bonjour looveforlife
tout d'abord, tu n es pas nulle
tu commences à découvrir les facettes difficiles du métier
je te rassure, quelle que soit ton expérience, tu seras confrontée à ce type de situation
je sais combien il est difficile de vouloir faire un soin (pour le bien de la personne ) et que celle ci soit opposante.
le souci c est qu elle ne sait plus discerner ce qui "est bon pour elle ou ce n est pas". ce qu elle comprend, c est que qq va la découvrir (même si tu la préviens), lui faire mal alors qu elle souffre à cet endroit.
en fait la planète "Alheimer" est un monde étrange
imagine débarquer sur une planète où les gens parlent sans que tu les comprennes, où ils font des trucs que tu ne captes pas
tu entends des sons mais ne sais pas ce que cela veut dire..bref, incompréhension totale et panique si ceux ci te touchent, te déshabillent, te font mal.
(ceci dit sans manquer de respect

schématiquement, c'est pour te donner une idée ce que peut ressentir qq qui souffre de cette pathologie à un stade avancé.
alors, c'est pas top

.
on ne s habitue pas à ce type de comportement,
par contre, tu peux demander à un soignant de t'accompagner pour effectuer le pansement, d abord parce que presque impossible de le faire correctement
empêcher la personne de toucher la plaie , de te taper, de bouger...
c est à coup sûr le risque de faire des fautes d'aseptie vu l'incapacité de cette dame à comprendre le soin. alors, tu as le droit de demander à q de t'aider, même si c est un soin que "normalement " tu peux faire seule.
si cela s avère impossible il faut en parler à l infirmière pour en discuter en équipe, car tu n es pas la seule confrontée à ce souci avec elle, visiblement.
alors là, le médecin doit faire son boulot, recadrer le patient, et aussi revoir les traitements, car cette situation ne peut perdurer.
je comprends que cela te stresse, mais cela n'enlève en rien tes capacités de soignante.
j aurais été très inquiète à ton sujet, si tu "n en n avais rien à faire"
je te rassure, même en fin de carrière, cette situation me met aussi en difficulté; maintenant, j en parle en équipe pour faire bouger les choses.
perso, il m est arrivée de ne pas pouvoir changer ou faire d'autres soins à des patients "inapprochables"; j en ai parlé aux collègues, et elles ont bien compris.
et il en est de même pour elles
le moment choisi n est pas toujours le bon, alors,on réessaye à un autre moment
tu sais, tu vas apprendre à gérer, il n y a pas de recettes miracle, mais on apprend à prendre de la distance, c'est du vécu
tu pourras faire des formations sur l'agressivité, sur la maladie d'ALzeimer..cela permet de comprendre des trucs et surtout que l on n est pas seul (e) à vivre cela.
tu es loin d être nulle car tu sais remettre en question tes pratiques et ta façon d'être
allez, on continue et dans 3 ans c'est le DE
