infirmiere et viticulteur: compatible???

[¤***jess***¤]

bonjour,
je voudrais vous faire part du probleme qui se pose entre mon copain et moi:
Je suis actuellement en fin de 2eme année d'IFSI et lui, fini d'ici 1mois ses etudes dans le milieu du vin(BTS viticulture-oenologie et licence commerce du vin). Fils de viticulteur, il souhaite depuis toujours avoir son propre domaine viticole. L'occasion est entrain de se présenter actuellement pour racheter ou gérer un domaine dans les mois ou l'année qui viennent. Le problème, c'est que lui et ses parents me font comprendre que ce domaine ne pourra pas être gérer par une seule personne pour assurer à la fois le travail en vigne, la gestion-comptabilité, la gestion des fichiers clients, et la vente au domaine(qui évidemment se fait majoritairement le week-end et en fin de journée), qu'on aura besoin de moi pour la periode des vendanges en cuisine etc... En fait, on me dit que le viticulteur a besoin de sa femme constamment pour que l'entreprise marche.
Je leur ai donc fait part de mon avis personnel: je ne veux pas assumer l'entreprise de mon éventuel futur mari, je n'ai pas envie de gérer toute la compta, ni prendre des vacances exprès pour les vendanges, ni passer mon temps à attendre le client a la maison le week-end pour vendre du vin(car il devra travailler les samedi et aura certainement des livraisons a effectuer a certaines périodes de l'année).
Je pense en plus que le métier d'infirmière est incompatible avec tout ce qu'on pourrait me demander ne serait-ce que par rapport aux horaires, mais aussi le fait que je devrais travailler 1 week-end sur 2, et dans tout cela il faudra bien que je me repose.
Bref, j'aimerais savoir si quelqu'un aurait ou a eu une expérience similaire et comment elle a été vécue. Et si d'autres personnes veulent me donner leur avis concernant la situation, je l'accepte volontiers du fait que je ne connais encore pas réellement les conditions de travail d'une IDE car je suis encore étudiante.
En vous remerciant d'avance.

[doumen]

bonjour,

mon bonhomme n'est pas viticulteur mais chef d'entreprise.
C'est vrai que c'est différent puisque j'avais déjà bossé comme infirmière quand on a créé une société dont nous étions tous les deux actionnaires ; on a profité de mon congé parental d'éducation pour avoir une comptable pas cher (gratuite même )
Et au bout de quelques années à ne faire que la compta (à temps plein tout de même) j'ai repris un boulot d'infirmière à mi-temps, pour pouvoir cumuler les deux.
C'est vrai que ce n'est pas évident, je baisse régulièrement le nombre d'heures que je fais comme comptable, sur le papier, pour ne pas faire plus d'heures qu'il est prévu par la loi, mais la masse de travail à accomplir est le même ; donc je bosse de trop, c'est sûr

Mais je ne voulais pas abandonner plus longtemps le métier dans lequel je me sens bien.

Je commence à envisager de prendre une aide dans la compta, je n'arrive plus à tout faire.

Bref, pour en revenir à ton cas : c'est vrai que c'est aussi chouette de bosser à deux dans une entreprise commune, c'est à mon avis un "plus" irremplaçable dans le couple ; mais c'est aussi très important d'avoir sa vie ailleurs, surtout quand on a un métier qu'on aime et qui nous passionne par ailleurs

Essaie de voir avec lui (et ses parents qui ont l'air de bien maitriser le sujet) à quel point tu pourrais t'investir dans le domaine de la viticulture mais sans en faire un temps plein : par exemple te cantonner à la compta ou la gestion des comptes clients (tout ce qui n'a pas besoin d'horaires fixes en fait), mais déléguer l'attente des clients le week end (par quelqu'un qui ferait en plus de la paperasse par exemple), la cuisine pendant les périodes de vendanges, .... quitte à trouver un temps partiel comme infirmière et réserver un ou deux jours par semaine pour le domaine.
C'est faisable, il faut quand même avoir dans ce cas du personnel pour faire tout ce que tu ne feras pas et que ta belle famille considère comme de ton devoir ; et avoir du personnel en plus veut dire le payer ; donc un budget à prévoir pour ça

tout peut s'étudier, il faut trouver le bon compromis

bon courage

Doumen

[ide-1981]

Bonjour,

J'ai une cousine qui occupe un emploi d'ide dans un centre hospitalier, je crois meme a temps complet, et qui , par ailleurs, s'occupe des champs de son père...
Elle fait agricultrice a 100% car personne ne l'aide (son père etant décédé) avec tout ce que ça implique (travail aux champs, paperasse, etc....).
Elle le fait sur ses jours de repos donc il ne lui reste plus beaucoup a elle et à sa famille....

Maintenant en tant qu'ide tu peux travailler a temps partiel ou en interim alors il me semble que ca serait possible.. Apres il y a la fatigue qui se cumule, la famille que tu vois moins etc... alors je pense que ça doit demander quelques sacrifices malgré tout.

Bonne continuation en tous cas...

[¤***jess***¤]

merci pour vos reponses. J'en déduis que ça doit donc etre possible qd meme. Mais il faut que je pese les pour et les contre maintenant et prendre le tps de vraiment reflechir avec mon copain sur ce sujet qui est devenu presque taboo...

[ALB]

question peut être déplacée mais...

Quel sera ton statut dans le domaine viticole: investis tu à ton nom , investissement commun avec ton conjoint ou tout simplement l'épouse du patron? il faut penser à l'avenir et aux éventuels pépins de la vie.

[Jo_bis]

question peut être déplacée mais...

Quel sera ton statut dans le domaine viticole: investis tu à ton nom , investissement commun avec ton conjoint ou tout simplement l'épouse du patron? il faut penser à l'avenir et aux éventuels pépins de la vie.

Alors là...votre conseil vaut de l'or!!!!
Je suis moi-même épouse d'agriculteur (production laitière).
Travail 365jours (et nuits) par an.
Vacances rarissimes....

J'ai toujours refusé de travailler à la ferme.
J'ai toujours dit à mon mari (depuis 20 ans... ) qu'il avait choisi son metier en connaissance de cause et que je n'avais pas vocation à devenir son employée (bénévole...)
Malgré les énormes pressions de ma belle famille, je n'ai jamais cédé.
Je ne suis pas contre un "coup de main" en cas de besoin mais de là à y consacrer ma vie : NON et mille fois NON.

Si malgré tout vous voulez participer à l'activité de votre mari, faites-le, cela se respecte, mais posez dès le début les conditions de votre statut : pensez à votre couverture sociale, à votre retraite, à vos revenus.

Le milieu agricole (les viticulteurs en font partie), a cela de particulier : il considère les femmes comme de la main d'oeuvre gratuite.
Imaginez (et je ne vous le souhaite pas), que vous divorciez : vous vous retrouverez sans domicile, sans revenus, sans assurances sociales, sans retraite...en somme, "en slip" devant chez vous!
C'est arrivé à une amie il y a quelques années : elle avait travaillé à temps plein sur l'exploitation : son "ami" (elle vivait maritalement) lui a gracieusement octroyé 6000F pour 10 ans de travail...pas cher payé!

[Jo_bis]

Le problème, c'est que lui et ses parents me font comprendre que ce domaine ne pourra pas être gérer par une seule personne pour assurer à la fois le travail en vigne, la gestion-comptabilité, la gestion des fichiers clients, et la vente au domaine(qui évidemment se fait majoritairement le week-end et en fin de journée), qu'on aura besoin de moi pour la periode des vendanges en cuisine etc... En fait, on me dit que le viticulteur a besoin de sa femme constamment pour que l'entreprise marche.

Ils ont oublié les enfants à s'occuper, le ménage à faire, la cuisine (pour tout le monde)...
Vous leur avez dit que l'ANPE ça existe ?

[¤***jess***¤]

je suis quelque peu rassurées puisque je vois que vous rejoignez un petit peu mes idées concernant les pépins de la vie justement. Concernant l'investissement ds une propriété, je n'ai pas l'intention d'y mettre un seul sou car je n'ai pas choisi de faire ce travail. Et concernant les rémunérations, j'avoue que je ne sais pas trop comment se passeraient les chose, surtout si je fais un temps plein infirmier et que je dois aider à coté...
Mon conjoint me dit que je ne pense qu'a moi quand je lui dis que je n'ai pas l'intention de m'impliquer dans son travail(encore une fois parce qu'il me dit qu'il ne peut pas faire ça tout seul et avoir un associé ne peut pas vraiment se faire)
mais je me rend compte qd meme que je peux facilement avoir acces a la culpabilité ac tous ces arguments et ceux de la famille evidemment. Peser le pour ou contre n'est pas vraiment très facile dans cette situation surtout si on ne veut pas faire l'egoiste dans cette histoire.

[Jo_bis]

Justement, n'hesitez pas à faire part de vos inquietudes quand à votre devenir en cas de "pépin", à votre ami et à ses parents.
Ce sont des arguments qui les calmeront sûrement (c'est ce que j'ai fait).
Allez-y franchement car ces personnes ont souvent tendance à prendre leurs désirs pour des réalités.
Il ne peuvent absolument pas vous garantir qu'il n'y aura pas d'ennuis.

Autre argument : par les temps qui courent, deux salaires distincts valent mieux qu'une seule source de revenus. Car votre ami peut aussi connaitre des aléas (dans ce milieu, c'est monnaie courante), style chute des cours, baisse de la demande...

Quant à jouer sur la fibre de la culpabilité ou de l'égoisme, ne vous laissez pas prendre, c'est signe qu'il n'y a aucun argument valable à vous opposer.

[doumen]

Autre argument : par les temps qui courent, deux salaires distincts valent mieux qu'une seule source de revenus. Car votre ami peut aussi connaitre des aléas (dans ce milieu, c'est monnaie courante), style chute des cours, baisse de la demande...

+ 1
Je ne veux pas rentrer dans le débat "égoïsme", "main d'oeuvre bon marché", .... c'est à toi de voir avec ton ami

Mais comme je l'ai dit plus haut, j'ai bossé 8 ans comme salariée dans la société "familiale" (le cas est différent, je suis actionnaire à 40% ; c'est donc aussi MON entreprise)

Mais reprendre un mi-temps infirmière, en plus du bonheur de retrouver un travail qui me passionne, a été surtout d'avoir un revenu extérieur à cette entreprise familiale :
On en arrivait à ne rien pouvoir demander aux banques, leur réponse était toujours
-"vous dépendez tous les deux de la même société, par les temps qui courent, on ne peut pas faire confiance aux entreprises, imaginez que votre société connaisse des difficultés, c'est votre job à tous les deux qui tombe, ....."

Pour ce qui est du statut de l'épouse, il existe maintenant un statut de "conjoint collaborateur" qui permet au conjoint qui aide GRATUITEMENT de cotiser pour charges sociales et retraite.
Mais c'est une discussion à avoir quant au statut, moi j'ai préféré être salariée, même si je suis la seule salariée de la boite qui ne calcule pas ses congés payés

C'était juste quelques réflexions

Doumen

[stef3n]

Je n'ai pas une expérience personnelle sur le sujet, mais celle d'une collègue.
Mariée à un agriculteur, 2 enfants, infirmière à 80%.
Quand elle sort du CHU, elle récupère les enfants, s'occupe des tâches ménagères, puis va aider son mari aux champs.
Quand elle est en vacances ou RTT de l'hôpital, elle est aux champs.
Bref, elle a 2 boulots en fait . Elle est épanouie apparemment .
Une chose est sûre, ça ne me plairait pas de vivre ainsi.

Jess, je ne te sens pas prête à avoir ce genre de vie, alors réfléchis bien et pose toi les bonnes questions maintenant, comme ça a été évoqué + haut ...Mais ne perds pas de vue ton objectif professionnel, c'est le plus important .

[elo085]

slt

comme l'a dit Jo, il faut que tu te "protege" s'il on peut dire comme ca, car des aléas dans la vie, ca arrive à beaucoup de monde (sans vouloir te vexer et etre de mauvais presage), mais déjà d'une s'il te demande d'etre sur l'exploitation, verifies bien si tu as un salaire, couverture sociale et cotisation à la retraite, en plus ton salaire, peut etre utile, car avec la crise les ventes peuvent tres bien ne pas etre au beau fixe, les conditions climatiques peuvent nuires au récoltes donc aux ventes et aux bénéfices et ton salaire pourrait etre le bienvenue

deuxièment, tu as choisit de faire une formation d'IDE, je pense donc que c'est une profession qui te plait, et tu l'a dit dans un message, l'exploitation de ton homme, ce n'est pas quelque chose qui te plait réellement, il faut donc que tu sois épanouie dans ta vie professionnelle

tu devrais leur expliquer clairement ses deux points

troisièment, si tu souhaites les aider, en conciliant ton métier, tu peut très bien faire de l'intérim, comme ca tu es plus libre vis à vis de l'emploi du temps et les aider où faire un mi temps voire un 80% ou carrémént un 100% et tu les aides pendant tes congés en précisant que tu les aides seulement pour une tache spécifique comme la compta... ou autre

[bbg1]

Bonjour ,ton cas est similaire au mien .Je suis femme de viticulteur est je suis AS et en septembre ESI.Je fais tous les jours pour aller bosser 140 Km/jour car biensur la propriété n'est pas à coté ,mon mari possède 9 hect de vignes qu'il gère seul avant il était avec son frère et il avaient 20 hect mais à part de lui donner très rarement un coup de main chacun à son métier ,s'est sure qu'il faut que je m'arrange pendant les vendanges car il ne peut s'occuper de notre fille mais le reste du temps il s'occupe d'amener notre fille à l'école quand je suis de matin et quand je suis d'après midi il va la chercher à la garderie et s'en occupe jusqu'au coucher car je termine à 22h et ne peut-etre à la maison avant 22h45 si tout va bien .
Donc comme tu peux le voir il n'y a pas de problème ,toutes les autres t'ont conseiller de poser les choses au départ et c'est ce qu'il faut faire .
Mon mari gère sa propriètée seule il a juste une comptable pour lui faire ses bilans .Si tu as besoin de plus de renseignement je suis à ta disposition