Les émotions du soignant face à la mort d'un patient...
Modérateurs : Modérateurs, ESI - TFE
Les émotions du soignant face à la mort d'un patient...
Bonsoir à tous!
Je suis comme beaucoup d'entre nous en pleine reflexion sur mon TFE...
Mon sujet porte sur la gestion des émotions des infirmières face à un décès et à l'environnement du défunt (sur son voisin de chambre en l'occurence).
Mon sujet vous parait t il satisfaisant?
J'ai aussi lu l'ouvrage de Catherine Mercadier...Fort intéressant!!
Au niveau de la biblio, je n'ai pratiquement lu aucun autre bouquin...
Sinon pour avoir quelques titres references, à la fin de son livre, C.Mercadier a fait sa biblio, on peut même y trouver quelques references de textes du décret de compétences...
Pensez vous qu'il serait interessant d'effectuer un sondage auprès des services, des infirmières, pour évaluer leurs façons de gérer leurs émotions, de gérer leurs ressentis?
Quelles questions faudrait il poser?
Avez vous des idées?
Merci, et bon courage à tous!!
Je suis comme beaucoup d'entre nous en pleine reflexion sur mon TFE...
Mon sujet porte sur la gestion des émotions des infirmières face à un décès et à l'environnement du défunt (sur son voisin de chambre en l'occurence).
Mon sujet vous parait t il satisfaisant?
J'ai aussi lu l'ouvrage de Catherine Mercadier...Fort intéressant!!
Au niveau de la biblio, je n'ai pratiquement lu aucun autre bouquin...
Sinon pour avoir quelques titres references, à la fin de son livre, C.Mercadier a fait sa biblio, on peut même y trouver quelques references de textes du décret de compétences...
Pensez vous qu'il serait interessant d'effectuer un sondage auprès des services, des infirmières, pour évaluer leurs façons de gérer leurs émotions, de gérer leurs ressentis?
Quelles questions faudrait il poser?
Avez vous des idées?
Merci, et bon courage à tous!!
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- Messages : 6
- Inscription : 05 févr. 2007 21:03
Rch personne ayant vécu le décès d'1 patient
salut a tous, je cherche des témoignages, des personnes : infirmiers diplomés ou étudiants en soins infirmiers, ayant vécu le décés d'un patient: j'aimerais savoir
_les ressentis, les émotions
_était-ce un patient proche de vous?
_avez-vous pu surmonter vos émotions? par quel moyen?
_si non pourquoi?
_avec du recul que ressentez-vous?
c'est urgent , merci de bien vouloir y répondre
un maximum de personne, me serais nécessaire pour mon mémoire
[titre édité par Laury]
_les ressentis, les émotions
_était-ce un patient proche de vous?
_avez-vous pu surmonter vos émotions? par quel moyen?
_si non pourquoi?
_avec du recul que ressentez-vous?
c'est urgent , merci de bien vouloir y répondre
un maximum de personne, me serais nécessaire pour mon mémoire
[titre édité par Laury]
c'etait une patiente en fin auquel j'avais fais une injection de mo^phine en sous cut
une heure apres elle est morte
mon ressenti, j'ai culpabilise car j'avais prepare l'injection et au moment d'injecter je ne voulais plus faire l'injection mais l'IDE m'a dit quand on prepare quelque chose on va jusqu'au bout
d'un cote je suis ok avec elle mais ca m'a fait quelque chose quand j'ai su que la patiente est morte une heure apres d'avoir fait l'injection
c'etait mon deuxieme stage de premiere annee, avec des IDE liberales
j'en ai parle avec les autres IDE ca m'a fait du bien
avec du recul je pense que je n'etais pas preparer a ca c'est a dire qu'en deuxieme stage de premiere annee (meme en ayant une experience de fonction d'AS avant l'IFSI) je n'avais pas beaucoup d'experience pur prendre du recul sur le moment
par contre ca se passerais maintenant je ne sais pas comment je reagirais
je sais juste que je ne pleurerais pas
et oui quand l'ide a appris par telephone que cette patiente etait morte nous etions en route pour alller chez un autre patient et j'ai verse quelques larmes
des fois ca ne se maitrise pas
une heure apres elle est morte
mon ressenti, j'ai culpabilise car j'avais prepare l'injection et au moment d'injecter je ne voulais plus faire l'injection mais l'IDE m'a dit quand on prepare quelque chose on va jusqu'au bout
d'un cote je suis ok avec elle mais ca m'a fait quelque chose quand j'ai su que la patiente est morte une heure apres d'avoir fait l'injection
c'etait mon deuxieme stage de premiere annee, avec des IDE liberales
j'en ai parle avec les autres IDE ca m'a fait du bien
avec du recul je pense que je n'etais pas preparer a ca c'est a dire qu'en deuxieme stage de premiere annee (meme en ayant une experience de fonction d'AS avant l'IFSI) je n'avais pas beaucoup d'experience pur prendre du recul sur le moment
par contre ca se passerais maintenant je ne sais pas comment je reagirais
je sais juste que je ne pleurerais pas
et oui quand l'ide a appris par telephone que cette patiente etait morte nous etions en route pour alller chez un autre patient et j'ai verse quelques larmes

des fois ca ne se maitrise pas

-IDE depuis le 24/06/09
-ISPV à mes heures perdues
-de retour sur le forum que j'ai déserté depuis au moins 2 ans..
-ISPV à mes heures perdues
-de retour sur le forum que j'ai déserté depuis au moins 2 ans..
alors pour moi j'ai vécu pas mal de décès
ressenti/ émotions: pour moi cela a été de la colère et de l'injustice ainsi qu'un sentiment d'échec pour les patients auquels on s'y atendaient pas..pour les personnes en fin de vie, pour ma part je l'ai vécu comme un "soulagement" car la personne ne souffrait plus et le soignant ne sent plus confronté à la difficulté de soin qui sont mal vécus
par contre j'ai eu a faire a un décès d'une patient proche dans le sens ou la relation soignant soigné était dépassé (personne en foyer logement ou je travaillais en tant qu'AS), on partageait beaucoup de chose et elle a surement sentie la mort venir car elle nous a dit au revoir en nous bisant toute l'équipe et une heure après elle était décédée dans son lit.
j'avoue que pour cette dernière situation le reste de la journée était difficile, personne ne parlait dans l'équipe, le soir quand je suis rentrée chez moi j'ai pleuré et cherché du réconfort auprès de mes amis...
les lendemains ont été difficile mais on c'est dit au fur et a mesure que c'était la vie....qu'il en était ainsi...
avec du recul, je me dis que c'était pas plus mal qu'elle soit partie dans la sérénité, au moins elle n'a pas souffert....de toutes facon quoiqu'il en soit le décès d'un patient est toujours une étape difficile a surmonter et a gérer au niveau des émotions, nous sommes des soignants mais avant tous des humains et souvent les décès nous reflètent a nos propres décès...
ressenti/ émotions: pour moi cela a été de la colère et de l'injustice ainsi qu'un sentiment d'échec pour les patients auquels on s'y atendaient pas..pour les personnes en fin de vie, pour ma part je l'ai vécu comme un "soulagement" car la personne ne souffrait plus et le soignant ne sent plus confronté à la difficulté de soin qui sont mal vécus
par contre j'ai eu a faire a un décès d'une patient proche dans le sens ou la relation soignant soigné était dépassé (personne en foyer logement ou je travaillais en tant qu'AS), on partageait beaucoup de chose et elle a surement sentie la mort venir car elle nous a dit au revoir en nous bisant toute l'équipe et une heure après elle était décédée dans son lit.
j'avoue que pour cette dernière situation le reste de la journée était difficile, personne ne parlait dans l'équipe, le soir quand je suis rentrée chez moi j'ai pleuré et cherché du réconfort auprès de mes amis...
les lendemains ont été difficile mais on c'est dit au fur et a mesure que c'était la vie....qu'il en était ainsi...
avec du recul, je me dis que c'était pas plus mal qu'elle soit partie dans la sérénité, au moins elle n'a pas souffert....de toutes facon quoiqu'il en soit le décès d'un patient est toujours une étape difficile a surmonter et a gérer au niveau des émotions, nous sommes des soignants mais avant tous des humains et souvent les décès nous reflètent a nos propres décès...
nain fermière dans son bled!!!!
que de changements...
que de changements...
de la colère et de l'injustice
pour les personnes en fin de vie, pour ma part je l'ai vécu comme un "soulagement" car la personne ne souffrait plus
je me suis appercue que j'avais oublie de parler de ca
lors des quelques deces que j'ai rencontre j'ai souvent eu ces sentiments aussi
-IDE depuis le 24/06/09
-ISPV à mes heures perdues
-de retour sur le forum que j'ai déserté depuis au moins 2 ans..
-ISPV à mes heures perdues
-de retour sur le forum que j'ai déserté depuis au moins 2 ans..
Tout d'abord, bon courage !!!
perso mon premier déces je men souviens encore( cela fait plus de 4 ans).Je l'ai mal vécu: je supportais pas de rester dans la chambre toute seule avec un mort.ca me travaillait la nuit.
Puis j'ai fait mes armes comme on dit.J'ai évacué avec mes collègues de promo à l'époque et j'ai recu une formation pdt mes études sur les soins palliatifs et cela ma permis de resoudre certains deuils .
récemment, j'ai été confrontée à une patiente qui est partie rapidement et c'était la première fois ou je me sentais bien voire même "fière" de moi.J'ai appelé mon frere pour lui raconter tellement j'étais" heureuse" d'être arrivé à gérer la situation .
J'ai fait un grand travail sur moi même pdt mes études et cela m'a aidé à mieux prendre en charge des mourants et leur familles.C'est un peu une "thérapie".
une formatrice nous avait dit en début de premiere année qu'on n'avait pas choisi le métier d'infirmiere par hasard.Apres pres de 4 ans d'études je confirme elle avait raison.On recherche tj qqch à "régler".C'est plus ou moins inconscient mais c'est présent en chacun de nous.Je sais pas si tu me suis ...
Voila, il existe des groupes de paroles, des formations plus poussées, des DU en soins palliatifs.
Perso, c'est très enrichissant de bosser en soins palliatfs ou d'être confronté à la mort: cela peut faire peur car ca renvoie à sa propre mort mais d'un autre coté on y est tous "égaux".
si tu veux plus d'infos tu peux me contacter par mp.
perso mon premier déces je men souviens encore( cela fait plus de 4 ans).Je l'ai mal vécu: je supportais pas de rester dans la chambre toute seule avec un mort.ca me travaillait la nuit.
Puis j'ai fait mes armes comme on dit.J'ai évacué avec mes collègues de promo à l'époque et j'ai recu une formation pdt mes études sur les soins palliatifs et cela ma permis de resoudre certains deuils .
récemment, j'ai été confrontée à une patiente qui est partie rapidement et c'était la première fois ou je me sentais bien voire même "fière" de moi.J'ai appelé mon frere pour lui raconter tellement j'étais" heureuse" d'être arrivé à gérer la situation .
J'ai fait un grand travail sur moi même pdt mes études et cela m'a aidé à mieux prendre en charge des mourants et leur familles.C'est un peu une "thérapie".
une formatrice nous avait dit en début de premiere année qu'on n'avait pas choisi le métier d'infirmiere par hasard.Apres pres de 4 ans d'études je confirme elle avait raison.On recherche tj qqch à "régler".C'est plus ou moins inconscient mais c'est présent en chacun de nous.Je sais pas si tu me suis ...
Voila, il existe des groupes de paroles, des formations plus poussées, des DU en soins palliatifs.
Perso, c'est très enrichissant de bosser en soins palliatfs ou d'être confronté à la mort: cela peut faire peur car ca renvoie à sa propre mort mais d'un autre coté on y est tous "égaux".
si tu veux plus d'infos tu peux me contacter par mp.
Bonsoir,
Je suis jeune DE (novembre) et pourtant deja confronté a beaucoup de décès, en effet je suis en court sejour geriatrique.Mon ressenti n'est jamais le meme apres chaque decès, beaucoup de facteur rentre en jeu: l'état de santé de la personne, sa souffrance moral et physique...Mais bien souvent le sentiment que je ressens c'est une delivrance pour la personne défunte, car les voir agoniser, souffrir c'est trop dur,meme si nous mettons beaucoup de chose en place pour l'accompagnement fin de vie reste que des fois c'est tres dur.
Ca n'empeche que parfois j'ai du mal a rentrer dans une chambre sachant que la personne est mourrante donc que je vais peut etre la trouver morte, ca j'ai encore du mal, comme beaucoup de gens, se retrouver seul avec une personne décédé c'est pas evident, voire meme par moment angoissant et puis tres triste quand nous sommes confronté a la famille ou pire qu'il faille l'annoncer aux proches...
Voial bon courage pour ton TFE, bonne continuation
Je suis jeune DE (novembre) et pourtant deja confronté a beaucoup de décès, en effet je suis en court sejour geriatrique.Mon ressenti n'est jamais le meme apres chaque decès, beaucoup de facteur rentre en jeu: l'état de santé de la personne, sa souffrance moral et physique...Mais bien souvent le sentiment que je ressens c'est une delivrance pour la personne défunte, car les voir agoniser, souffrir c'est trop dur,meme si nous mettons beaucoup de chose en place pour l'accompagnement fin de vie reste que des fois c'est tres dur.
Ca n'empeche que parfois j'ai du mal a rentrer dans une chambre sachant que la personne est mourrante donc que je vais peut etre la trouver morte, ca j'ai encore du mal, comme beaucoup de gens, se retrouver seul avec une personne décédé c'est pas evident, voire meme par moment angoissant et puis tres triste quand nous sommes confronté a la famille ou pire qu'il faille l'annoncer aux proches...
Voial bon courage pour ton TFE, bonne continuation
autre temoignage !!!
salut a tous !
je suis etudiante en 2eme annee:
j'ai eu affaire a la mort lors de mon premier stage de 1ere annee, c'etait en SSIAD (Service de Soins Infirmiers A Domicile),
nous avons appris la nouvelle par ecrit, transmissions de la veille... sur le coup je me suis senti triste... car je m'etais beaucoup attaché a ce patient en fin de vie et a sa femme, chez qui nous venions une fois par jour... pendant 2 semaines (pour ma part), depuis plusieurs années pour l'équipe. Ensuite, je me suis faite à l'idée, et ce sentiment de tristesse s'est transformé en soulagement.
ensuite, j'ai perdu deux de mes grands parents... douloureuse epreuve encore, mais sentiments encore différents... dont je me suis relevée difficilement...
l'équipe avec qui j'ai travaillé au SSIAD etait vraiment ouverte, à l'écoute, j'avais besoin de parler... de pleurer meme aussi... car oui, on apprend des gestes techniques... mais nous sommes avant tous des hommes, avec des sentiments... de joie, et aussi de tristesse !!! L'AS m'a egalement conseillé des livres pour mieux apprehender et accepter la mort... cela m'a beaucoup aider... nous avons beaucoup parlé, des patients en fin de vie, mais aussi des defunts familiaux... j'ai aussi trouver un autre moyen de surmonter ses epreuves difficiles... que ce soit la mort ou autre... j'écris enormemment... cela me permet de me liberer... de me lacher... j'explose sur le papier !
Avec l'équipe nous nous sommes demandés si nous devions assister à ses obsèques... L'AS avec qui je tournais voulait y aller et ma demandé mon avis... Cela me paraissait tellement evident que nous y sommes allées toutes les 2... Pour un dernier adieu... nous l'avons laissé partir et reposer en paix.
aujourd'hui, je suis toujours aussi sensible à la mort... cela me touche encore enormemment... j'ai des angoisses par rapport a cette derniere, mais je me dis que c'est peut etre mieux comme ca ! et puis je continue à ecrire, et a en parler a lequipe et a mes proches...
voili voilou !
en esperant que mon temoignange t'apportera des bons points ! je reste a ta disposition si tu avais des questions...
je suis prete a faire partager mon ressenti, mes histoires, mes mésaventures... a ceux que cela interessent !!!
bonne lecture a tous !!!
bon courage pour ton TFE !!! et a tous les autres qui buchent le DE, le concours et autres !!!
bises a vous !
amicalement
nanou64
je suis etudiante en 2eme annee:
j'ai eu affaire a la mort lors de mon premier stage de 1ere annee, c'etait en SSIAD (Service de Soins Infirmiers A Domicile),
nous avons appris la nouvelle par ecrit, transmissions de la veille... sur le coup je me suis senti triste... car je m'etais beaucoup attaché a ce patient en fin de vie et a sa femme, chez qui nous venions une fois par jour... pendant 2 semaines (pour ma part), depuis plusieurs années pour l'équipe. Ensuite, je me suis faite à l'idée, et ce sentiment de tristesse s'est transformé en soulagement.
ensuite, j'ai perdu deux de mes grands parents... douloureuse epreuve encore, mais sentiments encore différents... dont je me suis relevée difficilement...
l'équipe avec qui j'ai travaillé au SSIAD etait vraiment ouverte, à l'écoute, j'avais besoin de parler... de pleurer meme aussi... car oui, on apprend des gestes techniques... mais nous sommes avant tous des hommes, avec des sentiments... de joie, et aussi de tristesse !!! L'AS m'a egalement conseillé des livres pour mieux apprehender et accepter la mort... cela m'a beaucoup aider... nous avons beaucoup parlé, des patients en fin de vie, mais aussi des defunts familiaux... j'ai aussi trouver un autre moyen de surmonter ses epreuves difficiles... que ce soit la mort ou autre... j'écris enormemment... cela me permet de me liberer... de me lacher... j'explose sur le papier !
Avec l'équipe nous nous sommes demandés si nous devions assister à ses obsèques... L'AS avec qui je tournais voulait y aller et ma demandé mon avis... Cela me paraissait tellement evident que nous y sommes allées toutes les 2... Pour un dernier adieu... nous l'avons laissé partir et reposer en paix.
aujourd'hui, je suis toujours aussi sensible à la mort... cela me touche encore enormemment... j'ai des angoisses par rapport a cette derniere, mais je me dis que c'est peut etre mieux comme ca ! et puis je continue à ecrire, et a en parler a lequipe et a mes proches...
voili voilou !
en esperant que mon temoignange t'apportera des bons points ! je reste a ta disposition si tu avais des questions...
je suis prete a faire partager mon ressenti, mes histoires, mes mésaventures... a ceux que cela interessent !!!
bonne lecture a tous !!!
bon courage pour ton TFE !!! et a tous les autres qui buchent le DE, le concours et autres !!!
bises a vous !
amicalement
nanou64
Bonsoir,
Je suis ESI 1ère année et je viens de quitter mon poste d'aide-soignante en cancérologie ou j'ai travaillé 3 ans de nuit. Un peu plus de la moitié de nos patients décédaient la nuit.
48 personnes sont décédées lorsque je travaillais. Je crois que je n'en ai oublié aucune. J'ai toujours eu une émotion particulière lorsque c'est arrivé, jamais je ne me suis sentie indifférente, même lorsque je ne connaissais pas le patient.
J'ai eu beaucoup de mal lors du décès d'une femme de 40 ans avec un mari fou d'amour, deux enfants de 4 et 6 ans qui sont venus dire adieu à leur mère en lui souhaitant "d'être heureuse avec les anges". C'est la première fois que j'ai pleuré dans le couloir du service.
Il y a toujours des patients auxquels on s'attache plus qu'à d'autres. J'ai vu des personnes tellement formidables mourir. Le pire c'est de les sentir partir et de ne rien pouvoir faire que de le tenir la main jusqu'au bout. Je n'ai jamais pu laisser un patient mourir seul, je m'asseyais près d'eux et selon le contexte je leur lisais des poèmes, je leur mettais leur chanson préféré ou je leur parlais de tout et de rien, juste pour qu'il ne se sente pas seul dans un moment aussi difficile. C'est tellement dur de mourir! tellement injuste dans la plupart des cas que j'ai pu rencontré. Qu'il s'agisse d'un jeune homme de 23 ans ou d'une personne âgée de 90 ans, je crois que je suis aussi émue dans les deux cas même si l'un a fait sa vie et l'autre pas, c'est quand même une vie qui s'arrête, un corps inerte que l'on a fasse a soi, une absence de vie qui parfois me met en colère.
La plupart du temps je surmontais mes émotions en "préparant" le patient au mieux après le décès. Je continuais à leur parler. J'installais toujours le corps le mieux possible, je faisais attention à ce qu'il soit le plus "beau" possible pour la famille ne soit pas trop choquée. Beaucoup de proches de défunts m'ont d'ailleurs dit "il semble dormir, il est apaisé". C'est très important pour les familles que le corps soit respecté. Dans le service ou je travaillais, il n'y avait pas de morgue, nous gardions les patients décédés dans leur chambre jusqu'au matin et c'est là que les proches venaient les voir.
Je prenais aussi du temps pour que les affaires du patient soit rangées et que les lumières soient tamisées. Je crois qu'avec le recul je faisais cela autant pour eux que pour moi, un peu pour faire mon deuil à ma manière. J'avais besoin de prendre le temps de leur dire "au revoir". Chacun d'entre eux m'a tellement apporté que c'était pour moi un remerciement que de les soigner encore après leur mort.
Mon père est décédé dans cette clinique un an avant que j'y travaille, d'un cancer également, et je me suis toujours promis que je ne laisserai jamais un patient mourir dans les mêmes conditions que lui: Indifférence du personnel, chambre dans un état lamentable, bandage autour de la tête pour lui fermer la bouche façon "oeuf de pâques", bref vision d'horreur que je ne souhaite à personne.
J'ai beaucoup écrit durant mes années en oncologie sur mes émotions et mes ressenties, cela m'a aidé à évacuer je pense.
Voilà mon expérience, j'espère t'avoir un peu aidé .
Némésis.
Je suis ESI 1ère année et je viens de quitter mon poste d'aide-soignante en cancérologie ou j'ai travaillé 3 ans de nuit. Un peu plus de la moitié de nos patients décédaient la nuit.
48 personnes sont décédées lorsque je travaillais. Je crois que je n'en ai oublié aucune. J'ai toujours eu une émotion particulière lorsque c'est arrivé, jamais je ne me suis sentie indifférente, même lorsque je ne connaissais pas le patient.
J'ai eu beaucoup de mal lors du décès d'une femme de 40 ans avec un mari fou d'amour, deux enfants de 4 et 6 ans qui sont venus dire adieu à leur mère en lui souhaitant "d'être heureuse avec les anges". C'est la première fois que j'ai pleuré dans le couloir du service.
Il y a toujours des patients auxquels on s'attache plus qu'à d'autres. J'ai vu des personnes tellement formidables mourir. Le pire c'est de les sentir partir et de ne rien pouvoir faire que de le tenir la main jusqu'au bout. Je n'ai jamais pu laisser un patient mourir seul, je m'asseyais près d'eux et selon le contexte je leur lisais des poèmes, je leur mettais leur chanson préféré ou je leur parlais de tout et de rien, juste pour qu'il ne se sente pas seul dans un moment aussi difficile. C'est tellement dur de mourir! tellement injuste dans la plupart des cas que j'ai pu rencontré. Qu'il s'agisse d'un jeune homme de 23 ans ou d'une personne âgée de 90 ans, je crois que je suis aussi émue dans les deux cas même si l'un a fait sa vie et l'autre pas, c'est quand même une vie qui s'arrête, un corps inerte que l'on a fasse a soi, une absence de vie qui parfois me met en colère.
La plupart du temps je surmontais mes émotions en "préparant" le patient au mieux après le décès. Je continuais à leur parler. J'installais toujours le corps le mieux possible, je faisais attention à ce qu'il soit le plus "beau" possible pour la famille ne soit pas trop choquée. Beaucoup de proches de défunts m'ont d'ailleurs dit "il semble dormir, il est apaisé". C'est très important pour les familles que le corps soit respecté. Dans le service ou je travaillais, il n'y avait pas de morgue, nous gardions les patients décédés dans leur chambre jusqu'au matin et c'est là que les proches venaient les voir.
Je prenais aussi du temps pour que les affaires du patient soit rangées et que les lumières soient tamisées. Je crois qu'avec le recul je faisais cela autant pour eux que pour moi, un peu pour faire mon deuil à ma manière. J'avais besoin de prendre le temps de leur dire "au revoir". Chacun d'entre eux m'a tellement apporté que c'était pour moi un remerciement que de les soigner encore après leur mort.
Mon père est décédé dans cette clinique un an avant que j'y travaille, d'un cancer également, et je me suis toujours promis que je ne laisserai jamais un patient mourir dans les mêmes conditions que lui: Indifférence du personnel, chambre dans un état lamentable, bandage autour de la tête pour lui fermer la bouche façon "oeuf de pâques", bref vision d'horreur que je ne souhaite à personne.
J'ai beaucoup écrit durant mes années en oncologie sur mes émotions et mes ressenties, cela m'a aidé à évacuer je pense.
Voilà mon expérience, j'espère t'avoir un peu aidé .
Némésis.
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront"... René CHAR
un grand bravo et un grand merci...
hyper emouvant ton temoignage... vraiment...
tu es quelqu un d'extra... humaine...
moi je te dis chapeau...
cela me fait penser à n livre que je suis en train de lire justement sur les soins palliatifs : la mort intime de Marie de Hennezel, livre aussi emouvant, vivant et humain que ton temoignage !
un jour j'aimerais avoir la chance de travaillais dans un service digne de ce nom... dans lequel les patients mourront sereinement, entouré egalement...
bravo a tous ceux qui ont le vourage de travailler dans ces services
Némésis, restes comme tu es ! il y a si peu de gens comme toi... sincerement... y en a aussi des supers ! heureusement !
bon courage a tous !!
et merci pour Eux.
nanou64
tu es quelqu un d'extra... humaine...
moi je te dis chapeau...
cela me fait penser à n livre que je suis en train de lire justement sur les soins palliatifs : la mort intime de Marie de Hennezel, livre aussi emouvant, vivant et humain que ton temoignage !
un jour j'aimerais avoir la chance de travaillais dans un service digne de ce nom... dans lequel les patients mourront sereinement, entouré egalement...
bravo a tous ceux qui ont le vourage de travailler dans ces services
Némésis, restes comme tu es ! il y a si peu de gens comme toi... sincerement... y en a aussi des supers ! heureusement !
bon courage a tous !!
et merci pour Eux.
nanou64
pas mal de décès déjà dans mon parcours, on va parler du dernier
_les ressentis, les émotions
_était-ce un patient proche de vous?
_avez-vous pu surmonter vos émotions? par quel moyen?
_si non pourquoi?
_avec du recul que ressentez-vous?
1) le ressenti: ben ça fait chier, malgrès que cela fasse partie du boulot, c'est un coté que l'on n'aime pas.
2) c'était une patiente, proche ou pas? Disons que l'on était dans une distance thérapeutique, elle nous avait confié son corps, ses inquiétudes, ce qui n'est pas rien, et nous nous avons essayé d'etre soignants avec la distance nécessaire.
3) Oui, pas de problème pour gèrer mes émotions, bien que cela soit quand même présent (ce n'est pas un refoulement de mes émotions, et heureusement, sinon cela revient vite...). Par quel moyen? Déjà tout simplement pour finir le boulot qui ne s'arrete pas à la fin de la vie, mais il continue après au travers l'accompagnement de l'entourage. Et puis il ne faut pas oublier son rôle de soignant qui n'est ni celui d'un proche, ni celui d'un guérisseur tout puissant.
Je pense que notre réaction lors d'un décès se joue lors de notre relation avec la personne (transfert/ contre transfert, impossibilité de garder une distance thérapeutique).
4) avec le recul, (mais déjà le soir même), je ressens un sentiment de boulot bien fait, l'accompagnement de la famille a été pas mal, ils sont revenus nous remercier quelques jours après et ils avaient déjà franchis quelques étapes.
_les ressentis, les émotions
_était-ce un patient proche de vous?
_avez-vous pu surmonter vos émotions? par quel moyen?
_si non pourquoi?
_avec du recul que ressentez-vous?
1) le ressenti: ben ça fait chier, malgrès que cela fasse partie du boulot, c'est un coté que l'on n'aime pas.
2) c'était une patiente, proche ou pas? Disons que l'on était dans une distance thérapeutique, elle nous avait confié son corps, ses inquiétudes, ce qui n'est pas rien, et nous nous avons essayé d'etre soignants avec la distance nécessaire.
3) Oui, pas de problème pour gèrer mes émotions, bien que cela soit quand même présent (ce n'est pas un refoulement de mes émotions, et heureusement, sinon cela revient vite...). Par quel moyen? Déjà tout simplement pour finir le boulot qui ne s'arrete pas à la fin de la vie, mais il continue après au travers l'accompagnement de l'entourage. Et puis il ne faut pas oublier son rôle de soignant qui n'est ni celui d'un proche, ni celui d'un guérisseur tout puissant.
Je pense que notre réaction lors d'un décès se joue lors de notre relation avec la personne (transfert/ contre transfert, impossibilité de garder une distance thérapeutique).
4) avec le recul, (mais déjà le soir même), je ressens un sentiment de boulot bien fait, l'accompagnement de la famille a été pas mal, ils sont revenus nous remercier quelques jours après et ils avaient déjà franchis quelques étapes.
Re: Rch personne ayant vécu le décès d'1 patient
Je vis beaucoup de décés dans le service où je travaille, mais il y a un décés qui m'a marqué.
C'était une dame qui tétait toujours dans la plainte; elle somatisait++ et parfois nous (l'équipe) pensions qu'elle jouait la comédie pour que l'on puisse préter attention à elle ( ce qui est certainement vrai).Elle faisait fuir les soignants par son comportement.
Un soir, elle n'arrétait pas de nous appeller pour la remonter dans le lit, pour faire ci, faire cela; surtout quand on s'occupait de sa voisine de chambre. cette derbière nous a fait un malaise, donc je m'en suis occupé.Pendant que je lui prenais la TA, elle criait pour qu'on vienne s'occuper d'elle. Je me suis un peu fachée et je lui ai retorqué que je m'occupait de sa voisine et qu'il n'y avait pas qu'elle dans le service. Elle a fait la tête.
Le lendemain, j'ai appri son décés ( elle avait fait un infarctus dans la nuit) et là, j'ai pris comme une baffe. Je me suis dis que j'avais mal agi; je l'avait "engueulé"et ce fut la dernière chose qu'elle ait vécu avant de mourir. J'étais vraiment mal par rapport à mon comportement.Et je n'étais pas le seule car les autres soignants ont eu le même ressenti.
beaucoup de culpabilité
non par vraiment! au contraire elle rendait les soignants fous par ces plaintes constantes, ses exigences, ses reflexions; elle a vraiment épuisé tout le personnel!
oui en parlant avec l'équipe et avec les médecins.Il est important de pouvoir évacuer tous les ressentis.
J'ai pu analyser mon comportement et cela m'a servis de lecon
C'était une dame qui tétait toujours dans la plainte; elle somatisait++ et parfois nous (l'équipe) pensions qu'elle jouait la comédie pour que l'on puisse préter attention à elle ( ce qui est certainement vrai).Elle faisait fuir les soignants par son comportement.
Un soir, elle n'arrétait pas de nous appeller pour la remonter dans le lit, pour faire ci, faire cela; surtout quand on s'occupait de sa voisine de chambre. cette derbière nous a fait un malaise, donc je m'en suis occupé.Pendant que je lui prenais la TA, elle criait pour qu'on vienne s'occuper d'elle. Je me suis un peu fachée et je lui ai retorqué que je m'occupait de sa voisine et qu'il n'y avait pas qu'elle dans le service. Elle a fait la tête.
Le lendemain, j'ai appri son décés ( elle avait fait un infarctus dans la nuit) et là, j'ai pris comme une baffe. Je me suis dis que j'avais mal agi; je l'avait "engueulé"et ce fut la dernière chose qu'elle ait vécu avant de mourir. J'étais vraiment mal par rapport à mon comportement.Et je n'étais pas le seule car les autres soignants ont eu le même ressenti.
les ressentis, les émotions!
beaucoup de culpabilité
était-ce un patient proche de vous?
non par vraiment! au contraire elle rendait les soignants fous par ces plaintes constantes, ses exigences, ses reflexions; elle a vraiment épuisé tout le personnel!
avez-vous pu surmonter vos émotions? par quel moyen?
oui en parlant avec l'équipe et avec les médecins.Il est important de pouvoir évacuer tous les ressentis.
avec du recul que ressentez-vous?
J'ai pu analyser mon comportement et cela m'a servis de lecon
Re: Rch personne ayant vécu le décès d'1 patient
deseperate studient a écrit :_les ressentis, les émotions
_était-ce un patient proche de vous?
_avez-vous pu surmonter vos émotions? par quel moyen?
_si non pourquoi?
_avec du recul que ressentez-vous?
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1/ le ressenti, les emotions:
Pour un deces que j'ai vecu et qui m'a marqué: je me rappelle avoir eu la sensation que mon sang s'est "glacé" lorsque j'ai entendu les cris de la maman apres le MAR lui ai annoncé que son bébé etait en mort cerebrale. Je crois que j'entends encore ses cris de douleur. Je suis restée petrifiée, j'etais de l'autre coté de la porte (ce n'etait pas mon patient). Cette mort était tellement brutale, je me suis dit : ils se levent avec un nourrisson qui a un peu de fievre le matin et le lendemain il est mort...voilà je crois que c'est ce contexte qui m'a bouleversée.
2/ Non je ne m'etais pas attachée à ce bébé, dans la mesure ou il etait arrivé dans ce service moins de 24h avant son deces. Et je ne m'en suis pas occupée.
3/ c'etait au petit matin et je finissais ma nuit, ils ont debranché le respi dans la matinée. Je suis rentrée chez moi et y ai pensé toute la journée. Je pense que si j'avais été de jour ce jour là, j'aurai sans doute pleuré.
lorsque je dois m'occuper d'un enfant qui decede, je surmonte mes émotions en faisait le maximun pour les parents, j'installe confortablement le bébé dans les bras ect...je leur montre que leur situation me touche et les assure que je m'occupe que leur petit avec beaucoup de respect .
4/ avec le recul je ressens de la tristesse pour les proches qui perdent une partie de leur chair, un enfant pour qu'ils avaient sans doute des projets d'avenir...un profond respect pour eux qui auront un deuil à vivre.
Puéricultrice