Embolie gazeuses iatrogénique
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Embolie gazeuses iatrogénique
Bonjour, je me posais une question, lors de mes stages j'ai eu souvent peur de faire une mauvaise manip au niveau des robinet et d'envoyer de l'air au patient. Une infirmière un jour m'as montrer que même si j'oublier de fermer le robinet avant d'enlever le bouchon, il n'y aurait qu'un appel d'air et le sang remonterai dans la tubulures( c'était une VVP) Je me questionnais de savoir si c'est le même principe pour toutes les voies que ça soit VVP sur des gros tronc jugulaires et VVC ? Attention, je ne parle pas d'injecter de l'air avec tubulures... je parle de la manipulation des robinets .
Merci pour votre aide!!!
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Re: Embolie gazeuses iatrogénique
Bonjour
L’embolie gazeuse peut survenir dans un certain nombre de situations identifiées. Entre autres (parce que j’en oublie probablement) :
-lors de la pose d’un cathéter central, en particulier jugulaire interne et sous clavier ; si le patient ventile spontanément et qu’il inspire alors que le cathéter est ouvert, la pression au niveau de l’embouchure du cathéter devient inférieure à la pression atmosphérique et l’air entre ;
-lors de la pose d’une voie veineuse périphérique en jugulaire externe, en particulier si le patient est assis ;
-lors d’un retrait sans précautions d’un cathéter central jugulaire ou sous clavier ; la pose et le retrait doivent se faire en position de Trendelemburg (patient incliné la tête en bas), en demandant au patient de gonfler les poumons et de retenir sa respiration aux moments critiques ; pour le retrait, il faut maintenir une compression (3 à 5 minutes), le temps d’être sûr que l’hémostase est faite ;
-lors de manipulations douteuses, en particulier en radiologie interventionnelle (parce qu’on manipule des grosses seringues, et qu’une seringue peut être pleine d’air) ;
-lors de manipulations de tubulures (prolongateur de pousse seringue en particulier) ;
-lors de l’ouverture accidentelle d’un robinet (en particulier pour un patient en position assise et en jugulaire) ; c’est le même principe, il faut que le robinet ouvert (ou la tubulure débranchée) soit au-dessus du patient et que la pression à cet endroit devienne inférieure à la pression atmosphérique ; s’il y a un soluté au-dessus du robinet ouvert, c’est le soluté qui coule ; mais si le soluté est vide, l’air peut entrer ; à noter que si le robinet est placé en dessous du patient, l’air n’entre pas mais le sang sort, et sur un cathéter de bon diamètre, central ou périphérique, ça peut réaliser une belle hémorragie ;
-lors d’une mauvaise utilisation d’un cathéter radial ; outre la tubulure mal purgée, une grande classique est la poche de contrepression posée à l’horizontale dans le lit ; l’air contenu dans la chambre à goutte va dans le patient ;
-lors de l’utilisation de pompes à débit contrôlé ou de pompe pour transfusion rapide, par exemple avec un flacon rigide et donc une prise d’air (si la détection de bulles est défectueuse ou qu’elle a été trafiquée) ;
-même matériel, pompe à débit contrôlé, et flacon branché en Y avec une prise d’air ; si le flacon est vide, le reste du liquide est entraîné dans la tubulure par effet Venturi ; et une fois qu’il n’y a plus de liquide, l’air entre ; c’est d’autant plus traitre que ça se passe en aval du détecteur de bulles ;
-lors d’une intervention chirurgicale, quand le champ opératoire est situé au dessus du cœur ; la grande classique c’est la chirurgie en position assise ou transat, mais c’est aussi décrit dans les césariennes et la chirurgie du membre supérieur (placé sur une table à bras surélevée et après le lâchage du garrot).
Voili voilà, j’en oublie probablement. Donc on continue de fermer les robinets y compris quand il y a un bouchon, de privilégier les poches souples pour la perfusion, d’éviter les prises d’air…
L’embolie gazeuse peut survenir dans un certain nombre de situations identifiées. Entre autres (parce que j’en oublie probablement) :
-lors de la pose d’un cathéter central, en particulier jugulaire interne et sous clavier ; si le patient ventile spontanément et qu’il inspire alors que le cathéter est ouvert, la pression au niveau de l’embouchure du cathéter devient inférieure à la pression atmosphérique et l’air entre ;
-lors de la pose d’une voie veineuse périphérique en jugulaire externe, en particulier si le patient est assis ;
-lors d’un retrait sans précautions d’un cathéter central jugulaire ou sous clavier ; la pose et le retrait doivent se faire en position de Trendelemburg (patient incliné la tête en bas), en demandant au patient de gonfler les poumons et de retenir sa respiration aux moments critiques ; pour le retrait, il faut maintenir une compression (3 à 5 minutes), le temps d’être sûr que l’hémostase est faite ;
-lors de manipulations douteuses, en particulier en radiologie interventionnelle (parce qu’on manipule des grosses seringues, et qu’une seringue peut être pleine d’air) ;
-lors de manipulations de tubulures (prolongateur de pousse seringue en particulier) ;
-lors de l’ouverture accidentelle d’un robinet (en particulier pour un patient en position assise et en jugulaire) ; c’est le même principe, il faut que le robinet ouvert (ou la tubulure débranchée) soit au-dessus du patient et que la pression à cet endroit devienne inférieure à la pression atmosphérique ; s’il y a un soluté au-dessus du robinet ouvert, c’est le soluté qui coule ; mais si le soluté est vide, l’air peut entrer ; à noter que si le robinet est placé en dessous du patient, l’air n’entre pas mais le sang sort, et sur un cathéter de bon diamètre, central ou périphérique, ça peut réaliser une belle hémorragie ;
-lors d’une mauvaise utilisation d’un cathéter radial ; outre la tubulure mal purgée, une grande classique est la poche de contrepression posée à l’horizontale dans le lit ; l’air contenu dans la chambre à goutte va dans le patient ;
-lors de l’utilisation de pompes à débit contrôlé ou de pompe pour transfusion rapide, par exemple avec un flacon rigide et donc une prise d’air (si la détection de bulles est défectueuse ou qu’elle a été trafiquée) ;
-même matériel, pompe à débit contrôlé, et flacon branché en Y avec une prise d’air ; si le flacon est vide, le reste du liquide est entraîné dans la tubulure par effet Venturi ; et une fois qu’il n’y a plus de liquide, l’air entre ; c’est d’autant plus traitre que ça se passe en aval du détecteur de bulles ;
-lors d’une intervention chirurgicale, quand le champ opératoire est situé au dessus du cœur ; la grande classique c’est la chirurgie en position assise ou transat, mais c’est aussi décrit dans les césariennes et la chirurgie du membre supérieur (placé sur une table à bras surélevée et après le lâchage du garrot).
Voili voilà, j’en oublie probablement. Donc on continue de fermer les robinets y compris quand il y a un bouchon, de privilégier les poches souples pour la perfusion, d’éviter les prises d’air…
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Re: Embolie gazeuses iatrogénique
Merci pour ta réponse super complète!!! De toute manière dans le doute j'aurais jamais tenter le diable hein mais je voulais comprendre ce phénomène.
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Re: Embolie gazeuses iatrogénique
Vu il y a peu, embolie gazeuse lors de l’insufflation pendant une chirurgie sous cœlioscopie.
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Re: Embolie gazeuses iatrogénique
Salut !
Franchement, je comprends trop bien votre stress avec les robinets et tout… Ça me rappelle une fois où j’ai flippé ma race parce que j’étais pas sûre d’avoir bien purgé une tubulure. L’infirmière me sort : « T’inquiète, avec les VVP, c’est pas la fin du monde, le sang va juste remonter. » Mais bon, moi, j’avais déjà 100 scénarios d’embolie gazeuse en tête.
À ce moment-là, j’avais l’impression d’être une cowgirl en plein duel sous tension, chapeau cowboy bien calé, main tremblante sur la seringue plutôt que sur le colt. Pas facile de garder son sang-froid quand ton cerveau te balance des westerns catastrophe en boucle… mais bon, on apprend, on s’endurcit, et on finit par poser les gestes comme une vraie shérif du soin.
Franchement, je comprends trop bien votre stress avec les robinets et tout… Ça me rappelle une fois où j’ai flippé ma race parce que j’étais pas sûre d’avoir bien purgé une tubulure. L’infirmière me sort : « T’inquiète, avec les VVP, c’est pas la fin du monde, le sang va juste remonter. » Mais bon, moi, j’avais déjà 100 scénarios d’embolie gazeuse en tête.
À ce moment-là, j’avais l’impression d’être une cowgirl en plein duel sous tension, chapeau cowboy bien calé, main tremblante sur la seringue plutôt que sur le colt. Pas facile de garder son sang-froid quand ton cerveau te balance des westerns catastrophe en boucle… mais bon, on apprend, on s’endurcit, et on finit par poser les gestes comme une vraie shérif du soin.