Différence de prise en charge selon le sexe

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mahoganny
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Différence de prise en charge selon le sexe

Message par mahoganny »

Bonjour à tous,

On entend souvent en psychiatrie : "heureusement qu'il y a des hommes dans le service".
Paroles souvent prononcées par les femmes (infirmières, aides soignantes), à votre avis, que peut cacher une telle affirmation?
Dernière modification par YO/YO le 24 nov. 2009 23:43, modifié 1 fois.
Raison : Titre en majuscules
JiPé
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Re: DIFFERENCE DE PRISE EN CHARGE SELON LE SEXE?

Message par JiPé »

...un sentiment d'insécurité!
Insécurité, à laquelle seuls des hommes, du genre virils, musclés et bien testostéronés, seraient à même de faire face...

Je ne pense pourtant pas que les patients en psychiatrie soient devenus plus dangereux... mais c'est comme si, pris dans la même inquiétude sécuritaire que nous impose lla société à coup de faits divers sélectionnés, nous ne savions plus gérer les risques intrinsèques aux pathologies, et, ajouterais-je, aux institutions!
Yaurait-il un déficit en formation? ou en réflexion clinique? en projet institutionnel?

C'est bizarre, moi, genre masculin, du style qu'a pas validé son diplôme avec son tour de biceps, je me suis toujours senti plus en sécurité, et plus à l'aise dans le soin, au sein d'une équipe féminine qu'au milieu d'une équipe de mecs. Dans le premier cas les situations difficiles se réglaient généralement à la négociation, dans le second cas c'était l'épreuve de force quasi à tous les coups.

Infirmier ou infirmière c'est la même fonction; homme ou femme ce ne sont pas des compétences!
Bon, on peut jouer sur les images et les rôles paternel et maternel. Mais je connais des infirmières résolument paternantes, et l'infirmier peut tout aussi bien assurer le maternage.

Il me semble avoir déja vu un topic sur ce type de questionnement...ici, ou bien?
JiPé
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Re: DIFFERENCE DE PRISE EN CHARGE SELON LE SEXE?

Message par JiPé »

j'avais bien vu
le topic s'intitule "effectif masculins en psy"
http://cadredesante.com/invision/index. ... opic=16391
et on n'y parle pas que de sécurité
Nico_ide
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Re: Différence de prise en charge selon le sexe

Message par Nico_ide »

Je pousserai plus loin l'analyse, sans en faire une généralité !

Il peut y avoir chez nos collègues de sexe féminin - celles qui se cachent derrière l'illusion du sexe pour gérer un patient agité - un questionnement sexuel refoulé : Quid de leur capacité maternante auprès d'un patient en souffrance psychique ?
Autrement dit quid de leur résistance au transfert libidinal du patient sur leur personne ?

J'ai pu noter (sur un échantillon loin d'être représentatif donc PAS de généralisation) chez la majorité de mes anciennes collègues que s'exprimait souvent une frustration de "ne pas être un homme".
Cette frustration prenait place lorsqu'il fallait gérer par exemple un patient agité, ce qui pourtant requiert plus de savoir-être et de connaissance clinique que d'éventuels muscles ou techniques de contention physique. Le corolaire de cette frustration est que ces mêmes collègues poussaient parfois la perversité jusqu'à "faire flamber" le patient pour ensuite appeler "les hommes" en renfort, afin de canaliser ledit patient... et glorifier leur ego d'un pouvoir sadique sur le patient. J'en veux pour témoignage l'hostilité personnelle qu'elles engagent lorsque lesdits hommes refusent (pour diverses raisons) d'intervenir : "vous me laissez dans la merde, ça ne se passera pas comme ça".
J'ai retourner maintes fois ces observations dans ma tête, jusqu'à comprendre que la source de cette frustration venait justement du fait que les hommes étaient appelés en renfort... les hommes étaient placés par le fonctionnement institutionnel en position paternelle par rapport au patient, celui qui a devoir de rappeler le cadre, la loi. Ces collègues femmes se pensaient privées par l'institution de leur capacité soignante à occuper cette place paternelle.

L'ironie est que ces mêmes collègues redoublaient d'efforts pour singer une attitude cadrante, à grand renfort d'exigences sécuritaires et de perversités narcissisantes de toutes sortes, ce qui évidemment fait bien le jeu de l'institution, puisque en image directe de la politique gouvernementale actuelle.
A singer ces attitudes "cadrantes" elles en délaisser la position maternante, que tous leur prêteraient volontiers puisque femmes... et justement, elles prétendaient être maternante de par leur sexe seul.
Finalement elles n'occupait pas la place maternante et ne parvenait pas à occuper la place paternante : elles n'étaient aucunement soignantes, mais réellement frustrées.
Cette frustration s'en trouvait majorée par le fait que les hommes, pour se défaire un peu de l'image de gros bras dans laquelle l'institution tâchait de les enfermait, s'efforçait d'orienter leurs soins autant que possible selon un axe maternant... au grand damn des collègues femmes qui avaient déserté cette position.

Au-delà de l'analyse de cette expérience dans une équipe - vous l'aurez compris - en burn out, mais soutenue par la hierarchie, il convient d'ajouter au questionnement de la différence de prise en charge selon le sexe du soignant, en plus de la question sécuritaire, la question du positionnement soignant... et au-delà la question des capacités contre-transférentielles.

Une pensée pour cette collègue qui souhaitait être appelée en renfort - à juste titre - et que l'institution a débouté de manière grotesque en lui répondant qu'elle n'était pas autorisée à laisser sa collègue seule (pendant l'intervention en renfort)... ce que tous les hommes appelés en renfort étaient obligé de faire au nom de l'inter-assistance entre collègue et sous peine de rapport à la direction.

Au suivant...
Infirmier en CMP
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