conscience professionnelle et se préserver

[tafermalit]

Bonsoir,

J'aimerais l'avis de jeunes et de moins jeunes diplômés :
Je fais de l'intérim et il y a des missions qui se passent moins bien que les autres. Parfois par manque de temps, ou par précipitation, parfois par une charge de travail trop élevé, il arrive qu'à la fin de la journée, je ne sois pas satisfaite de ce que j'ai fait (ou pas fait).

Ce qui m'embête, c'est qu'il m'arrive de "ressasser" le soir ma journée de travail, c'est plus fort que moi. Quelques fois, je me suis réveillée la nuit en sursaut en me disant "m..., j'ai oublié de faire ça !" et j'ai du mal à dormir après ça. Ce n'est pas tous les jours, je le précise.

Est-ce que ce genre de choses s'améliore avec le temps, ou bien l'expérience ? Je me demande si c'est habituel chez les jeunes diplômés ou si c'est moi qui en fais trop (j'ai tendance à vouloir tout bien faire) ?
Souvent on s'étonne (positivement) de mon implication en me disant que certains (voire beaucoup ) intérimaires n'en font pas autant.

J'aimerais des témoignages ou des avis car je voudrais rester motivée et consciencieuse, tout en évitant de m'épuiser moralement et physiquement.

Merci de m'avoir lue.

[cassiopé]

Je suis comme toi, je remet tout le temps mes pratiques en question, j'ai toujours "peur" de pas faire ce qu'il y a de mieux, j'ai besoin de sentir que j'ai bien fait mon travail, et du coup tout ça ça me pose un peu problème.
Moi je vais avoir mon diplome dans quelques jours, je me dis que peut-être une fois que j'aurais un peu plus d'expérience, j'arrêterais de me poser toutes ces questions mais en tout cas, je pense que j'aurais toujours ce besoin de faire les choses "parfaitement" pour me sentir bien moi-même.
C'est aussi pour ça que je pense ne jamais faire d'intérim parce que ça me stresserait beaucoup trop de débarquer dans des services que je connais pas et de devoir gérer quand même, et donc j'aurais l'impression de pas pouvoir faire mon travail correctement.

Bon courage

[Crevette86]

Oui c'est l'inconvénient de l'intérim, à part si tu as des longues missions et que tu connais bien le service tu n'auras plus cette sensation de mal faire avec l'expérience mais si tu change de service régulièrement, c'est normal de ressentir ce que tu ressens. En tout cas tu as bien du courage de faire de l'intérim, je ne pourrais pas moi non plus de peur de mal faire aussi...

Bon courage à toi !

[Eydis]

Ok...
Je me demandais si j'étais la seule... même vous qui êtes diplômées ça vous arrive...

[tafermalit]

Oui, tout à fait Eydis.

Je me demande si ça continue après des années d'expérience, s'il y en a qui veulent bien "témoigner", ce serait sympa .

[Jurassicgirl]

C'est une preuve de grande conscience professionnelle.
Alors bien entendu c'est positif, mais il va falloir apprendre à gèrer ces doutes au mieux pour pouvoir exercer ce métier quelques années sans gouter au burn out.
Je n'ai que 2 ans de diplôme, et j'ai encore bien souvent des doutes, des frustrations de ne pas avoir fait mieux ou plus et je ramène tout ça chez moi.
Je n'ai pas de vie familiale donc les conséquences à ce niveau sont moindres. Mais cela joue sur mon engagement, sur mon envie, sur ma vision de mon métier.
J'ai eu une période de ras le bol, envie de tout laisser tomber plutôt que de laisser tout ça empiéter sur mon moral et mes valeurs.
Alors je me force à laisser tout ça en arrière en me disant que j'ai fait eu mieux, que ma relève est là pour assurer la continuité et que donc une fois mes relèves passées, je dois retrouver ma vie personnelle.
Je ne suis encore pas au point, j'y travaille

[diabolo31]

prendre du recul c'est super dur et la peur d'oublier ou de mal faire chez moi ne s'est pas arranger et du coup après 8 ans de pratique et ben je remets tout en question et j'ai arrêté de bosser momentanément depuis septembre
et pourtant tous les jours je me sens mal car mon boulot me manque et j'ai l'impression d'avoir perdu une partie de mon identité
du coup ben je me laisse jusqu'en janvier pour me "reposer" et je pense repartir en intérim en choisissant les missions
et puis je vais tenter le concours de puer en 2010
en tout cas bon courage car on est nombreux dans ce cas là et autours de moi mes copines ide sont aussi en période de gros doute

[soso81]

Toute jeune diplômée,je n'arrivais pas trop à quitter le travail même quand j'avais fini mes journées,tu les refais dans ta tête le soir et tu penses à un tas de choses que tu aurais peut-être pû ou du faire !!!!! et puis avec l'expérience,le partage avec tes collègues,tu apprends à quitter ton boulot quand tu es chez toi.
tu prends confiance en toi et tu sais que tu fais ton boulot et que tu le fais avec envie,correctement,conscience pro.
certes,il peut m'arriver encore d'avoir quelques doutes mais je ne me prends plus la tête comme au début.
Je sais que je suis un être humain avant tout et que l'on n'est jamais parfait.On fait tout ce qu'on peut et tant que notre envie de soigner est là,nous savons que nous ferons toujours pour le mieux.
je divise à fond mes journées,quand je suis au boulot,c'est boulot et que boulot mais quand je suis à la maison:c'est stop,je suis avec mon homme et mes loulous à 100°/.
il faut penser à soi et s'oxygéner en dehors du travail,c'est une nécessité pour moi et mon équilibre,pour gérer à la fois ma vie professionnelle et ma vie privée sans que l'une empiète sur l'autre.

[Eydis]

C'est vraiment très dur...

Je pensais pas que ce serait à ce point.

Courage à vous.

[Casey]

Jeune diplomée, ça me bouffait la vie. Je rentrais en transport en commun, souvent avec des collègues, et puis arrivée chez moi, je n'arretais pas de penser à ma journée.
Maintenant, 6 ans de recul, je finis mon job, et le trajet que je fais en voiture me permet d'y repenser un peu mais quand j'arrive chez moi, je n'y pense plus du tout.
Par contre, je réfléchis souvent à l'élaboration de protocoles, etc, mais ça, c'est parce que je le veux bien, que ça m'intéresse et que j'ai un bon feed-back...

[emmas]

bonsoir tout le monde,
En ce qui me concerne, ça fait plus de 20 ans que ça dure. J'ai régulièrement changé de service, de structure, mais rien n'y change.
J'aimerais bien souvent "prendre plus de distance",ne "plus prendre les choses à coeur" comme me dit ma chère collègue..., donc, effectivement, suis-je capable de les prendre sans coeur?...
Peut-être plus anxieuse que la moyenne, peur de se tromper, peur de ne pas être à la hauteur, avec une perpétuelle remise en question...C'est fatiguant, usant même parfois, mais il faut dire que le contexte l'entretien; même si " errare humanum est", nous avons quand même des personnes entre les mains, et, quoiqu'on dise, est-ce-que celui qui fait une erreur dans notre métier est épargné, par ses collègues déjà...?
On y survit quand même, peut-être avec plus de rides et de cheveux blancs...
Bon courage