La philosophie des soins de l'Humanitude
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La philosophie des soins de l'Humanitude
Bonjour,
je prépare actuellement l'oral pour 2 concours, et je m'intéresse (très) fortement à la philosophie des soins de l'Humanitude. Dans l'idéal, je souhaiterais, une fois diplômée -et expérimentée-, suivre la formation et peut-être devenir moi-même formateur. C'est prématuré, j'en ai bien conscience...
J'aimerais avoir le témoignage de personnels soignants ayant suivi cette formation et leur ressenti, le changement que cela a provoqué dans leur quotidien auprès des patients, l'analyse qu'ils font de leurs soins avant et après cette formation,...
Bref, leur avis.
Je vous remercie par avance de votre temps
je prépare actuellement l'oral pour 2 concours, et je m'intéresse (très) fortement à la philosophie des soins de l'Humanitude. Dans l'idéal, je souhaiterais, une fois diplômée -et expérimentée-, suivre la formation et peut-être devenir moi-même formateur. C'est prématuré, j'en ai bien conscience...
J'aimerais avoir le témoignage de personnels soignants ayant suivi cette formation et leur ressenti, le changement que cela a provoqué dans leur quotidien auprès des patients, l'analyse qu'ils font de leurs soins avant et après cette formation,...
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ESI 2013-2016
"La vie se retire à chaque fois que l'on se preoccupe davantage de ce qui meurt que de ce qui vit."
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
Pas applicable dans la majorité des structures faute de moyens et personnels en nombre et qualifiés.
Ça reste donc de la théorie.
Ça reste donc de la théorie.
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
Que ce soit difficilement applicable, j'en ai conscience, mais cela se fait tout de même. Très rarement, sûrement. Ce sont de ces rares soignants dont je souhaiterais un témoignage.moutarde a écrit :Pas applicable dans la majorité des structures faute de moyens et personnels en nombre et qualifiés.
Ça reste donc de la théorie.
Merci moutarde d'avoir pris la peine de me répondre

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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
bonjour!
nous sommes 7 ide dans l'ehpad ou je bosse et 20 AS.
il y a 97 résidents dont le gir moyen tourne entre 2 et 3 avec démence et fin de vie ++.
quasiment tout le personnel a fait cette formation,(notre direction la mise en place depuis déja 3 ans a raison de 2 session/an pour faire passer un max de gens)mais je rejoint moutarde,sur le papier c'est trés bien mais pas possible en pratique.
comme dans la trés grande majorité des ehpad,nous sommes débordés de boulot,ide comme AS,nous ne comptons plus nos heures sup,les arrets maladies non remplacés ....
nous ne pouvons donc pas nous permettre de passer 1h sur une toilette ou sur un pst pour chaque résident.
c'est dommage,c'est pourtant pas l'envie qui nous manque,mais tant qu'on embauchera pas suffisament de personnel,cette belle philosophie restera dans les livres.
bon courage dans tes recherches pour trouver la perle rare!
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il y a 97 résidents dont le gir moyen tourne entre 2 et 3 avec démence et fin de vie ++.
quasiment tout le personnel a fait cette formation,(notre direction la mise en place depuis déja 3 ans a raison de 2 session/an pour faire passer un max de gens)mais je rejoint moutarde,sur le papier c'est trés bien mais pas possible en pratique.
comme dans la trés grande majorité des ehpad,nous sommes débordés de boulot,ide comme AS,nous ne comptons plus nos heures sup,les arrets maladies non remplacés ....
nous ne pouvons donc pas nous permettre de passer 1h sur une toilette ou sur un pst pour chaque résident.
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"guerir parfois,soigner souvent,ecouter toujours" (louis pasteur)
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
Je vois... C'est effectivement très dommage.MAGNANOU a écrit :bonjour!
nous sommes 7 ide dans l'ehpad ou je bosse et 20 AS.
il y a 97 résidents dont le gir moyen tourne entre 2 et 3 avec démence et fin de vie ++.
quasiment tout le personnel a fait cette formation,(notre direction la mise en place depuis déja 3 ans a raison de 2 session/an pour faire passer un max de gens)mais je rejoint moutarde,sur le papier c'est trés bien mais pas possible en pratique.
comme dans la trés grande majorité des ehpad,nous sommes débordés de boulot,ide comme AS,nous ne comptons plus nos heures sup,les arrets maladies non remplacés ....
nous ne pouvons donc pas nous permettre de passer 1h sur une toilette ou sur un pst pour chaque résident.
c'est dommage,c'est pourtant pas l'envie qui nous manque,mais tant qu'on embauchera pas suffisament de personnel,cette belle philosophie restera dans les livres.
bon courage dans tes recherches pour trouver la perle rare!
Merci d'avoir pris le temps de me répondre Magnanou

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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
J'ai été en stage dans un EHPAD lors de ma formation infirmière. Tout d'abord, mon premier ressenti est que l'humanitude n'est pas un soin que l'on applique ponctuellement mais un savoir-être professionnel de chaque instant (regarder une personne droit dans les yeux, lui parler avec le sourire, lui tenir la main pendant une conversation...)
Au delà du manque de personnel, il est arrivé que l'équipe soignante puisse intégrer l'humanitude pendant ses soins. Effectivement, j'ai pu voir que le soin peut prendre une autre dimension : des patients grabataires avec qui communiquer devenaient difficiles, pour qui le moment de la toilette était une agression physique et moral, pouvaient avec du temps être détendus et dans la communication lors de ce même soin.
Il y avait aussi un secteur Alzheimer où l'humanitude était permanent dans la prise en charge. Je pense sincèrement qu'on se sent plus humain dans notre rôle de soignant, une fois qu'on arrive à appliquer ce principe.
Au delà du manque de personnel, il est arrivé que l'équipe soignante puisse intégrer l'humanitude pendant ses soins. Effectivement, j'ai pu voir que le soin peut prendre une autre dimension : des patients grabataires avec qui communiquer devenaient difficiles, pour qui le moment de la toilette était une agression physique et moral, pouvaient avec du temps être détendus et dans la communication lors de ce même soin.
Il y avait aussi un secteur Alzheimer où l'humanitude était permanent dans la prise en charge. Je pense sincèrement qu'on se sent plus humain dans notre rôle de soignant, une fois qu'on arrive à appliquer ce principe.
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
Bonjour dreaminggirl,dreaminggirl a écrit :J'ai été en stage dans un EHPAD lors de ma formation infirmière. Tout d'abord, mon premier ressenti est que l'humanitude n'est pas un soin que l'on applique ponctuellement mais un savoir-être professionnel de chaque instant (regarder une personne droit dans les yeux, lui parler avec le sourire, lui tenir la main pendant une conversation...)
Au delà du manque de personnel, il est arrivé que l'équipe soignante puisse intégrer l'humanitude pendant ses soins. Effectivement, j'ai pu voir que le soin peut prendre une autre dimension : des patients grabataires avec qui communiquer devenaient difficiles, pour qui le moment de la toilette était une agression physique et moral, pouvaient avec du temps être détendus et dans la communication lors de ce même soin.
Il y avait aussi un secteur Alzheimer où l'humanitude était permanent dans la prise en charge. Je pense sincèrement qu'on se sent plus humain dans notre rôle de soignant, une fois qu'on arrive à appliquer ce principe.
je te remercie de ton témoignage. Oui, ce savoir-être doit être extrêmement positif tant pour les patients que pour les soignants (moins de stress, moins de conflits, plus d'humanité). J'ai lu que ce "procédé" permettait de réduire dans de nombreux cas les traitements, voir de les supprimer.
J'espère avoir l'opportunité de faire un stage dans un établissement l'ayant intégré.
Merci encore

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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
Bonjour,
A la lecture de cette discussion, j'ai un peu cherché de quoi il s'agit.
Je me rend compte qu'il a fallu conceptualiser, théoriser ce qui est, pour moi, la norme des relations humaines. Il y a même eu des études pour démontrer la supériorité de telles "méthodes". Comme si il était necessaire de prouver que se comporter de manière logique avec une personne, était plus benefique pour elle que de la traiter comme un objet.
Apparemment dans notre monde, notre socièté, il faut prouver qu'un malade est un être humain, il faut prouver que prendre le temps de s'occuper d'une personne est plus positif que de s'en occuper au lance-pierre, il faut prouver qu'il est important d'individualiser les prises en charge pour qu'elles soient efficaces.
Jusque là, ne pas appliquer les principes évoqués par le concept d'humanitude, était pour moi, tout simplement la maltraitance institutionnelle. Maltraitance institutionnelle elle même, totalement généralisée à tout les lieux de soins, normalisée, protocolisée, faisant partie intégrante du quotidien du soignant, de la culture du soignant, dont la perpétuation se réalise via la formation sur le terrain. Maltraitance où le soignant est tout autant victime que le patient.
Donc, dans l'absolu, il était peut etre necessaire de théoriser sur le sujet afin d'amorcer un début de changement de culture et donc de pratique. Oui, mais moi ca m'inquiète au final. L'éthique de notre socièté en est donc là?
Il y a quelques temps à la radio ils évoquaient un sondage réalisé pour mesurer le pessimisme des francais qui est au plus haut. Leur inquietude 1ere n'était pas l'emploi, ni le pouvoir d'achat, mais leur devenir dans le grand age, la dépendance, la maladie... Je trouve que cela fait écho au mal-être soignant, non?
Le hic c'est que le désir d'évolution ne vient que côté soignant. Ces formations en humanitude, s'adressent aux soignants, mais pas à ceux qui décident des budgets et donc de la charge de travail. Au contraire, pour répondre aux besoins en matiere de prise en charge, c'est du personnel de moins en moins qualifié que l'on privilégie, déconsidérant l'importance de la compétence, et du prendre-soin. On investit dans l'or gris, pas dans l'humanitude!
Et pour finir, les principes énoncés dans ce concept, je les applique personnellement dans ma pratique à domicile et je n'ai pas eu besoin de lire des études comparatives pour être sure que regarder dans les yeux, être tendre, considérer la personne en tant qu'être qui ressent est crucial dans l'adhésion au soin et donc dans son efficacité.
A la lecture de cette discussion, j'ai un peu cherché de quoi il s'agit.
Je me rend compte qu'il a fallu conceptualiser, théoriser ce qui est, pour moi, la norme des relations humaines. Il y a même eu des études pour démontrer la supériorité de telles "méthodes". Comme si il était necessaire de prouver que se comporter de manière logique avec une personne, était plus benefique pour elle que de la traiter comme un objet.
Apparemment dans notre monde, notre socièté, il faut prouver qu'un malade est un être humain, il faut prouver que prendre le temps de s'occuper d'une personne est plus positif que de s'en occuper au lance-pierre, il faut prouver qu'il est important d'individualiser les prises en charge pour qu'elles soient efficaces.
Jusque là, ne pas appliquer les principes évoqués par le concept d'humanitude, était pour moi, tout simplement la maltraitance institutionnelle. Maltraitance institutionnelle elle même, totalement généralisée à tout les lieux de soins, normalisée, protocolisée, faisant partie intégrante du quotidien du soignant, de la culture du soignant, dont la perpétuation se réalise via la formation sur le terrain. Maltraitance où le soignant est tout autant victime que le patient.
Donc, dans l'absolu, il était peut etre necessaire de théoriser sur le sujet afin d'amorcer un début de changement de culture et donc de pratique. Oui, mais moi ca m'inquiète au final. L'éthique de notre socièté en est donc là?
Il y a quelques temps à la radio ils évoquaient un sondage réalisé pour mesurer le pessimisme des francais qui est au plus haut. Leur inquietude 1ere n'était pas l'emploi, ni le pouvoir d'achat, mais leur devenir dans le grand age, la dépendance, la maladie... Je trouve que cela fait écho au mal-être soignant, non?
Le hic c'est que le désir d'évolution ne vient que côté soignant. Ces formations en humanitude, s'adressent aux soignants, mais pas à ceux qui décident des budgets et donc de la charge de travail. Au contraire, pour répondre aux besoins en matiere de prise en charge, c'est du personnel de moins en moins qualifié que l'on privilégie, déconsidérant l'importance de la compétence, et du prendre-soin. On investit dans l'or gris, pas dans l'humanitude!
Et pour finir, les principes énoncés dans ce concept, je les applique personnellement dans ma pratique à domicile et je n'ai pas eu besoin de lire des études comparatives pour être sure que regarder dans les yeux, être tendre, considérer la personne en tant qu'être qui ressent est crucial dans l'adhésion au soin et donc dans son efficacité.
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
Merci boudchou de ton intervention pleine de bon sens.
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
...personnellement, je trouve bizarre que l'on soit obligé de codifier un savoir-être en faisant comme si l'on venait d'inventer un truc génial. En langage courant, on appelle ça enfoncer une porte ouverte...
- MAGNANOU
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
je suis tout a fait d'accord avec toi dino!
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
Je pense qu’il y a une différence entre prodiguer des soins avec humanité dans une recherche de PEC globale et le concept d’humanitude développé par Gineste-Marescotti appliqué aux PA dans quelques très rares structures.
Cette philosophie ne répond absolument pas à une norme et ne pas l'appliquer ne fait pas des soignants des maltraitants car les relations à l'autre, professionnelles et/ou personnelles, s'expriment de différentes façons. Faut pas exagérer non plus.
Outre que cette philosophie est inapplicable sans moyens et sans le temps nécessaire, il y a des aspects qui peuvent gêner certains soignants en particulier en terme de distanciation.
Cette philosophie ne répond absolument pas à une norme et ne pas l'appliquer ne fait pas des soignants des maltraitants car les relations à l'autre, professionnelles et/ou personnelles, s'expriment de différentes façons. Faut pas exagérer non plus.
Outre que cette philosophie est inapplicable sans moyens et sans le temps nécessaire, il y a des aspects qui peuvent gêner certains soignants en particulier en terme de distanciation.
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
oui je me trompe peut etre... mais les bases du concept me semblent quand meme proches de ce que j'ai appris en IFSI en matière de communication, et dans ma pratique en géronto-psy ou à domicile auprès de patients déments.
Je me dis juste qu'un soignant qui a le temps appliquera grosso modo ce que revet le concept... Exemple: si pour qu'un soin se passe bien, on comprend qu'il faut pratiquer le toucher et prendre le temps d'entrer en relation, ben on le fait. Si on ne le fait pas alors que la démarche logique serait de le faire, c'est par manque de temps. Le fonctionnement institutionnel crée déjà des situations qui peuvent être qualifiée de maltraitance: toilette en 7 min de gré ou de "force", gavage alimentaire ou absence d'alimentation par manque de temps, change complet systématique par manque d'accompagnement aux toilettes.... c'est très caricatural bien sur et si un patient n'a pas besoin d'une "approche proximale" pour adhérer au soin, bien entendu, on est pas maltraitant si on ne prend pas le temps. Mais avoir le temps de vraiment voir l'individu au milieu de la tournée de change, la tournée de toilettes, la tournée de repas... le tout au fil des jours, des patients qui défilent, des surcharges de travail de ci de là....
L'humanitude c'est pour qu'ils soient encore plus frustrés de ne pas pouvoir faire leur boulot correctement alors qu'ils donnent déjà beaucoup d'eux même.
Je blague, car oui des travaux de ce genre sont surement importants et salvateurs par les temps qui courrent. Mais à la fois, je trouve que le décalage est grand avec beaucoup de lieu de soin, tant les personnels sont en souffrance et les besoins des patients non satisfaits.
Je me dis juste qu'un soignant qui a le temps appliquera grosso modo ce que revet le concept... Exemple: si pour qu'un soin se passe bien, on comprend qu'il faut pratiquer le toucher et prendre le temps d'entrer en relation, ben on le fait. Si on ne le fait pas alors que la démarche logique serait de le faire, c'est par manque de temps. Le fonctionnement institutionnel crée déjà des situations qui peuvent être qualifiée de maltraitance: toilette en 7 min de gré ou de "force", gavage alimentaire ou absence d'alimentation par manque de temps, change complet systématique par manque d'accompagnement aux toilettes.... c'est très caricatural bien sur et si un patient n'a pas besoin d'une "approche proximale" pour adhérer au soin, bien entendu, on est pas maltraitant si on ne prend pas le temps. Mais avoir le temps de vraiment voir l'individu au milieu de la tournée de change, la tournée de toilettes, la tournée de repas... le tout au fil des jours, des patients qui défilent, des surcharges de travail de ci de là....
L'humanitude c'est pour qu'ils soient encore plus frustrés de ne pas pouvoir faire leur boulot correctement alors qu'ils donnent déjà beaucoup d'eux même.


Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
En institution ou même en ville, les soignants et plus particulièrement les IDE(L) n'ont pas et/ou ne prennent pas le temps d'exercer selon ce concept qui pourrait représenter un idéal pour certain(e)s mais, qui n'est pas la norme. Il y a aussi le plus souvent un manque de moyens y compris humains voire financiers.
Ensuite, les approches type toucher/massage ne font pas non plus l'unanimité et ce, pour des raisons diverses et variées y compris possiblement intrinsèques au soignant.
Et je ne pense pas, comme on peut le lire quelques fois, qu'il faille avoir une démarche culpabilisante à ce propos.
Bref, le décalage est immense entre ce concept si théorique, tellement théorique que peu appliqué et, la réalité du terrain.
Par ailleurs, il ne serait pas inutile de (se) rappeler que être soignant est aussi avant tout une fonction et que la globalité peut et doit aussi lui être appliquée. Par exemple, la souffrance du soignant n'est pas forcément corrélée aux besoins non satisfaits des personnes qu'ils/elles prennent en charge.
Ensuite, les approches type toucher/massage ne font pas non plus l'unanimité et ce, pour des raisons diverses et variées y compris possiblement intrinsèques au soignant.
Et je ne pense pas, comme on peut le lire quelques fois, qu'il faille avoir une démarche culpabilisante à ce propos.
Bref, le décalage est immense entre ce concept si théorique, tellement théorique que peu appliqué et, la réalité du terrain.
C'est ce que j'ai toujours dit, la bien traitance des patients/résidents/clients ne peut se concevoir si trop déconnectée de celle des soignants au sens large.boudchou47 a écrit : Mais à la fois, je trouve que le décalage est grand avec beaucoup de lieu de soin, tant les personnels sont en souffrance et les besoins des patients non satisfaits.
Par ailleurs, il ne serait pas inutile de (se) rappeler que être soignant est aussi avant tout une fonction et que la globalité peut et doit aussi lui être appliquée. Par exemple, la souffrance du soignant n'est pas forcément corrélée aux besoins non satisfaits des personnes qu'ils/elles prennent en charge.
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Re: La philosophie des soins de l'Humanitude
oui je me le suis dit au moment ou j'écrivais. Les personnels ne sont pas seulement en souffrance parcequ"ils ne peuvent satisfaire les besoins des patients...
En effet cela donnait l'impression encore que le soignant efface ses propres besoins pour ne mettre en avant que ceux des patients.
Mais par contre un personnel en souffrance ne peut être dans l'humanitude.
Pour ce qui est du toucher, sans aller necessairement jusqu'au massage... je parlais de poser la main sur celle de certains patients pour entamer l'échange... mais bon oui j'entends bien que cela peut ne pas être considéré comme une bonne chose, je ne sais pas et loin de moi l'idée de culpabiliser qui que soit.
Pour ce qui est de pratiquer à domicile, j'avoue que je pratique ce genre de "trucs" chez certains patients qui peuvent aisement etre opposants... Je perds 3 min au début d'entrée en relation, je prend 10 min de plus pour faire certaines choses pour contourner les obstacles, et oui parfois je me prend 30 min dans les dents. Je ne le fais aussi bien que depuis que j'ai fortement limité ma charge de travail (et mon nombre de jour de repos... forcément héhéhé
). Et effectivement, je peux pratiquer cela si le reste de l'environnement est déficitaire par des moyens humains et financiers insuffisants, la prise en charge restera insuffisante bien entendu.
En effet cela donnait l'impression encore que le soignant efface ses propres besoins pour ne mettre en avant que ceux des patients.
Mais par contre un personnel en souffrance ne peut être dans l'humanitude.
Pour ce qui est du toucher, sans aller necessairement jusqu'au massage... je parlais de poser la main sur celle de certains patients pour entamer l'échange... mais bon oui j'entends bien que cela peut ne pas être considéré comme une bonne chose, je ne sais pas et loin de moi l'idée de culpabiliser qui que soit.
Pour ce qui est de pratiquer à domicile, j'avoue que je pratique ce genre de "trucs" chez certains patients qui peuvent aisement etre opposants... Je perds 3 min au début d'entrée en relation, je prend 10 min de plus pour faire certaines choses pour contourner les obstacles, et oui parfois je me prend 30 min dans les dents. Je ne le fais aussi bien que depuis que j'ai fortement limité ma charge de travail (et mon nombre de jour de repos... forcément héhéhé
