Avez vs déja regretté d'avoir choisi ce métier?

[binoute1]

Bonsoir,
Je viens à peine de commencer la formation donc je n'ai pas l'expérience que vous avez, mais je me demande si cette pression n'est pas due aussi à l'organisation des établissements de santé et plus globalement à la politique de santé publique et de ses problèmes?
En tous cas je souhaite bon courage à ceux qui veulent se reconvertir..

Il y a une part de vérité dans votre propos mais au delà des organisations, de la politique de santé, il y a (à mon avis) un gros problème d'ordre social.
La précarité, l'individualisme voire l'égoïsme qui règnent dans notre société ont transformé la perception de la notion de "travail".
Le travail est désormais un "gagne-pain", ceci est incompatible avec la notion de partage qui devrait aller de pair avec la fonction de soignant.
Par partage, j'entend : de responsabilité et de contraintes.
Dans la pratique cela donne quoi ? Des professionnels qui ne pensent qu'à eux, à leur propre personne, sans se préoccuper des autres (collègues ou patients). On veut bien travailler, mais avec un minimum voire aucune contrainte.Et ça, ce n'est pas possible.

Je suis d'accord, mais ceci vient aps la période où le personnel n'hésitait pas à venir travailler au lieu d'être en repos pour dépanner le "service", "service" qui ne pratiquait pas le donant-donnant!!
je crois, et je reconnais qu'actuellemnt je suis ds cette phase dont vous parlez. Le boulot doit comprendre que les soignants ont aussi une vie en dehors! Etre soignant oui, mais être soi-niant, c'est fini...

[stef3n]

ça fait quelques temps que je pense me reconvertir, car blasée et plus l'impression d'être utile ...
Jusqu'à hier , où en réunion de famille, un des membres a fait un malaise avec arrêt .... Il a eu de la chance, on était 3 infirmiers ds l' assemblée, donc on a eu les bons gestes au bon moment, et il s'en est sorti.
Et après coup, j'ai compris pourquoi je fais ce métier, et pourquoi je le fais encore, presque 9 ans après ...

[Jo_bis]

Je suis d'accord, mais ceci vient aps la période où le personnel n'hésitait pas à venir travailler au lieu d'être en repos pour dépanner le "service", "service" qui ne pratiquait pas le donant-donnant!!
je crois, et je reconnais qu'actuellemnt je suis ds cette phase dont vous parlez. Le boulot doit comprendre que les soignants ont aussi une vie en dehors! Etre soignant oui, mais être soi-niant, c'est fini...

Je le pratique, le donnant-donnant : "on" vient me voir pour me demander des jours de congés car "on" en a absolument besoin....Et puis, le jour où moi j'ai besoin de qqn, "on" me rétorque "mais j'ai une vie privée, moi !!"
Le pire, c'est que ce ne sont pas ceux qui reviennent qui se plaignent, mais ceux qui ont "une vie privée"...je préfère en rire pour ne pas en pleurer

[binoute1]

on passe malheureusement d'un extrème à l'autre...

[angel1111]

Bonjour a tous,
Je souhaite devenir infirmiére après 3 ans passé à être assistante de gestion d'entreprise, métier qui ne me plait plus. Je vous rassure tous je souhaite devenir infirmiére depuis toujours, j'ai les qualités recquises pour l'être,je suis jeune (23ans) donc je veux faire le métier dont j'ai toujours voulu avant qu'il ne soit trop tard, simplement j'ai un petit garçon d'1 an alors j'aimerai savoir si parmis vous il y a des parents qui se sont lancé dans leur projet de devenir infirmiere en ayant un enfant. Et quels sont vos avis sur la question... ? Merci de vos réponses franches... Peut être àbientôt!

[angel1111]

Avez vs déja regretté une fois,deux fois puis cela est passé ou le regrettez vs encore maintenant.

Je ne sais pas si la phrase "ras le cul, ras le bol, ras le bonbon" veut dire quelque chose, mais elle clignote beaucoup dans ma tête actuellement.
Un vrai Las Vegas.

Si votre fille voudrait faire ce métier que lui diriez vs? que c'est vraiment le plus beau métier du monde?

Je ne prends pas ma fille pour une idiote ! Je lui dis la vérité.
Donc tant qu'à faire la nonne soumise, qu'elle le fasse dans des draps de soie de luxueux hôtels, ça lui rapportera d'avantage.

Pas d'accord!!! j'ai fais femme de chambre dans de luxueux hôtel et crois moi ca rapporte pas plus et niveau gratitude professionnelle vaut mieux être infirmiére je pense... J'aime ce métier d'infirmiére, je connais les risques que cela comporte mais je préfére ca.

[dedid]

je ne suis pas sûr qu'il parlait du métier de femme de chambre

Oui, nous exerçons un métier formidable parce qu'il y est toujours question de rencontres avec l'autre... Mais je trouve de plus en plus frustrant qu'on nous abreuve de paperasserie à faire avant et après chaque soin.

J'ai aussi le sentiment que la loi sur les droits et les devoirs du patient a transformé insidieusement la relation soignant-soigné. La relation de confiance est érodée.

[Jo_bis]

Pas d'accord!!! j'ai fais femme de chambre dans de luxueux hôtel et crois moi ca rapporte pas plus et niveau gratitude professionnelle vaut mieux être infirmiére je pense... J'aime ce métier d'infirmiére, je connais les risques que cela comporte mais je préfére ca.

Je ne pense pas que le propos s'adresse aux femmes de chambre...j'ai peut-être l'esprit 'mal placé"...

[viperus]

Je n'ai, moi non plus, pas pensé au métier de femme de chambre... Il faut croire que les esprits mal placés se rencontrent...

[itsme]

Est ce que j'ai déja regretté ce métier ?
Répondre non serait mentir ... je regrette pas d'être infirmière, bien au contraire, je regrette juste comment ce métier est considérer dans notre pays !
Je ne changerai pour rien au monde de métier, car j'ai besoin de savoir le matin pourquoi je me lève, et besoin de me coucher le soir en sachant que j'ai été utile !
J'aime rentrer chez moi, après m'être occupé de mes ptits loulous, et de me dire que je fais un beau métier ... j'aime moins rentrer chez moi avec l'esprit occupé pendant des heures, dans l'incapacité de me vider la tête tellement la journée à été intense ! Mais comme tout métier, il y a des avantages et des inconvénients ... l'essentiel, c'est d'arriver dans notre service avec le sourire, et l'envie de faire bien ...
Bon courage à tous

[Casey]

Bonsoir,
Je viens à peine de commencer la formation donc je n'ai pas l'expérience que vous avez, mais je me demande si cette pression n'est pas due aussi à l'organisation des établissements de santé et plus globalement à la politique de santé publique et de ses problèmes?
En tous cas je souhaite bon courage à ceux qui veulent se reconvertir..

Il y a une part de vérité dans votre propos mais au delà des organisations, de la politique de santé, il y a (à mon avis) un gros problème d'ordre social.
La précarité, l'individualisme voire l'égoïsme qui règnent dans notre société ont transformé la perception de la notion de "travail".
Le travail est désormais un "gagne-pain", ceci est incompatible avec la notion de partage qui devrait aller de pair avec la fonction de soignant.
Par partage, j'entend : de responsabilité et de contraintes.
Dans la pratique cela donne quoi ? Des professionnels qui ne pensent qu'à eux, à leur propre personne, sans se préoccuper des autres (collègues ou patients). On veut bien travailler, mais avec un minimum voire aucune contrainte.Et ça, ce n'est pas possible.

Je suis d'accord, mais ceci vient aps la période où le personnel n'hésitait pas à venir travailler au lieu d'être en repos pour dépanner le "service", "service" qui ne pratiquait pas le donant-donnant!!
je crois, et je reconnais qu'actuellemnt je suis ds cette phase dont vous parlez. Le boulot doit comprendre que les soignants ont aussi une vie en dehors! Etre soignant oui, mais être soi-niant, c'est fini...

Je ne pense pas que le personnel est égoïste mais certe, il veut avoir des contraintes équivalentes à d'autres jobs ou sinon être rémunéré en conséquence.
On passe d'une profession qui était "dévouée" de part son origine religieuse.
On arrive actuellement dans un monde où les sacrifices n'existent plus. Il y a une notion de service, je dirais même de service public dans notre profession.
On se doit d'être dévoué au patient, mais on travaille pour un établissement mercantile dont le but est "ne pas dépenser". De plus en plus, les congés maternité ou longue maladie ne sont même plus remplacé et c'est au personnel (dont les cadres) de se débrouiller à faire tourner le service, boucher les trous dans le plannings et se prendre la tête dans les plannings TOUS les jours. Notre travail de soignant est nié au profis du capitalisme ambiant.
Revenir sur ses repos est considéré comme quasi normal. Certes, nous l'acceptons le plus souvent pour le "bien être" des patients, et ça les bureaucrates qui nous dirigent l'ont bien compris. Mais il faut arrêter de dire que c'est normal.

J'ai pour ma part morflé il y a quelques années dans les services.
Maintenant que je suis dans le privé, je pose mes conditions lorsque je "rends service", c'est à dire dès que ça dépasse mon contrat de travail.
"Vous souhaitez que je vienne demain (sur mon repos) ? Payez moi en vacation (et non pas en heure à récupérer à la saint glin-glin)"

Est ce pour autant que je suis une moins bonne infirmière ? Je ne pense pas. Je suis dévouée pendant tout mon temps de travail, j'ai l'esprit libre de toute contrariété vis à vis de mon planning boulot/emploi du temps perso. Je suis toute concentrée pour ne penser qu'à mon patient, le bichonner et tout et en général, les patients n'arrêtent pas de me dire, "vous, on voit que vous aimez votre travail" et ça fait plaisir.
N'avez vous jamais remarqué que les interimaires, qui de part leur statut ne doivent que les heures de travail pour lesquelles ils sont rémunérés et qui gèrent leur planning pro/perso ont l'air souvent plus heureux et moins blasés que ceux qui bossent pour l'hopital ?
Bref, rendre service à une personne en particulier a du sens (on peut espérer en retour). Rendre service à son employeur gratuitement s'appelle du bénévolat, voire, quand il y a des contraintes derrière du style (sinon, je t'annule tel repos...), cela s'appelle de l'esclavagisme et c'est légion pour notre profession, souvent mieux accepté psychologiquement si on appelle ça du dévouement...

[dedid]

Casey, faut que je fasse lire ton message à mon cadre

[mel_ide]

Bonjour à toutes et tous

Je viens de lire patiemment les 14 pages de ce topic et comme vous tous je suis démotivée, déçue et à la limite du burn out.
J'ai mon DE depuis 6 ans et j'envisage sérieusement de faire autre chose.Mais quoi? telle est ma question en ce moment car j'aime malgré tout mon boulot.
Je recherche avant de changer completement d'orientation, de voir la fonction libérale et même je viens d'écrire dans une boite privée pour installer des machines de nutrition-perfusion pour les hospit à domicile.
De vous lire, cela fait un bien fou car cela me permets de me dire que je ne suis pas seule dans mon cas,j'en ai déjà parler avec une collègue au boulot mais la plupart sont des jeunes DE et ne ressentent pas encore ce "malaise".
C'est sur depuis plusieurs années mon idéalisation est partie en fumée mais je me rends compte que les conditions d'exercice sont de pire en pire et que cela va s'accentuer.
Je bosse dans un service d'urgences et cela va de pire en pire:je ne peux pas soigner,accueillir,rassurer,tout en faisant le boulot d'administratifs, de tri,d'AS également car nos AS font le boulot de brancardiers et de sécrétariat tout en répondant constamment au téléphone....Je sature et je pete completement les plombs.Heureusement je suis en arrêt depuis 3 semaines pour un autre probleme et ça m'a fait du bien.
Enfin bref tout ça pour dire que si j'avais une fille je ne lui conseillerais pas ce métier pourtant d'une richesse humaine inégalée mais tellement dur psychologiquement(je me suis fait agressée physiquement) et de plus en plus physiquement.
Mercie de m'avoir lue

[Casey]

Mel_ide, j'ai comme toi 6 années de DE ce que je considère finalement comme vraiment peu car c'est surtout l'expérience qui nous fait nous améliorer dans notre métier.
Je suis passée par la même phase que toi (et finalement, j'ai plaqué la fonction publique). Je ne comprends pas que les divers gouvernements ne se penchent pas plus sur notre profession qui forme tant d'étudiant, mais perd tellement de professionnel, qui a une durée moyenne dans la profession inferieure à 10 ans (je crois 7). Former coute cher, pourquoi ne rien faire pour essayer de les garder.

J'ai lu quelque part qu'avec le passage en catégorie A, le gouvernement voulait nous augmenter de 12 points (soit environ 52 euros)... mais nous retirer la prime Veil... de 90 euros. Chercher l'erreur.

[Tyramisu]

As t-on des données précises sur le taux d'abandon du métier ?
J'ai lu beaucoup de documents là dessus mais jamais vraiment d'éléments précis...

Le pire est que le problème est de plus sous estimé par les arrêts longue maladie qui précipite l'arrêt de la pratique...