Cinq ans plus tard, comme en 2017, l’affiche du second tour de l’élection présidentielle est la même. Il faudra départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui ont terminé en tête du premier tour du scrutin, le 10 avril, avec respectivement 27,84% des voix contre 23,15%. Même affiche, mais un contexte un peu différent : Emmanuel Macron est jugé sur son bilan – et ne bénéficiera donc pas de l’espoir inhérent à la nouveauté. De son côté, l’indignation qu’avait soulevée l'irruption au second tour de la fille de Jean-Marie Le Pen il y a 5 ans a laissé place à un relatif fatalisme dans un pays plus que jamais fragmenté entre trois blocs : le troisième étant porté par Jean-Luc Mélenchon (avec 21,9% des suffrages). Sans oublier les abstentionnistes, cette fois encore très nombreux : 26,3%. Pourtant. Pourtant, les deux projets mis en balance sont radicalement différents. Côté santé, derrière les promesses (faciles) d’augmentation des salaires et de recrutement de personnels soignants, le projet lepéniste se construit autour de la préférence nationale, clé de voûte de son « système ». Sa traduction dans les faits : des discriminations en matière d’accès aux soins, contraire à l’éthique soignante (Marine Le Pen entend limiter l’aide médicale de l’Etat). La candidate propose aussi de relever le numérus clausus d’accès aux études de santé « pour éviter [notamment] le recours massif aux médecins étrangers ». Or, empêcher ou limiter le nombre de médecins étrangers aggraverait les déserts médicaux et la situation de l’hôpital. Santé, immigration, Europe… Son projet pour la société annonce un Etat autoritaire et une vision étiolée de la France, très loin des valeurs démocratiques et républicaines. Cinq ans plus tard, c’est vrai, l’affiche est bien la même… et le danger tout aussi réel. Le choix vous appartient.
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