alcoologie et objectifs de soin
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alcoologie et objectifs de soin
Bonjour à tous,
voilà, je suis actuellement en stage en alcoologie (OH + cannabis + subu,...).
J'ai mon D.E d'ici peu et j'ai une question qui m'empêche de commencer mes démarches : comment peut on créer un ou des objectifs de soins pour une personne qui a fait déjà 5 ou 6 post-cures ?
merci de m'aider ...
voilà, je suis actuellement en stage en alcoologie (OH + cannabis + subu,...).
J'ai mon D.E d'ici peu et j'ai une question qui m'empêche de commencer mes démarches : comment peut on créer un ou des objectifs de soins pour une personne qui a fait déjà 5 ou 6 post-cures ?
merci de m'aider ...
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mets toi bien au clair avec les raisons d'un sevrage qui échoue.
déjà, l'échec d'un sevrage fait partie du parcours de soin d'une personne dépendante, celà l'aide a prendre conscience que tout n'est pas une question de volonté.
de plus, de manière systémique, la famille s'est construite autour de l'alcool, et nombre de conjoint ne supportent pas (inconsciemment) que les roles changent
je m'explique, il n'y a plus de relation direct entre les époux, cette relation passe par le biais de l'alcool, on ne parle donc pas des problèmes du couple, mais on centre tout sur l'alcool. Hors tout n'est pas sa faute et le conjoint a donc du mal à supporter l'absence d'alcool dans cette relation.
autre chose admettons que c'est le mari qui est alcoolique (c'est un exemple
), la mère l'aura évincé de la relation parent enfants et n'est pas prète après a lui redonner sa place de père.
ces deux choses peuvent expliquer pourquoi l'entourage donne quelquefois de l'alcool aux personnes en sevrage.
Cela te montre aussi pourquoi un sevrage n'est pas évident et l'utilité d'une post cure avec un travail sur soi et avec l'entourage qui doit supporter le changement aussi.
Des personnes y arrivent au bout de 5 sevrages, d'autres au bout de 2, d'autres jamais. Et encore dans mes exemple je ne t'ai parlé que du système "famille" et pas du systeme professionel.
déjà, l'échec d'un sevrage fait partie du parcours de soin d'une personne dépendante, celà l'aide a prendre conscience que tout n'est pas une question de volonté.
de plus, de manière systémique, la famille s'est construite autour de l'alcool, et nombre de conjoint ne supportent pas (inconsciemment) que les roles changent
je m'explique, il n'y a plus de relation direct entre les époux, cette relation passe par le biais de l'alcool, on ne parle donc pas des problèmes du couple, mais on centre tout sur l'alcool. Hors tout n'est pas sa faute et le conjoint a donc du mal à supporter l'absence d'alcool dans cette relation.
autre chose admettons que c'est le mari qui est alcoolique (c'est un exemple

ces deux choses peuvent expliquer pourquoi l'entourage donne quelquefois de l'alcool aux personnes en sevrage.
Cela te montre aussi pourquoi un sevrage n'est pas évident et l'utilité d'une post cure avec un travail sur soi et avec l'entourage qui doit supporter le changement aussi.
Des personnes y arrivent au bout de 5 sevrages, d'autres au bout de 2, d'autres jamais. Et encore dans mes exemple je ne t'ai parlé que du système "famille" et pas du systeme professionel.
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- Messages : 3
- Inscription : 27 sept. 2006 20:04
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Je suis assez d'accord avec ce que tu dis.
L'objectif de soin n'est pas seulement l'arret du produit sinon un sevrage suffirait (quoi que dans certains cas ça peut marcher).
Je pense qu'il y a plusieurs objectifs de soin concernant la maladie alcoolique, ce n'est pas parce que les plaies ne se voient pas que les maux ne sont pas là.
Par rapport aux nombres de cures/post cures, il est difficile de mettre tout dans le meme sac car cela depend de tellement de facteurs: motivation personnelle, conditions qui ont amené la demande de cure(pression familiale, professionnelle, injonction therapeutique), le moment où est demandé la cure, le fait que la personne se reconnaisse malade alcoolique,travail psychologique qui n'a pas été fait ou inachevé.
Je pense qu'on ne peut pas soigner quelqu'un contre son gré d'autant plus si la personne ne se sent pas malade, si elle est dans le déni, si elle a honte ou si tout simplement elle a encore envie de boire et que le produit lui fait à ce jour plus de bien que de mal.
L'objectif de soin n'est pas seulement l'arret du produit sinon un sevrage suffirait (quoi que dans certains cas ça peut marcher).
Je pense qu'il y a plusieurs objectifs de soin concernant la maladie alcoolique, ce n'est pas parce que les plaies ne se voient pas que les maux ne sont pas là.
Par rapport aux nombres de cures/post cures, il est difficile de mettre tout dans le meme sac car cela depend de tellement de facteurs: motivation personnelle, conditions qui ont amené la demande de cure(pression familiale, professionnelle, injonction therapeutique), le moment où est demandé la cure, le fait que la personne se reconnaisse malade alcoolique,travail psychologique qui n'a pas été fait ou inachevé.
Je pense qu'on ne peut pas soigner quelqu'un contre son gré d'autant plus si la personne ne se sent pas malade, si elle est dans le déni, si elle a honte ou si tout simplement elle a encore envie de boire et que le produit lui fait à ce jour plus de bien que de mal.
Re: alcoologie et objectifs de soin
nainwak a écrit :comment peut on créer un ou des objectifs de soins pour une personne qui a fait déjà 5 ou 6 post-cures ? merci de m'aider ...
Je suis d'accord avec les réponses données, en particulier celle de Cédric qui est très interessante. J'aurais toutefois envie d'ajouter une petite chose : Je pense que la prise en charge des patients en addictologie requiert (plus encore qu'ailleurs peut-être) beaucoup d'humilité...Le soignant doit réussir à accepter l'idée de l'échec. Il doit se débarrasser d'un désir éventuel, parfois inconscient, de toute-puissance...C'est un travail long, difficile, complexe.