avez-vous été choqué en psychiatrie?
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers - Psychiatrie
- spicyangel
- Messages : 13
- Inscription : 10 juin 2005 19:26
- Localisation : Près de Thionville (Moselle)
Pour en finir avec cet histoire de chronométrage, je ne visais pas spécialement Gobo, compter le temps avec des patients est un critère que j'ai déja entendu. Et pas besoin d'aller en somatique pour entendre cela, un de nos pavillons "pilote" est sur ce créneau.
Pour reprendre le fil initial, je repense a une étudiante qui viens de passer dans nos locaux, et une qui y est encore. Les deux se disent choquées par ce qu'elles voient ou entendent. Il est manifeste qu'elle ne comprenne pas forcément ce que l'on fait. C'est pkoi j'aime bien demander tout le temps aux étudiants ce que a leur avis nous sommes en train de faire. Je pense que cela peut contribuer à éviter les incompréhensions.

Pour reprendre le fil initial, je repense a une étudiante qui viens de passer dans nos locaux, et une qui y est encore. Les deux se disent choquées par ce qu'elles voient ou entendent. Il est manifeste qu'elle ne comprenne pas forcément ce que l'on fait. C'est pkoi j'aime bien demander tout le temps aux étudiants ce que a leur avis nous sommes en train de faire. Je pense que cela peut contribuer à éviter les incompréhensions.
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
- turino2006
- Messages : 3
- Inscription : 23 févr. 2006 13:02
salut, je suis en 1ére année et c'est mon premier stage ( en hospitalisation, j'ai eu un stage découverte en ehpad de 20 h.)
Je trouve que le respect envers les patient est présent, bien qu'il reste fonction des personnalités des soignants... pour ma part je préfère être avec des soignants qui respectent les patients , même en leur absence!!!
je pense qu'en tant que stagiaires, on a besoin d'un encadrement "strict".
je ne suis pas contre l'humour, ca m'a fait du bien lorsque l'infirmier m'a fait sursautée le 1er jour!!!
mais le comportement du personnel nous influence beaucoup sur la façon d'appréhender cette nouvelle expérience ... et pour l'instant je suis super contente d'y être!!!
Je trouve que le respect envers les patient est présent, bien qu'il reste fonction des personnalités des soignants... pour ma part je préfère être avec des soignants qui respectent les patients , même en leur absence!!!
je pense qu'en tant que stagiaires, on a besoin d'un encadrement "strict".
je ne suis pas contre l'humour, ca m'a fait du bien lorsque l'infirmier m'a fait sursautée le 1er jour!!!
mais le comportement du personnel nous influence beaucoup sur la façon d'appréhender cette nouvelle expérience ... et pour l'instant je suis super contente d'y être!!!
la vie est une maladie sexuellement transmissible et mortelle!!!!
psychiatrie, quand le "non" est roi.
Voilà en un mot ce qui m'a le plus choquée en psychiatrie : NON.
Combien de fois me suis-je vue le prononcer ?
- Non vous ne pouvez pas vous habiller
- Non, ce n'est pas l'heure de fumer, attendez 12 minutes
- Non, vous ne pouvez pas avoir la clef de votre armoire
- Non, vous ne pouvez pas téléphoner
- Non, vous ne pouvez pas sortir de votre chambre....
NON, Non, Non, reNon et encore non.
Bien que ce simple mot soit partie intégrente du soin, comment supporter cette limitation des libertés imposée aux patients?
Pas toujours évident, à mon humble avis, et d'après mon vécu.
[/list]
Combien de fois me suis-je vue le prononcer ?
- Non vous ne pouvez pas vous habiller
- Non, ce n'est pas l'heure de fumer, attendez 12 minutes
- Non, vous ne pouvez pas avoir la clef de votre armoire
- Non, vous ne pouvez pas téléphoner
- Non, vous ne pouvez pas sortir de votre chambre....
NON, Non, Non, reNon et encore non.
Bien que ce simple mot soit partie intégrente du soin, comment supporter cette limitation des libertés imposée aux patients?
Pas toujours évident, à mon humble avis, et d'après mon vécu.
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"Avec le temps on place le pourquoi avant le non"
Le pourquoi a peut être sa place en l'absence de prescription médicale, mais sauf erreur de ma part, les autorisations de téléphoner, de se vêtir, etc... ne sont elles pas fixées par le médecin???
Face à cela quelle est la place du pourquoi de l'infirmier?
Pour répondre à Melilou, le ressenti de certains patients était effectivement que l'hôpital semblait une prison. Thème repris dans le livre "la forteresse psychiatrique" de Pierre CLEMENT en parlant l'installation de la psychiatrie dans la ville écrit : "une psychiatrie plus humaine, moins carcérale, soucieuse du sujet."
Effectivement, ce qui m'a le plus surprise lors de ce premier stage en psychiatrie est la limitation des libertés du patient et ce quel que soit la mesure d'hospitalisation dont il dépend. Maintenant, peut-être un second stage me prouvera-t-il que je suis dans l'erreur...
Le pourquoi a peut être sa place en l'absence de prescription médicale, mais sauf erreur de ma part, les autorisations de téléphoner, de se vêtir, etc... ne sont elles pas fixées par le médecin???
Face à cela quelle est la place du pourquoi de l'infirmier?
Pour répondre à Melilou, le ressenti de certains patients était effectivement que l'hôpital semblait une prison. Thème repris dans le livre "la forteresse psychiatrique" de Pierre CLEMENT en parlant l'installation de la psychiatrie dans la ville écrit : "une psychiatrie plus humaine, moins carcérale, soucieuse du sujet."
Effectivement, ce qui m'a le plus surprise lors de ce premier stage en psychiatrie est la limitation des libertés du patient et ce quel que soit la mesure d'hospitalisation dont il dépend. Maintenant, peut-être un second stage me prouvera-t-il que je suis dans l'erreur...
Dans une journée typique en psychiatrie, gobo aurait dû calculé le temps passé par les IDE au téléphone avec les tuteurs, à organiser les sorties, à se battre avec la pharmacie qui ne veut pas envoyer tel ou tel médicaments, à rendre compte aux médecins de tels ou tels comportements des médecins et à réfléchir en équipe sur ces comportements, à aller chercher les HO à domicile ou à faire des transferts...
Re: avez-vous été choqué en psychiatrie?
Sydney a écrit :... et pour l'instant le seul secteur qui m'ai marqué, interpellé, choqué,.... est la psychiatrie...
Je sollicite votre avis, aide, et souhaiterais savoir s'il y a des chose qui vous ont marqués en psychiatrie voire même choqué.. "
J'ai été ASH pendant un an dans un hopital psychiatrique...il y a 27 ans. J'étais jeune, je ne connaissais rien à la psychiatrie, ni même au métier de soignant, et j'avais une peur bleue des malades...
Bref, hormis une lointaine observation et l'échange de mots basiques et obligatoires comme "bonjour Monsieur, Aurevoir Madame", le seul contact que j'avais était celui de mon balai et de ma serpillère...
J'avais cependant été très choquée par le côté "prison", le bruit des clés, les cris de certains patients, les actes d'auto-destruction de certains...Je me souviens notamment d'une femme qui se balançait et se frappait régulièrement la tête contre le mur...
D'un côté je perçevais une souffrance énorme" indicible"à travers le comportement des malades, et de l'autre côté, des soignants qui, à mes yeux de novice en psy, m'apparaissaient comme des "gardiens de prison.".... Et le pire c'est qu'ils m'avaient tous l'air "imperméables à cette souffrance criante et passait leur temps à boire le café et certains mangeaient même avant les malades... ( encore une fois, c'était mon sentiment de l'époque...)
27 ans plus tard...le hasard de la vie m'a reconduit dans ces lieux. Pendant mes études d'IDE, comme tout le monde, j'ai été amenée à faire des stages en psychiatrie. Je ne te cacherais pas mon appréhension...les mauvais souvenirs ont cette faculté désagréable de résister au temps.
Et, au final, et pour répondre à ta question j'ai été doublement frappée par 2 choses :
Un nouveau discours, intelligent, fin et très respectueux est né et s'est développé autour de la maladie mentale, de son appréhension et de sa prise en charge...De ce fait, et contre toute attente de ma part, j'ai adoré mes stages en psychiatrie. Il faut préciser que je suis peut-être tombée dans des lieux où des choses captivantes se disaient, s'échangeaient....Il faut également préciser que je parle uniquement des discours auxquels j'ai pu assisté ou participer avec le personnel soignant ( Psychiatres, IDE et AS )
Parallèlement, j'ai été frappée par un apparent "immobilisme" au niveau des SOINS proprement dits, du TRAVAIL RELATIONNEL EFFECTIF...ou alors, je n'ai pas réussi, malgré mes efforts à repérer ce travail-là. J'ai eu l'impression, surtout en milieu hospitalier fermé, que RIEN n'avait changé, en apparence en tout cas....Mêmes cliquetis de clés, même "athmosphère fermée", les patients aussi "désoeuvrés", dans une éternelle attente d'on ne sait quoi...beaucoup de fumeurs...( ça s'est peut-être arrêté depuis la nouvelle loi anti-tabac).
Pardon d'avoir été aussi longue et désolée pour les IDE qui s'investissent dans la Psy...mais je voulais juste exprimer cette impression double et parallèle : Progrès et stagnation...qui fait que je comprend les défenseurs de la Psy et je comprend les réactions comme celle de Gobo...Je me trompe peut-être, mais pour moi, il y a comme une double réalité. Et c'est ce paradoxe qui m'a vraiment frappé !
cette double réalité ne me parait pas encore si paradoxale: elle résulte de notre passé pas si lointain de notre fonction de gardien ( le trousseau reste).
Le premier point montre notre évolution, le second montre cet héritage... dans certains services. Des services que j'ai connu, les temps de latences (dans le deuxième service car dans le premier c'était du non stop) étaient utilisés pour des discussions autour des prises en charge, avec utilisation du dossier de soin pour voir ou nous en sommes dans les projets de soin. (avec un système de référents mis en place).
Maintenant, aux urgences psy, c'est l'endroit ou l'on peut prendre le temps pour le relationnel, plus que dans un service, et c'est épanouissant.
Le premier point montre notre évolution, le second montre cet héritage... dans certains services. Des services que j'ai connu, les temps de latences (dans le deuxième service car dans le premier c'était du non stop) étaient utilisés pour des discussions autour des prises en charge, avec utilisation du dossier de soin pour voir ou nous en sommes dans les projets de soin. (avec un système de référents mis en place).
Maintenant, aux urgences psy, c'est l'endroit ou l'on peut prendre le temps pour le relationnel, plus que dans un service, et c'est épanouissant.
- ange ou démon?
- Habitué
- Messages : 97
- Inscription : 11 nov. 2003 10:03
"Effectivement, ce qui m'a le plus surprise lors de ce premier stage en psychiatrie est la limitation des libertés du patient et ce quel que soit la mesure d'hospitalisation dont il dépend. Maintenant, peut-être un second stage me prouvera-t-il que je suis dans l'erreur..."
"je suis tout a fait d'accord il ne faut pas exagerer ! dans se cas cet hopital est pire qu'une prison ,qu'un asile !! j'ai jamais vu ca !"
En effet, la limitation des libertés parfois fait partie de la prise en charge, je bosse dans un pavillon ouvert secteur d'entrant, nos patients en arrivant et ce pendant 72h sont en pyjama, n'ont pas de contact direct avec l'extérieur (nous faisons l'intermédiaire pour rassurer la famille et permettre que celle ci amène des choses nécessaire au patient etc...), et ne sortent pas du pavillon. Ces interdictions peuvent paraître dures mais permettent au patient de se poser et nous permettent de créer le lien thérapeutique. Par la suite, le patient recupère ses affaires personnelles, peut aller se promener seul dans le parc toute ces possibilités données petit à petit fonction de l'évolution du patient. Ces patients necessitent un cadre pas une prison. D'ailleurs lors de mon dernier quart alors que j'étais de nuit, un patient se couchant tout habillé m'a dit que j'étais comme un gardien de prison parce que je lui demandais de se mettre en tenue adéquate pour dormir. Cette demande faite avec explication de pourquoi c'était mieux et pas annoncé de façon imposée mais sous forme de proposition. Alors non je me sens pas gardien de prison, quand je serai blasé que j'en aurai assez je retournerai dans un hôpital général pour faire tout les jours la même chose. Maintenant j'avoue que j'ai hésité à prendre la parole car même si l'on fait notre taff le mieux que l'on peut de façon la plus humaine (car des droites on en prend rarement en service de Ch si aux urgences) possible eh bien on considéré par certains comme des sous infirmiers
Alors repeter la même chose à droite à gauche me lasse, je prefère me concentrer sur mes patients qui oui ne sont pas comme les autres et que personne ne veut voir y compris les fantastiques infirmiers du général. Enfin, l'évaluation et la quantification du travail en psy a été évoquée et elle pose problème en efftet (notament pour la mise en place des pôles et de leur budget
) car nos patient entrent, sortent 2 jours, un mois, deux ans, les projets fonctionnent ou pas, sont à remettre en place alors plus difficile d'évaluer qu'une appendicite entrée opé sortie fini ! La psy est inexacte, imprévisible, sortant parfois de la théorie, donc la protocolisation de l'hôpital général est difficile à mettre en place dans nos service car inadapté à la diversité de l'être humain.
"je suis tout a fait d'accord il ne faut pas exagerer ! dans se cas cet hopital est pire qu'une prison ,qu'un asile !! j'ai jamais vu ca !"
En effet, la limitation des libertés parfois fait partie de la prise en charge, je bosse dans un pavillon ouvert secteur d'entrant, nos patients en arrivant et ce pendant 72h sont en pyjama, n'ont pas de contact direct avec l'extérieur (nous faisons l'intermédiaire pour rassurer la famille et permettre que celle ci amène des choses nécessaire au patient etc...), et ne sortent pas du pavillon. Ces interdictions peuvent paraître dures mais permettent au patient de se poser et nous permettent de créer le lien thérapeutique. Par la suite, le patient recupère ses affaires personnelles, peut aller se promener seul dans le parc toute ces possibilités données petit à petit fonction de l'évolution du patient. Ces patients necessitent un cadre pas une prison. D'ailleurs lors de mon dernier quart alors que j'étais de nuit, un patient se couchant tout habillé m'a dit que j'étais comme un gardien de prison parce que je lui demandais de se mettre en tenue adéquate pour dormir. Cette demande faite avec explication de pourquoi c'était mieux et pas annoncé de façon imposée mais sous forme de proposition. Alors non je me sens pas gardien de prison, quand je serai blasé que j'en aurai assez je retournerai dans un hôpital général pour faire tout les jours la même chose. Maintenant j'avoue que j'ai hésité à prendre la parole car même si l'on fait notre taff le mieux que l'on peut de façon la plus humaine (car des droites on en prend rarement en service de Ch si aux urgences) possible eh bien on considéré par certains comme des sous infirmiers

