Catastrophe sanitaire
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Un tiers des femmes enceintes contaminées
La Confédération paysanne et les syndicats affiliés aux Antilles réclament l'indemnisation par l'Etat des victimes. Mais le préjudice global est difficile à évaluer, les agriculteurs n'ayant pas tous fait procéder à l'analyse de leurs sols. En outre, la publication en octobre par l'Agence française de sécurité alimentaire de limites acceptables de chlordécone dans les produits les plus consommés, sans risque pour la santé des consommateurs, devrait permettre à certains agriculteurs dont les terres sont peu contaminées de continuer à travailler. Sully Gabon s'inquiète aussi de la santé des agriculteurs : «Normalement, pour épandre le chlordécone, on doit utiliser un appareil doseur qui se porte dans le dos et une petite lance avec système de dosage. Mais le plus souvent c'était un seau, et dans le meilleur des cas des gants ou un masque...»
Plusieurs études épidémiologiques, coordonnées par Luc Multignier, épidémiologiste de l'Inserm à Rennes, tentent de cerner l'impact sanitaire de l'exposition au chlordécone, et les éventuels liens de causalité avec certaines pathologies. «La première, fondée sur des analyses de sang, a confirmé qu'une importante fraction de la population deux tiers des ouvriers agricoles et un tiers des femmes enceintes est contaminée, explique-t-il. Ce n'est pas surprenant, puisque l'eau et les aliments sont pollués. Mais nous ignorons si ce niveau de contamination est dangereux.» Une étude menée en 2004 n'a pas trouvé de différences significatives entre la fertilité des ouvriers agricoles et celle d'une population témoin.
Deux autres études sont en cours : Timoun, qui piste les effets du chlordécone sur le développement intra-utérin et postnatal à partir du suivi de 1 200 grossesses et des sept premiers mois des bébés. Et Karu-Prostate, qui traque les liens avec le cancer de la prostate. «On observe en Guadeloupe un taux de prématurité et de mortalité périnatale deux fois plus élevé que celui de la métropole, et l'une des incidences de cancer de la prostate les plus élevées au monde, qui ne s'explique qu'en partie par l'origine ethnique de la population.» Les résultats de ces études ne sont pas attendus avant 2007. En attendant, les Guadeloupéens doivent se débrouiller avec leurs angoisses.
par Eliane PATRIARCA
http://www.liberation.fr/page.php?Article=349303 QUOTIDIEN : vendredi 06 janvier 2006
révolutionne-toi, et tu révolutionneras le monde
Associations et agriculteurs ont depuis longtemps alerté sur la contamination de terres, d’aliments et d’eau (2) par le chlordécone, pesticide utilisé jusqu’aux années 1990 aux Antilles.
Finalement, c’est le cancérologue Dominique Belpomme, président de l’Association thérapeutique pour la recherche anti-cancéreuse (Artac), qui a permis la mise en lumière du problème, en présentant à l’Assemblée nationale un rapport sur l’impact sanitaire des pesticides utilisés en Guadeloupe et en Martinique. Un argumentaire qui suscite toutefois des interrogations: les habitants sont-ils victimes d’un véritable empoisonnement, et l’affaire est-elle, comme Dominique Belpomme le prétend dans une interview parue dans le Parisien du 17 septembre, «beaucoup plus grave que celle du sang contaminé»?
Dans son rapport, celui-ci estime qu’aux Antilles françaises et plus particulièrement en Martinique, la baisse de la fécondité et la possibilité d’une augmentation d’incidence des malformations congénitales et de troubles du développement chez les enfants relèvent de maladies liées à des pesticides (chlordécone, paraquat, et autres). Il réclame la mise en place d'un plan de sauvetage des Antilles pour éviter un «désastre sanitaire».
Mais la prudence reste de mise. L’Institut de veille sanitaire (InVS) rappelle ainsi qu’«à ce jour, aucun lien n’a été démontré entre l’exposition aux pesticides aux Antilles et les observations sanitaires qui y sont effectuées». Par exemple, «la plus grande fréquence absolue du cancer de la prostate aux Antilles par rapport à la métropole peut être expliquée par l’origine ethnique de la population, facteur de risque bien documenté aux Etats-Unis».
L’Union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et Martinique (UGrPBAN), qui a demandé la saisie de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), insiste de son côté sur l’absence de preuve d’un potentiel impact sanitaire. A cela, Marie-Line Pirbakas-Groevius, porte-parole des Verts de Guadeloupe, réplique: «Si l’on est le deuxième endroit au monde pour les cancers de la prostate, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas, sachant que le chlordécone et d'autres pesticides ont été utilisés ici sans protection et en excès».
Deux études épidémiologiques majeures menées par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sont en cours. L’étude Ti Moun évalue l’impact d’une exposition prénatale au chlordécone sur le développement des enfants et concerne 1.200 femmes enceintes. L’étude Karuprostate examine le lien éventuel entre une exposition au chlordécone et l’apparition de cancers de la prostate. Mais dans son rapport, Dominique Belpomme s’interroge: «Pourquoi, avant de procéder à des études épidémiologiques longues et coûteuses, n’a-t-on pas envisagé la réalisation d’études de biomonitoring, cherchant à mettre en évidence sur un nombre limité de malades atteints de cancers de la prostate, les polluants chimiques, en les dosant dans le tissu graisseux, le sang et le tissu prostatique lui-même?».
Le fond du problème reste malgré tout sans solution: le chlordécone est toujours présent dans le sol antillais, et il n’existe pas, à ce jour, de technique de dépollution. «On veut que l’Etat mette des moyens dans la recherche pour trouver rapidement un antidote», lance Marie-Line Pirbakas-Groevius.
(1) «Rapport d’expertise et d’audit externe concernant la pollution par les pesticides en Martinique. Conséquences agrobiologiques, alimentaires et sanitaires et proposition d’un plan de sauvegarde en 5 points», 23 juin 2007, Artac
(2) Voir l’article du JLDE: «La Guadeloupe toujours en lutte contre le chlordécone»
«Les générations futures sont menacées. Il faut que le gouvernement investisse dans la décontamination», dénonce Marie-Line Pirbakas-Groevius, porte-parole des Verts Guadeloupe. Depuis 2005, l’association Agriculture, société, santé, environnement (Asse) et d’autres regroupements comme l’Union des petits agriculteurs de Guadeloupe mènent des opérations de sensibilisation sur le problème du chlordécone. Cette molécule potentiellement cancérogène est capable de demeurer dans le sol pendant des dizaines d’années. Présente dans le pesticide Curlone destiné à traiter les bananiers, elle a été interdite à partir de 1993 en Guadeloupe. Mais des ventes illégales ont cependant été repérées par la suite.
L’Asse et ses partenaires estiment ne pas être suffisamment entendus par les autorités compte tenu de la pollution endurée. C’est pourquoi ils ont porté plainte contre X en février 2006, notamment pour mise en danger d’autrui. Une collecte réalisée auprès de la population guadeloupéenne a permis de payer les 2.500 euros de consignation exigés par le tribunal avant qu’une enquête soit ouverte. «Nous attendons que toutes les responsabilités soient reconnues» insiste Marie-Line Pirbakas-Groevius, qui espère du nouveau pour la rentrée.
Les premières détections de chlordécone dans des végétaux consommés datent de 2002. «Sur 48 prélèvements effectués en 2002, dont 24 sur légumes-racines, il y a eu 9 détections de chlordécone. Les concentrations allaient de 0,01 milligramme par kilogramme (mg/kg) de légume à 0,15 mg/kg, soit des valeurs en-dessous des seuils fixés plus tard dans les arrêtés d’octobre 2005 (1)», indique Jean Schonne, inspecteur principal à la Concurrence, consommation, répression des fraudes (CCRF) Guadeloupe. Ce service est chargé de contrôler la présence de pesticides dans les fruits et légumes, du producteur au distributeur, en passant par les bateaux contenant des fruits en provenance de la Dominique. «On couvre l’intégralité de la chaîne», indique Jean Schonne.
En 2004, la CCRF a relevé également des non-conformités sur des végétaux aériens: concombre, gingembre, giraumon, melons… Cette année, 180 prélèvements seront réalisés, soit 375% de plus qu’en 2002. «Sur 116 analyses faites jusqu’à présent au cours de l’année 2006, il n’y a pas eu de non-conformité au chlordécone, ni pour les légumes-racines, ni pour les autres végétaux» affirme Jean Schonne.
Dans un rapport publié le 11 octobre 2005, l’Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a proposé des limites maximales provisoires de contamination dans les principaux aliments vecteurs (concombre, igname, melon…). Deux arrêtés préfectoraux ont été pris les 5 et 10 octobre de la même année en Guadeloupe, qui fixent les limites maximales de résidus (LMR) actuellement en vigueur. Ainsi, 7 produits vecteurs sont considérés comme impropres à la consommation lorsqu’ils présentent une teneur en chlordécone supérieure à 0,05 mg/kg. La limite est de 0,2 mg/kg concernant les autres produits. «Pour nous, ces LMR ont été posées de façon aléatoire. Les doses chimiques ne correspondent à rien pour la ménagère qui achète ses légumes», dénonce Marie-Line Pirbakas-Groevius.
Un arrêté préfectoral pris en 2003 (2) a toutefois imposé aux agriculteurs guadeloupéens de prélever des échantillons de leurs sols avant mise en culture des légumes-racines afin de vérifier s’il y a ou non présence de chlordécone. Les analyses sont faites en métropole, et les résultats arrivent souvent alors que les légumes ont déjà poussé. «Les agriculteurs sont pénalisés car si les résultats au chlordécone sont positifs, ils doivent faire analyser les récoltes, voire les détruire, à leurs frais» explique Marie-Line Pirbakas-Groevius.
L’Asse espère obtenir rapidement l’indemnisation des agriculteurs dont les cultures ont dû être arrachées. Certains d’entre eux se trouveraient dans des situations financières critiques.
(1) Arrêtés du 5 octobre 2005 et du 10 octobre 2005 relatifs à la teneur maximale en chlordécone que ne doivent pas dépasser certaines denrées d'origine animale pour être reconnues propres à la consommation humaine (J.O. n° 238 du 12 octobre 2005 page 16218, texte n° 31 et J.O n° 238 du 12 octobre 2005, page 16217, texte n°
(2) Arrêté préfectoral du 20 mars 2003 qui impose à tout producteur de cultures à risque, une analyse préventive du sol de la parcelle, et dans certains cas une analyse de la récolte avant commercialisation
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Il y a un livre de 238 pages sorti au édition L’Harmattan

Fallait t'il un certain professeur belpomme pour rendre cette affaire des plus grave crédible ?
Le gouvernement voulait faire passer le message que l'autochtone est passif et que sans son amont il ne devait pas prendre d'initiative par lui même .

résumé :
L’ouvrage comporte six chapitres : Chronologie d’un empoisonnement, Le lobby des latifundistes békés, Une catastrophe écologique sans précédent, Une grave menace pour la santé publique, Responsables et coupables ?, Propositions… pour sortir de l’impasse ! Sa bibliographie s’étend sur dix pages avec une section Ouvrages : de Mandela, à Hulot en passant par Glissant, le cancérologue Belpomme, le climatologue Denhez et bien des spécialistes de la pollution ; une section Documentation et contributions : nombreux articles de Boutrin, rapports de l’Association Martiniquaise pour la Recherche Epidémiologique en Carcinologie, de l’INSEE, l’article de Snegaroft… ; une section Rapports et textes administratifs, dont les rapports de Ballan et Mestres, Joël Beaugendre, Bonan et Prime, A. Kermarrec, entre autres ; une section de Références bibliographiques étrangères et enfin une section Presse écrite donnant les titres de nombreux périodiques. Cet ouvrage s’appuie, on le voit, sur une large base documentaire.
L’argumentaire principal des auteurs vise à montrer comment « de graves disfonctionnements de l’administration française mettent en péril la vie de près d’un million de nos concitoyens, ceux de la Martinique et de la Guadeloupe. Au centre de ce nouveau scandale, le Chloredécone. Ce nom rébarbatif cache un puissant insecticide utilisé abusivement pendant vingt ans dans les plantations de bananes des Antilles françaises, cela au mépris de toute législation en vigueur. » (4ème de couverture).
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apparemment ce n'est pas le gouvernement qui ressort l'info mais les ONG et les associations de défense de l'environnementeikichi onizuka a écrit :
Il y a un livre de 238 pages sorti au édition L’Harmattanqui est sorti en 2005 fait par les autochtones ,somité et auteurs de talent Boutrin et Confiant sur le même sujet en 2005 qui a été placé au oubliette donc pourquoi ressortir cette info .

novethic.fr: Antilles : alerte à la pollution
Donc perso le coup de la volonté délibérée gouvernementale de sortir une histoire de pollution pour discrediter une culture, faire baisser le prix des terrains et developper une zone franche..là, j'y crois pas trop


Dernière modification par Bracciano-Galley le 24 sept. 2007 09:05, modifié 1 fois.
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne 

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flog a écrit :apparemment ce n'est pas le gouvernement qui ressort l'info mais les ONG et les associations de défense de l'environnementeikichi onizuka a écrit :
Il y a un livre de 238 pages sorti au édition L’Harmattanqui est sorti en 2005 fait par les autochtones ,somité et auteurs de talent Boutrin et Confiant sur le même sujet en 2005 qui a été placé au oubliette donc pourquoi ressortir cette info .
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novethic.fr: Antilles : alerte à la pollution
Donc perso le coup de la volonté délibérée gouvernementale de sortir une histoire de pollution pour discrediter une culture, faire baisser le prix des terrains et developper une zone franche..là, j'y crois pas tropSurtout quand on sait qu'en plus du fait de devoir indemniser 18500 personnes au chomage, se passer de 125M de CA, et indemniser les victimes de cette pollution, la création d'une zone franche coûte très cher à l'Etat
....
J'ai exposé le facteur qui me semblait le plus plausible et sache que personne ne sait de qui cette information provient même le ministre chargé de l'outre mers l'a confirmé ,bizarre ? cette infos s'est diffusé tout d'un coup comme un coup de brasiez dès que y'a eu le mot indemnisation .De plus sache que si s'était des ONG elle l'aurait revendiqué et elle n'avait aucun intérêt à le faire parce que qui leur donne des subventions ... les ONG se sont plus des instruments de bonne conscience occidentale qu'autre chose tout le monde sait ça .
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