De la lettre « N » ces temps-ci, on pourrait dresser un inventaire à la Prévert. N, comme le nième variant du virus, déniché voilà quelques semaines par des virologues de l’hôpital Henri Mondor après ceux de Grande-Bretagne, du Brésil, d’Afrique du Sud… N, comme la nième négation par l’exécutif de l’expertise épidémiologique (preuve qu’elle ne s’improvise pas) jusqu’au point de rupture ; et la négation du risque accru de contamination en établissement scolaire, pourtant haut lieu de circulation virale. En la matière, le Chef de l’Etat s’est trouvé lors de sa dernière allocution face aux implacables fermetures de classes enregistrées à la pelle. Tant d’obstination était un tort sanitaire, sans compter que l’économie aurait préféré des parents durablement au turbin. N aussi, comme la nième augmentation du nombre de lits de réanimation nécessaires. 3 000 de plus à armer sans tarder en poussant les murs des soins critiques, qui souffrent déjà de l’épuisement de soignants éprouvés, trop peu nombreux et formés en hâte pour certains. N enfin, comme le nième confinement qui ne dit pas son nom et que les autorités baptisent de toutes les curiosités sémantiques. Mais la « troisième voie » n’aura trompé personne. S’agit-il de mieux faire passer la pilule auprès de la population, au mépris de sa lucidité ? Sa capacité à endurer des tours de vis à répétition qu’elle ne comprend plus semble faiblir en tous cas. Gageons que la vaccination, à laquelle les infirmiers sont pleinement associés depuis peu, arrêtera là la liste.
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