Mi putes, mi soumises, mi cuites
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Je pense qu'on peut être empli d'humanité et faire son métier humainement sans être soignant. Les soignants n'ont pas le monopole de l'humain, et on peut tout à fait faire du commerce, du social, ... en le faisant d'abord pour pour le contact avec l'autre ou dans la recherche du service rendu.AJazz a écrit :Je comprends. Mais là encore, m'étonnerais fort que "Loulic ESI" ait vu sa future profession exactement sous cet angle. Autant devenir informaticien, garde-chiens, tout sauf la filière soins.loulic a écrit : De même, je ne "donne" pas de moi, je fais profiter le patient de mes compétences, et j'en retire satisfaction et salaire (...)
Je me réalise notamment par mon métier, mais je n'en fais pas don. Je loue mes services. Et quelques patients "louent" mes compétences.
C'est un des torts de notre profession est d'être infirmier-centré et beaucoup se voient (ou aimerait se voir) en saint laïc, et avoir l'exclusivité de ce statut.
Je ne crois pas que les "vieux" infirmiers soient forcément moins humains que leurs jeunes confrères. Je pense qu'ils sont plus "empathiques".
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Tout à fait. Alors pourquoi devenir soignant? Pour faire de la technique sur un corps humain? Sans parler du monopole, il me paraît quand même évident que c'est le côté humain qui attire vers la profession.loulic a écrit : Je pense qu'on peut être empli d'humanité et faire son métier humainement sans être soignant. Les soignants n'ont pas le monopole de l'humain, et on peut tout à fait faire du commerce, du social, ... en le faisant d'abord pour pour le contact avec l'autre ou dans la recherche du service rendu.
Je ne trouve pas beaucoup de "bonnes soeurs" parmi mes collègues, bien au contraire--comme ceux qui ont déjà répondu ici, ils rejettent fermement cette image et revendiquent une reconnaissance basée sur leur compétences et leur investissement à tous les niveaux.loulic a écrit :C'est un des torts de notre profession est d'être infirmier-centré et beaucoup se voient (ou aimerait se voir) en saint laïc, et avoir l'exclusivité de ce statut.
Moi non plus, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. J'ai souvent constaté un écart entre le regard de l'ESI et de l'IDE expérimenté. Je pense que ce sont les conditions de travail et le manque d'évolution qui nous font de plus en plus occulter cet aspect humain en faveur d'une vision plus technique, tangible et peut-être même "chiffrable" de la profession. Et pour ma part, je crains les retombées sur la qualité des soins.loulic a écrit :Je ne crois pas que les "vieux" infirmiers soient forcément moins humains que leurs jeunes confrères.
Enfin la lumière au bout du tunnel... pourvu que ce ne soit pas le train...
IDE en Pédiatrie
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Anonyme222222
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
moutarde a écrit :IDE = Un art - Un service - Un salaire
Je le pense aussi mais les étapes constitutives de "ta conclusion" peuvent différer d'un professionnel à l'autre selon qu'elles sont conscientes ou non, volontaires ou pas, insidieuses ou brutales...etc. On peut assister par exemple à un syndrome d'épuisement professionnel +/- des dérives colatérales. En fait, tout dépend des mécanismes de protection que le soignant - puisque c'est de lui dont il est question - met en place et, pour protéger quoi.AJazz a écrit :Mais à force d'exercer sans la reconnaissance intellectuelle et salariale que méritent la profession, on finit aussi par minimiser en grande partie l'élément humain qui est pourtant au centre du choix de devenir soignant:
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Soyons réalistes, pour beaucoup c'est l'opportunité d'une profession correctement payée et socialement valorisante après une formation courte et accessible.AJazz a écrit : Alors pourquoi devenir soignant? Pour faire de la technique sur un corps humain? Sans parler du monopole, il me paraît quand même évident que c'est le côté humain qui attire vers la profession.
Si on veut vraiment faire de "l'humain", psycho, assistante social ou même conseiller de banque me semble tout aussi adapté.
Tous les métiers (même les militaires) mettent en avant le côté humain de leur profession.
Il suffit pourtant de lire les posts ici ou sur le forum des ESI pour voir la capacité sacrificielle de certain en vertu d'une image quasi sacrée du patient (on ne fait par exemple pas grève parce que ça porterai préjudice au patient).AJazz a écrit : Je ne trouve pas beaucoup de "bonnes soeurs" parmi mes collègues, bien au contraire--comme ceux qui ont déjà répondu ici, ils rejettent fermement cette image et revendiquent une reconnaissance basée sur leur compétences et leur investissement à tous les niveaux.
Et bien justement je ne crois pas. Le côté humain n'est pas occulté chez les "vieux" (enfin pas toujoursAJazz a écrit :Moi non plus, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. J'ai souvent constaté un écart entre le regard de l'ESI et de l'IDE expérimenté. Je pense que ce sont les conditions de travail et le manque d'évolution qui nous font de plus en plus occulter cet aspect humainloulic a écrit :Je ne crois pas que les "vieux" infirmiers soient forcément moins humains que leurs jeunes confrères.
Quand je lis que l'infirmier est "d'abord là pour aimer le patient" je pense que certains ont un réel travail à faire sur ce qu'est la relation d'aide et l'empathie.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
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Anonyme222222
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Il y a eu une mutation sociétale importante ces dernières années, causes et/ou conséquences des difficultés socio-économico-politiques et que les IDE composant(e)s de ce microcosme n'échappent pas à la règle.
Bon, il y a comme dit Loulic quelques ESI et IDE sur ce forum et sûrement ailleurs ayant une grande capacité sacrificielle...
Dans cette mutation, n'est sûrement pas étranger, le fait que la santé est devenue un bien de consommation comme un autre.
Bon, il y a comme dit Loulic quelques ESI et IDE sur ce forum et sûrement ailleurs ayant une grande capacité sacrificielle...
Dans cette mutation, n'est sûrement pas étranger, le fait que la santé est devenue un bien de consommation comme un autre.
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Au delà de ça, je pense qu'on ne soigne pas les gens avec des bons sentiments, contrairement à ce que semble croire certains.
Et le désir d'aider l'autre ne suffit pas à être un professionnel compétent.
Je pense que les exigences techniques et relationnelle inhérente à notre profession font qu'on ne peut plus comme il y a 100 ans confier le métier à des dames patronnesses ou à des soeurs dévouées.
Sans en faire forcément un bien de consommation, les gens exigent à juste titre de bénéficier des meilleurs soins. Et que l'aléa n'est plus accepté. C'est compréhensible, mais il y a quelque décennie on attendit pas forcément autant de professionnalisme.
Et le désir d'aider l'autre ne suffit pas à être un professionnel compétent.
Je pense que les exigences techniques et relationnelle inhérente à notre profession font qu'on ne peut plus comme il y a 100 ans confier le métier à des dames patronnesses ou à des soeurs dévouées.
Sans en faire forcément un bien de consommation, les gens exigent à juste titre de bénéficier des meilleurs soins. Et que l'aléa n'est plus accepté. C'est compréhensible, mais il y a quelque décennie on attendit pas forcément autant de professionnalisme.
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Lu sur le forum ESI. Et ça va peut être devenir notre collègue...seringuelectrique a écrit :Quand je lis que l'infirmier est "d'abord là pour aimer le patient" je pense que certains ont un réel travail à faire sur ce qu'est la relation d'aide et l'empathie
euh faut pas trop pousser non plus ...
aider oui, on est payé pour çà ...
aimer, non pas trop ...
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
C'est la partie "mi-------" du sujet peut-être...
ok ok: 
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Anonyme222222
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Même si c'est à déplorer, je (on ?) le constate chaque jour de plus en plus.loulic a écrit :Sans en faire forcément un bien de consommation, les gens exigent à juste titre de bénéficier des meilleurs soins.
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Oui, mais attention, il faut différencier la légitime exigence des citoyens qui veulent les meilleurs soins, et la marchandisation de cette attente.
Il y a peu la parole médicale et le geste du médecin était divinisée, aujourd'hui ce n'est heureusement plus le cas, et les citoyens ne se contentent plus de la fatalité ou de l'omerta du monde de la santé.
Il y a peu la parole médicale et le geste du médecin était divinisée, aujourd'hui ce n'est heureusement plus le cas, et les citoyens ne se contentent plus de la fatalité ou de l'omerta du monde de la santé.
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
que soit Loulic-ESI, ou moi-ESI ou même les autres que tu entends, pourquoi en arrivons nous là ?AJazz a écrit :
Je comprends. Mais là encore, m'étonnerais fort que "Loulic ESI" ait vu sa future profession exactement sous cet angle. Autant devenir informaticien, garde-chiens, tout sauf la filière soins. Je ne vous vise pas Loulic, je retrouve votre point de vue chez beaucoup de collègues ayant plusieurs années d'exercice dans leurs fonctions.
pour ma part, c'est en cotoyant des professionnels aigris (oui je sais pas tous), des professionnels qui se plaignent mais finalement ne font rien pour que ça change, des malades qui d'objets sont devenus exigeants, et pourquoi ne pas trouver un juste milieu ?...
"Le psychiatre sait tt et ne fait rien, le chirurgien ne sait rien ms fait tt, le dermatologue ne sait rien et ne fait rien, le médecin légiste sait tout, mais un jour trop tard"
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Je ne me pense pas cynique, aigri ou désabusé. J'aime aider mon prochain et m'enrichir intellectuellement au contact des autres. Et j'adore mon job, que je pense utile.
Si je peux améliorer d'une manière ou d'une autre le sort de l'humanité, ou d'une parcelle d'humanité, c'est un plus appréciable.
Mais voila, faut pas non plus nous prendre pour des cons, et beaucoup de collègues pensent qu'en avalant les couleuvres qu'on leur sert, elles se rendent utiles. Moi, je pense qu'une telle attitude est néfaste, et que pour améliorer les choses il faut aussi savoir dire merde, donner des gnons, et parfois risquer d'en prendre.
Si je peux améliorer d'une manière ou d'une autre le sort de l'humanité, ou d'une parcelle d'humanité, c'est un plus appréciable.
Mais voila, faut pas non plus nous prendre pour des cons, et beaucoup de collègues pensent qu'en avalant les couleuvres qu'on leur sert, elles se rendent utiles. Moi, je pense qu'une telle attitude est néfaste, et que pour améliorer les choses il faut aussi savoir dire merde, donner des gnons, et parfois risquer d'en prendre.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Et en décodé, ça veut dire...? Pardon Moutarde, je ne pouvais m'en empêcher--là j'avais l'impression de voir Sarko. J'entendais presque la guitare de Carla derrièremoutarde a écrit :Il y a eu une mutation sociétale importante ces dernières années, causes et/ou conséquences des difficultés socio-économico-politiques et que les IDE composant(e)s de ce microcosme n'échappent pas à la règle.
Il y a quelques temps, je me suis fait verbalement lynché en suggérant que nous nous approchons malheureusement de plus en plus du système US à cet égard. Je suis pourtant d'accord avec vous. Là on quitte quand même le sujet pour aborder un autre...moutarde a écrit :Dans cette mutation, n'est sûrement pas étranger, le fait que la santé est devenue un bien de consommation comme un autre.
Enfin la lumière au bout du tunnel... pourvu que ce ne soit pas le train...
IDE en Pédiatrie
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
On quitte le sujet, mais quand même pas tout à fait.
A savoir que nos dirigeants actuels ont théorisé la marchandisation totale et sauvage de la société, éducation et santé compris.
Selon eux la santé DOIT être un bien de consommation comme les autres.
Et justement de nombreuses consoeurs vivent dans le déni absolu de cet objectif et de cette réalité qui nous rattrape, et se font les complices plus ou moins volontaire de ce système.
A savoir que nos dirigeants actuels ont théorisé la marchandisation totale et sauvage de la société, éducation et santé compris.
Selon eux la santé DOIT être un bien de consommation comme les autres.
Et justement de nombreuses consoeurs vivent dans le déni absolu de cet objectif et de cette réalité qui nous rattrape, et se font les complices plus ou moins volontaire de ce système.
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Anonyme222222
Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites
Ce que certains disent depuis le début en fait mais cela ne va pas être simple et cela risque encore de te rappeler NS, Carlita et sa guitare...AJazz a écrit :Et en décodé, ça veut dire...?
Les IDE sont des individus comme les autres. Aujourd'hui, on ne vit plus pour travailler mais on travaille pour vivre et être IDE est avant tout un métier. Un métier étant avant tout une production de biens ou de services en échange d'un salaire. Je dis bien avant tout parce que cela n'exclut pas nécessairement et systématiquement le reste.
Par ailleurs et je fais une parenthèse, le rapport au malade a changé. Bien des fois le patient n'est pas (plus) ce qui occupe principalement le soignant ; je veux dire dans une activité soignante quelle est la part des soins par rapport à celle consacrée à l'administratif, la gestion, la hiérarchie, l'employeur..etc ? Les soins aussi ont et vont continuer à changer.
La PEC du patient est devenue ou devient indissociable de son environnement que ce soit en structure ou en ville voire plus globalement au sein de la société quand j'observais que la santé devenait un bien de consommation comme un autre.
A mon avis, qui n'engage que moi, quand ce que l'on donne en tant que soignant ET individu est à l'équilibre avec ce que l'on en attend, il n'y a pas de problème. Quand cet équilibre est (co)rompu, on peut assister à certaines dérives. Mettre la barre trop haute peut fragiliser cette fragile harmonie.
Enfin, en ce qui concerne la mutation, je pensais au fait que la satisfaction individuelle et personnelle prévaut de plus en plus sur celle du groupe.
Tout ceci contribue donc à porter un regard évolué sur l'aspect humain initial (ou acquis) qui peut-être selon toi, nous a fait choisir ce métier.

