HÔPITAUX PUBLICS

Le déficit des hôpitaux a atteint 2,4 milliards d'euros en 2023, indique la Drees

Publié le 26/05/2025

Entre 2022 et 2023, la situation financière des hôpitaux publics a continué de se dégrader, conclut la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son bilan annuel sur les établissements de santé.

lits d'hôpital, couloir, soignant

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Estimé à 1,3 milliard d’euros en 2022 lors de sa dernière étude, qui mettait également en lumière une diminution des effectifs infirmiers, leur déficit s’élève désormais à 2,4 milliards d’euros. « Rapporté aux recettes, le résultat net est négatif, à hauteur de -2,3 % (après -1,3 % en 2022), une proportion inédite depuis 2005, point de départ des observations », observe-t-elle.

Elle constate une forte progression des dépenses : +6,6% en 2023, contre +5% en 2022, englobant une hausse de l’ensemble des charges (de personnel à hauteur de +5%, à caractère médical à hauteur de +5,3%, et à caractère hôtelier et général à hauteur de +34,5%). En tout, ces dépenses atteignent 105,9 milliards d’euros, quand les recettes, progressent modérément (+5,6%). « Cette très nette détérioration s’explique notamment par la sortie progressive des dispositifs exceptionnels de soutien pour faire face à la crise sanitaire, dans un contexte inflationniste », avance la Drees. Pour autant, les structures publiques bénéficient des efforts d’investissement décidés dans le cadre du Ségur de la santé. Ils équivalaient ainsi en 2023 à 5,6 milliards d’euros, soit 5,4 % des recettes. Avec 122,1 milliards d’euros de dépenses en 2023, financées à 92,6 % par l’Assurance maladie, le secteur hospitalier représente près de la moitié (49,1 %) de la consommation de soins et de biens médicaux.

Parallèlement, la situation des cliniques privées demeure « globalement favorable », avec un résultat net qui s’est établi à 362 millions d’euros. « Si la situation économique des cliniques privées est globalement excédentaire, la proportion de cliniques privées déficitaires augmente (32 % en 2023, après 25 % en 2022) », et ce dans toutes les disciplines (moyen et court séjours, psychiatrie).

Une activité aux urgences et en maternités en diminution

Côté activités, la Drees note une diminution des passages aux urgences de 3,4 % dans les 685 structures dédiées ; soit 20,8 millions de passages traités en 2023. Cette baisse pourrait s’expliquer par « les mesures mises en place pour limiter l’afflux de patients ou en raison du manque de personnel : généralisation progressive du service d’accès aux soins (SAS), fermeture complète de structures d’urgences sur certains créneaux horaires et mesures de régulation de l’accès au service des urgences » via le 15. Enfin, elle signale une diminution du nombre d’accouchements. Les 457 maternités recensées en France en ont ainsi enregistré 48 000 de moins qu’en 2022. « En 2023, 5 % des maternités de France métropolitaine prennent en charge moins de 300 accouchements dans l’année, une proportion en légère progression sur une décennie (elle était de 3 % en 2013) », ajoute-t-elle.

Ces premières données sur les établissements de santé seront complétées au cours du mois de juillet avec celles relatives aux capacités d’accueil et l’activité des établissements de santé, les personnels hospitaliers et leur rémunération, avec d’autres éclairages sur les soins critiques, la psychiatrie ou les établissements de l’Outre-mer.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com