé a mes fins"

Vous avez la lampe comme dans les interrogatoires de flics ?

[invite584]

elle a juste des objectifs

J'ai revu mon patient de l'autre jour.
Il a agressé sexuellement une femme ds son appart (sans viol). Je lui ai demandé lors de l'entretien comment il se sentirais si lui même avait été la victime d'une telle agression. Il a réfléchi et m'a dis que c'est vrai que l'on pouvait être "anéanti" par cela, mais que cela pouvait être aussi un traumatisme dont on pouvait se remettre.
J'avais conclu la dessus en lui demandant de réfléchir si c'était plutot le "néant" ou le "trauma".
Dans mon esprit c'est un pervers ou un psychotique, mais je n'arrive pas encore bien a voir (peut etre une "psychose froide" en fait). Je voulais qu'il ressente qq chose envers sa victime et voir si il pouvait se mettre a la place de qq d'autre.
J'ai revu ce patient
Il a recommencé sur un discours très "plaqué", sur la levée de son HO et les problèmes de traitement. Je desésperais qu'il "réaborde" le sujet. A un moment il se lève, puis se rasseoit. Il me dis qu'ila beaucoup réfléchi et que pour lui c'est un trauma puisque lui même a été victime d'une agression et qu'il s'en est remis. Il me raconte cette agression... Problème qu'il aborde pour la première fois...Je lui demande si il est sur que pour lui ce n'est "qu'un" trauma. Il me dis oui. Je lui demande alors si le fait que il ais reproduit le même geste, qu'il soit aujourd'hui en psy, qu'il ai raté sa vie (selon ses propres dires) est plutot un signe qu'il s'agisse d'un trauma ou qu'il a été anéanti...long silence...
"J'ai été anéanti", je lui demande alors si il comprends ce que sa victime a pu ressentir et ce que lui , en son temps, a pu ressentir, en tant que victime...
Long silence...
Il a alors tout sorti...son agression, son enfance, ses relations familiales, son comportement a alors entièrement changé. De l'avis unanime de l'équipe il va beaucoup mieux et nous envisageons des activités, un projet de sortie, et il ne fugue plus...

[tRanXeNe`EjEctaBlE]

Perso je conclus l'entretien que j'en suis "arrivé a mes fins"

Vous avez la lampe comme dans les interrogatoires de flics ?

Helas, non, mais je ne quitte jamais mon bottin, parfait pour cogner sans laisser de traces.
Blagues (ou incompréhensions?) mises à part, comme l'avait compris cedr1c, il s'agit bien entendu des objectifs que je me fixe avant ou pendant l'entretien.

[Thousta]

Désolé je ne comprends pas votre position et c'est intriguant.

Vous êtes infirmiers ou psychologues (ou psychiatres) ?

Est-ce une position correct que des infirmiers agissent comme des psychiatres alors qu'en soi ce n'est pas - tout à fait - leur rôle ?

Très intéressant ce que vous écrivez.

[neypo molotov]

vous êtes un winner

[invite584]

Désolé je ne comprends pas votre position et c'est intriguant.

Vous êtes infirmiers ou psychologues (ou psychiatres) ?

Est-ce une position correct que des infirmiers agissent comme des psychiatres alors qu'en soi ce n'est pas - tout à fait - leur rôle ?

Très intéressant ce que vous écrivez.

Un infirmier a également des entretiens a faire. Maintenant est ce qu'ils relèvent également de la fonction de psychiatre, de psychologue oui. Le problème est simple, je ne me vois pas dire a mon patient: ah non pas ca messieur ce n'est pas de ma fonction vous comprenez...vous verrez ca avec le psychologue. Bien sur lorsque je commence a connaitre un peu la problématique du patient je lui conseille de nous "utiliser" et de répartir ce qu'il a envie de nous dire entre personnel soignant et médical. Après on fait le tri.
De plus je rappele que nous avons le droit a des entretiens a caractère de médiation (sur prescription médicale, mais c'est très compliqué) enfin ou commence le soutien et ou commence le thérapeutique? personellement je n'ai pas trouvé.

[Fernand de La Gasque]

enfin pour moi un entretien infirmier et un entretien de médecin psychiatre c'est deux choses différentes mais qui se croisent effectivement...