Moscou avait annoncé en début de semaine l'ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l’évacuation de civils de plusieurs villes assiégées. Refus de l'Ukraine et pour cause : quatre des six couloirs proposés acheminaient vers la Russie et son alliée, la Biélorussie. Un accord a finalement été trouvé ce 9 mars sur la mise en place de ces corridors de l’espoir. « Un des classiques du jeu « poutinien » est d’offrir en paroles un « couloir humanitaire », promesse qui devrait produire des départs frénétiques dans un immense et immédiat soulagement. Après leur départ déchirant et désiré, les assiégés, se croyant sauvés par l’offre de fuite licite, passent, en à peine quelques heures d’un chemin fou, du statut de citoyens à celui de réfugiés ayant tout perdu », analyse l’anthropologue Véronique Nahoum-Grappe dans le Monde. Du couloir de la mort à celui qui conduit à la liberté, il est tant de possibles et d’impasses. L’autocrate russe offre-t-il réellement une issue à ces populations piégées ou s’agit-il d’une énième manœuvre politico-inhumaine de manipulation ? La réponse se pourrait tout aussi insondable et cynique que le personnage. Mais de couloirs il en est d’autres, qui ouvrent sur un autre panorama du monde. Ceux où courent les premiers secours pour sauver ou soigner à temps. Ceux qu’arpentent ces soignants, infatigables et fatigués, pour porter remède, réconforter, sourire, panser les maux du corps et de l’âme aussi… Parce qu’au bout de ces couloirs, il y a l’humanité.
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