Analyse de situation : au secours !!
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Analyse de situation : au secours !!
Bonjour,
Je suis étudiante en soins infirmiers en 2ème année, semestre 3, et pendant mon 3ème stage de la formation. Je suis dans un hôpital de jour psychiatrique adolescents. Pour une analyse de situation, j'ai une situation mais j'ai beaucoup de mal à trouver les concepts et les questionnements
Si vous aviez quelques pistes pour m'aider.. Merci d'avance !
Voici la situation :
La situation que j'ai choisi d'étudier lors de mon stage du troisième semestre concerne Néo, un adolescent âgé de 14ans, qui vient quotidiennement dans un hôpital de jour psychiatrique, assister à sa scolarité et à des ateliers thérapeutiques de médiation. Il souffre d'intolérance à la frustration et de difficultés d'apprentissage, et de ce fait, il lui arrive d'être très angoissé et agressif lorsqu'une situation le perturbe.
Ce matin, il est 9h, l'hôpital ouvre ses portes. Les adolescents commencent à arriver, ils ont temps libre jusqu'à 9h30, ensuite ce sera le début de la classe. Néo est stressé, il se montre agressif verbalement envers quelques camarades, il est agité et a du mal à tenir en place. Cependant, il n'y a rien d'alarmant, il se calme progressivement et discute de musique avec d'autres adolescents dans la salle du baby-foot, avec son baladeur et son casque de musique autour du cou.
C'est mon troisième jour de stage dans la structure, je traverse la salle du baby-foot pour me rendre dans le bureau des éducateurs. Je prends le temps de saluer les jeunes, de leur demander comment ils vont, si ça s'est bien passé pour venir, etc. La plupart sont très avenants. Je remarque que Néo a le doigt dans sa bouche. Je veux alors plaisanter avec lui et je m'exclame «il est bon ce doigt, Néo». Son agressivité reprend alors le dessus et il me répond «ta gueule». Surprise par sa réaction, je regrette immédiatement ce qui était pour moi une «blague», une «plaisanterie». En bégayant malgré moi, désarmée, j'essaie de le faire parler, de savoir pourquoi il m'a répondu cela. Il riposte «non mais c'est bon» et quitte la salle à grands pas. Je me dis que j'irai le voire plus tard pour que l'on discute de cet incident.
Je rentre ensuite dans le bureau des éducateurs, je salue les professionnels et les autres stagiaires et je pose mes affaires. Soudain, Néo débarque dans le bureau, très énervé et en me désignant, il demande à l'infirmière «Eh N., tu sais ce qu'elle a dit ? Tu trouves ça normal que, en sachant bien que tu as une maladie, on te demande s'il est bon ton pouce parce que tu le suces ?». L'infirmière lui répond sincèrement qu'elle le comprend et que non ce n'est pas normal, tout en me lançant un regard entendu. Je tente une nouvelle fois de m'adresser à Néo mais il repart comme tout à l'heure dès que je lui parle. Je me sens très coupable. Je le suis dans les couloirs sans plus de succès. Je retourne auprès de l'infirmière, qui me rassure, qui me dit qu'elle ira lui parler plus tard. J'acquiesce et lui réponds que moi aussi je tiens à lui parler. Marie, une stagiaire éducatrice spécialisée intervient en disant que ce matin, Néo était déjà énervé et angoissé avant d'arriver.
A 11h, nous sommes dans l'infirmerie, l'infirmière et moi. Néo frappe à la porte. Je l'invite à entrer et à s'asseoir. Nous prenons une chaise pour nous mettre face à lui. Nous lui posons des questions sur son angoisse déjà présente, sur les causes. Il nous explique qu'il était comme ça à cause d'un contrôleur dans le métro, qui l'a interpellé, qui voulait lui mettre une amende alors qu'il a bien un pass Navigo mais que ce matin il l'avait oublié chez lui, du coup, il est passé au-dessus des barrières. J'acquiesce, je lui montre que je comprends maintenant pourquoi il était angoissé, et que c'était normal. A présent, j'en viens à moi, en lui disant qu'il n'est pas le seul coupable, que j'ai ma part de responsabilité dans notre «accrochage». Je lui ai rappelé que je suis nouvelle, qu'il faut que j'apprenne. J'ai été très maladroite, ce que je lui avais dit n'était pas du tout adapté. Enfin, j'ai insisté sur le fait que tout à l'heure je ne croyais pas mal faire, mon but n'avait pas été de lui nuire, je ne me suis pas rendu compte de la portée et de l'ampleur de mes paroles et sa réaction avait été normale et compréhensive. Je lui ai dis que j'étais désolée. Il hocha la tête. Je lui pose la question s'il serait d'accord de repartir sur de bonnes bases, de faire la paix avec moi. Il baisse la tête et les yeux sans répondre. L'infirmière intervient pour lui proposer d'aller se détendre dans le lit, qui est derrière un rideau. Une demi-heure plus tard, il ressort, nous discutons avec lui encore un peu de ses angoisses, puis la discussion devient très fluide, «de tout et de rien». L'infirmière lui dit qu'il est temps de sortir de l'infirmerie. Avant que nos chemins se séparent, Néo se retourne vers moi et me dit «Et Manon je suis désolé pour ce qu'il s'est passé tout à l'heure». Je lui souris, je lui réponds que moi aussi et que c'est oublié à présent.
Voilà !Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
Je suis étudiante en soins infirmiers en 2ème année, semestre 3, et pendant mon 3ème stage de la formation. Je suis dans un hôpital de jour psychiatrique adolescents. Pour une analyse de situation, j'ai une situation mais j'ai beaucoup de mal à trouver les concepts et les questionnements


Voici la situation :
La situation que j'ai choisi d'étudier lors de mon stage du troisième semestre concerne Néo, un adolescent âgé de 14ans, qui vient quotidiennement dans un hôpital de jour psychiatrique, assister à sa scolarité et à des ateliers thérapeutiques de médiation. Il souffre d'intolérance à la frustration et de difficultés d'apprentissage, et de ce fait, il lui arrive d'être très angoissé et agressif lorsqu'une situation le perturbe.
Ce matin, il est 9h, l'hôpital ouvre ses portes. Les adolescents commencent à arriver, ils ont temps libre jusqu'à 9h30, ensuite ce sera le début de la classe. Néo est stressé, il se montre agressif verbalement envers quelques camarades, il est agité et a du mal à tenir en place. Cependant, il n'y a rien d'alarmant, il se calme progressivement et discute de musique avec d'autres adolescents dans la salle du baby-foot, avec son baladeur et son casque de musique autour du cou.
C'est mon troisième jour de stage dans la structure, je traverse la salle du baby-foot pour me rendre dans le bureau des éducateurs. Je prends le temps de saluer les jeunes, de leur demander comment ils vont, si ça s'est bien passé pour venir, etc. La plupart sont très avenants. Je remarque que Néo a le doigt dans sa bouche. Je veux alors plaisanter avec lui et je m'exclame «il est bon ce doigt, Néo». Son agressivité reprend alors le dessus et il me répond «ta gueule». Surprise par sa réaction, je regrette immédiatement ce qui était pour moi une «blague», une «plaisanterie». En bégayant malgré moi, désarmée, j'essaie de le faire parler, de savoir pourquoi il m'a répondu cela. Il riposte «non mais c'est bon» et quitte la salle à grands pas. Je me dis que j'irai le voire plus tard pour que l'on discute de cet incident.
Je rentre ensuite dans le bureau des éducateurs, je salue les professionnels et les autres stagiaires et je pose mes affaires. Soudain, Néo débarque dans le bureau, très énervé et en me désignant, il demande à l'infirmière «Eh N., tu sais ce qu'elle a dit ? Tu trouves ça normal que, en sachant bien que tu as une maladie, on te demande s'il est bon ton pouce parce que tu le suces ?». L'infirmière lui répond sincèrement qu'elle le comprend et que non ce n'est pas normal, tout en me lançant un regard entendu. Je tente une nouvelle fois de m'adresser à Néo mais il repart comme tout à l'heure dès que je lui parle. Je me sens très coupable. Je le suis dans les couloirs sans plus de succès. Je retourne auprès de l'infirmière, qui me rassure, qui me dit qu'elle ira lui parler plus tard. J'acquiesce et lui réponds que moi aussi je tiens à lui parler. Marie, une stagiaire éducatrice spécialisée intervient en disant que ce matin, Néo était déjà énervé et angoissé avant d'arriver.
A 11h, nous sommes dans l'infirmerie, l'infirmière et moi. Néo frappe à la porte. Je l'invite à entrer et à s'asseoir. Nous prenons une chaise pour nous mettre face à lui. Nous lui posons des questions sur son angoisse déjà présente, sur les causes. Il nous explique qu'il était comme ça à cause d'un contrôleur dans le métro, qui l'a interpellé, qui voulait lui mettre une amende alors qu'il a bien un pass Navigo mais que ce matin il l'avait oublié chez lui, du coup, il est passé au-dessus des barrières. J'acquiesce, je lui montre que je comprends maintenant pourquoi il était angoissé, et que c'était normal. A présent, j'en viens à moi, en lui disant qu'il n'est pas le seul coupable, que j'ai ma part de responsabilité dans notre «accrochage». Je lui ai rappelé que je suis nouvelle, qu'il faut que j'apprenne. J'ai été très maladroite, ce que je lui avais dit n'était pas du tout adapté. Enfin, j'ai insisté sur le fait que tout à l'heure je ne croyais pas mal faire, mon but n'avait pas été de lui nuire, je ne me suis pas rendu compte de la portée et de l'ampleur de mes paroles et sa réaction avait été normale et compréhensive. Je lui ai dis que j'étais désolée. Il hocha la tête. Je lui pose la question s'il serait d'accord de repartir sur de bonnes bases, de faire la paix avec moi. Il baisse la tête et les yeux sans répondre. L'infirmière intervient pour lui proposer d'aller se détendre dans le lit, qui est derrière un rideau. Une demi-heure plus tard, il ressort, nous discutons avec lui encore un peu de ses angoisses, puis la discussion devient très fluide, «de tout et de rien». L'infirmière lui dit qu'il est temps de sortir de l'infirmerie. Avant que nos chemins se séparent, Néo se retourne vers moi et me dit «Et Manon je suis désolé pour ce qu'il s'est passé tout à l'heure». Je lui souris, je lui réponds que moi aussi et que c'est oublié à présent.
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- augusta
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Re: Analyse de situation : au secours !!
Bonsoir,
Ce qui me vient à l'esprit rapidement:
Tu pourrais travailler, par exemple, sur le concept de la distance, sur le fait d'être novice, sur l'importance des connaissances et sur l'adolescence.
Il me semble avoir lu que c'était ton 3ème jour.
Laisse-toi le temps d'observer, de te faire accepter par les personnes dont tu t'occupes. Le patient n'est pas ton pote, même s'il est plus jeune ou a ton âge.
Le soignant a une place à trouver, ni trop loin, ni trop près. On parle souvent de la "juste distance". C'est en tous les cas la distance appropriée pour le patient et pour le soignant.
Il est important aussi d'avoir des connaissances, dans ta situation, sur l'adolescence, et sur les symptômes que ce jeune présentait.
Peut-être que si tu avais eu plus de billes, tu aurais eu une intervention "plus adaptée"?
En tous les cas c'est une jolie situation à travers laquelle tu pourras également souligner la remise en question dont tu as su faire preuve.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
Ce qui me vient à l'esprit rapidement:
Tu pourrais travailler, par exemple, sur le concept de la distance, sur le fait d'être novice, sur l'importance des connaissances et sur l'adolescence.
Il me semble avoir lu que c'était ton 3ème jour.
Laisse-toi le temps d'observer, de te faire accepter par les personnes dont tu t'occupes. Le patient n'est pas ton pote, même s'il est plus jeune ou a ton âge.
Le soignant a une place à trouver, ni trop loin, ni trop près. On parle souvent de la "juste distance". C'est en tous les cas la distance appropriée pour le patient et pour le soignant.
Il est important aussi d'avoir des connaissances, dans ta situation, sur l'adolescence, et sur les symptômes que ce jeune présentait.
Peut-être que si tu avais eu plus de billes, tu aurais eu une intervention "plus adaptée"?
En tous les cas c'est une jolie situation à travers laquelle tu pourras également souligner la remise en question dont tu as su faire preuve.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Analyse de situation : au secours !!
Je te conseillerais au fur et à mesure de ton texte de faire des apartés théoriques en définissant les termes qu'un néophyte ne comprendrait pas comme "adolescence" "intolérance à la frustration", "angoisse", "agitation" ou comme te la suggérer Augusta "la distance" ou "la relation soignant soigné" ...
En plus de ta définition, il serait bien également de compléter avec une ou plusieurs citations. Si tu veux un exemple, contacte moi par mp.
Une fois que tu auras fait cela, ce sera plus facile d'introduire des questionnements en lien avec la situation décrite (au fait, j'espère que Néo n'est pas son véritable prénom ni un surnom car sinon, tu ne respectes pas ton devoir de confidentialité
)
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En plus de ta définition, il serait bien également de compléter avec une ou plusieurs citations. Si tu veux un exemple, contacte moi par mp.
Une fois que tu auras fait cela, ce sera plus facile d'introduire des questionnements en lien avec la situation décrite (au fait, j'espère que Néo n'est pas son véritable prénom ni un surnom car sinon, tu ne respectes pas ton devoir de confidentialité


IDE en psychiatrie
Re: Analyse de situation : au secours !!
bonjour
la "juste distance" parfait pour une analyse de pratique et qui correspond parfaitement à la situation (tout comme aux UE soins relationnels).
quelle relation avec le patient était envisagée?
Quel regard est porté sur l'adolescent : un adolescent ou un patient
quels mécanismes de défense sont utilisés ?
quel est son (ou ses) problème(s) et quelles actions ont été établies par l'équipe soignantes?
je te conseillerai de ne pas développer autant la situation et de t'arrêter au moment où tu en perds tes mots.
développer son analyse à ce niveau est largement suffisantÉquipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
la "juste distance" parfait pour une analyse de pratique et qui correspond parfaitement à la situation (tout comme aux UE soins relationnels).
quelle relation avec le patient était envisagée?
Quel regard est porté sur l'adolescent : un adolescent ou un patient
quels mécanismes de défense sont utilisés ?
quel est son (ou ses) problème(s) et quelles actions ont été établies par l'équipe soignantes?
je te conseillerai de ne pas développer autant la situation et de t'arrêter au moment où tu en perds tes mots.
développer son analyse à ce niveau est largement suffisantÉquipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.
IDE aux urgences depuis 07/16
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- Messages : 9
- Inscription : 27 nov. 2014 17:17
Re: Analyse de situation : au secours !!
Je vous remercie pour vos réponses. Je vais essayer de m'en inspirer, de m'y fier et de rassembles mes idées avec les votres et mes recherches perso.
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