Des vidéos non sous-titrées, pas ou peu d'images en audiodescription... Pour une personne en situation de handicap en France, soit 1 personne sur 5, suivre la campagne de la présidentielle 2022 s'avère presque mission impossible, avance l’Observatoire de l'accessibilité des campagnes électorales. Un constat révélateur, alors que les associations représentatives multiplient justement les appels aux candidats à l’approche des présidentielles, pour rappeler les priorités. Si toutes s’accordent à dire que des progrès ont été réalisés ces dernières années, ceux-ci restent insuffisants, notamment au niveau de l’accès : au logement, à l’emploi, à l’école ou encore à la santé, qui implique des démarches trop souvent synonymes de parcours du combattant... “Le drame est que nous réduisons la vie publique à une sorte de casting de télé-réalité, tous les cinq ans”, se lamentait le philosophe et autiste Josef Schovanec dans les colonnes du JDD le 16 février dernier. “Le signe le plus clair de l’absence des personnes concernées dans le processus décisionnel est qu’elles ne sont pas prises en compte, comme si elles n’existaient pas. Par exemple : en mars 2020, pour les mesures de confinement : comment remplir une attestation quand on est aveugle ? Personne n’y avait pensé, parce qu’il n’y a pas d’aveugles dans l’entourage des décisionnaires”... A la lueur de ce bilan, ne pas oublier les invisibles, voici semble-t-il le préalable à une prise de conscience collective.
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