Crécelles et casseroles cette semaine. Dans la capitale comme en région, sage-femmes, étudiants – pas exclusivement infirmiers – professionnels de la psychiatrie, infirmiers scolaires… sont descendus nombreux dans la rue pour réclamer une fois encore l’attention, la reconnaissance – voire la revalorisation auxquelles ils s’estiment en droit d’accéder. Signe que le malaise profond, apaisé en surface par les quelques pansements Séguriens (primes anticipées…), ne cautérise pas. Il persiste et signe sans trouver d’issue durable ni satisfaisante pour tous. Dans le même temps, ceux qui comprennent encore quelque chose à la stratégie vaccinale affluent en masse, bras tendu, dans les centres de vaccination qui ont eu bien du mal à se mettre en place et où les doses qui n’arrivent pas laissent les frigos désespérément vides ; malgré la fatigue et les protestations, les autres s’empressent de répondre présents, seringue à la main, pour la santé publique et l’intérêt collectif. Mais la détresse sociale, la cacophonie scientifique, l’hégémonie de l’industrie et les atermoiements de l’exécutif, relayés tour à tour par un chapelet d’apparatchiks chargés de meubler l’espace médiatique pour faire attendre les foules suspendues aux déclarations officielles et devenues trop impatientes, font le lit d’une grogne civile qui déborde déjà chez nos voisins tout proches. Pour combien de temps ? Impossible à (pré)dire, mais tout est en place pour que la pétaudière explose.
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