ordre des pharmaciens: qui va payer leur "bêtise"?
Publié : 22 déc. 2009 18:01
Quand les adhérents d'un ordre risquent de payer les incompétences de leur Ordre!!!!
Quand les Ordres déclarent être au dessus des lois!!!

Quand les Ordres déclarent être au dessus des lois!!!

Lundi 14 Décembre 2009- Le quotidien du médecin
AVIS DE TEMPÊTE sur l'Ordre des pharmaciens. Attendu mais redouté par les responsables ordinaux et notamment par ceux de la section G (qui regroupe les biologistes), le verdict de l'Europe est particulièrement sévère. Statuant sur la plainte déposée en 2007 par la société LABCO(réseau international des laboratoires d’analyses médicales) contre l’ordre et l’Etat français, la Direction de la concurrence de la commission européenne a rendu des conclusions particulièrement dures.Entre autres griefs, les autorités de Bruxelles reprochent d’avoir tout faire pour protéger en France les intérêts économiques des responsables des laboratoires des analyses médicales ,contrevenant à l’accord fondateur de l’union Européenne-l’article 81 du traité de Rome ».La Commission estime que l’ordre des pharmaciens s’est employé à empêcher que des groupes de la laboratoires (comme c’est le cas de LABCO) prennent des « parts de marché aux acteurs actuels du marché».
La Commission a donc ouvert une procédure et l’ordre des pharmaciens, si l’on en croit des informations confirmées par plusieurs sources proches du dossier,pourrait se voir infliger une amende exceptionnellement lourde »colossale » dépassant les 200 millions d’euros . L’Europe « ne badine pas avec les droits à la concurrence , c’est une clause essentielle du traité de Rome» explique, comme pour justifier ce montant, un connaisseur avisé de ce « petit » monde de Bruxelles.
Une amende de ce niveau ne peut être assumée par l’ordre seul.3ce serait sa mort »,estime un de ses responsables.Mais l’Europe « a prévu le coup »…..La Commission fait obligation aux responsables ordinaux d’informer l’ensemble des pharmaciens,concernés par une éventuelle sanction,de leur responsabilité financière :Bruxelles peut exiger le paiement du solde de cette amende par tout professionnel en activité et donc adhérent à l’ordre.
Négociation :
D’où la publication d’un avis- la commission l’impose-dans le dernier bulletin de l’Ordre, »les Nouvelles Pharmaceutiques » avertissant les pharmaciens qu’ils pourraient être contraints de mettre la main à la poche.On n’en est pas encore là.Une négociation sur le montant de l’amende est très probable De plus l’ordre et ses responsables vont aller plaider leur cause à Bruxelles.Chaque pharmacien, comme le dit le Bulletin de l’Ordre a aussi « le droit de demander à (y) être entendu, en justifiant d’un intérêt légitime ».Des responsables des syndicats de biologistes devraient aussi faire le voyage à Bruxelles.
De son côté le gouvernement ne peut rester inactif et nul doute qu’il tentera aussi une intervention.Même s’il semble difficile de saisir du dossier le nouveau commissaire français au marché intérieur et aux services financiers, Michel Barnier, dont la nomination a soulevé quelques remous au niveau international.Un espoir peut-être du côté du parlement Européen ,et c’est paradoxal, où le prochain rapport annuel sur la politique de la concurrence, devrait s’interroger le montant élevé des amendes et des pénalités infligées par Bruxelles .
L’Ordre des pharmaciens vit aujourd’hui des moments d’autant plus difficiles que la commission de Bruxelles lui intime de se taire et de ne pas communiquer davantage sur ce dossier.D’où une prudence de Sioux des responsables ordinaux .On notera quand même que la présidente de l’Ordre, Isabelle Adenot,a tenu, dans son dernier bulletin, a replacé le débat sur un plan purement déontologique. "La règle déontologique a plus que jamais son intérêt(…) écrit-elle .Si légitimes que soient les règles de la concurrence,quand il s’agit de la protection de la santé publique , de qualité des soins et de sécurité des actes professionnels au bénéfice des patients , la déontologie relève d’une exigence particulièrement impérieuse ». Reste à en convaincre les experts européens."