Etude : qu'est ce qui vous passe à devenir IDE ?

[marionide]

à vous de vous exprimer, c'est pour faire un recueil de donées pour une etude que je mène.

merci d'avance pour vos reponses

[Eydis]

Je vais tenter de répondre de manière la plus honnête possible mais y'a quand même pas mal de raisons qui me poussent à faire ce métier qui sont inavouables voire que je n'arrive pas à verbaliser.
J'aime toujours répondre à ce genre de questions malsaines, j'aime bien montrer à tout le monde ici qu'il y a des raisons vraiment personnelles pour lesquelles je fais ces études comme eux. C'est incroyable tout ce qu'on est amené à faire pour se rassurer et s'auto persuader qu'on a fait les bons choix, qu'on nage vers la bonne île et pas celle remplie de monstres et que si on se noie, ce sera pour une bonne cause.

Je vais te dire, comme j'ai déjà dit plein de fois ici à d'autres, pourquoi je veux faire ce boulot.

Les raisons qui m'ont poussée à passer les concours, c'est que je ne me sens bien, je n'existe que quand j'aide les autres. Ca c'est la raison que j'ai dite au concours. La vraie raison, et tu vas voir c'est subtil, on joue sur les mots, c'est que je n'existe que quand j'aide les autres. J'ai définitivement besoin d'être utile. Je ne me sens bien que quand on a besoin de moi.
En fait, ça part d'une grosse névrose de ma part.

Ca me vient de l'enfance aussi. Ca je n'ai jamais pu cerner vraiment les choses. Depuis toute petite, j'ai une infinie sympathie pour les gens qui souffrent. Et ça, c'est pas avouable. Je ne suis pas censée faire ce boulot parce que j'ai de la sympathie pour une certaine catégorie de personnes.
Heureusement, je distance, heureusement existe cette chose fabuleuse qui s'appelle le surmoi, heureusement, j'ai vraiment les pieds sur terre. Je sais où j'en suis par rapport à ça : j'aime profondément m'occuper, aider les autres. Pour eux, parce que dans un sens, j'aime les gens. Je suis profondément philanthrope.

Je suis profondément philanthrope, j'aime les humains. J'ai la passion des gens, de la vie, des comportements et des pensées humaines.

Je fais ces études parce que j'aime bouger, j'aime soigner, j'aime la sensation de guérir avec mes mains, avec mon regard, avec moi-même.
Je fais ces études parce que je veux vraiment être là, et finalement, ça n'a plus rien à voir avec les raisons pour lesquelles j'ai passé le concours, je continue à avancer dans ces études parce que je réalise profondément, au fond de moi, qu'il n'y a que là, par là, en cela, que je me réalise.

Et pour la projection, je veux être l'infirmière parfaite, je veux changer le monde, sauver le monde, sauver tout le monde, je veux être l'archétype de celle que l'on veut au bout de son lit, celle à qui l'on voudrait tenir la main pour ses dernières heures.

Je ne suis pas ici pour rien. Je suis là parce que j'ai vu la misère humaine en moi, en les autres, partout, que j'ai choisi de dédier ma vie à chercher à lutter contre la misère humaine.

Alors dites-moi que cela n'a rien de réaliste.
Dites-moi que vos aspirations ne rejoignent pas les miennes.

Je pense qu'on fait tous ce boulot pour des tas de raisons inavouables, éparses et parfois très malsaines. Qui dit mieux que moi ?
Tout ça n'a rien de glorieux. Je peux même te dire que je pleure devant mon écran tellement je doute de moi tous les jours et que je me remets en question comme on m'a prévenue que je devrais le faire.

Ho et une dernière chose. Je fais ça parce que de toute façon, il faut bien faire quelque chose de sa vie, qu'il faut bien travailler.

Et les études me plaisent. Je fais ça parce que j'aime réfléchir, anticiper, avoir des responsabilités, etc. tout ça, ça me plaît beaucoup. Par contre, est-ce que je vais réussir, la grande question. Le temps nous dira si j'étais ici pour des raisons valables.

C'est terrible tu sais comme question. Pourquoi je fais ces études là ? Ce qui en soi, me motive ? Ben j'en sais rien ! Impossible à cerner réellement. Si j'avais fait ce discours en public, je me serais foutu la honte devant mes collègues. Tu vois où moi j'en suis, voilà.

Une seule certitude, je veux vraiment être là.

[SteelyDan]

Je vais tenter de répondre de manière la plus honnête possible mais y'a quand même pas mal de raisons qui me poussent à faire ce métier qui sont inavouables voire que je n'arrive pas à verbaliser.
J'aime toujours répondre à ce genre de questions malsaines, j'aime bien montrer à tout le monde ici qu'il y a des raisons vraiment personnelles pour lesquelles je fais ces études comme eux. C'est incroyable tout ce qu'on est amené à faire pour se rassurer et s'auto persuader qu'on a fait les bons choix, qu'on nage vers la bonne île et pas celle remplie de monstres et que si on se noie, ce sera pour une bonne cause.

Je vais te dire, comme j'ai déjà dit plein de fois ici à d'autres, pourquoi je veux faire ce boulot.

Les raisons qui m'ont poussée à passer les concours, c'est que je ne me sens bien, je n'existe que quand j'aide les autres. Ca c'est la raison que j'ai dite au concours. La vraie raison, et tu vas voir c'est subtil, on joue sur les mots, c'est que je n'existe que quand j'aide les autres. J'ai définitivement besoin d'être utile. Je ne me sens bien que quand on a besoin de moi.
En fait, ça part d'une grosse névrose de ma part.

Ca me vient de l'enfance aussi. Ca je n'ai jamais pu cerner vraiment les choses. Depuis toute petite, j'ai une infinie sympathie pour les gens qui souffrent. Et ça, c'est pas avouable. Je ne suis pas censée faire ce boulot parce que j'ai de la sympathie pour une certaine catégorie de personnes.
Heureusement, je distance, heureusement existe cette chose fabuleuse qui s'appelle le surmoi, heureusement, j'ai vraiment les pieds sur terre. Je sais où j'en suis par rapport à ça : j'aime profondément m'occuper, aider les autres. Pour eux, parce que dans un sens, j'aime les gens. Je suis profondément philanthrope.

Je suis profondément philanthrope, j'aime les humains. J'ai la passion des gens, de la vie, des comportements et des pensées humaines.

Je fais ces études parce que j'aime bouger, j'aime soigner, j'aime la sensation de guérir avec mes mains, avec mon regard, avec moi-même.
Je fais ces études parce que je veux vraiment être là, et finalement, ça n'a plus rien à voir avec les raisons pour lesquelles j'ai passé le concours, je continue à avancer dans ces études parce que je réalise profondément, au fond de moi, qu'il n'y a que là, par là, en cela, que je me réalise.

Et pour la projection, je veux être l'infirmière parfaite, je veux changer le monde, sauver le monde, sauver tout le monde, je veux être l'archétype de celle que l'on veut au bout de son lit, celle à qui l'on voudrait tenir la main pour ses dernières heures.

Je ne suis pas ici pour rien. Je suis là parce que j'ai vu la misère humaine en moi, en les autres, partout, que j'ai choisi de dédier ma vie à chercher à lutter contre la misère humaine.

Alors dites-moi que cela n'a rien de réaliste.
Dites-moi que vos aspirations ne rejoignent pas les miennes.

Je pense qu'on fait tous ce boulot pour des tas de raisons inavouables, éparses et parfois très malsaines. Qui dit mieux que moi ?
Tout ça n'a rien de glorieux. Je peux même te dire que je pleure devant mon écran tellement je doute de moi tous les jours et que je me remets en question comme on m'a prévenue que je devrais le faire.

Ho et une dernière chose. Je fais ça parce que de toute façon, il faut bien faire quelque chose de sa vie, qu'il faut bien travailler.

Et les études me plaisent. Je fais ça parce que j'aime réfléchir, anticiper, avoir des responsabilités, etc. tout ça, ça me plaît beaucoup. Par contre, est-ce que je vais réussir, la grande question. Le temps nous dira si j'étais ici pour des raisons valables.

C'est terrible tu sais comme question. Pourquoi je fais ces études là ? Ce qui en soi, me motive ? Ben j'en sais rien ! Impossible à cerner réellement. Si j'avais fait ce discours en public, je me serais foutu la honte devant mes collègues. Tu vois où moi j'en suis, voilà.

Une seule certitude, je veux vraiment être là.

Ca a le mérite d'être franc !
Mais je comprend pas pourquoi tu as l'air d'être gênée par ce que tu racontes là ... Evidemment que tes "motivations" comme tu les décrit sont très personnelles ; mais être "profondément philanthrope" , ça serait pour moi une des meilleures raisons de vouloir faire ce métier .

En fait , je trouve que c'est une bonne chose que ça te touche si profondément , parceque si ça peut te permettre de t'épanouir au taf plus tard ; vu le temps qu'on y passe dans une vie, c'est mieux .Tout ça pour dire que je trouve pas ça "malsain"; quand on choisit de faire un metier , c'est normal qu'on fasse ce choix en fonction de ce qu'il peut nous apporter de bien ; dans ton cas , ce qui va t'apporter beaucoup , c'est d'aider les autres ... moi je trouve ça plutot classe .

Pour ma part , je me retrouve globalement en ce que tu dis . Avec ses cotés moins glorieux , comme par exemple ... juste apprecier l'image qu'on donnera aux autres (et à soi )... être "quelqu'un qui aide les gens" ... Mais j'imagine que c'est le cas pour la plupart d'entre nous , c'est une des nombreuses façons de construire son identité .
Bon après c'est ce que j'en pense ...

[augusta]

Que tu es vieille Eydis...on dirait que tu as vécu 1000 ans!
Je suis comme toi.....mêmes raisons...et si un jour j'ai du temps et envie surtout....je me lancerai dans une psychanalyse pour comprendre tous ces mécanismes que tu décris si bien.....et que je ressens aussi.

Courage ma belle.....tu es dans le Vrai

[ALINEPITT]

Le salaire et la reconnaissance









Bon OK

[Nana_o]

Eydis, plus je lis tes posts, plus je t'adore (en tt cas l'image qui ressort du forum).

Tu es tellement "humaine", c'est bouleversant.

[DomLouis]

Au départ j'ai voulu faire infirmier parceque j' était "actif" dans mon entourage que ce soit au lycée , en club de sport, dans la vie de ma ville... Etre au contact avec les gens est quelque chose que j'adore avant tout. Infirmier était donc devenu une voie qui semblait (à juste titre) pouvoir me plaire.

Maintenant avec du recul il devait y avoir (et il ya surement toujours )un désir de me sentir "vivant" comme le dit à juste titre Eydis.
C'est marrant le moi dernier je suis tombé sur un article de infirmiers.com où il est dit justement que

c’est un besoin de réparation personnelle qui les a conduits dans cette voie.
http://www.infirmiers.com/votre-carrier ... choix.html

.
Je pense que finallement cela me correspond parfaitement et que au delà de me sentir vivant il y a quelque chose de plus personnel qui m'a poussé dans cette voie . Aujourd'hi je me demande si il y faut mieux se connaître pour mieux soigner ou soigner pour mieux se connaître? A mon avis l'un ne va pas sans l'autre et qu' une bonne partie des esi ou même des ide sont dans cette démarche.

En tout cas une chose est sur je suis content et fier d'avoir fait ces études et surtout d'aimer le futur métier qui sera le mien d'ici peu .

[Eydis]

@ SteelyDan
Oui en fait hier j'étais dans mon délire "qui suis-je et où vais-je"... tout ce que j'ai dit, c'est sincère... je te remercie de ce que tu m'as dit, ça me rassure de pas être la seule à trouver qu'elle a des motivations inavouables...

@ Nana
Merci du fond du coeur... il semblerait que je sois comme ça en vrai aussi...
ce genre de réflexion me donnent envie de continuer, la reconnaissance au milieu de vous tous, mes collègues...

@ Les autres
J'vous aime !

[SteelyDan]

Mais de rien ! Après, inavouable , ça se discute ... Mais si tu veux dire que c'est plus compliqué de le dire , parceque ça touche des choses assez "intimes" , je suis d'accord (ça serait plus simple de dire qu'on fait ça de façon totalement desinteressée , qu'on est investi d'une mission divine ,et que voilà , c'est comme ça ... mais ça doit pas être le cas de grand monde ... enfin j'espère) .

@ Les autres
J'vous aime !

Bon , là , moi et Nana , on est en droit de se sentir lésés !

[Eydis]

Mais de rien ! Après, inavouable , ça se discute ... Mais si tu veux dire que c'est plus compliqué de le dire , parceque ça touche des choses assez "intimes" , je suis d'accord (ça serait plus simple de dire qu'on fait ça de façon totalement desinteressée , qu'on est investi d'une mission divine ,et que voilà , c'est comme ça ... mais ça doit pas être le cas de grand monde ... enfin j'espère) .

@ Les autres
J'vous aime !

Bon , là , moi et Nana , on est en droit de se sentir lésés !

+1 totalement d'accord


Non non je vous aime aussi évidemment

[clown2]

Pour Sarah 6 ans ma fille, pour Elise et rené qui fûrent mes parents, pour corentin qui était mon neveu, pour corine qui était ma meilleur amie...

[Eydis]

Pour Sarah 6 ans ma fille, pour Elise et rené qui fûrent mes parents, pour corentin qui était mon neveu, pour corine qui était ma meilleur amie...

Je comprends... oui...

[SteelyDan]

Et un peu pour toi aussi ..?

[clown2]

Oui pour moi, certains dirons une thérapie, je pense, juste donner du sens à mes actes, être humain, je crois, à la recherche de cette humanité qui nous échappe un peu chaque jour...Il me semble que toutes les réponses sont là en nous et que l'on ne choisi pas de devenir infimier(e), par hazard...

[taemys]

Pour Sarah 6 ans ma fille, pour Elise et rené qui fûrent mes parents, pour corentin qui était mon neveu, pour corine qui était ma meilleur amie...

c'est très beau ce que tu dis clown et ça me refait penser à mon arrière-grand-mère qui, quelques temps avant de mourir et sachant que j'attendais les résultats de mon concours, m'avait dit : tu seras infirmière dans 3 ans et si c'est pas dans 3, ce sera dans 4 !

je dirais qu'elle m'a, par ses paroles, profondément motivée et cette motivation, je l'ai eu encore plus quand ma fille est venue au monde.

et comme pour beaucoup de monde sans doute, je pense qu'on ne fait pas ce choix par hasard.


bonne journée à tous,
taemys.