IDE, un métier à aimer mais à ne pas idéaliser

[lafolldingue]

Coucou tout le monde, je ne suis pas ESI (du moins pas encore mais espère le devenir bientôt ). Je poste un coup de gueule, un avis, un sentiment qui je le pense mérite d'être partagé avec ceux qui passent le concours comme moi...

Lorsque j'ai passé mes oraux AS parallèlement à ma préparation concours IDE, j'ai croisé des ESI de première année dans les couloirs, et la première chose qui m'est venue à l'esprit est "j'espère que certaines tomberont de leur piédestal avant la fin de leur 3ème année"...Une cadre de santé m'a dit un jour, lorsque je préparais mon concours, "le problème est que beaucoup de personnes intègrent la formation en idéalisant le métier d'IDE, et se rendent malheureusement compte qu'ils sont bien loin de la réalité"...du coup abandons, burn-out, etc...
J'ai lu avec beaucoup d'attention les témoignages des stages qui avaient été mal vécus, les gens qui ont baissé les bras, etc...

Je ne suis pas ESI, je suis militaire, et à notre niveau nous recontrons le même parsonnes...certains s'engagent car ils ont vu de la lumière , d'autres car ils idéalisent les valeurs de patriotisme et de discipline...bref tout le monde a sa raison d'exercer le métier qu'il fait. Concernant l'armée je suis plus dans la 2ème catégorie...mais voilà, j'avais 18 ans, jeune et crédule. (Heureusement tous les jeunes de 18 ans ne sont pas comme ça, celà dépend des tempéraments, je ne stigmatise pas les étudiants qui n'ont pas connu le marché du travail).

Idéaliser le métier dans lequel on se lance c'est bien, c'est même indispensable tant qu'on n'est pas dans l'utopie, car on doit garder un minimum d'idéal pour s'accrocher dans une voie. Mais il faut avoir cependant conscience des inconvénients, mais surtout de la réalité du métier vers lequel on veut se tourner...

J'ai failli abandonner au cours de ma formation militaire à cause de harcèlement moral de la part d'une collègue, j'ai failli tout lâcher, j'ai "pété les plombs", j'ai pleuré tous les soirs, mais j'ai tenu bon en me disant que je verrais une fois DANS le métier...Et j'ai tenu 10 ans ! 10 ans durant lesquels j'ai pleuré parfois, mais j'ai ri, je suis tombée, et me suis relevée, j'ai rencontré des personnes attachantes et vécu de magnifiques expériences, comme des personnes qui pensaient m'avoir détruite...Mais toute expérience qu'elle soit positive ou négative n'en demeure pas moins constructive...car la vie est ainsi faite

Alors voilà que je quitte tout ça pour venir vous rejoindre, en ayant conscience que je pleurerai à nouveau, que je serai rabaissée par mes pairs en stages sans doute, que je ferai des tâches ingrates que les IDE ne veulent pas faire "pour me faire la main", que certains parleront derrière mon dos, que l'hôpital c'est ingrat, etc... Mais j'y vais quand même, et je tiendrai bon, car c'est ce que je veux faire, que je sais que je ne débarque pas dans le monde de candy, mais qu'au final même les mauvaises expériences forgeront la future IDE que j'espère être plus tard...

Alors je n'ai pas 50 ans et je ne me suis pas faite virer, je n'ai plus 18 ans, je ne suis plus étudiante, je n'ai pas toujours voulu être IDE, mais j'ai trouvé une voie vers laquelle je veux aller...Je ne l'idéalise pas, j'en fais juste un idéal réaliste...

Tout le monde a sa façon d'appréhender les évènements difficiles de la vie, et les obstacles...Certains se mettent un coup de pied au derrière, d'autres sont sensibles et touchent le fond, mais peu importe, chaque personne est différente, chaque individu est différent c'est ce qui fait de nous des êtres humains...

Je n'ai pas la prétention d'être venue prêcher la bonne parole, mais à ceux qui vivent le métier IDE comme une utopie du haut de leur vision idéaliste et sans doute immature, n'abandonnez pas à cause de stages qui se sont mal passés, mais plutôt parce que vous estimez qu'IDE n'est pas pour vous, construisez vous et forgez votre caractère de vos mauvaises expériences...

A ceux qui touchent le fond et qui ne parviennent pas à se relever, ne restez pas seuls, et accrochez vous à ce qui en vaut encore la peine à vos yeux...

Puis enfin à ceux qui passent le concours : soyez motivés, partez avec votre idéal, mais sachez que ce sera dur...
3 ans, ce n'est rien, ça passe vite, ça peut être les 3 pires années de votre vie, ou les 3 plus belles années les plus constructives...A vous devoir ce que vous voulez en faire...

[Dreamgirl]

J'ai lu avec attention ton témoignage et je me retrouve un peu dans tes dires.
J'ai déjà subit beaucoup d'échecs dans ma vie mais je persévère et je ne baisse pas les bras.
Cela fait vraiment très mal, on se sent rabaisser, nul et on se demande qu'est ce que l'on a bien fait pour mériter tout ça.On pleure des dizaines voire des centaines de fois et puis on sèche ses larmes et on se reprend.
De toute façon ce qui nous tue pas , nous rend plus fort.
Cette voie n'est pas toute simple j'en ai bien peur mais pourtant on s'y lance tous en se disant ça ira. Pour ma part c'est un choix bien réfléchit. Cela prendra sans doute du temps mais je n’abandonnerai pas car j'ai cet objectif en tête devenir IDE.

Je te souhaite de réussir et d'atteindre tes objectifs

[lafolldingue]

Merci dreamgirl je te le souhaite aussi...
j'ai juste posté ça car trop de témoignages d'ESI qui vivent mal leurs stages pour raisons x ou y, disent qu'ils se sentent prêts sans l'être vraiment...le penser est une chose, le vivre en est une autre...
et chaque personne vit les obstacles de façon si différente! Les personnes qui postent des témoignages négatifs se font souvent lyncher par d'autres qui mes traitent de ratés ou autres termes...
bref il est évident qu'il faut se faire la main par des tâches ingrates, après tout ne dit-on pas qu'une bonne IDE est avant tout une bonne AS ? comment comprendre les gens qui travailleront avec nous plus tard si on n'a jamais entraperçu le leur?
et puis certe il y a des "vieilles IDE aigries" ou des "vieilles biques" Qui rabaissent les ESI ou même les EAS...pour le plaisir ? Peut être, mais sûrement pour les endurcir et aider les étudiants à affronter leur futur environnement de travail...
sans parler de ceux et celles qui veulent devenir IDE car elles ont le sydrôme de la blouse blanche, cette dernière ne fera fantasmer qu'eux mêmes...
et pourquoi rabaisser ou lyncher quelqu'un qui vit mal un stage? La sensibilité se vit à des degrés différents il faut juste apprendre à vivre avec et travailler sur soi...ces personnes là n'ont sans doute pas besoin d'un coup de pied au cul pour les envoyer dans la tombe, mais de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un...
La vie est faite d'injustices, et le manque de moyens, d'effectifs et les taches croissantes, sans parler du manque de temps des IDE et AS qui forment les étudiants ne fait que creuser ce clivage entre étudiants et professionnels...les uns ne perçoivent pas forcément les besoins et la valeur de l'autre de la même façon...mais il faut faire avec...
quant aux vrais c*** , car il y en aura partout, on ne peut rien faire contre la connerie humaine alors là aussi il faut faire avec...

[poupette74]

Salut LaFolldingue

Je trouve ton message très intéressant car c'est vrai qu'il ne faut pas idéaliser le métier d'ide : horaires, le salaire, ingratitude des patients et de leur famille....... c'est un métier qui se fait par vocation et avec le coeur, enfin pour ma part.

[myloma]

bonjour à vous les futurs étudiants

oui, tu n'es pas si folle ni dingue que laisserais penser ton pseudo!
la vie professionnelle ou pré pro n est pas un long fleuve tranquille
je suis un très très vieux dino
ma sœur aînée qui faisait ses études d'infirmière, a eu des *** qui lui ont pourri la vie, à elle et d'autres
le jour du résultat de son DE, elle a entendu cette réflexion
"on nous a fait ch**r, maintenant, on va faire ch**r les autres"
j avais 12 ans et ce projet de devenir infirmière depuis déjà qq années
elle m'a dit combien elle était ulcérée et m'a clairement fait comprendre par on regard, je ne n avais pas intérêt à passer du "côté obscur" de la profession
j ai eu un stage difficile et ai fait toute ma carrière en essayant d'aider au mieux les étudiants

nous les vieux ou jeunes professionnels qui recevons -bien ou mal- nos étudiants, sommes responsables
nous pouvons vous briser ou vous accompagner
il faut aussi garder en mémoire que vous "les p'tits jeunes" vous êtes les soignants de demain
c'est vous qui allez nous accompagner lors de nos séjours en structure

que penseriez vous d'un pépiniériste qui malmène ses boutures "un coup trop de chaleur, un coup trop de flotte.." bref, qq unes résisteraient mais à quel prix!

aujourd'hui je suis retraitée depuis peu, mais ai réussi à garder une vision humaniste au cours de mes 35 ans d'exercice, les propos de ma sœur aînée y sont pour beaucoup, car c'était un garde fou
ça n a pas été drôle tous les jours bien évidemment, le pays des bisounours n'existe pas

certes, cela arrive qu'il y ait des étudiants "égarés", j'en ai rencontré (très peu) mais les erreurs d'aiguillage arrivent

je ne pense pas que "rabaisser pour endurcir" soit pédagogique, perso, cela m'a tjrs été contre productif, le coup de pied au c**ne m'a jamais aidée
insister pour que le soin fait comme cela parce c'est le protocole, et non pas à faire à l'arrache, ok, le protocole n'est pas fait pour les chiens
il faut avoir une rigueur dans le travail

et comme tu dis , le manque d'effectif n'aide pas
on nous bassine à coup de "bientraitance", soit, mais encore faudrait il que le personnel soit bien traité, qu'il soit en nombre!
comment former nos "boutures" correctement si nous n'avons pas de temps dispo pour faire notre propre boulot!
et pourtant, bordel, il en faut pour vous former

je lis des posts où des étudiants savent tout juste faire une prise de sang à qq mois du DE, je ne juge pas, je suppose qu'elles n'ont pas pu avoir l'encadrement nécessaire pour apprendre leur métier, "pas" stressant cette situation

voilà ma réaction à tes propos laffoldingue

[lafolldingue]

Je suis tout à fait d'accord avec toi myloma sur le fait qu'essayer d'endurcir les ESI en les rabaissant est loin d'être pédagogique, et les coup de pied au c*** n'avancent pas souvent à grand chose...on n'est pas dans l'armée héhé mais certaines personnes souvent voient ça de cette façon, il n'y a qu'à lire les réponses aux témoignages du genre "faut arrêter de croire que tu vas débarsuer dans le monde des bisounours" par exemple...
je pense qu'il faut s'endurcir face à ce genre de personnes si on veut tenir on n'a pas le choix, que dire à un patient ou un proche de la famille plus tard qui nous insulte devant tout le monde pour raison x ou y? On pleure devant tout le monde en se décridibilisant? On se tait et on tourne les talons?
Enfin c'est juste que j'essaie de voir du positif dans le négatif...

[lafolldingue]

Quant à mon pseudo, à ce qu'il paraît il me va à merveille hihi

[temtem]

tellement d'accord avec vous !!
d'ailleurs j'ai lu le post sans voir le pseudo, ça ne m'étonne pas de toi lafolldingue

de mon côté c'est un peu l'inverse, j'ai tendance à beaucoup m'inquiéter par rapports aux aspects négatifs du métier, et notamment par rapport au fait de voir des patients souffrir ... ça me fait beaucoup réfléchir ces derniers temps !! si j'ai le concours, j'aborderai ces 3 années d'étude aussi comme un moyen d'appréhender la souffrance différemment ... j'imagine que c'est le cas de tout le monde !

d'ailleurs j'ai même du mal à comprendre comment on peut idéaliser à ce point ce métier !! les patients ne sont pas là pour faire un tennis

@myloma, à travers ta manière d'écrire, je t'imaginais toute jeune !!

[myloma]

tu sais temtem, on ne s'habitue pas à voir souffrir les patients, à se faire engueuler par eux ou les familles, mais avec le temps, on apprend à relativiser tout en étant humain
pas facile mais en observant comment se comporte les collègues "zen" en apparence, on y parvient
d'ailleurs, à l oral tu peux dire que la formation va t'aider à trouver les clés pour pouvoir au mieux accompagner les personnes tout en gardant la tête froide
après, en tant que pro, tu as la gestion du stress, et d'autres formation pour nous aider
parler aux collègues des situations douloureuses aide aussi à prendre du recul et à verbaliser nos maux avec des mots
(bref, nous faisons notre psychothérapie entre nous)

et tu as des patients particulièrement pénibles (je reste polie) le seul "remède" pour ne pas péter les plombs est de parler entre nous et de se relayer auprès de lui autant que possible

[lafolldingue]

par temtem » 27 Mai 2015 11:03
tellement d'accord avec vous !!
d'ailleurs j'ai lu le post sans voir le pseudo, ça ne m'étonne pas de toi lafolldingue

de mon côté c'est un peu l'inverse, j'ai tendance à beaucoup m'inquiéter par rapports aux aspects négatifs du métier, et notamment par rapport au fait de voir des patients souffrir ... ça me fait beaucoup réfléchir ces derniers temps !! si j'ai le concours, j'aborderai ces 3 années d'étude aussi comme un moyen d'appréhender la souffrance différemment ... j'imagine que c'est le cas de tout le monde !

d'ailleurs j'ai même du mal à comprendre comment on peut idéaliser à ce point ce métier !! les patients ne sont pas là pour faire un tennis

@myloma, à travers ta manière d'écrire, je t'imaginais toute jeune !!

bah pourquoi ça t'étonne pas?
pis tu sais myloma, l'important ce n'est pas l'âge qu'on a sur le papier, mais de rester jeune dans sa tête!!!!hihi

Concernant la souffrance, il est vrai que je me suis aussi posé la question, mais dans mon travail on la cottoie et on apprend à la gérer en équipe...Dans ces moments là, les langues de vipères passent leur chemin ou se montrent plus humains qu'on ne le pensait...

[myloma]

avoir des enfants m'oblige à être et rester jeune, d'ailleurs j ai toujours eu un décalage entre mon âge biologique et mon âge mental
mais je sais aussi être très sérieuse, m'enfin quoi

et oui l'important est de s'accepter tel qu'on est

/ aux langue de vipère que tu côtoies, et bien même si ce que tu /vous vivez est difficile, cela prouve que ce n est qu'une apparence pour elles au moins
comme quoi faut pas désespérer de l humanité, on a parfois d'agréables surprises au moment où on s'y attend le moins
j ai bossé dans un service très lourd en médecine, nous avions un peu plus de 20 ans, et ce qui nous faisait tenir c'est la solidarité, l'entente que nous avions

[lafolldingue]

C'est complètement ça myloma! Pis de facons moi je suis pas méchante tout le monde est humain et a son caractère, je ne suis pas rancunière...un jour tout le monde a des passades difficiles ou autre donc bon...
par contre aaaah faut pas me chier dans les bottes !!!!
enfin tout ça ça forge le caractère et on ne répond pas à la bêtise par la bêtise....ces gens là doivent avoir une vie bien morose pour se préoccuper de celle des autres...

[wyllette]

Apres plus de 35 ans de metier ide puis pde en etablissement de soins public ' je ne regrete rien sinon d avoir viellie' tu commences par etre la petite jeune puis arrive vite le temps ou tu deviens la vieille experte certes mais avec plein de rides ,,, entre parenthese lire de novice a expert de patricia benner ....

[Creol]

Je pense que ce sujet devrait faire plaisir à Suzanne

[lafolldingue]

je n'ai pas osé le dire créol...je l'ai lue sur d'autres posts...mdr