Avez vs déja regretté d'avoir choisi ce métier?

[viperus]

Je me suis assise sur les bancs de l'IFSI àprés 30ans, après une vie professionnelle dans la gestion. Je suis diplômée depuis 8 ans et : OUI, j'en ai déjà assez !! Je ne regrette pas d'être IDE, j'aime ce boulot ! Ce que je ne supporte plus, ce sont les conditions dans lesquelles je l'exerce ! Le Burn-out : il est à ma porte ! Et pourtant, je ne me plains pas : ma plus jeune fille avait 5 ans quand j'ai commencé à exercer. Je vous plains VOUS, petites collègues, qui avaient des bébés ! Comment faites-vous pour concilier tout cela ? Je vous tire mon chapeau, très sincèrement !

Je ne pense pas à une reconversion, c'est déjà fait : je suis IDE et compte bien le rester. Par contre, je pense quitter l'hôpital public. Ca devient l'enfer avec tous ces "diablotins" de directeurs et de cadres qui ne pensent qu'à une chose : retour à l'équilibre, au détriment des patients et des soignants ! Ras le bol des carriéristes qui écrasent les autres pour réussir ! Ras le bol des promesses sans lendemain !

[Lheeloo]

Le fait que plusieurs d'entre nous change si tôt dans leur carrière interpelle beaucoup, et c'est une bonne chose je pense, ça montre le malaise croissant dans notre métier.

Je ne peut pas parler pour les autres, mais à mon niveau c'est plutôt un choix raisonné entre le fait de devoir gérer, que dis je , maintenant "supporter" des conditions de travail vraiment de plus en plus tendues.De moins en moins de moyens et le fait de ne plus pouvoir apporter notre soutient humain et empathique aux malades.

Quand tu travailles dans un autre cadre que la santé, que ton boulot a du retard ou que tu es surchargée, eh bien tu te fera engueuler par ton supérieur ou bien tu vas baver pendant quelques temps pour rattraper tout ca, mais tu peux décaler la taches.
Nous dans notre métier, le soin n'attend pas ! le malade ne peut pas attendre 24h sont traitement, il le lui faut ! du coup l'infirmière doit sélectionner les tâches les plus prioritaires pour essayer d'en faire un maximum, du coup devient qu'une simple exécutante sur les soins vitaux, ne peux pas se consacrer à la prise en charge globale du patient, tout ceci dans un contexte de pénurie.

C'est un très beau métier, vraiment, mais qui de part sa nature propre demande beaucoup de sa personne a celui qui l'a choisi. Quand les conditions sont là pour travailler correctement, purée c'est génial ! Même si les horaires sont décalés, le week end sur 2 pris et le travail de nuit, cela n'est pas une contrainte fondamentale puisque l'on aime ce que l'on fait et que l'on peux le faire dans de bonnes conditions.
Mais dans un contexte de pénurie, eh bien c'est limite plus possible de pouvoir continuer sur le long terme.

Après chacun le gère différemment. Certains tiennent le coup, trouvent le moyen de s'adapter, d'autres se rendent comptent que cela n'aboutira pas à de bonnes choses sur le long terme, et moi je fais partie de la deuxième catégorie.

Certes c'est presque un luxe dans le contexte social actuel de vouloir changer de carrière, mais quand on a cette possibilité, et surtout quand on le veut, eh bien se donne les moyens pour avoir la qualité de vie que l'on cherche.

Personnellement je suis très bien avec mes décisions, mine de rien c'est assez dur au début de se l'avouer, on culpabilise et on affronte le regard "effaré" des autres mais se regarder en face est plus sain et payant sur le long terme.

Voilà pour ma part

[FRED60]

Je voisq ue beaucoup de monde souhaite quitter le métier vu les conditions de travail, c'est vrai que la durée moyenne d'exercice est de 12 ans ce qui est ridicule par rapport aux 40 ans pour faire valoir une retraite.
Perso je me suis reconverti à 30 ans diplomé à 33 ans et donc en activité depuis 3 ans; se reconvertir n'est pas une chose simple je suis passé par là. Je tiens par contre à dire qu'avant de se reconvertir pour des problèmes de conditions de travail il faut regarder les possibilité que peut offrir le métier d'infirmier.
Perso je bosse depuis le 1er septembre dans le scolaire, j'ai tout mes week ends, mes mercredi après midi et 16 semaines de congés; trouver des bonnes conditiond est possible si on cherche bien. DE plus je viens de psychiatrie ou les collègues se palignaient de travailler les week end alors même qu'un poste de journée en CATTP était libre; bien sûr pour beaucoup ça faisait 60 km aller retour mais il faut parfois savoir ce qu'on veut! Je connais aussi une clinique psy qui galérait à trouver des IDE, c'était un peu moins payé que l'hopital mais travail seulement un week end sur 4 et aps de nuits.
Tout ça pour dire qu'avant de se lancer dans une autre voie, vérifiez que vous avez étudié toutes les possibilités, d'autant plus que les salaires proposés dans d'autres métiers ne sont pas forcément meilleurs(j'ai travaillé dasn l'insertion professionnelle por 1200 euros avec à la base une maitrise de droit!)

[titounn]

je comprends vos positions et vos envies.et je travaille en usine et la aussi on a envie de faire bien.je pense que l on a choisi d etre infirmiere pour nos capacites a apporter des choses aux autres.les conditions pourries existent dans tous les domaines mais le cote humain ne peut pas pourrir on l a ou on ne l a pas.je suis en pleine reconversion professionnel et je suis sure que vous tous qui cherchent une reconversion vous ne devaient pas quitter ce beau metier il y a plusieurs possibilites de l exercees alors il faut chercher.il faut chercher pas comment avoir de meilleur condition de travail car n importe ou elles sont mauvaises mais comment je peux aider l autre au mieux car c est bien la notre vocation se donner pour rendre plus agreable la vie de chacun.

[Lheeloo]

Vous ne pensez tout de même pas que cette décision ne s'est pas prise du jour au lendemain, non ?

Si pour toi Fred tu as trouvé un mode d'exercice qui te convient, contente pour toi. Mais si comme pour moi le tour a été fait , eh bien je change, ce ne sera pas facile, mais j'assume ! Et quand on veut quelques chose on se fou un coup de pied au cul et on se donne les moyens pour avancer (c'est mon crédo now).
Bref à chacun son histoire personnelle et à chacun de prendre des décisions en fonction de son profil perso.

Titoun je comprend que comme tu vas embrasser cette nouvelle carrière, que tu vois surtout le bon coté des choses malgré toi puisque tu n'as pas encore pratiqué. J'ai pas envie de te prendre la tête avec ça, mais gaffe a pas trop idéaliser, et l'époque "dévotion infirmière au chevet du patient" ben heu..c'est un peu obsolète, faut un peu se réveiller la dessus....


Sur ce, bonne soirée à tous

[IDE30]

Merci à vous tous !

Ca fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule ! En fait depuis quelque temps, je me sentais mal sans savoir pourquoi et lors d'une soirée un petit peu arrosé, des amis m'ont demandé si le boulot ça allait. Ils ont dit qu'ils admiraient ce que je faisais... Et là je me suis mise à pleurer et me suis rendu compte que mon travail est en fait un poids lourd pour moi.

Premiers poids dans la balance, les conditions de travail, le rythme que j'ai du mal à tenir;

Deuxième poids, La frustration de ne pas pouvoir passer plus de temps avec les patients, de ne pas les prendre dans la globalité, de faire l'usine à soins, de virer à la dernière minute une patiente dans la salle d'attente parce que il faut la place vite pour un autre alors que la sortie n'était pas prévue... Ou alors on a un décès, le lit est encore chaud que l'on mets tout de suite une autre personne... Que l'on nous disent de faire du chiffre ! La sélection des patients, si c'est une jeune de 20 ans c'est mieux qu'une Mamie de 90 ans Alzheimer...

Troisième poids, ma sensibilité accrue, j'ai du mal à prendre sur moi certaines situations, par exemple, l'acharnement thérapeutique sur des patients de 98 ans, grabataire, le manque de prise en charge de la douleur, les décès...

Quatrième poids, les responsabilités, avec les internes qui ne sont pas encadrés et livré à eux même et si il manque un traitement particulier à une pathologie, c'est à nous IDE de le lui rappeler ou un bilan...

Je ne pense pas qu'il failles sur un coup de tête tout abandonné. Peut être c'est parce que je manque de maturité, j'ai 25 ans. Ce qui est sure, c'est que si c'étais à refaire, je ne le refairais pas !


Oui, je n'avais pas pensais aux nombreuses possibilités qui s'offre à nous, le libéral, le scolaire...

[véro89]

Des regrets...oui parfois...après 20 ans de pedopsy...et un passage difficile...je me suis posée la question et cherchée une autre voie...et puis j'ai passé le concours d'inf scolaire et je suis en poste depuis 2 ans...j'y suis bien...mais parfois je me demande si j'exercerai vraiment ce métier jusqu'à la retraite... surtout lorsque les journées sont très lourdes et que le chef met en doute mes actes sans connaitre ts les tenants et aboutissants !!!!

[Le Loup]

pas encore mais ça viendra surement un jour et là je dirais.....vive les passerelles paramédicales

[dagoba27]

Effectivement, c'est un beau métier ... infirmier
Au début, lorsque je connaissais pas le milieu, j'idéalisais ce BEAU métier. En fait, j'ai vite déchanté après avoir intégré les services de soins.
Maintenant diplômé depuis 2 ans, chaque jour je suis écœuré par tout ce qui se passe dans mon service. Il y a tellement de chose qu'il faudrait changer.
Est il normale que l'on doive parler de rentabilité avec des patients (dixit notre chère président Nicolas S) ???
Est il normale que les patients "privés" bénéficient d'une meilleure qualité de prise en charge ?
Est il normale que l'on soit obligé d'étendre notre champs de compétence à secrétaire, médiateur, brancardiers, ass sociale, diet ?
Doit on être inquiet, lorsque l'interne qui vient d'arriver pour effectuer son premier semestre, est esseulé (sans chef) pour faire la visite, face à des patients aux patho lourdes ?
Est ce normale d'être dégouté lorsque qu'une de tes collègues préfère aller manger plutôt que d'assurer l'hygiène et le confort d'un patient qui est souillé avant le repas, et que ce dernier est sur le point de manger ?
Pourquoi voit on le respect peu à peu s'effriter dans nos service de soins ?
Pourquoi ai je continuellement l'impression d'avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête lorsque je travaille ?
Comment se fait il, que des collègues aient bonne conscience lorsqu'elles laissent la perf d'un patient en place quand cette dernière ne fonctionne plus ?
Enfin, pourquoi ai je envie d'arrêter mon métier, moi qui suis pourtant si altruiste ?

Je suis désolé si tout ce que je raconte est brouillon, mais j'ai écrit tout ce qui me passait par la tête...

[Le Loup]

en tout cas on voit l'autre cote....

le coté obscur .....

[christian_troy]

Tiens, j'ai croisé une vieille amie qui fût en son temps infirmière,elle avait entamé une reconversion après 20 ans de bons et loyaux services.Maintenant elle est instit,une reconversion réussi selon ses dires,elle ne regrette rien.

[IDE30]

Moi, c'est que je constate que je suis à bientôt 3ans de DE et je suis épuisée, épuisée à 25 ans !
J'ai pour projet de faire un enfant mais ça me semble quasi impossible de surmonter le travail et un enfant ! avec les horaires que l'on a.

Je suis dégoutée à un point...

[mandalou]

moi je regrette lorsque je vois les conditions de travail (manque de personnel, vacances repoussées, ne jamais sortir à l'heure sans avoir ni bu ni manger et la vie de famille foutue en l'air avec les changements de planning incessants ) , et puis dans l'institution ce n'est pas le malade qui compte!!!!Il suffit qu'il y ait un agent sur le planning et advienne que pourra ;
Je dis à ma fille que le seul côté positif , c'est qu'il n'y a pas de chômage!
Mais vu le nombre de demande de dispo chaque mois, beaucoup doivent saturer!

[véro89]

Métier épargner...en effet...par le spectre du chomage... ....bien piètre motivation pour accéder au 3 années de formation et ensuite tenir....un certain nombre d'années...NORMALEMENT...

Mais !, c'est un argument effectivement cité lors des forums emplois qui s'adressent aux lycéens...je trouve ça bien triste....après il ne faut pas s'étonner de la perte de motivation et de l'arrêt prématuré de l'exercice de cette profession....

[valeriemarie]

Moi je suis déjà en burn out avant même de commencer, c'est grave. Trop de stress, trop de responsabilités, trop de stress dû au travail d'équipe (je suis assez sensible et je trouve les IDE souvent mauvaises), trop peu de sous, trop peu de sommeil, trop peu de repos, trop peu de poses. Enfin, peut etre parce que les stages sont plus contraignants que la vie pro (toujours faire ses preuves, être observée moi ça me lessive) C'est grâve docteur ?