C'est un patient qu'on soigne pas sa famille.
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C'est un patient qu'on soigne pas sa famille.
J'aimerai votre avis sur une situation...
Vite fait le patient a un big neo de la gorge evolutif et hors ttt, une fistule est en train de se creer sous la gorge et il sait trés bien ou il va.
Lui souhaite rester à domicile le plus longtemps possible (ce qui se comprend)
Sa famille (femme et gosse en bas age) ne se sent pas de faire ça; est morte de trouille à l'idée de ce qui va arriver (a savoir une rupture probable de la carotide et une mort instantanée dans un bain de sang et/ou la mort étouffé)
Je deale avec le patient et il accepte d'aller quelques jours en hospitalisation le temps que le relais se fasse avec l'équipe mobile de palliatif (tout seul en libéral je crains de ne pouvoir lui apporter une vraie aide dans ce cas)
j'appelle donc le medecin qui ne comprends pas mon attitude et ma demande de le faire hospitaliser car pour lui le diagnostic est clair: médicalement il n'y a plus rien à faire.
Je lui parle du contexte (et de la nécessite de prendre en compte la famille dans le choix de la prise en charge non?) et c'est là qu'il me sort cette phrase "on est là pour soigner un patient pas sa famille".
Et vous vous en pensez quoi?
Vite fait le patient a un big neo de la gorge evolutif et hors ttt, une fistule est en train de se creer sous la gorge et il sait trés bien ou il va.
Lui souhaite rester à domicile le plus longtemps possible (ce qui se comprend)
Sa famille (femme et gosse en bas age) ne se sent pas de faire ça; est morte de trouille à l'idée de ce qui va arriver (a savoir une rupture probable de la carotide et une mort instantanée dans un bain de sang et/ou la mort étouffé)
Je deale avec le patient et il accepte d'aller quelques jours en hospitalisation le temps que le relais se fasse avec l'équipe mobile de palliatif (tout seul en libéral je crains de ne pouvoir lui apporter une vraie aide dans ce cas)
j'appelle donc le medecin qui ne comprends pas mon attitude et ma demande de le faire hospitaliser car pour lui le diagnostic est clair: médicalement il n'y a plus rien à faire.
Je lui parle du contexte (et de la nécessite de prendre en compte la famille dans le choix de la prise en charge non?) et c'est là qu'il me sort cette phrase "on est là pour soigner un patient pas sa famille".
Et vous vous en pensez quoi?

l'homme qui rit
Re: C'est un patient qu'on soigne pas sa famille.
gwynplaine a écrit : "on est là pour soigner un patient pas sa famille".
Et vous vous en pensez quoi?
Ce toubib est peut-être un bon technicien, mais il n'est que ça

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Re: C'est un patient qu'on soigne pas sa famille.
gwynplaine a écrit :Et vous vous en pensez quoi?
que lui c'est un médecin, et que toi t'es infirmier(e)

Il est vrai que maintenir à domicile quelqu'un dont la famille refuse le pronostic (ou a peur des conséquences) n'est pas chose facile, mais il me semble que c'est plus à une équipe pluridisciplinaire, comme cela peut se trouver en soins palliatifs, qu'à un seul médecin, de prendre cette decision, decision qui demande aussi certainement discussion avec le patient et sa famille. Donc perso, j'aurais certainement fait comme toi : appel à l'unité de soins palliatifs qui est certainement la plus à même de trouver la bonne solution. Les toubibs ont souvent le beau rôle dans ce genre de cas..ils gardent à dom coûte que coûte, mais ce ne sont pas eux qui ont à charge le soutien psycho du patient.....et de sa famille. Et certains medecins oublient que la santé ne se limite pas au physique

Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne 

ça me révolte de voir un medecin aussi con !!! on ne soigne pas que sa famille, mais quelle bourrique !!! quand ce sera son tour sur un membre de sa famille, il verra bien ce que ça fait !!!
On ne soigne pas qu'un homme, lui il est père, époux et fils de, et collègues de ... et amis de... un etre vivant en soi !!! La prise en charge hollistique, il ne connait pas !!! Un homme à un cerveau (heu ça dépend des fois !!!) mais sérieusement, ce malade mérite que l'on s'occupe de lui de son moral ses émotions et sa famille, c'est un devoir !!! Surtout dans une maladie aussi horrible avec les transformations corporelles que ça engendre !!
Moi je profiterai d'un moindre symptome pour l'envoyer aux urgences, (je sais c'est pas sympa pour mes collègues urgentistes) , et une fois à l'hopital, la prise en charge en soins palliatifs sera plus simple qu'avec cet abruti de medecin qui ne mouillera pas sa chemise !!!
On ne soigne pas qu'un homme, lui il est père, époux et fils de, et collègues de ... et amis de... un etre vivant en soi !!! La prise en charge hollistique, il ne connait pas !!! Un homme à un cerveau (heu ça dépend des fois !!!) mais sérieusement, ce malade mérite que l'on s'occupe de lui de son moral ses émotions et sa famille, c'est un devoir !!! Surtout dans une maladie aussi horrible avec les transformations corporelles que ça engendre !!
Moi je profiterai d'un moindre symptome pour l'envoyer aux urgences, (je sais c'est pas sympa pour mes collègues urgentistes) , et une fois à l'hopital, la prise en charge en soins palliatifs sera plus simple qu'avec cet abruti de medecin qui ne mouillera pas sa chemise !!!
" qui tente rien n'a rien ".
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Merci pour vos réponses, ca fait du bien de se sentir moins seul...
Sinon entre temps la femme du malade a appelé à son tour le medecin qui lui a dit texto "alors Me truc on panique?", du coup hier soir elle était folle furieuse...
Bon pour la petite histoire, comme rien ne bougeait, j'ai fini par appeler moi même l'équipe de soins palliatif de l'hôpital ou est suivi le patient; je suis tombé sur quelqu'un de trés bien qui a trés bien compris la situation et ma demande sauf que... il ne peut rien faire si la demande ne vient pas d'un medecin...
(blagounette)
Résultat moi je suis a bout de mes possibilités et c'est le patient lui même qui se retrouve lui même à demander de faire des soins palliatifs...
je trouve ça limite limite quand même...
Et sinon pour info comment ça se passe chez vous l'articulation soin de ville/paliatif ?
Sinon entre temps la femme du malade a appelé à son tour le medecin qui lui a dit texto "alors Me truc on panique?", du coup hier soir elle était folle furieuse...
Bon pour la petite histoire, comme rien ne bougeait, j'ai fini par appeler moi même l'équipe de soins palliatif de l'hôpital ou est suivi le patient; je suis tombé sur quelqu'un de trés bien qui a trés bien compris la situation et ma demande sauf que... il ne peut rien faire si la demande ne vient pas d'un medecin...

Résultat moi je suis a bout de mes possibilités et c'est le patient lui même qui se retrouve lui même à demander de faire des soins palliatifs...
je trouve ça limite limite quand même...
Et sinon pour info comment ça se passe chez vous l'articulation soin de ville/paliatif ?
l'homme qui rit
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gwynplaine a écrit :Et sinon pour info comment ça se passe chez vous l'articulation soin de ville/paliatif ?
ben perso, pas trop mal


Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne 

Peut-être dire à ce médecin que dans l'accompagnement en fin de vie il est de bon ton de prendre en charge la famille au même titre que le patient ? C'est ce qu'on fait en soins palliatifs en tout cas.
De toute façons, si la famille ne veut/peut pas garder son patient chez elle, le maintien à domicile sera un échec.
Je pense qu'envoyer le patient aux urgences, ce n'est pas une bonne idée parce qu'il ne va pas aller directement en SP, au mieux il sera réhospitalisé dans son service d'origine, au pire stocké dans un service de médecine lambda jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Il vaudrait mieux passer par un médecin de ville, si il y a un réseau de SP sur le secteur ce serait l'idéal, sinon par un autre médecin traitant, voire par SOS médecin.
De toute façons, si la famille ne veut/peut pas garder son patient chez elle, le maintien à domicile sera un échec.
Je pense qu'envoyer le patient aux urgences, ce n'est pas une bonne idée parce qu'il ne va pas aller directement en SP, au mieux il sera réhospitalisé dans son service d'origine, au pire stocké dans un service de médecine lambda jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Il vaudrait mieux passer par un médecin de ville, si il y a un réseau de SP sur le secteur ce serait l'idéal, sinon par un autre médecin traitant, voire par SOS médecin.
Savoir travailler en tension ...
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gwynplaine a écrit :ben finalement c'est ce que la patient a fait, il vient de changer de medecin traitant...
Et qui c'est qui a perdu un prescripteur hein...![]()
Bon allez c'est pour la bonne cause...
j'espère que le réseau se mettra en place prochainement...
Contente que ça se termine comme ça malgré la peine que doit vivre la famille

Je leur souhaite beaucoup de courage surtout à cet homme

Infirmière en EHPAD et SLD
Re: C'est un patient qu'on soigne pas sa famille.
Je remonte ce sujet car il me fait penser à une situation que nous vivons en ce moment dans le service.
Nous avons un patient admis pour AEG (je travaille en médecine aigue gériatrique), il a un néo de la prostate avec des métas un peu partout dont côtes et vertèbres qui le font extrémement souffrir. Il ne connait pas encore son diagnostic, mais à son entrée, il a expliqué clairement à ma collègue IDE que s'il avait un cancer, il voulait en être le premier averti.
Le médecin a discuté du diagnostic avec sa famille, et celle ci s'oppose à ce qu'on lui dévoile le dignostic.
Alors je réitère la question du sujet: est-ce la famille ou le patient qui est au centre des soins ? Qui soigne-t-on ? Dans l'équipe, on se retrouve en difficulté car ce monsieur n'arrête pas de nous demander ce qu'il a, et nous on ne peut rien dire, et les médecins vont dans le sens de la famille...
Nous avons un patient admis pour AEG (je travaille en médecine aigue gériatrique), il a un néo de la prostate avec des métas un peu partout dont côtes et vertèbres qui le font extrémement souffrir. Il ne connait pas encore son diagnostic, mais à son entrée, il a expliqué clairement à ma collègue IDE que s'il avait un cancer, il voulait en être le premier averti.
Le médecin a discuté du diagnostic avec sa famille, et celle ci s'oppose à ce qu'on lui dévoile le dignostic.
Alors je réitère la question du sujet: est-ce la famille ou le patient qui est au centre des soins ? Qui soigne-t-on ? Dans l'équipe, on se retrouve en difficulté car ce monsieur n'arrête pas de nous demander ce qu'il a, et nous on ne peut rien dire, et les médecins vont dans le sens de la famille...
Infirmière
Promo 2008/2011

Promo 2008/2011
Re: C'est un patient qu'on soigne pas sa famille.
"Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé et le secret médical n’est pas opposable au patient"
"Le médecin doit, au cours d’un entretien individuel,donner à la personne une information accessible,intelligible et loyale. Cette information doit être
renouvelée si nécessaire. Le médecin répond avec tact et de façon adaptée aux questions qui lui sont posées. L’information porte sur les investigations, traitements ou actions de prévention proposés ainsi que sur leurs alternatives éventuelles. Dans le cas de la délivrance d’une information difficile à recevoir pour le patient, le médecin peut, dans la mesure du possible, proposer un soutien psychologique."
"En fin de vie (c’est-à-dire lorsque la personne se trouve « en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable »), dès lors que la personne, dûment informée des conséquences de son choix et apte à exprimer sa volonté, fait valoir sa décision de limiter ou d’arrêter les traitements, celle-ci s’impose au médecin."
Charte du patient hospitalisé, voir si les médecins n'ont pas besoin d'une diplomatique piqure de rappel.
"Le médecin doit, au cours d’un entretien individuel,donner à la personne une information accessible,intelligible et loyale. Cette information doit être
renouvelée si nécessaire. Le médecin répond avec tact et de façon adaptée aux questions qui lui sont posées. L’information porte sur les investigations, traitements ou actions de prévention proposés ainsi que sur leurs alternatives éventuelles. Dans le cas de la délivrance d’une information difficile à recevoir pour le patient, le médecin peut, dans la mesure du possible, proposer un soutien psychologique."
"En fin de vie (c’est-à-dire lorsque la personne se trouve « en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable »), dès lors que la personne, dûment informée des conséquences de son choix et apte à exprimer sa volonté, fait valoir sa décision de limiter ou d’arrêter les traitements, celle-ci s’impose au médecin."
Charte du patient hospitalisé, voir si les médecins n'ont pas besoin d'une diplomatique piqure de rappel.
Re: C'est un patient qu'on soigne pas sa famille.
Que c'est un connard et que tu as bien fait.gwynplaine a écrit : Et vous vous en pensez quoi?
Je n'ai jamais assisté à des courses de spermatozoïdes mais j'ai donné beaucoup de départs