Communiqué ONSIL pour info
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Communiqué ONSIL pour info
Grippe H1N1 : Etat des faits
Posté le 21/09/2009 :: ONSIL
L'Onsil en tant que syndicat représentatif, n'a ni vocation à influer sur votre décision de vous faire vacciner ou pas, non plus qu'à dire si vous devez ou non aller effectuer les vaccinations dans les centres qui vont être ouverts. Chacun d'entre vous est une personne et un professionnel de santé libre et responsable de ses choix, surtout en matière de santé publique. Les informations qui suivent sont donc simplement un état des faits, qui doivent vous permettre de prendre votre décision en toute connaissance de cause.
" Avec la rentrée de septembre, nous voyons arriver avec inquiétude le spectre de la pandémie H1N1 tant annoncée. Pas un jour sans que les medias ne se fassent l'écho de tel ou tel cas recensé, de telle ou telle décision annoncée.
Loin de nous, professionnels de santé, de minimiser les risques, mais essayons d'être objectifs, de garder la tête froide et de ne pas participer à la psychose collective (ou médiatique ?), c'est notre rôle. L'Onsil a été ce reçue le 8 septembre au Ministère de la Santé pour un point d'information, que savons-nous exactement ?
- Que nous sommes en phase 6 depuis le 11 juin dernier à cause d'une circulation virale très rapide (170 pays touchés) ;
- Que d'après l'Institut de Veille Sanitaire dans son rapport du 1er septembre, 36 000 cas de syndrome grippaux, tous confondus, ont été recensés et 5 000 cas de H1N1 déclarés ;
- Que nous sommes dans l'incertitude quant à la puissance de la pandémie ;
- Que pour le moment, si l'on en croit les remontées de l'hémisphère sud, le virus est stable, n'a pas muté et a une sévérité comparable à celle de la grippe saisonnière.
Ce dont nous pouvons être sûrs, c'est que la note sera d'ores et déjà salée pour la collectivité, avec un
investissement d'un milliard et demi d'euros c'est-à-dire trois fois l'investissement de la France dans l'aide sanitaire aux pays en voie de développement. Tout ça pour quoi ?
Certes, la santé n'a pas de prix me direz-vous, mais quel sera réellement l'impact de cette campagne de vaccination massive, sachant, si l'on en croit l'Organisation Mondiale de la Santé, que " la préparation des vaccins demandera 4 à 5 mois minimum " et que la commande a été passée en juillet. Dans le meilleur des cas, nous aurons donc accès au produit courant octobre ou novembre. Il y a fort à parier que dans le cas d'une pandémie annoncée pour le début de l'automne, bon nombre d'entre nous aurons déjà été en contact avec le virus.
Et quel sera le résultat de cette prise en charge si les pays du nord ne prennent pas en compte la globalité de la pandémie et ne s'assurent pas de la neutralisation du virus dans les pays les plus pauvres ?
Mais admettons : chez nous tout va bien, les vaccins sont là, qui va intervenir ? Pour le moment, les
modalités de la mise en place de la campagne de vaccination sont en cours d'élaboration, nous savons
simplement qu'il y aura des centres de vaccination capables, en fonction de données géographiques, de prendre en charge de 360 à 1200 personnes par jour, grâce à des équipes de 3 agents vaccinateurs qui se relaieront toutes les 4 heures ; soit par le plus petit bout, 1 vaccination toutes les 2 minutes (bonjour la qualité du travail et de la prise en compte des facteurs de risques).
Pour nous, infirmières libéraux, notre participation dans ces centres de vaccination se fera sur la base d'une notion juridique destinée à nous protéger : " la réquisition volontaire ", à un tarif horaire dérisoire. Notre rôle se cantonnera à la reconstitution du vaccin, et à la préparation des doses pour le bon docteur.
Personnellement, j'espère que toutes les infirmières ont, depuis longtemps, jeté leurs cornettes, sinon, je leur demande de le faire. L'Onsil a d'ailleurs rappelé au ministère le rôle de premier recours des IDEL dans la prise en charge du soin tout au long de l'année et a souligné avec force qu'il n'était pas juste de faire semblant de s'intéresser à nous uniquement aux grès des besoins.
Alors quoi ? Engager de telles sommes alors que si la pandémie arrive ? Le vaccin ne sera peut être pas prêt à temps, que nous n'avons pas toutes les garanties sur son innocuité, je ne sais pas si c'est raisonnable, mais en tout les cas, on ne pourra pas reprocher au gouvernement de n'avoir rien prévu.
Cela me rappelle l'histoire de cet homme qui nouait un brin de laine tous les deux mètres sur les rails de
chemin de fer pour faire fuir les éléphants ; quand on lui disait qu'en France il n'y en avait pas, il répondait : " vous voyez bien que ça marche " S'il vous plait, " c'est comment qu'on freine ?"
Jean-Michel Elvira
PRÉSIDENT DE L'ONSIL "
Posté le 21/09/2009 :: ONSIL
L'Onsil en tant que syndicat représentatif, n'a ni vocation à influer sur votre décision de vous faire vacciner ou pas, non plus qu'à dire si vous devez ou non aller effectuer les vaccinations dans les centres qui vont être ouverts. Chacun d'entre vous est une personne et un professionnel de santé libre et responsable de ses choix, surtout en matière de santé publique. Les informations qui suivent sont donc simplement un état des faits, qui doivent vous permettre de prendre votre décision en toute connaissance de cause.
" Avec la rentrée de septembre, nous voyons arriver avec inquiétude le spectre de la pandémie H1N1 tant annoncée. Pas un jour sans que les medias ne se fassent l'écho de tel ou tel cas recensé, de telle ou telle décision annoncée.
Loin de nous, professionnels de santé, de minimiser les risques, mais essayons d'être objectifs, de garder la tête froide et de ne pas participer à la psychose collective (ou médiatique ?), c'est notre rôle. L'Onsil a été ce reçue le 8 septembre au Ministère de la Santé pour un point d'information, que savons-nous exactement ?
- Que nous sommes en phase 6 depuis le 11 juin dernier à cause d'une circulation virale très rapide (170 pays touchés) ;
- Que d'après l'Institut de Veille Sanitaire dans son rapport du 1er septembre, 36 000 cas de syndrome grippaux, tous confondus, ont été recensés et 5 000 cas de H1N1 déclarés ;
- Que nous sommes dans l'incertitude quant à la puissance de la pandémie ;
- Que pour le moment, si l'on en croit les remontées de l'hémisphère sud, le virus est stable, n'a pas muté et a une sévérité comparable à celle de la grippe saisonnière.
Ce dont nous pouvons être sûrs, c'est que la note sera d'ores et déjà salée pour la collectivité, avec un
investissement d'un milliard et demi d'euros c'est-à-dire trois fois l'investissement de la France dans l'aide sanitaire aux pays en voie de développement. Tout ça pour quoi ?
Certes, la santé n'a pas de prix me direz-vous, mais quel sera réellement l'impact de cette campagne de vaccination massive, sachant, si l'on en croit l'Organisation Mondiale de la Santé, que " la préparation des vaccins demandera 4 à 5 mois minimum " et que la commande a été passée en juillet. Dans le meilleur des cas, nous aurons donc accès au produit courant octobre ou novembre. Il y a fort à parier que dans le cas d'une pandémie annoncée pour le début de l'automne, bon nombre d'entre nous aurons déjà été en contact avec le virus.
Et quel sera le résultat de cette prise en charge si les pays du nord ne prennent pas en compte la globalité de la pandémie et ne s'assurent pas de la neutralisation du virus dans les pays les plus pauvres ?
Mais admettons : chez nous tout va bien, les vaccins sont là, qui va intervenir ? Pour le moment, les
modalités de la mise en place de la campagne de vaccination sont en cours d'élaboration, nous savons
simplement qu'il y aura des centres de vaccination capables, en fonction de données géographiques, de prendre en charge de 360 à 1200 personnes par jour, grâce à des équipes de 3 agents vaccinateurs qui se relaieront toutes les 4 heures ; soit par le plus petit bout, 1 vaccination toutes les 2 minutes (bonjour la qualité du travail et de la prise en compte des facteurs de risques).
Pour nous, infirmières libéraux, notre participation dans ces centres de vaccination se fera sur la base d'une notion juridique destinée à nous protéger : " la réquisition volontaire ", à un tarif horaire dérisoire. Notre rôle se cantonnera à la reconstitution du vaccin, et à la préparation des doses pour le bon docteur.
Personnellement, j'espère que toutes les infirmières ont, depuis longtemps, jeté leurs cornettes, sinon, je leur demande de le faire. L'Onsil a d'ailleurs rappelé au ministère le rôle de premier recours des IDEL dans la prise en charge du soin tout au long de l'année et a souligné avec force qu'il n'était pas juste de faire semblant de s'intéresser à nous uniquement aux grès des besoins.
Alors quoi ? Engager de telles sommes alors que si la pandémie arrive ? Le vaccin ne sera peut être pas prêt à temps, que nous n'avons pas toutes les garanties sur son innocuité, je ne sais pas si c'est raisonnable, mais en tout les cas, on ne pourra pas reprocher au gouvernement de n'avoir rien prévu.
Cela me rappelle l'histoire de cet homme qui nouait un brin de laine tous les deux mètres sur les rails de
chemin de fer pour faire fuir les éléphants ; quand on lui disait qu'en France il n'y en avait pas, il répondait : " vous voyez bien que ça marche " S'il vous plait, " c'est comment qu'on freine ?"
Jean-Michel Elvira
PRÉSIDENT DE L'ONSIL "