Retour à domicile, en congés sans solde. C’est le sort aride réservé par le gouvernement israélien cette semaine à tous les soignants qui ont refusé le vaccin contre le Covid-19. Les politiques locales ne sont pas réputées faire dans la dentelle ; c’est la preuve par l’exemple. Pétrie de l’idéologie des Lumières, la France bute contre le problème inverse. Y envisager un seul instant de réduire la notion de liberté de pensée et d’expression, à juste titre sanctuarisée, est un crime de lèse-majesté. Voilà pourquoi inciter à la vaccination fait naître rage et débordements (menace de démission, instrumentalisation de la science…). Comment ménager libre-arbitre et responsabilité collective, s’interrogent certains ? Le débat est biaisé, car c’est oublier trop vite que le choix d’un soignant en la matière est par nature un choix collectif et qu’il doit se faire « en priorité dans l’intérêt de la santé publique » dit explicitement le Code de la profession. Est-il donc encore besoin de se remémorer les victoires sanitaires contre la rage, la variole, ou plus récemment la poliomyélite ? De dire tout simplement que les seniors, depuis qu’ils semblent protégés, n’échouent plus en nombre dans les services de réanimation ? De rappeler enfin que les Ordres professionnels appellent conjointement leurs ouailles à se rassembler sous la bannière du bien commun ? Pour le bénéfice de tous, inutile d’attendre que le « je vous le demande » d’Olivier Véran ne risque de devenir un « je vous l’impose ».
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