situations et gestes d urgences...en réalité?

[luna_marie]

coucou, voila je suis en stage en ce moment en soins intensifs. je me remet en question en me demandant si je serai capable de reconnaitre une situation d urgence, ms surtout les gestes a pratiquer , les médicaments a injecter, les actions réel a entreprendre. bien sur qu'en module d urgence réa on ns l a enseigné, mais face a la réalité j ai peur d être déstabilisé. auriez vous deja vécu des situations g urgence? et comment avez vous gérè. merci

[delphine]

deja tu n'es jamais seule rassure toi

et cela viens avec l'experience

j'ai eu quelques reas depuis mon DE, le tout est de ne pas paniquer et les choses viennent presque naturellement je dirai
ca devient reflexe !!

[BALZARINI Stéphanie]

J'ai envie de dire qu'il est "normal" d'avoir du stress lors des situations d'urgence. Après il y a stress et stress, il ne s'agit pas de se laisser "paralyser" par son stress.
Comme cela a déjà été dit tu n'es pas toujours seule (ça dépend des structures ...) et puis avec l'expérience meme s'il y a toujours une part de stress tu le vis différemment.

Dans ton cas tu es en stage donc tu vas pouvoir mettre en pratique ce que tu as appris au fur et a mesure avec l'encadrement des soignants.
Mais ne t'inquiète pas tout le monde passe par là.
En ce qui concerne les gestes d'urgence la théorie de l'IFSI ne suffit pas à elle seule, il faut aussi pratiquer et se remettre à jour régulièrement tant au niveau pratique que théorique.
Pendant ton stage, tu vas d'abord pouvoir observer, te familiariser avec le matériel et les soins spécifiques et puis profites en pour poser toutes tes questions, demandes aux soignants comment eux vivent-ils les situations d'urgences ...

[Melire]

Je suis infirmière dans un service où on a des situations d'urgence type hémorragie digestive ou hypoglycémie, de part les pathologies rencontrées. Je voulais savoir s'il était normal que si on réagit à une situation d'urgence, pas forcément évidente d'ailleurs, on se fasse toujours pointé du doigt par la suite ?
L'autre fois il s'agissait d'une erreur médicale, qui a causé une hypoglycémie. Moi je suis venue en renfort je ne m'occupais pas de la patiente, et ben les médecins ont trouvé le moyen de repousser la faute sur l'IDE qui a appliqué les prescriptions causant l'hypo ! alors qu'un médecin avait fait la PM, un autre l'avait reprise par la suite et une interne également...trois médecins avaient planché sur cette PM et c'est à l'infirmière qu'on reproche au final. Sans compter que les parents ont été dire qu'on avait pas réagit à temps, alors qu'une IDE a été préparé le G30, pendant que moi j'ai été auprès de l'enfant même si je pouvais pas faire grand chose attendant le G30, pendant qu'une autre appelait l'interne de garde et même la réa (!) pendant qu'une autre a déménager le lit et la patiente d'à coté et apporter le chariot d'urgence....je vois pas comment on aurait du etre plus rapides ????????? c'est sur que la minute pendant laquelle l'ide préparait le G30 a du paraitre une heure pour la mère...mais connaissant la mère de base, les médecins, même non presents, auraient pu nous défendre ! Et ben je me sens pas du tout soutenu dans ce service....c'est à croire que c'est à celui qui enfoncera plus lautre.
Et a chaque fois que lon répond à une situation d'urgence c'est la même : on est toujours pointé du doigt, alors qu'on sauve quand même la vie de l'enfant à chaque fois!!!!! Je ne supporte plus ce service, ces médecins et ces cadres. J'en ai vraiment gros sur le coeur et la c'est la goutte d'eau qui a fait débordé le vase.
Est-ce partout pareil ???????????????????

[poupette_a]

que dirais tu de partir du service ???
Si tu satures, ca ne sert a rien de rester...
je ne pense pas que ce soit partout pareil, et l'essentiel, c'est que tu aies l'impression d'avoir fait tout ce que tu pouvais aussi vite que tu pouvais.
Maintenant, si l'ambiance du service te pese, ne reste pas, n'attends pas d'etre dégoutée. Y'en a plein des services qui sont en penuries d'infirmières

[binouche]

en effet rien de telle que l'expérience!c'est tout à fait normal de ne pas gérer en début de carrière une situation d'urgence!et suivant le service où tu exerceras,çà fera la différence!en réa ou Si tu apprends à gérer ton stress et tu seras progressivement analyser une telle situation et agir en conséquence!car situations "fréquentes"!
dans d'autres services l'important est de connaitre le protocole en situation d'urgence:qui prévenir et agir efficacement en attendant l'arrivée d'un médecin ou équipe de réa!!!!

[waiting on a friend]

Coucou!!
Ne t'inquiète pas si, au début, tu es larguée! c'est normal!
Le stress, aussi, c'est normal et c'est sain quand ça te booste.
Après, il n'y a pas de miracles, ça vient avec le temps.
Tu as les bons réflexes: alerter, secourir, le chariot d'urgences.
Quant aux médecins, écoute bien leurs prescriptions et si ils râlent, n'en fais pas cas sur le moment, c'est aussi une façon de gérer leur stress.
En tout cas, si tu as un problème, parle avec le médecin concerné et expose tes arguments.
Bonne soirée
Bises

[Leopold Anasthase]

[...] je me remet en question en me demandant si je serai capable de reconnaitre une situation d urgence, ms surtout les gestes a pratiquer , les médicaments a injecter, les actions réel a entreprendre. bien sur qu'en module d urgence réa on ns l a enseigné, mais face a la réalité j ai peur d être déstabilisé.

1) Je vous sens motivée pour apprendre. Profitez-en. Replongez-vous dans votre module d'urgences réa, empruntez des ouvrages à la bibliothèque, demandez des conseils. Bref, lire et relire les circonstances de survenue, les diagnostics et les conduites à tenir. Par expérience, on est meilleur quand l'urgence survient le lendemain de la formation.

2) L'urgence fait peur parce qu'on sait que le temps est compté (étymologiquement, urgence signifie "qui ne peut pas attendre"), et que l'issue peut être dramatique.

Mais dites-vous deux choses :

-plus c'est grave, plus c'est simple ; il n'y a pas d'urgence plus simple que l'arrêt cardiaque (tout est protocolé, c'est toujours pareil) ;

-plus ça va mal, moins c'est risqué ; je m'explique, si un patient meurt d'une pathologie bénigne, c'est souvent qu'on a été mauvais ; mais plus il va mal, moins on risque d'être mauvais, puisque si on ne faisait rien, l'issue serait fatale ; et on retrouve l'arrêt cardiaque, quoi qu'on fasse, on ne peut que faire du bien au patient, parce que si on ne faisait rien, il mourrait à coup sûr.

3) Pour en revenir à la formation, dans l'urgence, si on sait à quoi s'attendre, on gagne beaucoup de temps, et on ne perd pas son calme. Il faut s'astreindre à faire une chose à la fois, à interdire aux autres de vous demander deux choses à la fois, et à s'interdire de demander aux autres deux choses à la fois.

Autre point important, il ne faut jamais retarder le moment où on demande de l'aide. Demandez de l'aide tôt, même si finalement vous n'en avez pas besoin.

4) Ma devise préférée : pour aller vite, il faut prendre son temps.

Quand vous observez une prise en charge d'une urgence, vous vous apercevez qu'il y a ceux qui courent et qui s'agitent, mais leur agitation est peu rentable, et au final ils n'ont pas fait grand chose. Et il y a ceux qui ne courent pas, et qui font l'essentiel des choses faites.

C'est une très bonne méthode de débriefing après une urgence : regarder qui a fait quoi. Mais ça n'a d'intérêt que si c'est dans un but de chercher à s'améliorer, et pas à casser ou se faire mousser.

[Leopold Anasthase]

[...] Je voulais savoir s'il était normal que si on réagit à une situation d'urgence, pas forcément évidente d'ailleurs, on se fasse toujours pointé du doigt par la suite ?

C'est assez fréquent. En effet, lors d'une situation urgente, on ne dispose pas de toutes les informations nécessaires, et surtout on dispose de peu de temps pour analyser ces informations et prendre la meilleure décision, puis réaliser la meilleure prise en charge possible.

Alors, une fois la situation passée, de la même façon que certains refont le match, certains refont l'urgence, en vous expliquant que franchement vous êtes nul(le) de ne pas avoir fait ça comme ça, et que c'était évident qu'il allait se passer ça etc.

Bref, c'est facile d'être le meilleur après coup.

Ensuite, il se passe un autre phénomène, c'est l'auto-fustigation. L'analyse rétrospective peut aider à progresser. C'est une grande classique de l'industrie, l'analyse des incidents. Mais en France, ça tourne souvent au règlement de compte, qu'il soit déclenché par l'analyseur, ou par l'acteur (on ne peut rien lui dire sans qu'il le prenne pour une agression).

L'autre fois il s'agissait d'une erreur médicale, qui a causé une hypoglycémie. [...] et ben les médecins ont trouvé le moyen de repousser la faute sur l'IDE qui a appliqué les prescriptions causant l'hypo ! alors qu'un médecin avait fait la PM, un autre l'avait reprise par la suite et une interne également...

Je ne connais pas les détails et je ne vous les demanderai pas. Mais si vous avez la désagréable impression qu'on se fout de vous, ne laissez pas passer. Recherchez un avis extérieur, en lui présentant les faits (et rien que les faits, de préférence anonymisés, genre "tel jour dans un service de France, il s'est passé ça, qu'en penses-tu ?"). Et allez jusqu'au bout, demandez à mettre les choses à plat en présence du chef de service et du cadre (comité réduit, mais équitable, pas vous contre tous).