fusion : mécanisme de défense?
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fusion : mécanisme de défense?
Bonsoir à tous
J'ai lu qu'un des mécanismes de défense(enfin plutôt de maintient) de l'enfant psychotique, est la fusion (en plus du clivage)
Seulement, ce concept, j'aimerais l'expliquer en tant que mécanisme de maintient, mais je ne trouve pas de définition adéquate...
Est ce que quelqu'un a un site, ou une définition à me donner??
Merci
J'ai lu qu'un des mécanismes de défense(enfin plutôt de maintient) de l'enfant psychotique, est la fusion (en plus du clivage)
Seulement, ce concept, j'aimerais l'expliquer en tant que mécanisme de maintient, mais je ne trouve pas de définition adéquate...
Est ce que quelqu'un a un site, ou une définition à me donner??
Merci

IDE pédopsy
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
Pour t'aider (enfin, si cela te sert
)
Mécanismes de défense psychotiques
Forcément très archaïques, ils concernent une relation objectale non génitalisée (accès au dossier "relation objectale"). Ils ont souvent valeur de symptôme. Précisons que l'autisme, état le plus morbide et le plus archaïque, n'utilise aucun de ces mécanismes: c'est un état de plaisir / déplaisir de l'enfant, cristallisé de manière pathologique (accès au dossier "autisme").
Le clivage : c'est le premier mécanisme de défense psychotique, ou primaire. Le clivage concerne soit l'Objet, soit le Moi. Dans le clivage, l'Objet est séparé en 2 parties, bonnes ou mauvaises, ayant des destins indépendants (bon et mauvais Objet). Exemple: vivre selon la réalité et la nier complètement, une partie du Moi reconnaissant la réalité et une autre partie du Moi la niant, sans qu'il y ait d'influence d'une partie sur l'autre. Dans le clivage, on préserve le bon Objet du mauvais Objet, pour éviter la contamination. Le clivage du Moi préserve la bonne partie de soi liée à la libido, de la mauvaise partie de soi, liée à la pulsion de mort (l'ambivalence est le mécanisme qui remplace le clivage dans la névrose, car le clivage est psychotique uniquement).
La projection : c'est une opération psychique qui permet au sujet de localiser à l'extérieur ce qui se situe en fait à l'intérieur de lui. Il attribue donc à une autre personne les affects dont il ne peut se protéger et qu'il refuse de reconnaître en lui-même. La projection existe aussi comme mécanisme névrotique, mais avec une localisation à l'extérieur moins vitale, moins expulsive, avec un début de reconnaissance préconsciente, tandis que la projection psychotique est plus massive, systématique, comme dans la paranoïa (la paranoïa est une psychose) dont elle constitue le principal mécanisme, de façon délirante (accès au dossier "paranoia"). Le sujet nie pour lui un désir intolérable et projette ce désir sur un autre.
L'introjection : opération psychique qui permet au sujet de localiser à l'intérieur ce qui se situe en fait à l'extérieur. La tendance naturelle est d'introjecter les bons Objets à l'intérieur de soi pour fortifier son Moi. La dépression mélancolique est un contre exemple puisque l'Objet perdu, détérioré par l'agressivité du sujet est introjecté: le sujet ressent vis à vis de lui-même les sentiments qu'il avait adressés à l'Objet, et c'est l'introjection cette fois du mauvais Objet (accès au dossier "melancolie"). L'introjection est l'équivalent psychique de l'incorporation, le sujet faisant passer fantasmatiquement du dehors au dedans les Objets extérieurs et les qualités inhérentes à ces Objets. C'est un mécanisme psychotique utilisé quelque fois par la névrose.
L'idéalisation : le bon Objet devient parfait, idéal, afin d'être préservé du mauvais Objet. C'est un mécanisme très psychotique employé aussi bien dans la schizophrénie que dans la paranoïa (pour la paranoïaque hospitalisé, c'est souvent le médecin-chef qui est idéalisé). L'idéalisation permet de protéger le bon Objet des pulsions destructrices en amplifiant ses qualités exagérément.
Le mépris de l'Objet : l'Objet est déprécié, anéanti pour se préserver de l'angoisse résultant de la perte éventuelle de cet Objet. C'est une défense maniaque (exemple: quitter la personne qu'on aime pour éviter d'être quitté).
Le triomphe : l'Objet n'a aucune valeur en lui-même. C'est l'attitude toute puissante du sujet sur l'Objet. Contrôle omnipotent de l'Objet. S'assimile au mépris de l'Objet.
L'identification projective : une partie de la personnalité du sujet s'introduit fantasmatiquement dans le Moi de l'Objet pour le contrôler, lui nuire ou chercher des satisfactions qu'il suppose y être. Cette partie appartient toujours au sujet (exemple: l'identification à l'agresseur).
L'identification introjective : une partie de la personnalité d'un autre s'introduit dans le sujet pour le contrôler, lui nuire ou chercher des satisfactions. Cette partie de la personnalité de l'autre reste une partie vivante de l'autre.
La régression : perte des acquisitions antérieures pour retrouver un système de relation au monde extérieur plus archaïque.
Le déni de la réalité : le sujet nie une partie de la réalité qui lui apporterait de l'angoisse.
(source: psychiatriinfirmiere.free)

Mécanismes de défense psychotiques
Forcément très archaïques, ils concernent une relation objectale non génitalisée (accès au dossier "relation objectale"). Ils ont souvent valeur de symptôme. Précisons que l'autisme, état le plus morbide et le plus archaïque, n'utilise aucun de ces mécanismes: c'est un état de plaisir / déplaisir de l'enfant, cristallisé de manière pathologique (accès au dossier "autisme").
Le clivage : c'est le premier mécanisme de défense psychotique, ou primaire. Le clivage concerne soit l'Objet, soit le Moi. Dans le clivage, l'Objet est séparé en 2 parties, bonnes ou mauvaises, ayant des destins indépendants (bon et mauvais Objet). Exemple: vivre selon la réalité et la nier complètement, une partie du Moi reconnaissant la réalité et une autre partie du Moi la niant, sans qu'il y ait d'influence d'une partie sur l'autre. Dans le clivage, on préserve le bon Objet du mauvais Objet, pour éviter la contamination. Le clivage du Moi préserve la bonne partie de soi liée à la libido, de la mauvaise partie de soi, liée à la pulsion de mort (l'ambivalence est le mécanisme qui remplace le clivage dans la névrose, car le clivage est psychotique uniquement).
La projection : c'est une opération psychique qui permet au sujet de localiser à l'extérieur ce qui se situe en fait à l'intérieur de lui. Il attribue donc à une autre personne les affects dont il ne peut se protéger et qu'il refuse de reconnaître en lui-même. La projection existe aussi comme mécanisme névrotique, mais avec une localisation à l'extérieur moins vitale, moins expulsive, avec un début de reconnaissance préconsciente, tandis que la projection psychotique est plus massive, systématique, comme dans la paranoïa (la paranoïa est une psychose) dont elle constitue le principal mécanisme, de façon délirante (accès au dossier "paranoia"). Le sujet nie pour lui un désir intolérable et projette ce désir sur un autre.
L'introjection : opération psychique qui permet au sujet de localiser à l'intérieur ce qui se situe en fait à l'extérieur. La tendance naturelle est d'introjecter les bons Objets à l'intérieur de soi pour fortifier son Moi. La dépression mélancolique est un contre exemple puisque l'Objet perdu, détérioré par l'agressivité du sujet est introjecté: le sujet ressent vis à vis de lui-même les sentiments qu'il avait adressés à l'Objet, et c'est l'introjection cette fois du mauvais Objet (accès au dossier "melancolie"). L'introjection est l'équivalent psychique de l'incorporation, le sujet faisant passer fantasmatiquement du dehors au dedans les Objets extérieurs et les qualités inhérentes à ces Objets. C'est un mécanisme psychotique utilisé quelque fois par la névrose.
L'idéalisation : le bon Objet devient parfait, idéal, afin d'être préservé du mauvais Objet. C'est un mécanisme très psychotique employé aussi bien dans la schizophrénie que dans la paranoïa (pour la paranoïaque hospitalisé, c'est souvent le médecin-chef qui est idéalisé). L'idéalisation permet de protéger le bon Objet des pulsions destructrices en amplifiant ses qualités exagérément.
Le mépris de l'Objet : l'Objet est déprécié, anéanti pour se préserver de l'angoisse résultant de la perte éventuelle de cet Objet. C'est une défense maniaque (exemple: quitter la personne qu'on aime pour éviter d'être quitté).
Le triomphe : l'Objet n'a aucune valeur en lui-même. C'est l'attitude toute puissante du sujet sur l'Objet. Contrôle omnipotent de l'Objet. S'assimile au mépris de l'Objet.
L'identification projective : une partie de la personnalité du sujet s'introduit fantasmatiquement dans le Moi de l'Objet pour le contrôler, lui nuire ou chercher des satisfactions qu'il suppose y être. Cette partie appartient toujours au sujet (exemple: l'identification à l'agresseur).
L'identification introjective : une partie de la personnalité d'un autre s'introduit dans le sujet pour le contrôler, lui nuire ou chercher des satisfactions. Cette partie de la personnalité de l'autre reste une partie vivante de l'autre.
La régression : perte des acquisitions antérieures pour retrouver un système de relation au monde extérieur plus archaïque.
Le déni de la réalité : le sujet nie une partie de la réalité qui lui apporterait de l'angoisse.
(source: psychiatriinfirmiere.free)
La "fusion" psychotique n'est pas un mode de défense au sens propre a mon sens. La personnalité psychotique a une difficulté majeure; c'est d'etablir des limites, corporelles et mentales. Sa personnalité n'est pas "entière" car le developpement de sa personnalité n'a pas permis l'emergence du "je". En fait, il est quelque part resté dans l'illusion de la toute puissance du nourrisson. Il est l'exterieur, l'exterieur est lui...
C'est particulièrement visible avec certains patients qui sont mal. Lorsque vous rentrez dans leur chambre, vous entrez en eux d'ou des réactions d'agressivité incompréhensibles pour nous. Les angoisses de morcellement, les autos mutilations sont des conséquences de cette non emergence d'un "moi "propre. On peut dire que la volonté de la mère s'est substituée a celle de la personne.
En fait la mère n'a pas introduit de tierce personne dans son discours; le père n'est pas venu briser la relation fusionelle entre l'enfant et sa mère. ceci a cré une confusion a l'origine de la "forclusion du nom du père" (Lacan). Il y a une sorte de trou dans la tapisserie de sa personnalité ce qui fait que la personne n'accedera pas a la relation tierce. Il reste dans la fusion avec les autres. Lorsque celle ci est par trop insupportable, il utilise le clivage, mode de défense archaïque.
Suis je clair?
Bye
C'est particulièrement visible avec certains patients qui sont mal. Lorsque vous rentrez dans leur chambre, vous entrez en eux d'ou des réactions d'agressivité incompréhensibles pour nous. Les angoisses de morcellement, les autos mutilations sont des conséquences de cette non emergence d'un "moi "propre. On peut dire que la volonté de la mère s'est substituée a celle de la personne.
En fait la mère n'a pas introduit de tierce personne dans son discours; le père n'est pas venu briser la relation fusionelle entre l'enfant et sa mère. ceci a cré une confusion a l'origine de la "forclusion du nom du père" (Lacan). Il y a une sorte de trou dans la tapisserie de sa personnalité ce qui fait que la personne n'accedera pas a la relation tierce. Il reste dans la fusion avec les autres. Lorsque celle ci est par trop insupportable, il utilise le clivage, mode de défense archaïque.
Suis je clair?
Bye

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
ok, je comprends, seulement, il me semblait que le psychotique avait ce besoin de fusion justement pour échapper au morcellement qui est à cause de son Moi non différencié : alors je pensais qu'on pouvais le classer en mécanisme de maintient.
Mais je crois que je ne vais pas en parler en mécanisme, mais utiliser ce que tu m'a donné cédr1c.
En tout cas merci à vous
Mais je crois que je ne vais pas en parler en mécanisme, mais utiliser ce que tu m'a donné cédr1c.
En tout cas merci à vous

IDE pédopsy
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
Non ce "comportement" de fusion est une conséquence de son moi indifferencié. L'angoisse de morcellement est également une conséquence.
Comme le précisent Laplanche et Pontalis (1967)[
"Vocabulaire de la psychanalyse", P.U.F.], le clivage est un mécanisme de défense dans la mesure où il est utilisé comme tel. Je m'explique:
Nous utilisons régulièrement le clivage comme moteur de développement, nous mettons consciemment des idées ou affects de coté pour pouvoir y réfléchir et prendre une décision plus tard. Ce n'est pas pour autant un mécanisme de défense.
Le clivage est un mécanisme de défense du psychotique pour échapper a cette fusion qui est angoissante.
Suis je clair?
"Les mécanismes de défense-Théorie et Clinique" -Ionescu Serban et co-Armand Colin-Collection Cursus
Le clivage est une action de séparation, de division du moi (clivage du moi), ou de l'objet (clivage de l'objet) sous l'influence angoissante d'une menace, de facon a faire coexister les deux parties ainsi séparées qui se méconnaissent sans formation de compromis possible.
Comme le précisent Laplanche et Pontalis (1967)[

Nous utilisons régulièrement le clivage comme moteur de développement, nous mettons consciemment des idées ou affects de coté pour pouvoir y réfléchir et prendre une décision plus tard. Ce n'est pas pour autant un mécanisme de défense.
Le clivage est un mécanisme de défense du psychotique pour échapper a cette fusion qui est angoissante.
Suis je clair?

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
ok je crois que c'est plus clair :
en fait, le psychotique a ce problème de fusion, parcequ'il n'a pas connu cette phase de séparation-individuation que connait l'enfant sain : les conséquences sont par exemple qu'il ai besoin rapprocher de l'autre en conséquence de ce morcellement lié à un Moi non différencié, mais ce rapprochement de l'autre, entraine une intrusion psychique et donc un sentiment de persécution, et donc il utilise inconsciemment ce mécanisme de défense qui est le clivage : c'est bon??
en fait, le psychotique a ce problème de fusion, parcequ'il n'a pas connu cette phase de séparation-individuation que connait l'enfant sain : les conséquences sont par exemple qu'il ai besoin rapprocher de l'autre en conséquence de ce morcellement lié à un Moi non différencié, mais ce rapprochement de l'autre, entraine une intrusion psychique et donc un sentiment de persécution, et donc il utilise inconsciemment ce mécanisme de défense qui est le clivage : c'est bon??

IDE pédopsy
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
Lou22 a écrit :ok je crois que c'est plus clair :
en fait, le psychotique a ce problème de fusion, parcequ'il n'a pas connu cette phase de séparation-individuation que connait l'enfant sain : les conséquences sont par exemple qu'il ai besoin rapprocher de l'autre en conséquence de ce morcellement lié à un Moi non différencié, mais ce rapprochement de l'autre, entraine une intrusion psychique et donc un sentiment de persécution, et donc il utilise inconsciemment ce mécanisme de défense qui est le clivage : c'est bon??
J'aurais pas dis mieux et d'ailleurs je le note

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
Tu peux pas t'imaginer comme en une seule phrase on peut me rassurer
finalement j'ai quand même compris quelque chose après mes recherches 


IDE pédopsy
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
"On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs - mais il est étonnant de voir combien on peut casser d'oeufs sans faire d'omelette décente" (loi de Murphy)
Lou22 a écrit :Tu peux pas t'imaginer comme en une seule phrase on peut me rassurerfinalement j'ai quand même compris quelque chose après mes recherches :clin:
Et ca tu le notes pour ta soutenance qd on te demandera ce que le TFE t'a apporté

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche