À deux mois de la présidentielle, une vraie fébrilité agite le monde de la santé. Alors que le Ségur a représenté une avancée indéniable, même si certes jugée encore insuffisante, les acteurs du secteur accentuent la pression sur les candidats, convaincus (à raison) qu’après deux ans de crise sanitaire, l’opinion publique et les politiques n’ont jamais été aussi enclins à les entendre. « L’accessibilité aux soins, les conditions de travail des soignants comme condition sine qua non de la qualité des soins, le grand âge, la prévention et le financement sont autant d’enjeux qu’il s’agira de porter à discussion », martèlent ainsi dans une lettre ouverte* acteurs de la santé ou du médico-social, associations d’élus et de patients. « A l’approche des échéances électorales de 2022, il est fondamental que les candidats à la présidentielle mesurent la nécessité de la refonte du système de santé et qu’ils s’expriment sur les réponses qu’ils comptent apporter » concluent-ils. Oiseau de mauvais augure, c’est le moment qu’a choisi la Cour des comptes pour appeler à faire « un effort sans précédent » afin de redresser les finances mises à mal par la crise sanitaire. Alors même que les candidats multiplient les annonces de nouveaux sujets de dépenses tout en restant pour le moins évasifs sur leur financement. Entre réalité criante des besoins, choix de société et posture politicienne, assisterons-nous une fois de plus à l’éternel numéro de jonglage des candidats en lice ou bien un cap a-t-il vraiment été franchi ? Cette-fois en tout cas, les acteurs de la santé, lessivés par deux ans de pandémie, ne vont pas s’en laisser compter.
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