Quand un syndicat méprise les infirmiers
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Quand un syndicat méprise les infirmiers
Chers collègues,
La déclaration préliminaire aux négociations sur le devenir de la médecine du travail par la CFE-CGC sur le site de médecine du travail de Midi-Pyrénées nous a enterré :
Il faut sortir du schéma de visite à date obligatoire, de la fiche d'aptitude qui fait entrer l'employeur dans la décision du médecin et créer des services de santé au travail dignes de ce nom : prévention primaire et secondaire ; accompagnement en prévention tertiaire du handicap et de la fin de carrière.
Ceux qui ont rédigé cette communication ignorent ce qui fait et réglemente notre profession ; ils ignorent encore moins ce que font les infirmiers (et pas infirmières comme ils l'ont écrit) au quotidien auprès des salariés.
Ils ferment les yeux sur les formations spécialisé dispensés depuis plus de 10 ans par des universitaires tenant un discours opposant cette logique discriminatoire à l'ouverture vers la délégation de tâches et l'action de prévention qui fait défaut dans notre secteur.
Les Professeurs Caillard, Frimat, Conso tiennent un discours progressiste qui fait peur à ces médecins encrés dans ce vieux système qui mérite qu'on s'y intéresse et le modernise. Le binôme médecin infirmier fonctionne, nous sommes plusieurs en France à le prouver. Le service rendu à la population salariale est efficace.
Vivement que la HAS mettent son nez la dedans, histoire de remettre les pendules à l'heure. Peut être aurons nous des dossiers médicaux complets, dignes du suivi d'exposition que méritent les gens.
Réformer la santé au travail par le biais du Medef et des partenaires sociaux sans demander l'expertise des médecins est une erreur ; nous allons la payer cher. Il est à prévoir encore des directives non axé sur le scientifique mais basé sur on ne sait quoi ? travailleur de nuit à voir tous les 6 mois , visite obligatoire tous les ???? pffffffffffffffff
En méprisant nos compétences et possibilités d'actions, le syndicat CFE CGC s'est positionné.
J'ATTENDS une réponse de nos confrères infirmiers du SNPI qui en sont membres. Ce n'est pas en publiant la réponse de l'association GIT (groupement des infirmiers du travail) que vous vous positionnez.
La santé au travail ? Ce sont les gens qui travaillent qui en parlent le mieux...
La déclaration préliminaire aux négociations sur le devenir de la médecine du travail par la CFE-CGC sur le site de médecine du travail de Midi-Pyrénées nous a enterré :
En résumé, nous n'avons pas la capacité de rencontrer en consultation les salariés, de les questionner sur le sens et le vécu de leur travail ; encore moins d'apporter des solutions en éducation à la santé au travail.4. la sous traitance de certains actes médicaux aux infirmières
On comprend la logique de cette démarche, non seulement l'économie, le comptable coûte moins cher que l'expert comptable, mais cela permet de répondre au manque attendu et dénoncé depuis longtemps de médecins du travail.
Cette proposition correspond à la conception d'un système de santé au travail médico-centré et répond au souci des responsables de services de mettre en place une prestation, quelle que fut sa qualité, pour conserver l'apparence d'une réponse aux cotisations des entreprises.
Cette réalisation ne correspond pas à la conception que l'on a de recentrer l'activité sur l'analyse et le conseil pour les conditions de travail.
De plus, elle ne correspond pas à la nécessité primordiale de faire le lien entre les constatations des effets sur les personnes et des constatations sur les conditions de travail.
Cette proposition ne tient pas compte de la formation des infirmières qui n'ont pas la connaissance, ni de la séméiologie, ni des pathologies. Leurs rôles dans le milieu thérapeutique étant plus centrés sur des actes thérapeutiques mais, en aucun cas, sur la réalisation de diagnostic qui est le cœur de métier du médecin.
Sans insister sur l'insécurité juridique et les récentes affaires interpellant médecins et employeurs qui démontrent la gravité des responsabilités.
Cette position de la CFE-CGC n'est pas une opposition à la nécessité d'aides aux médecins, loin s'en faut, mais pas pour la partie diagnostic. Par contre, indiscutablement les médecins ont besoin d'aides au niveau administratif, ergonomique, toxicologique, épidémiologique et également au niveau de l'analyse des mouvements avec des kinésithérapeutes ou du reclassement par des assistantes sociales spécialisées comme le spécifie le rapport Gosselin.
La CFE-CGC n'approuve pas la proposition de délégation d'actes médicaux aux infirmières, mais réclame la présence d'autres professionnels partageant la même éthique et la même indépendance.
Il faut sortir du schéma de visite à date obligatoire, de la fiche d'aptitude qui fait entrer l'employeur dans la décision du médecin et créer des services de santé au travail dignes de ce nom : prévention primaire et secondaire ; accompagnement en prévention tertiaire du handicap et de la fin de carrière.
Ceux qui ont rédigé cette communication ignorent ce qui fait et réglemente notre profession ; ils ignorent encore moins ce que font les infirmiers (et pas infirmières comme ils l'ont écrit) au quotidien auprès des salariés.
Ils ferment les yeux sur les formations spécialisé dispensés depuis plus de 10 ans par des universitaires tenant un discours opposant cette logique discriminatoire à l'ouverture vers la délégation de tâches et l'action de prévention qui fait défaut dans notre secteur.
Les Professeurs Caillard, Frimat, Conso tiennent un discours progressiste qui fait peur à ces médecins encrés dans ce vieux système qui mérite qu'on s'y intéresse et le modernise. Le binôme médecin infirmier fonctionne, nous sommes plusieurs en France à le prouver. Le service rendu à la population salariale est efficace.
Vivement que la HAS mettent son nez la dedans, histoire de remettre les pendules à l'heure. Peut être aurons nous des dossiers médicaux complets, dignes du suivi d'exposition que méritent les gens.
Réformer la santé au travail par le biais du Medef et des partenaires sociaux sans demander l'expertise des médecins est une erreur ; nous allons la payer cher. Il est à prévoir encore des directives non axé sur le scientifique mais basé sur on ne sait quoi ? travailleur de nuit à voir tous les 6 mois , visite obligatoire tous les ???? pffffffffffffffff
En méprisant nos compétences et possibilités d'actions, le syndicat CFE CGC s'est positionné.
J'ATTENDS une réponse de nos confrères infirmiers du SNPI qui en sont membres. Ce n'est pas en publiant la réponse de l'association GIT (groupement des infirmiers du travail) que vous vous positionnez.
La santé au travail ? Ce sont les gens qui travaillent qui en parlent le mieux...
Infirmière S. T.
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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
N'y connaissant rien , je fermerais ma bouche. Et connaissant Stephan, j'aurais tendance à lui faire confiance.
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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Merci Sud , d'avoir pris le temps de lire
Jusqu'où irons-nous dans la pratique illogique ? Depuis 1946, il est délivré des fiches dites "d'aptitude" au travail qui n'ont pas empêché les mésothéliomes , abestoses, TMS, cancer de la vessie, suicides, etc.
Il est temps de passer à l'action. Un collectif pluridisciplinaire tout comme peut l'être le milieu de soins curatif, est une réponse aux besoins de santé publique.

Jusqu'où irons-nous dans la pratique illogique ? Depuis 1946, il est délivré des fiches dites "d'aptitude" au travail qui n'ont pas empêché les mésothéliomes , abestoses, TMS, cancer de la vessie, suicides, etc.
Il est temps de passer à l'action. Un collectif pluridisciplinaire tout comme peut l'être le milieu de soins curatif, est une réponse aux besoins de santé publique.
Infirmière S. T.
Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
merci pour ce post Stephan.
Ceux qui ont écrit ce tract ne connaissent rien à notre métier et à nos missions auprès des salariés.
En aucun cas, nous ne voulons ni ne pouvons remplacer les médecins.
Il y aurait beaucoup à dire sur les propositions concernant les services de santé au travail, quelqu'un pense aux travailleurs dans tout ça ?
Ceux qui ont écrit ce tract ne connaissent rien à notre métier et à nos missions auprès des salariés.
En aucun cas, nous ne voulons ni ne pouvons remplacer les médecins.
Il y aurait beaucoup à dire sur les propositions concernant les services de santé au travail, quelqu'un pense aux travailleurs dans tout ça ?
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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Hypothèse de ma part et écoutant mes collègues désignés au CHSCT:
la meilleure prise en charge en santé, c'est la prévention.
Or il me semble que dans cette mission les infirmiers ont une place primordiale de terrain étant les plus au fait de ce qui se passe dans l'entreprise?
Me trompes je?
la meilleure prise en charge en santé, c'est la prévention.
Or il me semble que dans cette mission les infirmiers ont une place primordiale de terrain étant les plus au fait de ce qui se passe dans l'entreprise?
Me trompes je?
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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
En effet, le médecin du travail raisonne en terme de facteurs de risque et organe cible, l'infirmier en terme d'analyse globale des besoins de l'individu.
La ST est une médecine de prévention :
* entretenir et développer son capital santé,
* faire prendre conscience aux gens de l’importance de leur capital santé
* former et informer sur les risques pro (tâches, postes à risque particuliers..)
* dépister, protéger d'un éventuel risque dû à l'état de santé
* passer de l'individuel au collectif par l'intermédiaire des indicateurs relevés (non exhaustif)
La présence des infirmiers dans les entreprises est un plus en terme de prévention. Souvent, ce sont eux qui alertent le médecin, analysent une problématique quotidienne, apportent des indicateurs. Ils proposent aussi des actions de promotion de la santé.
voici une lecture intéressante : A propos de l'apport infirmier en santé travail par Philippe Davezie
(Philippe Davezie est enseignant-chercheur en médecine et santé du travail à l'université Claude-Bernard Lyon I)
La ST est une médecine de prévention :
* entretenir et développer son capital santé,
* faire prendre conscience aux gens de l’importance de leur capital santé
* former et informer sur les risques pro (tâches, postes à risque particuliers..)
* dépister, protéger d'un éventuel risque dû à l'état de santé
* passer de l'individuel au collectif par l'intermédiaire des indicateurs relevés (non exhaustif)
La présence des infirmiers dans les entreprises est un plus en terme de prévention. Souvent, ce sont eux qui alertent le médecin, analysent une problématique quotidienne, apportent des indicateurs. Ils proposent aussi des actions de promotion de la santé.
voici une lecture intéressante : A propos de l'apport infirmier en santé travail par Philippe Davezie
(Philippe Davezie est enseignant-chercheur en médecine et santé du travail à l'université Claude-Bernard Lyon I)
Infirmière S. T.
Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
alors pas de bruit du cote du SNPI !!??
j'ai jamais compris comment des infirmiers pouvait s'affilié a un syndicat dit de cadre, qui est toujours pret a freiner des deux pied lors des mobilisation et qui est loin des revendications infirmiers !

j'ai jamais compris comment des infirmiers pouvait s'affilié a un syndicat dit de cadre, qui est toujours pret a freiner des deux pied lors des mobilisation et qui est loin des revendications infirmiers !

"Si dieu existe, j'espere qu'il a une bonne excuse!" woody allen.
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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Donc effectivement, je ne comprend guère la déclaration liminaire citée en premier.Stephan a écrit :En effet, le médecin du travail raisonne en terme de facteurs de risque et organe cible, l'infirmier en terme d'analyse globale des besoins de l'individu.
La ST est une médecine de prévention :
* entretenir et développer son capital santé,
* faire prendre conscience aux gens de l’importance de leur capital santé
* former et informer sur les risques pro (tâches, postes à risque particuliers..)
* dépister, protéger d'un éventuel risque dû à l'état de santé
* passer de l'individuel au collectif par l'intermédiaire des indicateurs relevés (non exhaustif)
La présence des infirmiers dans les entreprises est un plus en terme de prévention. Souvent, ce sont eux qui alertent le médecin, analysent une problématique quotidienne, apportent des indicateurs. Ils proposent aussi des actions de promotion de la santé.
voici une lecture intéressante : A propos de l'apport infirmier en santé travail par Philippe Davezie
(Philippe Davezie est enseignant-chercheur en médecine et santé du travail à l'université Claude-Bernard Lyon I)
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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
La santé au travail va mal et ce n'est pas seulement à cause de la pénurie de médecins du travail. Les médecins manquent partout.
Les infirmiers dans les entreprise ont longtemps travaillé seuls sous la coupe d'un médecin. Quand celui-ci veut avancer et travailler avec son infirmier, ce n'est que du bonheur. Mais la plupart sont en fin de carrière (comme beaucoup d'infirmiers d'ailleurs) alors rien ne se passe.
Un autre débat concerne les secrétaires médicales, qui n'en sont pas forcément et qu'on appelle assistantes médicales. Sans aucune formation paramédicale pour la plupart, elles effectuent les examens complémentaires (analyse d'urine, EFR, examens visuels, audiogrammes, voir ECG), tout cela pour faire des économies. Ce sont des actes délégués par le médecin du travail à des personnes non compétentes et personne ne bronche.
Peut-on mettre en parallèle l'adaptation des doses d'anticoagulants par les secrétaires à réception des résultats biologiques ? Est ce qu'un infirmier en a le droit même avec un protocole ?
Maintenant, la HAS nous sort des recommandations sur la tenue du dossier médical de santé au travail (DMST) qui pourrait être accessibles aux IPRP (intervenant de prévention des risques professionnels) alors que certains infirmiers n'y ont pas accès quand le médecin du travail vient avec son assistantes (ça existe, si si !). Dans une entreprise, radio commérage va très vite et l'infirmier doit se battre pour conserver le secret médical et des non paramédicaux auraient accès au dossier médical ???
j'en ai marre de ce mépris pour les infirmiers.
Merci de m'avoir lue.
Les infirmiers dans les entreprise ont longtemps travaillé seuls sous la coupe d'un médecin. Quand celui-ci veut avancer et travailler avec son infirmier, ce n'est que du bonheur. Mais la plupart sont en fin de carrière (comme beaucoup d'infirmiers d'ailleurs) alors rien ne se passe.
Un autre débat concerne les secrétaires médicales, qui n'en sont pas forcément et qu'on appelle assistantes médicales. Sans aucune formation paramédicale pour la plupart, elles effectuent les examens complémentaires (analyse d'urine, EFR, examens visuels, audiogrammes, voir ECG), tout cela pour faire des économies. Ce sont des actes délégués par le médecin du travail à des personnes non compétentes et personne ne bronche.
Peut-on mettre en parallèle l'adaptation des doses d'anticoagulants par les secrétaires à réception des résultats biologiques ? Est ce qu'un infirmier en a le droit même avec un protocole ?
Maintenant, la HAS nous sort des recommandations sur la tenue du dossier médical de santé au travail (DMST) qui pourrait être accessibles aux IPRP (intervenant de prévention des risques professionnels) alors que certains infirmiers n'y ont pas accès quand le médecin du travail vient avec son assistantes (ça existe, si si !). Dans une entreprise, radio commérage va très vite et l'infirmier doit se battre pour conserver le secret médical et des non paramédicaux auraient accès au dossier médical ???
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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Tu as raison, la ST ne va pas bien pour diverses raisons. Cela me chagrine de lire les propos de la CFE CGC quand on sait la capacité qu'ont les infirmiers d'analyser les situations de travail et de faire le lien santé travail pour une réponse adaptée au problème (même quand il touche la sphère sociale)isa45 a écrit :La santé au travail va mal et ce n'est pas seulement à cause de la pénurie de médecins du travail.
.../...
Maintenant, la HAS nous sort des recommandations sur la tenue du dossier médical de santé au travail (DMST) qui pourrait être accessibles aux IPRP (intervenant de prévention des risques professionnels) alors que certains infirmiers n'y ont pas accès quand le médecin du travail vient avec son assistantes (ça existe, si si !). Dans une entreprise, radio commérage va très vite et l'infirmier doit se battre pour conserver le secret médical et des non paramédicaux auraient accès au dossier médical ???
j'en ai marre de ce mépris pour les infirmiers.
Je vois bien un kiné ou un ergo formé en 1 an (comme il est pratiqué par les services inter), prendre en considération les horaires de travail, l'état de santé, le mode de rétribution du salarié, son vécu, son trajet, sa charge familiale, les différentes nuisances durant sa carrière, les formations dont il a bénéficié, et le niveau de compréhension qu'il a de sa situation !!!!
Les médecins ont tout intérêt à utiliser nos compétences si l'on ne veut pas aboutir à une déshumanisation de la prise en charge, voire une pauvreté dans l'approche. Le risque est une médecine sécuritaire, légale où la dimension bio psycho sociale sera reléguée aux oubliettes.
Que l'on ne viennent pas se plaindre si les gens sont procéduriers et saisissent les Mirtmo.. et je m'arrête là dans mes propos.
Amitiés
Dernière modification par Stephan le 31 mars 2009 18:57, modifié 1 fois.
Infirmière S. T.
Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
J'invite les infirmiers en santé travail (et tous ceux qui sont curieux) à parcourir ce site et lire ce document (allez voir la page 5, OCCUPATIONAL HEALTH MODEL - ROSSI & HEIKKINEN 1990)
Nous sommes relégués à quantité négligeable (par certains) tout comme nos collègues du secteur de soins curatif) alors que nos voisins européens (et ailleurs) ont bien compris l'utilité des 4 rôles infirmiers dans la prise en charge.
Nous sommes relégués à quantité négligeable (par certains) tout comme nos collègues du secteur de soins curatif) alors que nos voisins européens (et ailleurs) ont bien compris l'utilité des 4 rôles infirmiers dans la prise en charge.
Infirmière S. T.
Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Merci Stephan
comme ce document est en anglais, je le lirai en prenant mon temps

comme ce document est en anglais, je le lirai en prenant mon temps

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Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Les prérogatives des paramédicaux trop limitées en France
Au cours d’un entretien paru dans l’Expansion daté des mois de juillet-août 2008, numéro 732 ; pages 122-125), Didier Tabuteau, responsable de la Chaire Santé de Sciences Po de Paris tente une explication sur le tout curatif et le “tout médecin” qui sont, selon lui, la règle du système de santé en France. “Je crois que la raison majeure, c’est le traumatisme causé au sein du corps médical par la création des officiers de santé, lors de la Révolution française. Comme on manquait de médecins, les pouvoirs publics ont imposé ces officiers auprès des municipalités pour répondre aux besoins des malades. Pendant un siècle, les médecins ont combattu ces concurrents “déloyaux” et “moins bien formés”. Ils finiront par gagner en 1892. Mais ensuite, cette peur d’une concurrence au rabais, imposée par l’Etat, restera présente. Tout ce qui viendra des pouvoirs publics, y compris la Sécurité Sociale, sera rejeté. Cela explique que les compétences des paramédicaux soient aussi limitées en France. ”
L’EHESP s’inscrit bien dans cette réflexion, en nuançant peut-être l’idée que le “tout curatif” serait une spécificité française. Dans le reste de l’Europe aussi, 97% des dépenses de santé sont consacrées aux soins et seulement 3% à la prévention. Cette proportion était de 95% il y a seulement dix ans, les choses ne s’améliorent donc pas de ce point de vue, et cela en raison notamment du coût de plus en plus élevé de la médecine de soins dans son ensemble.
En effet, comme le rappelle Didier Tabuteau nos professions infirmières et paramédicales ne sont pas traitées à l’égal de celles des autres pays européens et nord-américains. Les écoles d’infirmières françaises ne sont pas universitaires, leurs formations ne sont pas diplômantes et leurs perspectives de carrière sont très fermées. Il n’y a pas encore un seul master de pratiques infirmières avancées ouvert en France, qui leur permettrait d’exercer des tâches médicales qui leur seraient désormais déléguées.
Seules les sages-femmes, une profession médicale, ont réussi à se voir confier de vraies responsabilités de prise en charge et de suivi médical des femmes enceintes.
Pourquoi faut-il, par exemple, qu’un médecin du travail fasse les visites d’embauche et de suivi régulier de tous les salariés de l’entreprise, alors qu’une infirmière qui aurait une formation avancée adaptée pourrait très bien prendre en charge ces personnes a priori bien portantes (et qui le sont effectivement dans presque tous les cas), et référer au médecin du travail les cas détectés ou difficiles et les employés nécessitant des aptitudes spéciales ou employés sur des postes de sécurité ? Parce que la règlementation française ne le permet pas encore. “Chez nous, il a fallu des mois de débat pour les laisser pratiquer des vaccinations antigrippales…” souligne Didier Tabuteau. Et cependant, tout le monde s’accorde à dire que la démographie médicale ne permettra plus aux médecins d’effectuer seuls tous les actes qui leur sont aujourd’hui réservés, et ce dans de nombreuses disciplines (médecine du travail, mais aussi ophtalmologie, maladies du vieillissement, oncologie,…).
Il faudra sans doute ici des années de débat pour faire avancer les choses !
Auteur : Antoine FLAHAULT, Directeur de l’EHESP
26 juin 2008
Au cours d’un entretien paru dans l’Expansion daté des mois de juillet-août 2008, numéro 732 ; pages 122-125), Didier Tabuteau, responsable de la Chaire Santé de Sciences Po de Paris tente une explication sur le tout curatif et le “tout médecin” qui sont, selon lui, la règle du système de santé en France. “Je crois que la raison majeure, c’est le traumatisme causé au sein du corps médical par la création des officiers de santé, lors de la Révolution française. Comme on manquait de médecins, les pouvoirs publics ont imposé ces officiers auprès des municipalités pour répondre aux besoins des malades. Pendant un siècle, les médecins ont combattu ces concurrents “déloyaux” et “moins bien formés”. Ils finiront par gagner en 1892. Mais ensuite, cette peur d’une concurrence au rabais, imposée par l’Etat, restera présente. Tout ce qui viendra des pouvoirs publics, y compris la Sécurité Sociale, sera rejeté. Cela explique que les compétences des paramédicaux soient aussi limitées en France. ”
L’EHESP s’inscrit bien dans cette réflexion, en nuançant peut-être l’idée que le “tout curatif” serait une spécificité française. Dans le reste de l’Europe aussi, 97% des dépenses de santé sont consacrées aux soins et seulement 3% à la prévention. Cette proportion était de 95% il y a seulement dix ans, les choses ne s’améliorent donc pas de ce point de vue, et cela en raison notamment du coût de plus en plus élevé de la médecine de soins dans son ensemble.
En effet, comme le rappelle Didier Tabuteau nos professions infirmières et paramédicales ne sont pas traitées à l’égal de celles des autres pays européens et nord-américains. Les écoles d’infirmières françaises ne sont pas universitaires, leurs formations ne sont pas diplômantes et leurs perspectives de carrière sont très fermées. Il n’y a pas encore un seul master de pratiques infirmières avancées ouvert en France, qui leur permettrait d’exercer des tâches médicales qui leur seraient désormais déléguées.
Seules les sages-femmes, une profession médicale, ont réussi à se voir confier de vraies responsabilités de prise en charge et de suivi médical des femmes enceintes.
Pourquoi faut-il, par exemple, qu’un médecin du travail fasse les visites d’embauche et de suivi régulier de tous les salariés de l’entreprise, alors qu’une infirmière qui aurait une formation avancée adaptée pourrait très bien prendre en charge ces personnes a priori bien portantes (et qui le sont effectivement dans presque tous les cas), et référer au médecin du travail les cas détectés ou difficiles et les employés nécessitant des aptitudes spéciales ou employés sur des postes de sécurité ? Parce que la règlementation française ne le permet pas encore. “Chez nous, il a fallu des mois de débat pour les laisser pratiquer des vaccinations antigrippales…” souligne Didier Tabuteau. Et cependant, tout le monde s’accorde à dire que la démographie médicale ne permettra plus aux médecins d’effectuer seuls tous les actes qui leur sont aujourd’hui réservés, et ce dans de nombreuses disciplines (médecine du travail, mais aussi ophtalmologie, maladies du vieillissement, oncologie,…).
Il faudra sans doute ici des années de débat pour faire avancer les choses !
Auteur : Antoine FLAHAULT, Directeur de l’EHESP
26 juin 2008
Infirmière S. T.
Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Manifeste pour une nouvelle politique de gestion des services de santé au travail
Les médecins du travail et les autres professionnels de la santé au travail signataires de ce manifeste affirment que l'organisation actuelle des services de santé au travail (SST) ne leur permet pas d'assurer leur mission qui consiste à « éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail. »
La médecine du travail, administrée depuis 60 ans par les employeurs, est dans l'impasse...
Depuis 1946, les services de médecine du travail, puis de santé au travail sont dirigés par les employeurs. Cette gestion patronale a fait la preuve de son incapacité à conduire des objectifs de prévention primaire pour les salariés au travail. L'affaire de l'amiante est une des illustrations tragiques de la faillite de ce système.
Les premières étapes de la réforme mise en place de 2002 à 2004 n'ont pas entraîné d'évolution significative de l'activité des SST, comme l'a constaté le rapport Igas en 2007.
En réalité, sur le terrain, on est loin, très loin des grandes déclarations de la réforme...
Les directions des services limitent les choix organisationnels à l'apparence du respect d'une réglementation inadéquate et à des prestations de service à court terme pour les entreprises.
Les services de santé au travail ne donnent pas les moyens nécessaires et suffisants pour les priorités de santé au travail et de santé publique comme la prévention des cancers professionnels, des troubles musculo-squelettiques, la vigilance particulière auprès des populations les plus fragiles ou les plus exposées (travailleurs précaires, intérimaires, sous-traitants des secteurs à haut risque), le suivi à long terme après les expositions aux cancérogènes, et la préservation de la santé mentale au travail.
La logique gestionnaire des services de santé au travail va de pair avec une concurrence « au moins disant » entravant le plus souvent la coopération et l'émulation entre professionnels. Les employeurs ou leurs associations sont en conflit d'intérêt majeur avec les choix organisationnels qui permettraient aux professionnels de santé au travail d'exercer leurs compétences dans l'accompagnement de la santé des salariés. Ces conflits d'intérêt sont incompatibles avec la responsabilité de la gestion des services de santé au travail. Aurait-on idée de confier la responsabilité du fonctionnement des consultations de tabacologie aux producteurs de cigarettes ?
Mettre en place une organisation d'intérêt public
Aujourd'hui, les professionnels de santé au travail ont su développer leurs compétences cliniques auprès des hommes et des femmes qui travaillent. Pour les mettre en œuvre, et orienter leur activité vers les objectifs affichés, ils ont besoin d'un changement radical de gestion et d'organisation des structures où ils exercent.
En effet, seule une organisation des services de santé garantissant l'exercice réel d'une mission de santé publique, peut permettre aux médecins du travail et aux équipes pluridisciplinaires de remplir les missions qui leur sont confiées. Cette nouvelle gestion des SST doit associer principalement les représentants des salariés et les services de l'Etat, ainsi que les représentants des victimes, en lien avec les représentants des professionnels.
J'attends que les représentants des professionnels se manifestent au sujet de l'exercice des infirmiers de santé au travail dans ce contexte !
Le SNPST l'a fait.
J'espère que le Conseil de l'Ordre infirmier va s'intéresser à notre condition en attendant une hypothétique réponse du syndicat SNPI à mon premier message.
Bien cordialement !
Les médecins du travail et les autres professionnels de la santé au travail signataires de ce manifeste affirment que l'organisation actuelle des services de santé au travail (SST) ne leur permet pas d'assurer leur mission qui consiste à « éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail. »
La médecine du travail, administrée depuis 60 ans par les employeurs, est dans l'impasse...
Depuis 1946, les services de médecine du travail, puis de santé au travail sont dirigés par les employeurs. Cette gestion patronale a fait la preuve de son incapacité à conduire des objectifs de prévention primaire pour les salariés au travail. L'affaire de l'amiante est une des illustrations tragiques de la faillite de ce système.
Les premières étapes de la réforme mise en place de 2002 à 2004 n'ont pas entraîné d'évolution significative de l'activité des SST, comme l'a constaté le rapport Igas en 2007.
En réalité, sur le terrain, on est loin, très loin des grandes déclarations de la réforme...
Les directions des services limitent les choix organisationnels à l'apparence du respect d'une réglementation inadéquate et à des prestations de service à court terme pour les entreprises.
Les services de santé au travail ne donnent pas les moyens nécessaires et suffisants pour les priorités de santé au travail et de santé publique comme la prévention des cancers professionnels, des troubles musculo-squelettiques, la vigilance particulière auprès des populations les plus fragiles ou les plus exposées (travailleurs précaires, intérimaires, sous-traitants des secteurs à haut risque), le suivi à long terme après les expositions aux cancérogènes, et la préservation de la santé mentale au travail.
La logique gestionnaire des services de santé au travail va de pair avec une concurrence « au moins disant » entravant le plus souvent la coopération et l'émulation entre professionnels. Les employeurs ou leurs associations sont en conflit d'intérêt majeur avec les choix organisationnels qui permettraient aux professionnels de santé au travail d'exercer leurs compétences dans l'accompagnement de la santé des salariés. Ces conflits d'intérêt sont incompatibles avec la responsabilité de la gestion des services de santé au travail. Aurait-on idée de confier la responsabilité du fonctionnement des consultations de tabacologie aux producteurs de cigarettes ?
Mettre en place une organisation d'intérêt public
Aujourd'hui, les professionnels de santé au travail ont su développer leurs compétences cliniques auprès des hommes et des femmes qui travaillent. Pour les mettre en œuvre, et orienter leur activité vers les objectifs affichés, ils ont besoin d'un changement radical de gestion et d'organisation des structures où ils exercent.
En effet, seule une organisation des services de santé garantissant l'exercice réel d'une mission de santé publique, peut permettre aux médecins du travail et aux équipes pluridisciplinaires de remplir les missions qui leur sont confiées. Cette nouvelle gestion des SST doit associer principalement les représentants des salariés et les services de l'Etat, ainsi que les représentants des victimes, en lien avec les représentants des professionnels.
J'attends que les représentants des professionnels se manifestent au sujet de l'exercice des infirmiers de santé au travail dans ce contexte !
Le SNPST l'a fait.
J'espère que le Conseil de l'Ordre infirmier va s'intéresser à notre condition en attendant une hypothétique réponse du syndicat SNPI à mon premier message.
Bien cordialement !
Infirmière S. T.
Re: Quand un syndicat méprise les infirmiers
Stephan a écrit :Merci Sud , d'avoir pris le temps de lire![]()
Jusqu'où irons-nous dans la pratique illogique ? Depuis 1946, il est délivré des fiches dites "d'aptitude" au travail qui n'ont pas empêché les mésothéliomes , abestoses, TMS, cancer de la vessie, suicides, etc.
Il est temps de passer à l'action. Un collectif pluridisciplinaire tout comme peut l'être le milieu de soins curatif, est une réponse aux besoins de santé publique.


Si House dit "c'est un Wegener" c'est peut-être un wegener ou ce n'est peut-être pas un wegener! En libé dans l'arrière pays grassois.