Adolescence et observance
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Adolescence et observance
Bonjour!
Je reviens vers vous en espérant que vous vous portez bien.J'aimerai avoir quelques conseils sur une situation, j'ai rencontré un patient diabétique de type 1 à domicile,cet adolescent est observant pour les injections d'insuline mais il est innobservant pour son régime alimentaire,je me suis trouvée impuissante face à la situation, je lui rappelle les conduite à tenir mais ça ne suffit pas,il a toujours une hyperglycémie à 3g.En plus de cela,il n'a pas de parents donc il vit dans un foyer de jeunes. Qu'est ce que je pourrai faire pour lui?
Merci pour vos réponses

Je reviens vers vous en espérant que vous vous portez bien.J'aimerai avoir quelques conseils sur une situation, j'ai rencontré un patient diabétique de type 1 à domicile,cet adolescent est observant pour les injections d'insuline mais il est innobservant pour son régime alimentaire,je me suis trouvée impuissante face à la situation, je lui rappelle les conduite à tenir mais ça ne suffit pas,il a toujours une hyperglycémie à 3g.En plus de cela,il n'a pas de parents donc il vit dans un foyer de jeunes. Qu'est ce que je pourrai faire pour lui?


Merci pour vos réponses
Re: Adolescence et observance
Tout dépend de la personne, pourquoi pas une démarche éducative ou une rencontre avec une diététicienne ou une hospitalisation d'éducation au diabète cela existe
Infirmier Diplômé d'Etat, Formateur de professionnels de santé
"On ne répond pas à une demande, on la traite"
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Re: Adolescence et observance
Merciii Benji30 pour ta réponse si rapide!!
Il se fait hospitaliser une fois tous les deux mois dans un CHU pour revoir son traittement..., mais je voulais savoir d'un point de vue infirmier qu'est ce qu'on peut faire sans passer tout de suite la main à la diététicienne

Re: Adolescence et observance
Tu as du ou tu vas suivant ton niveau d'études travailler la démarche éducative en lien avec nos compétences. En tant qu'IDE tu peux donc éduquer +++ avec pourquoi pas des activités thérapeutiques 

Infirmier Diplômé d'Etat, Formateur de professionnels de santé
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Re: Adolescence et observance
D'accord je te remercie pour tes réponses
Je vais chercher sur le net quels sont les outils qui sont proposés pour une éducation thérapeutique chez un adolescent

- augusta
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Re: Adolescence et observance
On peut aussi être cash: parler des complications de cette pathologie, expliquer les mécanismes de l'hyperglycémie et ce qu'elle entraine sur les vaisseaux sanguins, expliquer les bénéfices d'une glycémie contrôlée ainsi que les moyens pour y parvenir.
Mais avant cela, il faudrait surtout creuser avec lui les raisons qui font qu'il ne suive pas le régime alimentaire.
C'est en connaissant les causes que la réponse apportée sera la plus adaptée et aidante.
Mais avant cela, il faudrait surtout creuser avec lui les raisons qui font qu'il ne suive pas le régime alimentaire.
C'est en connaissant les causes que la réponse apportée sera la plus adaptée et aidante.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Adolescence et observance
Oh Augusta merci pour ta réponse!! J'espère que tu vas bien!!
Je lui ai demandé une fois pourquoi, il m'a répondu "j'aime manger que des frites et des sandwich,j'aime pas les légumes" et que ça le déranger de ne pas pouvoir manger comme ses amis. Tu penses que lui faire "peur" avec les complications le fera réagir?

Je lui ai demandé une fois pourquoi, il m'a répondu "j'aime manger que des frites et des sandwich,j'aime pas les légumes" et que ça le déranger de ne pas pouvoir manger comme ses amis. Tu penses que lui faire "peur" avec les complications le fera réagir?
Re: Adolescence et observance
Non c'est idiot de lui faire peur et ce n'est pas ce dont parle Augusta.
Il s'agit de lui présenter clairement les risques de sa conduite alimentaire, sans le culpabiliser. La balle est dans son camp, si tu préfères.
Tu sais, nous ne sommes pas tout-puissants et heureusement d'ailleurs, donc on peut mettre en place une belle démarche "éducative" comme on t'enseigne à l'IFSI et ça ne marchera pas, car le patient n'est pas réceptif, ou a des problématiques persos qui font que le régime il s'en fout... Augusta a raison, il faut un peu se pencher sur ce qu'il y a au delà de la non-observance. En sachant qu'on fera pas de miracles : il faut rester humble. Ca n'est pas du défaitisme hein, ni de la démission, mais il faut savoir que tout ne dépend pas de nous.
Ce qui pose donc deux questions : au patient de se questionner sur ce qui fait que le régime il l'observe pas, et ça c'est son problème. On peut seulement lui indiquer que ce questionnement est important, on ne peut pas le faire pour lui.
Et au soignant de se questionner sur pourquoi il veut absolument que le patient respecte ce régime dont il ne veut pas, pourquoi sa démarche éducative ne fonctionne pas et pourquoi ça l'emmerde qu'elle ne marche pas, etc... bref s'interroger sur notre propre fantasme de soignant (y compris sur notre agressivité refoulée ou retournée en son contraire, je pense que la formation réactionnelle se retrouve chez beaucoup d'entre nous hé hé), sur notre propre transfert (et pour le coup contre-transfert : quelle résistance chez le soignant fait que la relation de soin n'a pas d'effet thérapeutique).
Faut commencer dès qu'on est étudiant à se poser ces questions, même si ça amène à remettre pas mal de choses en question.
Il s'agit de lui présenter clairement les risques de sa conduite alimentaire, sans le culpabiliser. La balle est dans son camp, si tu préfères.
Tu sais, nous ne sommes pas tout-puissants et heureusement d'ailleurs, donc on peut mettre en place une belle démarche "éducative" comme on t'enseigne à l'IFSI et ça ne marchera pas, car le patient n'est pas réceptif, ou a des problématiques persos qui font que le régime il s'en fout... Augusta a raison, il faut un peu se pencher sur ce qu'il y a au delà de la non-observance. En sachant qu'on fera pas de miracles : il faut rester humble. Ca n'est pas du défaitisme hein, ni de la démission, mais il faut savoir que tout ne dépend pas de nous.
Ce qui pose donc deux questions : au patient de se questionner sur ce qui fait que le régime il l'observe pas, et ça c'est son problème. On peut seulement lui indiquer que ce questionnement est important, on ne peut pas le faire pour lui.
Et au soignant de se questionner sur pourquoi il veut absolument que le patient respecte ce régime dont il ne veut pas, pourquoi sa démarche éducative ne fonctionne pas et pourquoi ça l'emmerde qu'elle ne marche pas, etc... bref s'interroger sur notre propre fantasme de soignant (y compris sur notre agressivité refoulée ou retournée en son contraire, je pense que la formation réactionnelle se retrouve chez beaucoup d'entre nous hé hé), sur notre propre transfert (et pour le coup contre-transfert : quelle résistance chez le soignant fait que la relation de soin n'a pas d'effet thérapeutique).
Faut commencer dès qu'on est étudiant à se poser ces questions, même si ça amène à remettre pas mal de choses en question.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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- augusta
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Re: Adolescence et observance
Il ne s'agit pas de "faire peur" Lau!!!lau23 a écrit :Oh Augusta merci pour ta réponse!! J'espère que tu vas bien!!![]()
Je lui ai demandé une fois pourquoi, il m'a répondu "j'aime manger que des frites et des sandwich,j'aime pas les légumes" et que ça le déranger de ne pas pouvoir manger comme ses amis. Tu penses que lui faire "peur" avec les complications le fera réagir?
Purée mais pourquoi serions-nous les seuls à "savoir", à détenir les connaissances sur le corps de l'autre?
Il s'agit simplement de lui dire les choses telles qu'elles sont.
Dans ce que tu rapportes Lau, on peut penser que ce que souhaite ce jeune homme, c'est être comme les autres, comme ses potes qui mangent des frites et des sandwichs.
C'est là-dessus qu'il faudrait travailler avec lui.
Il n'est pas comme ses potes puisqu'il a une pathologie qu'eux n'ont pas. Mais un compromis peut sans doute être trouvé! A toi de voir avec lui comment adapter son alimentation ("alimentation" c'est mieux que régime.....rien que ce mot quand je l'entends, ça me donne envie de me barrer en courant. T'as envie toi.....de faire un régime?).
Il peut faire comme ses potes, manger frites et sandwichs, mais pas à chaque repas et pas tous les jours. A toi de trouver les mots pour lui donner envie d'avoir une alimentation plus saine...en tous les cas plus adaptée à sa pathologie.
Et puis comme l'a dit AmThLi, une fois qu'il aura toutes les cartes en mains, ce sera à lui de jouer, à lui de choisir où il veut aller.
"Tout ne dépend pas de nous"......
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Adolescence et observance
bonjour
un ado "normal" veut faire comme tout le monde, ne pas se démarquer, sortir, s amuser..et en plus, il vit dans un foyer.
ce paramètre n aide pas,
dans un cadre familial, ce n est pas simple d'accompagner un jeune diabétique,
en foyer, ce sont des éducs (qui font bien leur boulot), mais ce ne sont pas ses parents qui le cadrent.
encore une contrainte
je ne t'apprends rien en disant que c'est l'âge où on est invincible, rien ne peut nous atteindre (les slogans anti tabac font glousser certains..)
c est aussi l'âge de prise de risque calculée ou pas
c'est une des raisons pour laquelle, à l'adolescence, fréquemment pour des maladies chroniques (autres que le diabète), il y a un refus d'être "différent" des autres, avec abandon (momentané) d'une hygiène de vie et/ou traitement.
peut-être le faire rencontrer des jeunes qui ont le même problème?
il y a aussi des séjours organisés pour des jeunes diabétiques.
ayant la même pathologie, ils ont des questionnements proches, il ne se sentirait plus "pas pareil" que les copains
son principal problème (pour moi) est la non-acceptation.
tant qu'il est dans ce refus, il ne peut avancer.
et si tu lui disais que tu es préoccupée par son comportement?

un ado "normal" veut faire comme tout le monde, ne pas se démarquer, sortir, s amuser..et en plus, il vit dans un foyer.
ce paramètre n aide pas,
dans un cadre familial, ce n est pas simple d'accompagner un jeune diabétique,
en foyer, ce sont des éducs (qui font bien leur boulot), mais ce ne sont pas ses parents qui le cadrent.
encore une contrainte
je ne t'apprends rien en disant que c'est l'âge où on est invincible, rien ne peut nous atteindre (les slogans anti tabac font glousser certains..)
c est aussi l'âge de prise de risque calculée ou pas
c'est une des raisons pour laquelle, à l'adolescence, fréquemment pour des maladies chroniques (autres que le diabète), il y a un refus d'être "différent" des autres, avec abandon (momentané) d'une hygiène de vie et/ou traitement.
peut-être le faire rencontrer des jeunes qui ont le même problème?
il y a aussi des séjours organisés pour des jeunes diabétiques.
ayant la même pathologie, ils ont des questionnements proches, il ne se sentirait plus "pas pareil" que les copains
son principal problème (pour moi) est la non-acceptation.
tant qu'il est dans ce refus, il ne peut avancer.
et si tu lui disais que tu es préoccupée par son comportement?