Aspirine et Kardegic
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers
Aspirine et Kardegic
Bonjour, j'ai une question qui me trotte dans la tête et j'aimerais l'avis de professionnels qui ont l'habitude avec l'aspirine. A l'ifsi un formateur nous avait dit que l'aspirine était contre indiqué chez un patient qui avait des ulcères gastriques. La dernière fois on a eu un patient qui n'était pas sous aspirine et qui avait été opéré auparavant d'ulcère gastrique hémorragique et le médecin a prescrit de l'aspirine 160 mg en prévention car il suspectait un trouble thrombo embolique mais c'est plus parceque c'est le protocole du service. J'ai posé alors la question à l'IDE elle m'a dit oh non c'est pas grave on peut lui donner du kardegic quand même ce n'est pas contre indiqué et puis les ulcères ont été opéré donc cicatrisé... vous en pensez quoi svp ? je sais plus quoi penser 

Re: Aspirine et Kardegic
Bonjour.
Pour l'aspirine, AINS, il est bien contre-indiqué en cas d' UGD.
Il a une activité :
anti-agrégant plaquettaires, donc favorise le prolongement d'un saignement.
antalgique, en réduisant l'inflammation par l'inhibition des facteurs d'inflammation(prostaglandines...)
antipyrétique,, notamment parce qu'il agit comme inhibiteur des prostaglandines(et de la cyclo-oxygénase).
Et si je ne me trompe pas, les prostaglandines, certaines( Pg...?) sont sécrétées dans l'estomac et permettent de réduire l'acidité gastrique.Donc en inhibant ce mécanisme....
Ceci dit, comme tous les médicaments il a un seuil thérapeutique et un seuil de toxicité.
Un seuil thérapeutique selon, ce que l'on veut obtenir :
une antalgie avec 75 mg de kardégic ne sera pas efficacement obtenue(pour un adulte). On sait bien que nos douleurs ou maux de tête ne cèdent qu'à partir de 500 mg, 1 voire 2 grammes pour certains.
une antipyrétie aussi.
Mais pour ces 2 objectifs, les AAP peuvent être remplacés facilement par du Paracétamol.
Enfin une activité anti-thrombotique, notamment préventive, dans le cadre de maladies cardiovasculaires, se fait plus couramment à des dosages à 75 mg.
Ce qui est donc un seuil beaucoup plus bas, et peut peut-être permettre un allongement d'un saignement, mais peut-être pas le provoquer à sa seule administration(alors que les 1 ou 2 Grammes d'aspirine cités ci-dessus, là c'est vraiment autre chose
)...(je dis bien peut-être, pas plus de données là dessus)
En outre, dans la balance du médecin :
En cardiologie, les patients ont des traitement AINS, AAP(Kardégic)et HBPM,AVK et d'autres anticoagulants très puissant comme antiGP2b3a, très actifs sur l'anticoagulation, donc qui présentent tous un fort risque hémorragique.
Mais parfois, le risque thrombotique semble plus important à juguler aux yeux du médecin prescripteur, que le risque hémorragique présent au demeurant, ou induit.
D'autre part, il sait qu'il peut surveiller ce risque par son bilan sanguin(et le professionnalisme des IDE pour la clinique
)
les plaquettes, l'INR pour les AVK et l'activité anti X a pour les Hbpm.
Il dispose de valeurs cibles pour ces taux, et ces valeurs cibles sont un compromis d'efficacité et de toxicité(le risque hémorragique).
Au niveau clinique il faut maintenir la surveillance, surtout s'il y'a déjà une hémorragie.Et surtout pour les patients post-op. ou un défaut d"hémostase perop. peut dégénérer.
C'est donc en cardiologie une administration très courante, le kardégic, malgré le risque d'UGD.
Après , il y'a des "correcteurs" comme les Inibiteurs de la pompe à protons(pompes à H+)(Inexium, Mopral....) quasiment systématiques aussi.
Leur utilisation, prescription relève du médecin, mais c'est bien à nous IDE-ESI qu'il appartient de surveiller leurs effets, de les prévenir, d'y penser..donc finalement comme tu l'as dit de se poser les bonnes questions.
Je pense donc que dans ce cadre c'était peut-être justifié.
Après dans un autre cadre et dans d'autres services.
La règle est juste, mais celle-ci pour le moins, comporte des exceptions, ou plutôt des compromis, avec une surveillance renforcée par tous.
Donc cela dépend du fameux risque d'UGD que présentait le patient.
Il faut aussi garder à l'esprit que les AAP, AVK Hbpm.. sont suspendus AVANT une intervention, puis reprise prescrite lorsque le médecin considère le risque hémorragique comme éloigné....
Joyeux dimanche

Pour l'aspirine, AINS, il est bien contre-indiqué en cas d' UGD.
Il a une activité :
anti-agrégant plaquettaires, donc favorise le prolongement d'un saignement.
antalgique, en réduisant l'inflammation par l'inhibition des facteurs d'inflammation(prostaglandines...)
antipyrétique,, notamment parce qu'il agit comme inhibiteur des prostaglandines(et de la cyclo-oxygénase).
Et si je ne me trompe pas, les prostaglandines, certaines( Pg...?) sont sécrétées dans l'estomac et permettent de réduire l'acidité gastrique.Donc en inhibant ce mécanisme....

Ceci dit, comme tous les médicaments il a un seuil thérapeutique et un seuil de toxicité.
Un seuil thérapeutique selon, ce que l'on veut obtenir :
une antalgie avec 75 mg de kardégic ne sera pas efficacement obtenue(pour un adulte). On sait bien que nos douleurs ou maux de tête ne cèdent qu'à partir de 500 mg, 1 voire 2 grammes pour certains.
une antipyrétie aussi.
Mais pour ces 2 objectifs, les AAP peuvent être remplacés facilement par du Paracétamol.

Enfin une activité anti-thrombotique, notamment préventive, dans le cadre de maladies cardiovasculaires, se fait plus couramment à des dosages à 75 mg.
Ce qui est donc un seuil beaucoup plus bas, et peut peut-être permettre un allongement d'un saignement, mais peut-être pas le provoquer à sa seule administration(alors que les 1 ou 2 Grammes d'aspirine cités ci-dessus, là c'est vraiment autre chose

En outre, dans la balance du médecin :
En cardiologie, les patients ont des traitement AINS, AAP(Kardégic)et HBPM,AVK et d'autres anticoagulants très puissant comme antiGP2b3a, très actifs sur l'anticoagulation, donc qui présentent tous un fort risque hémorragique.
Mais parfois, le risque thrombotique semble plus important à juguler aux yeux du médecin prescripteur, que le risque hémorragique présent au demeurant, ou induit.
D'autre part, il sait qu'il peut surveiller ce risque par son bilan sanguin(et le professionnalisme des IDE pour la clinique

les plaquettes, l'INR pour les AVK et l'activité anti X a pour les Hbpm.
Il dispose de valeurs cibles pour ces taux, et ces valeurs cibles sont un compromis d'efficacité et de toxicité(le risque hémorragique).
Au niveau clinique il faut maintenir la surveillance, surtout s'il y'a déjà une hémorragie.Et surtout pour les patients post-op. ou un défaut d"hémostase perop. peut dégénérer.
C'est donc en cardiologie une administration très courante, le kardégic, malgré le risque d'UGD.
Après , il y'a des "correcteurs" comme les Inibiteurs de la pompe à protons(pompes à H+)(Inexium, Mopral....) quasiment systématiques aussi.
Leur utilisation, prescription relève du médecin, mais c'est bien à nous IDE-ESI qu'il appartient de surveiller leurs effets, de les prévenir, d'y penser..donc finalement comme tu l'as dit de se poser les bonnes questions.
Je pense donc que dans ce cadre c'était peut-être justifié.
Après dans un autre cadre et dans d'autres services.

La règle est juste, mais celle-ci pour le moins, comporte des exceptions, ou plutôt des compromis, avec une surveillance renforcée par tous.
Donc cela dépend du fameux risque d'UGD que présentait le patient.

Il faut aussi garder à l'esprit que les AAP, AVK Hbpm.. sont suspendus AVANT une intervention, puis reprise prescrite lorsque le médecin considère le risque hémorragique comme éloigné....
Joyeux dimanche

Esi 2009-2012.
Re: Aspirine et Kardegic
merci JF 
