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Bonjour, je suis I.D.E. en chirurgie ambulatoire et je m' oppose à ma surveillante sur le fait qu'elle autorise les A.S. à distribuer les médicaments par voie orale, sous prétexte que ce ne sont que des Doliprane ou des surgam, en rajoutant " ça fait trente ans que je fais de l' ambulatoire, c'est moi la cadre, je vous couvre ".

A mon idée, même un Doliprane n'est pas anodin et la prescription peut parfois avoir shunté que le patient présentait une allergie, ou une insuffisance hépatique. Par ailleurs, le patient a pu avoir une 2ème dose de perfalgan dès la SSPI et il faut pouvoir juger donc de l'opportunité de donner ou non la prescription. Quant aux anti-inflammatoires, le soignant doit pouvoir vérifier, avant d'appliquer la prescription, si le patient n'est pas insuffisant rénal ou ne présente pas des ATCD digestifs.

Qu'en pensez vous ?

dans une superbe clinique d'une grande ville la surveillante a trouvé mieux.Pourquoi s'embêter avec ces histoires de médocs.Les patients amènent le traitement de chez eux et s'en occupe.C'est comme cela que mon oncle(90 ans) a avalé en une fois toute la dose de la journée de son pilulier.D'habitude c'était l'aux de vie qui s'en occupait.Donc que le chirurgien donne une boite de doliprane et une de surgam au malade et va prendre un café avec l'aide soignante.

qu'en dis le reste de l'équipe? car si vous étiez tous unis t'aurais pas à chercher la réponse évidente sur ce forum

Bonjour,

La « distribution » du médicament dans un établissement de santé est une notion qui n’existe pas en tant que telle dans les textes.

La fiche thématique de la HAS de 2005 sur l’ « Organisation du circuit du médicament en établissement de santé » et le récent arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé évoquent la phase d’administration, qui comprend la prise de connaissance de la prescription et la remise du médicament au patient (et/ou une aide à la prise si le patient ne peut absorber le traitement sans aide). C’est souvent cette seconde phase que l’on nomme « administration ».

En particulier, l’arrêté du 6 avril 2011, qui s’applique aux « établissements de santé assurant le diagnostic, la surveillance et le traitement des malades, des blessés et des femmes enceintes », précise que « l’administration des médicaments est effectuée par du personnel appartenant aux catégories définies réglementairement comme autorisées à administrer des médicaments. »

En l’occurrence, les textes qui autorisent une collaboration avec l’aide-soignant pour l’administration de médicaments ne visent pas les établissements de soins.

En effet, l’article L. 313-26 du Code de l’action sociale et des familles, qui autorise toute personne chargée de l’aide aux actes de la vie courante à assurer l’aide à la prise de médicament, dès lors que le mode de prise ne présente pas de difficulté particulière et que le libellé de la prescription mentionne la nécessité de l’intervention d’auxiliaires médicaux, ne s’applique que pour les établissements énumérés à l’article L. 312-1, parmi lesquels ne figurent pas les établissements de soins.

De même, l’article R. 4311-4 du code de la santé publique qui prévoit une collaboration avec l’aide-soignant dans les domaines relevant du rôle propre de l’infirmier ne vise que les établissements ou services à domicile à caractère sanitaire, social ou médico-social.

Il ne me semble donc pas que les médicaments puissent être administrés par un aide-soignant dans un service de chirurgie ambulatoire.

Juriste Sou Médical - Groupe MACSF

Et les maisons de retraite qui sont des lieux de vie et dont certaines sont devenues EHPAD avec des patients, pardon des résidents très médicalisés ne sont toujours pas reconnues comme établissements de soins normalement dotés en personnels dont qualifiés
Mais la vieillesse n'est pas une maladie...et n'importe qui fait n'importe quoi.
C'était juste une parenthèse.

Haegen a écrit :qu'en dis le reste de l'équipe? car si vous étiez tous unis t'aurais pas à chercher la réponse évidente sur ce forum

Bonne question ! et bien les A.S. se sentent valorisés par le fait de distribuer des médicaments et les I.D.E. font comme la surveillante a l'habitude (ils ne la contrarient jamais). Or la surveillante considère que l'ancienneté fait la valeur de l'individu et assure aux A.S. qu'elle les couvre (mais bon, oralement bien sûr !)