Infirmière sur un chantier

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nerubis
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Infirmière sur un chantier

Message par nerubis »

Bonsoir,
J'aimerais avoir l' experience d'autres infirmières en santé du travail, plus précisément sur un chantier. J'aimerais savoir tout ce qui pourrait m'être utile. j'espère que ce post ne restera pas sans réponse, merci d'avance. :roll:
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isa45
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par isa45 »

Bonsoir nerubis,
j'en ai croisé une sur ce forum, mais il semble qu'elle ne vienne pas souvent.
Mais on ne sait jamais ...
http://www.infirmier-sante-travail.fr
https://www.facebook.com/infirmier.sante.travail.fr
https://twitter.com/Isa_site_IST
http://infirmierst.forumactif.com
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Souphie
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par Souphie »

Bonjour,

je vous conseille vivement ce site ainsi que son forum, très riche en infos et fréquenté par des professionnels plein de ressources :

http://www.infirmier-sante-travail.fr/accueil.php

Bonne journée
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nerubis
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par nerubis »

j'espère qu'elles vont se manifester isa45, meme si elles sont peu nombreuses.
Merci souphie, je vais jeter un coup d'oeil
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fanfanlecorsaire
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par fanfanlecorsaire »

J'ai bossé sur le chantier du réacteur nucléaire nouvelle génération dans la manche (plus gros chantier industrielle d’Europe) et je n'ai fais que de l'urgence et non de la médecine du travail..
la vie est bien trop courte pour etre prise au serieux
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nerubis
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par nerubis »

fanfan le corsaire, ton experience m'interesse, peux tu détailler un peu en quoi consistait tes journées, ainsi que quelques unes de tes urgences, s'il te plait. :clin:
Dyne75
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par Dyne75 »

Bonjour,

Je suis infirmiere depuis 2 ans sur un chantier de construction d'hôpital, mes missions sont de gérer les urgences et les premiers secours.
Il n'y a pas beaucoup de travail à faire et les journées sont parfois longues!

Bonne journée

Dyne
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dino
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par dino »

...travailler sur un chantier ? mdr... un petit récit autobiographique pour illustrer le machin :

" Dimanche 21 juin ; depuis un mois, je suis diplômé. Et depuis une semaine, je m’occupe de l’infirmerie du club ; il y a quinze jours, je suis allé en effet proposer mes services à une boite d’intérim, afin de calmer mon banquier au bord de la crise de nerfs… Le sergent recruteur a vu tout de suite à qui il avait affaire ; en percevant l’Indiana Jones qui sommeille en moi, il a su m’envoyer outre-mer, très loin du CHU dont j’avais déjà un début d’overdose…
Avec mon diplôme tout neuf, je donne donc les premiers soins aux ouvriers d’un chantier, à 2000 Km de chez moi. Expatriés eux aussi, ils ont fui le chômage encore plus vite que je n’ai fui l’hôpital et se retrouvent, pour leur part, à 2500 Km de chez eux (beaucoup viennent du Nord-Pas-de-Calais, juste en dessous du cercle polaire arctique…).
Nous sommes d’accord ; côté dépaysement je ne suis pas déçu, mais le souffle de l’aventure dépasse quand même les 40 °C en journée… Mes compatriotes, habitués aux embruns de la mer du nord, y laissent d’ailleurs quelques plumes. En deux jours, je suis passé maître dans l’art de soigner les coups de chaleur et les débuts d’insolation.
Question temps libre, il faut un peu d’imagination pour occuper nos longues soirées d’été… Certes, nous avons un espace loisirs conséquent ; le Sahara (15 fois la France…) est le plus grand bac à sable de la planète. Mais avant de batifoler dedans, attention ; en jouant avec ses petits camarades, on a vite fait de ramener une vipère à cornes dans son seau en plastique… Bref, l’endroit est d’une gaieté folle.
Dans ce contexte, le cuisinier a une responsabilité écrasante ; la gastronomie est en effet une aide précieuse pour soutenir le moral des classes laborieuses. Mais, aujourd’hui, cet antidote aux soulèvements populaires a du plomb dans l’aile ; le frigo de la cuisine (tout neuf) vient d’imploser, après deux semaines de bons et loyaux services. Le surmenage, sans doute… Dans une ambiance un peu
morose, Bocuse et son marmiton remplissent les plateaux des gars, affamés.
L’un d’entre eux, sensible de la truffe, renifle les sardines qui ont manifestement pris un coup de chaud ; en coma dépassé, elles finissent leur carrière en se répandant sur des assiettes de carottes râpées. Pris d’un doute, il joue à la ménagère de moins de 50 ans et se renseigne sur la fraîcheur des produits ;
« -…elles sentent le renard, tes sardines ; elles ont passé la nuit dans ton slip, ou quoi ?
-…écoute, je suis pas responsable du matériel…c’est pas de ma faute si le frigo a grillé… »
Cet argument irrite notre ami. N’ayant pas les coordonnées de « 60 millions de consommateurs », il renvoie alors la marchandise afin de manifester son désaccord ; il balance l’assiette à la figure du cuistot. Pour le coup, les sardines atterrissent sur le carrelage, un peu moins chaud que l’air ambiant ; ce contact rafraîchissant semble leur donner une seconde jeunesse… Par contre, ce n’est pas le cas du cuisinier ; malgré l’application de carottes râpées sur son épiderme, il devient tout blanc. Un ange passe…
Le lanceur d’assiette sort en claquant la porte. Bocuse, fort contrarié, délègue au commis le soin de distribuer les sardines restantes et se réfugie dans l’arrière boutique. On entendrait une mouche voler.
En fait, je dis une connerie car les mouches sont tellement nombreuses qu’on les entend en permanence…
Bref, après deux trois minutes de flottement, la vie reprend son cours. Au moment où j’attaque mon baba au rhum (dans un état de liquéfaction avancé), Ahmed, le marmiton, vient me tirer par la manche.
« Viens voir, s’il te plait ; le chef est pas très en forme… »
Effectivement, notre ami cuisinier, allongé près de son défunt frigo, grimace bizarrement. Je m’enquière du problème ;
« Eh bien, Gérard ; t’es contrarié à ce point-là ? »
Le pauvre homme se tient la poitrine, manifestement angoissé.
« J’ai mal au cœur…ça me tire dans le bras… »
Brusquement, je prends conscience que l’on peut souffrir d’autre chose que d’insolation ; mes cours de cardio me sautent à la figure.
«-Dis-moi, t’as déjà eu des problèmes cardiaques ?
-Un début d’infarctus, il y a cinq ans… »
Bingo. Le premier toubib est à cent kilomètres d’ici… Afin de prévenir d’éventuels troubles respiratoires, j’évacue Gérard dans la salle de jeux, la seule pièce équipée d’un ventilateur. Grâce à cette assistance ventilatoire (l’unique dont je dispose), il ne fait que 34 °C. Mais pas de quoi sortir les moufles…
Très vite, je prends la mesure du problème ; notre ami risque d’avoir le même destin que son frigo…Après l’avoir installé du mieux possible, je file téléphoner à l’assistance médicale ; le temps d’avoir la bonne personne, je fais la navette entre la standardiste (charmante) et Gérard (fatigué). Au quatrième voyage, je sens bien qu’il faut faire quelque chose ; discrètement, je passe en revue ma pharmacie : aspirine, paracétamol, Clamoxyl…plus les tubes de pommade. C’est tout ! En fait, dans ce désert médical, avec mon diplôme sous cellophane et mon matériel de boy-scout, je suis équipé comme une ------ sans cul…
Cachée sous une compresse, je déniche quand même une boite de Valium qui faisait de la résistance ; je l’emporte avec l’aspirine. Gérard transpire à grosses gouttes ; les cinq six personnes autour m’interrogent du regard. A la guerre comme à la guerre ; je soigne donc cet infarctus en administrant de l’aspirine et du Valium… puis je retourne au téléphone. Je tombe sur un docteur.
Finalement, j’ai de la chance dans mon malheur. J’apprends qu’une équipe médicale est à seulement 200 Km d’ici ; un compatriote a eu l’idée saugrenue de piquer un roupillon dans le bac à sable et a croisé une vipère qui partait faire ses courses. Le temps que l’hélico arrive, la sieste était devenue définitive…
J’annonce la bonne nouvelle à l’assemblée, ce qui allège un peu l’atmosphère. Pendant que, dans ma tête, je fais brûler un cierge à la mémoire de ce dormeur si
inspiré, Gérard pique du nez. J’ai peut-être un peu forcé sur le Valium…
Son état reste cependant stable ; après deux heures d’attente, l’hélicoptère arrive, enfin. La température est descendue à 33 °C et j’ai vieilli de dix ans. Comme fait exprès, tout le chantier est au spectacle ; c’est dimanche et les gars sont ravis d’avoir une attraction durant leur jour de repos. Ils en ont pour leur argent, d’ailleurs, car si le médecin est peu ovationné, ce n’est pas le cas de l’infirmière ; ma collègue descend de l’hélico et attire immédiatement la sympathie. Malgré la poussière, elle semble sortir de chez le toiletteur, ce qui met sa plastique particulièrement en valeur. Ses 85-70-90 (made in France) déclenchent une vague de patriotisme dans le public. La nostalgie de la mère patrie est palpable.
Ceci dit, je ne trouve pas très malin d’avoir envoyé Miss monde dans un endroit aussi chargé en testostérone ; vu l’engouement général, je crains d’autres accidents cardiaques…Pendant que les gars, en transes, roulent des yeux de loup à la Tex Avery, j’accueille les secours en dépliant le tapis rouge. Le toubib tire de suite un électro et le commente, un peu à l’écart ;
« Effectivement, y’a une couille dans le pâté, vieux ; heureusement qu’on était pas très loin… »
Afin de travailler à l’aise, ils déballent leurs caisses à outils ; en voyant ma pharmacie de gros naze, je réalise que nous n’avons pas le même fournisseur... Puis les évènements se précipitent : perfusions, seringue électrique, oxygène… Une demi-heure plus tard, ils sont déjà prêts à repartir. Gérard s’envole avec Miss univers et le calme revient brutalement.
Je me sens tout bête. Je range les médicaments donnés par le toubib, pris de pitié à la vue de mon dénuement, et je vais m’aérer. Le souffle de l’aventure, avec ses 38 °C, me tombe sur les épaules. Il me semble avoir déjà ressenti la même impression ; j’avais dix ans, j’étais assis au volant de la voiture paternelle et trop vexé de ne pouvoir la conduire. Y’a des jours, comme ça…
Quelques heures plus tard, il y a toujours un certain flottement au niveau de
l’humeur générale ; afin de lutter contre la sinistrose, tout le monde se retrouve au bar après avoir quitté son bleu de travail. Bientôt, la soirée pyjama bât son plein ; le fil conducteur gravite autour des modifications de l’état de conscience induites par la production de houblon. En fait, les gars se déchirent la gueule à la kronenbourg.
Emus par le sort du cuisinier, mais plus encore par l’apparition de la bimbo, ils pillent allègrement le stock de bière disponible…
Je quitte cet endroit qui me rappelle un peu trop les soirées à thème de mon service militaire. Mais dehors, l’ambiance est contrastée… Je reconnais le lanceur d’assiettes en plein dialogue avec un palmier dattier ; il marque son territoire en évacuant le trop plein de sa vessie. Un de ses camarades vient torpiller son titre de propriété en vomissant sur ses baskets. Le clair de lune souligne l’intensité de l’action ; la scène, baroque et grandiose, est empreinte d’une poésie farouche. La voie lactée embrase le crépuscule…
Le lendemain, j’ai la gueule de bois et je réfléchis à mon avenir ; finalement, ça doit être cool de bosser dans un hôpital avec des docteurs, des collègues et tout plein de matériel dedans… Allez, c’est décidé ; quand je serai grand, je ferai infirmier !"
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par execho »

bravo Dino
Chilistone
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par Chilistone »

dino a écrit :...
Magnifique, félicitations !
dino a écrit :...Allez, c’est décidé ; quand je serai grand, je ferai infirmier !"
Tu peux faire conteur aussi !
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dino
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par dino »

Chilistone a écrit : Tu peux faire conteur aussi !
...dés que j'ai les moyens, je file à Fukushima et je deviens conteur Geiger... :mdr:
...blague à part, c'est ce que j'essaye de faire sur le site depuis quelques semaines, mais il faut un peu de temps pour qu'amour, gloire et bétadine décolle... Ceci dit, ça dépend de vous, les kikis... :coucouc:
A part ça, je vous promets que je n'écris que du vécu. Et ce métier est une vraie mine d'or, finalement ; pourvu que ça dure. lol...
Sinon, pour revenir au sujet du topic, je vous déconseille vivement de partir faire un chantier sous les tropiques dés la sortie du DE. :pleure:
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nerubis
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par nerubis »

merci d'avoir partager avec nous cette expérience si enrichissante et si bien conté. C'était tout simplement merveilleux, enfin malheureusement pour le grand dormeur.
En tout cas, je comprends un peu mieux ce que tu veux dire par le chantier c'est de l'urgence et l'armoire a pharmacie est quasiment vide. UP et amour gloire et bétadine est vraiment géniale, continue comme ça. +100 :D
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dino
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par dino »

...merci nerubis. Ceci dit, si tu as envie de bosser sur un chantier, tu peux le faire dans des endroits pas trop isolés où la cavalerie peut être appelée à la rescousse rapidement... en tout cas, perso, c'est une expérience que je ne regrette pas.
...bon, allez, je me lève à 5 h demain. ppfff... quel métier, je vous jure... :hum:
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nerubis
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par nerubis »

en fait j'y suis deja depuis 3 semaine, je découvre... je croyais qd meme qu'il y avait plus de prévention. Mais je crois qu'on en restera a l'urgence strict. Moi aussi je vais dormir bonne nuit a tous.
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maliem
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Re: Infirmière sur un chantier

Message par maliem »

La prévention tu dois pouvoir en faire mais cela ne s'improvise pas ...
Faut déjà voir comment fonctionne et l’efficacité du CHSCT de ton employeur.

Après c'est comme pour monter un projet: besoins du public, quelles sont les priorités,actions envisageables, partenariats,budget et évaluations pour adaptations ... ( vision un peu raccourci, je ne suis pas spécialiste en la matière )

Déjà tu peux recenser les employés qui ont la formation SST ou le PSC1 ( à moindre mal), les trousses de secours sont elles adaptées, conformes et remplies évidement ?
car en terme de prévention c'est déjà une action qui peut être mise en place pour que les premiers gestes soit effectué en attendant ton arrivé ou avoir une aide.
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