Maternité et pression de la hiérachie !

Le forum des infirmier(e)s, discussions, débats et bien plus encore...

Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Norma Colle
Silver VIP
Silver VIP
Messages : 4851
Inscription : 30 nov. 2004 21:32

Message par Norma Colle »

Jo a écrit :
Norma Colle a écrit : Et si on demandait l'avis des médecins du travail êtes-vous certain qu'ils approuveraient ces résultats? Une conférence sur le stress et la maltraitance au travail (semaine dernière dans ma région) laissaient planer de gros doutes sur cette "valse" des postes. De même le management participatif tant valorisé était décrié+++++++ par les médecins du travail qui sont aux premières loges des souffrances au travail.

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne suis pas pour la "valse" des postes, mais pour une mobilité maîtrisée.
Je ne sais pas ce que vous entendez par "management participatif" : en ce qui me concerne, ce type de management passe par l'écoute, la reconnaissance et la valorisation du travail des membres de l'équipe. Je ne crois pas que cela ait un rapport, même lointain, avec la souffrance au travail.
Les personnels souffrent quand ils ne sont pas reconnus, ni écoutés, ni valorisés : c'est plutôt le management "directif" qui est en cause dans ce cas de figure.


Bon , à la prochaine conférence organisée sur le stress et la souffrance au travail , je vous fais signe et vous pourrez à loisir en débattre avec les experts de la médecine du travail....pour qui le management participatif est devenu un"foutage de gue-le" (ce sont leurs termes) pour noyer les poissons...
Ceci dit curieusement lors de cette conférence peu de cadres hospitaliers présents...à croire qu'aucun ne se sent concerné ou responsable par cette souffrance de plus en plus présente dans tous les services....Quel est le quota autorisé de suicides dans un hôpital pour arrêter le massacre?
Avatar de l’utilisateur
elliothecat
Habitué
Habitué
Messages : 77
Inscription : 14 nov. 2004 15:54

Message par elliothecat »

flog a écrit :ouahouuuuu quelle diatribe ...ça a du faire mal alors

flog a écrit :Tu es donc diplômée depuis moins de 1 an, en poste depuis moins d'1 an et déjà tu tires sur la corde du système (combien de jours total d'arrêts sur 10 mois ? ).....c'est ton choix, ok !

Oui, effectivement cela fait mal d’entendre une personne prônant un discours discriminant sur les femmes souhaitant donner la vie, d’autant plus lorsque cette personne est professionnelle de santé… :roll:

Notre profession emploie majoritairement des femmes, c’est ainsi… forcément notre hiérarchie se retrouve confrontée à un manque d’effectif (en dehors de la pénurie de soignants) dû à un pourcentage de femmes enceintes et aux enchaînements qui vont avec.

Ah, si les hommes pouvaient enfanter…….mais certains employeurs ont déjà du mal à leur "accorder" le congé paternité, alors…

Jeunes ou anciennes, ne vous laissez pas dicter votre envie de devenir mère selon les idées rétrogrades de certains et les débordements d’autres, vous avez votre conscience pour vous, ce qui importe le plus c’est votre santé et celle de votre enfant, comme on me le disait plus haut, personne n’est irremplaçable !!!
Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra
Le chat ferma les yeux, le soleil y resta ...

MC
antochrit2
Habitué
Habitué
Messages : 85
Inscription : 06 févr. 2007 18:26
Localisation : aubagne
Contact :

Message par antochrit2 »

Bon , à la prochaine conférence organisée sur le stress et la souffrance au travail , je vous fais signe et vous pourrez à loisir en débattre avec les experts de la médecine du travail....pour qui le management participatif est devenu un"foutage de gue-le" (ce sont leurs termes) pour noyer les poissons...


Là je les rejoins ! il n'y a pas de management participatif réel!
C'est juste un terme employé pour justifier le fait que l'on implique les équipes dans divers projets et qu'on leur demande leur avis et leur temps. Mais dans la réalité, combien de projets sur lesquels vous avez réussi a faire s'investir les soignants arrivent à terme, sont évalués et leur apportent des bénéfices réels??
Au bout de 2 ou 3 déconvenues, il est évident que les gens se démobilisent et vous envoient paitre!(chat échaudé craint l'eau froide)
Perso je me refuse à demander aux agents de s'engager dans de nouvelles démarches de projets si je n'ai pas la garantie et la certitude que je pourrai en tirer des bénéfices à leur profit!
Le débile soumis à la psychanalyse devient toujours une canaille
Avatar de l’utilisateur
Bracciano-Galley
VIP
VIP
Messages : 3595
Inscription : 01 juin 2004 21:06
Localisation : variable

Message par Bracciano-Galley »

elliothecat a écrit :Notre profession emploie majoritairement des femmes, c’est ainsi… forcément notre hiérarchie se retrouve confrontée à un manque d’effectif (en dehors de la pénurie de soignants) dû à un pourcentage de femmes enceintes et aux enchaînements qui vont avec.

On recadre parce qu'apparemment , y'en a qui ont du mal à comprendre.

Personne n'a remis en cause le droit de faire des enfants, personne n'a remis en cause les aides légales octroyées aux femmes pour pouvoir allier maternité et carrière, personne n'a remis en cause le congé maternité et le congé parental.

Par contre, j'ai remis en cause le fait de tirer sur la corde et d'arnaquer l'assurance maladie et son employeur en posant des arrêts maladies bidons, ceci pour gérer son organisation de vie privée, alors que d'autres solutions très légales, comme le congé parental, existent.

Norma Colle a écrit :Bon , à la prochaine conférence organisée sur le stress et la souffrance au travail , je vous fais signe et vous pourrez à loisir en débattre avec les experts de la médecine du travail

Norma Colle, moi je veux bien qu'il y ait des "experts de la médecine du travail", seulement vois-tu, en France, la médecine du travail (et même la médecine tout court) a refusé jusqu'à y'a moins de 10/15 ans de reconnaitre justement le phénomène stress (et ils ont encore beaucoup de mal )...Et ouais, en France la medecine est purement somatique et dès qu'on aborde quelque chose qui peut être lié à la psycho, la medecine ne se sent plus concernée.
La France est certainement, dans les pays dit "developpés", le pays où il y a le moins d'etudes sur le phénomène..et particulièrement au travail. Tout au plus, on arrive à trouver quelques études sur des signes cliniques évidents : maladies cardio-vasculaires, TMS...mais c'est tout.

Pour l'instant le "stress" au travail est à la mode, suicides obligent....et la meilleure défense étant l'attaque, d'un seul coup, on voit la médecine du travail monter au creneau ...

Mais perso, j'aurais du mal à supporter que la médecine du travail vienne donner des leçons alors qu'ils se sont totalement foutus du pb pendant des decennies, qu'ils n'ont jamais voulu s'impliquer dedans, ni dans son étude, ni dans sa gestion, ni dans les solutions : amélioration des techniques de management par exemple.....

Il est prouvé et re-prouvé (ailleurs..pas en France bien sur) que l'absence d'autonomie ou une faible latitude decisionnelle , le manque de participation à la prise de decision, l'absence de controle sur les methodes de travail, sur l'organisation et la plannification des taches etc sont des facteurs ++ de stress...donc jeter l'anathème sur le management participatif, quand on a mis 30 ans à se reveiller et qu'on est totalement incapable de donner des solutions (comme c'est le cas de la médecine du travail), c'est un peu se foutre de la gueule du monde :mal:

Maintenant, d'après ce que vous decrivez, en effet, le management dit "participatif" à l'hosto, n'a rien à voir avec ce qu'est normalement ce type de management...mais ce n'est pas l'outil qu'il faut incriminer. C'est comme si on incriminait les couteaux parce qu'on peut se couper avec...
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne :)
Avatar de l’utilisateur
cyber-garance
Accro
Accro
Messages : 780
Inscription : 22 nov. 2006 21:20
Localisation : lille

Message par cyber-garance »

flog a écrit :On recadre parce qu'apparemment , y'en a qui ont du mal à comprendre.

Personne n'a remis en cause le droit de faire des enfants, personne n'a remis en cause les aides légales octroyées aux femmes pour pouvoir allier maternité et carrière, personne n'a remis en cause le congé maternité et le congé parental.

Par contre, j'ai remis en cause le fait de tirer sur la corde et d'arnaquer l'assurance maladie et son employeur en posant des arrêts maladies bidons, ceci pour gérer son organisation de vie privée, alors que d'autres solutions très légales, comme le congé parental, existent.


Je lis dans vos interventions que vous ne remettez pas en cause le droit des femmes à bénéficier des congés liés à leurs grossesses mais que vous estimez toutefois que tomber enceinte après seulement 6 mois de DE ne vous parait pas être le moment le plus propice.
Vous dîtes aussi que la décision du moment de la conception d'un enfant est personnelle. Nous semblons donc assez d'accord sur ce point. Je pense moi aussi que celle-ci n'a pas à être soumise au jugement des autres et encore moins à un éventuel chantage / pression / punition de la part de la hiérarchie. Je ne comprends alors pas pourquoi vous pointez du doigt le cas d'elliotcat qui a fait le choix de faire un enfant en début de parcours professionnel?!

> Plus loin dans votre message, vous écrivez que la France est probablement l'un des pays qui est le plus en reste sur la question du stress et + particulièrement du stress au travail. Je me demande bien d'où vous avez tiré cette information?
Car au contraire, la France est l'un des pays européens qui axe le plus sa recherche (sociologique, psycho-sociologique) sur cette question, et ce depuis des les 70's. Il y a évidemment la recherche fondamentale qui est très fructueuse dans ce domaine avec des chefs de fil comme Dominique Meda, JP Durant ou Pierre Castel, des penseurs engagés comme Pierre Bourdieu, Mais aussi et surtout des dizaines d'observatoires du travail rattachés aux universités. Et du côté de la recherche appliquée, on se défend aussi très bien! La médecine du travail, composée d'équipes de travail pluridisciplinaire, centre de + en + ses recherches sur les conditions psychologiques du travail et sur les différentes interactions qui les conditionnent.
Le problème ne se situe donc pas dans l'évaluation du stress au travail mais dans la volonté des décideurs d'en prendre acte et de mettre en application les recommandations des différents groupes de travail qui se penchent sur la question. Peut-être devrait on multiplier les inspections et légiférer là-dessus.
Roy et Burawoy, 2 américains précurseurs de la sociologie du travail de terrain, avaient déjà rendu compte dans les années 50 (je crois...) du lien extrêmement fort qui existe entre l'intérêt porté au travail ainsi que sa reconnaissance avec sa qualité. Alors oui, on peut se demander pourquoi s'éparpiller ainsi dans les études si elles ne trouvent pas écho dans la réalité... On répond souvent que c'est un problème financier. Pourtant tout le monde aurait à y gagner. Et pourtant on trouve l'argent pour financer ces recherches.
ou la femme qui murmurait à l'oreille des chtis...
puer75
Star VIP
Star VIP
Messages : 14416
Inscription : 10 juil. 2004 14:41

Message par puer75 »

elliothecat a écrit :Jeunes ou anciennes, ne vous laissez pas dicter votre envie de devenir mère selon les idées rétrogrades de certains et les débordements d’autres, vous avez votre conscience pour vous, ce qui importe le plus c’est votre santé et celle de votre enfant, comme on me le disait plus haut, personne n’est irremplaçable !!!


+1 :clin:

j'ia lu toute cette discussion mais je ne participerai pas volontairement...
Infirmière puéricultrice
Avatar de l’utilisateur
Bracciano-Galley
VIP
VIP
Messages : 3595
Inscription : 01 juin 2004 21:06
Localisation : variable

Message par Bracciano-Galley »

cyber-garance a écrit :
flog a écrit :On recadre parce qu'apparemment , y'en a qui ont du mal à comprendre.

Personne n'a remis en cause le droit de faire des enfants, personne n'a remis en cause les aides légales octroyées aux femmes pour pouvoir allier maternité et carrière, personne n'a remis en cause le congé maternité et le congé parental.

Par contre, j'ai remis en cause le fait de tirer sur la corde et d'arnaquer l'assurance maladie et son employeur en posant des arrêts maladies bidons, ceci pour gérer son organisation de vie privée, alors que d'autres solutions très légales, comme le congé parental, existent.


Je lis dans vos interventions que vous ne remettez pas en cause le droit des femmes à bénéficier des congés liés à leurs grossesses mais que vous estimez toutefois que tomber enceinte après seulement 6 mois de DE ne vous parait pas être le moment le plus propice.
Vous dîtes aussi que la décision du moment de la conception d'un enfant est personnelle. Nous semblons donc assez d'accord sur ce point. Je pense moi aussi que celle-ci n'a pas à être soumise au jugement des autres et encore moins à un éventuel chantage / pression / punition de la part de la hiérarchie. Je ne comprends alors pas pourquoi vous pointez du doigt le cas d'elliotcat qui a fait le choix de faire un enfant en début de parcours professionnel?!

donc je le repète une dernière fois :) , je ne pointe pas du doigt les gens qui decident de faire un enfant, mais les gens qui tirent sur la corde du système en utilisant des arrêts maladie abusifs, cela parce qu'ils n'ont pas prevu à l'avance les moyens de garder leur nouveau né (tant materiels que financiers) et qui s'en vantent. Si l'on fait un enfant en début de carrière, en restant clean sur ses arrêts, je n'y vois aucun inconvenient :clin:
On peut truander le système, mais faut au moins avoir la decence de se taire, non ? nous sommes sur un forum public, je le rappelle et n'importe qui peut lire ce qui y est ecrit. Quelle image cela donne-t-il ? des professionnels de santé qui donc, vivent du système assurance maladie ( tous les soins effectués en hosto sont remboursés par la SS, me semble-t-il) et qui eux même truandent le système qui les nourrit ? Sincèrement, vous ne trouvez pas qu'il y a un truc qui cloche là ?
Et en plus, il faudrait que tout le monde dise amen et se taise ? et si un cadre, fatigué de ces abus, ose dire quelque chose, il colle "la pression" ?
On ne serait pas entrain de marcher sur la tête, là ? :roll:

Ceci dit, il n'y a pas matière à une telle polémique, Elliothecat savait très bien qu'elle allait provoquer des réactions et se doutait bien que quelque part elle exagérait, je cite son premier message : "Certains vont peut-être penser que j'exagère... Mais je n'ai pas trouvé d'autres solutions pour faire garder mon petit ange !" :clin:

> Plus loin dans votre message, vous écrivez que la France est probablement l'un des pays qui est le plus en reste sur la question du stress et + particulièrement du stress au travail. Je me demande bien d'où vous avez tiré cette information?

De ma formation et de mon boulot. Toutes les infirmières ne s'arrêtent pas qu'à la profession d'infirmière :clin: . Mais si vous voulez des sources plus officielles, vous pouvez faire un tour sur le site de l'INRS et de l'OMS par exemple. Alors oui , on a des grands penseurs en France :) , pays spécialisé de la pensée, du constat des pb.... rarement des solutions. Mais très peu de données très objectives, d'etudes à grande échelle, de données globales sur le coût total pour la société et pour les entreprises ....sans parler des omerta de certains secteurs comme la fonction publique par exemple (je ne tire pas particulièrement sur la fonction publique, c'est juste un constat), où il est pratiquement impossible d'obtenir certains chiffres...

Car au contraire, la France est l'un des pays européens qui axe le plus sa recherche (sociologique, psycho-sociologique) sur cette question, et ce depuis des les 70's
Alors vous n'êtes pas aller voir ailleurs comment ça se passait :clin: Et le monde ne s'arrête pas à l'Europe... C'est fou, en France, on pense beaucoup, on constate, on râle, mais on a jamais de resultats :choque: mais c'est pas pour autant qu'on se remet en question.......forcement, c'est toujours de la faute des "autres" (ça aussi c'est très franco-français :) )

La médecine du travail, composée d'équipes de travail pluridisciplinaire, centre de + en + ses recherches sur les conditions psychologiques du travail et sur les différentes interactions qui les conditionnent.
c'est vrai, ils commencent à s'y mettre, je l'ai dit d'ailleurs :clin: les commissions fleurissent de partout ... mais il leur aura fallu combien d'années ? d'autre part, c'est un travail peut être intellectuellement flatteur mais......... inutile.. Toutes ces etudes ont déjà été faites ailleurs et l'on connait très bien ce qui peut causer du stress. On a encore une guerre de retard en France :lol:

Alors oui, on peut se demander pourquoi s'éparpiller ainsi dans les études si elles ne trouvent pas écho dans la réalité... On répond souvent que c'est un problème financier. Pourtant tout le monde aurait à y gagner. Et pourtant on trouve l'argent pour financer ces recherches.

le problème c'est que sur le terrain , on n'engage pas de l'argent sans être certain que cela va rapporter... Et en France, nous n'avons pratiquement aucune données chiffrées globales du coût du stress : coût total (pour l'assurance maladie comme pour les entreprises) des arrêts maladie directement ET indirectement liés au stress, coût des consultations, des soins, coût des accidents de travail etc etc .... Sans ces chiffres, il est très difficile de faire prendre conscience des interêts de la prévention en matière de stress . Sans compter le manque d'information sur les conséquences réelles du stress que l'on peut constater chez les entrepreneurs....

Mais, à leur décharge, il faut dire aussi que jusqu'à present, la notion de Santé en France rimait plus avec maladie, accident et soins qu'avec prévention ...maintenant ça, ça commence à couter trop cher à la société, donc on commence à envisager qu'on pourrait... peut-être...inverser la vapeur.....

Le problème ne se situe donc pas dans l'évaluation du stress au travail mais dans la volonté des décideurs d'en prendre acte et de mettre en application les recommandations des différents groupes de travail qui se penchent sur la question. Peut-être devrait on multiplier les inspections et légiférer là-dessus

on ne réglera pas le pb si l'on passe son temps à se renvoyer la balle :D Et l'on ne supprimera pas le stress des salariés en stressant un peu plus les employeurs ou l'encadrement :clin:
C'est d'une prise de conscience collective et d'un travail collectif dont nous avons besoin, pas d'une cercition supplémentaire....

Ceci dit, si vous souhaitez parler stress, je suis partante :lol:, c'est mon cheval de bataille depuis pas mal d'années, mais alors, il vaudrait peut-être mieux ouvrir un autre topic :clin: :)
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne :)
Avatar de l’utilisateur
Jo_bis
Modérateur
Modérateur
Messages : 10261
Inscription : 30 janv. 2004 10:33

Message par Jo_bis »

cyber-garance a écrit : Car au contraire, la France est l'un des pays européens qui axe le plus sa recherche (sociologique, psycho-sociologique) sur cette question, et ce depuis des les 70's. Il y a évidemment la recherche fondamentale qui est très fructueuse dans ce domaine avec des chefs de fil comme Dominique Meda, JP Durant ou Pierre Castel, des penseurs engagés comme Pierre Bourdieu, Mais aussi et surtout des dizaines d'observatoires du travail rattachés aux universités. Et du côté de la recherche appliquée, on se défend aussi très bien! La médecine du travail, composée d'équipes de travail pluridisciplinaire, centre de + en + ses recherches sur les conditions psychologiques du travail et sur les différentes interactions qui les conditionnent.
Le problème ne se situe donc pas dans l'évaluation du stress au travail mais dans la volonté des décideurs d'en prendre acte et de mettre en application les recommandations des différents groupes de travail qui se penchent sur la question. Peut-être devrait on multiplier les inspections et légiférer là-dessus.
Roy et Burawoy, 2 américains précurseurs de la sociologie du travail de terrain, avaient déjà rendu compte dans les années 50 (je crois...) du lien extrêmement fort qui existe entre l'intérêt porté au travail ainsi que sa reconnaissance avec sa qualité. Alors oui, on peut se demander pourquoi s'éparpiller ainsi dans les études si elles ne trouvent pas écho dans la réalité... On répond souvent que c'est un problème financier. Pourtant tout le monde aurait à y gagner. Et pourtant on trouve l'argent pour financer ces recherches.

Oui, mais tout cala donne quoi, dans la réalité??? Je ne crois pas que le problème soit financier mais plutôt lié à l'évolution des mentalités : nous sommes dans une société de consommation, et tout, je dis bien tout, est devenu un "objet" consommable. La maladie, la mort, le travail (entre autres) sont devenus sources de profit, qu'on le veuille ou non.
Effectivement, les personnes que vous citez sont des sommités dans leur domaine et prônent le management participatif, tel que je vous l'ai décrit plus haut amis elles datent des années 30 à 70, le monde d'alors n'était pas le même. Il y a une contradiction avec ce que disent les intervenants du colloque auquel vous vous êtes rendue.
Je maintiens que le management participatif permet à tous les travailleurs de se réaliser dans leur travail.
Les "experts" de la médecine du travail ne l'ont pas lu, apparemment.
La France ne fait pas partie des pays les mieux placés pour la lutte contre la souffrance ou le suicide au travail. On en parle depuis peu, et ce n'est pas la médecine du travail qui bouge le plus mais les syndicats. Ces derniers les ont poussé à agir, sinon, on attendrait encore. Alors, qu'ils fassent des colloques sur le thème de la souffrance au travail, c'est très bien mais j'attend de vois dans la pratique.
Personnellement, en 25 ans d'hôpitaux, jamais aucun médecin du travail (et pourtant j'en ai vu beaucoup en differents endroits), ne m'a demandé si mon travail se passait bien, ni même si je me sentais fatiguée...c'est vous dire.J'y suis allée la dernière fois il y a 2 semaines : aucune allusion à ce sujet...
Je me demande de toute façon jusqu'où va leur compétence, étant donné qu'il savent à peine lire une radio pulmonaire (et ça, preuve à l'appui, un de mes collègues en a fait les frais, il l'a payé de sa vie!!!). Certes, il y a sûrement des médecins compétents dans ce milieu, mais il ne faut pas leur demander l'impossible.
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
Avatar de l’utilisateur
Norma Colle
Silver VIP
Silver VIP
Messages : 4851
Inscription : 30 nov. 2004 21:32

Message par Norma Colle »

flog a écrit :.



Mais perso, j'aurais du mal à supporter que la médecine du travail vienne donner des leçons alors qu'ils se sont totalement foutus du pb pendant des decennies, qu'ils n'ont jamais voulu s'impliquer dedans, ni dans son étude, ni dans sa gestion, ni dans les solutions : amélioration des techniques de management par exemple.....


...


Il ne me semble pas que ce soit le rôle d'un médecin d'améliorer les techniques de management. Il pourrait peut-être inciter ++++ les DRH à se faire accompagner par des sociétés conseil.
J'espère pour vous que vous n'aurez pas besoin de ces précieux médecins du travail quand vous serez peut-être au bout du rouleau. Ces derniers sont encore une aide précieuse et un petit rempart de sécurité quand vous n'en pouvez plus!

Et même si ces médecins sont tard à se réveiller , il vaut mieux tard que jamais! Nous autres IDE sommes-nous actives pour être mieux traitées???? Non, non et non....nous hibernons encore malgré tout ce que nous subissons!
Avatar de l’utilisateur
Norma Colle
Silver VIP
Silver VIP
Messages : 4851
Inscription : 30 nov. 2004 21:32

Message par Norma Colle »

cyber-garance a écrit :[Le problème ne se situe donc pas dans l'évaluation du stress au travail mais dans la volonté des décideurs d'en prendre acte et de mettre en application les recommandations des différents groupes de travail qui se penchent sur la question. Peut-être devrait on multiplier les inspections et légiférer là-dessus.


C'est exactement ce que les médecins lors de la conférence (cf ci-dessus) disaient.Si les DRH refusent de reconnaître qu'il y a problème au sein de l'entreprise, les médecins sont "coincés"! Dur à avaler mais pour 2007 c'est ainsi.Après les médecins utilisent les "armes" qu'ils possèdent genre " retirer l'agent de son poste"....mais ceci ne résoud pas le problème de fond...
Avatar de l’utilisateur
Jo_bis
Modérateur
Modérateur
Messages : 10261
Inscription : 30 janv. 2004 10:33

Message par Jo_bis »

Norma Colle a écrit : Il ne me semble pas que ce soit le rôle d'un médecin d'améliorer les techniques de management. Il pourrait peut-être inciter ++++ les DRH à se faire accompagner par des sociétés conseil.
J'espère pour vous que vous n'aurez pas besoin de ces précieux médecins du travail quand vous serez peut-être au bout du rouleau. Ces derniers sont encore une aide précieuse et un petit rempart de sécurité quand vous n'en pouvez plus!

Et même si ces médecins sont tard à se réveiller , il vaut mieux tard que jamais! Nous autres IDE sommes-nous actives pour être mieux traitées???? Non, non et non....nous hibernons encore malgré tout ce que nous subissons!

Mais quand il y a urgence, ce qui est souvent le cas en matière de stress au travail, mis à part un arrêt de travail...OK...mais ensuite?
Certes, ils ne sont pas compétents en management, mais ils pourraient être de précieux conseil, notamment en ce qui concerne les manifestations du stress, le "dépistage" de la souffrance au travail.
Il y a quelque temps, dans mon précédent poste, j'avais suggeré au médecin du travail d'intervenir auprès de l'équipe dans ce cadre-là, il n'est jamais venu... ne m'a même jamais rappelée.
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
Avatar de l’utilisateur
Bracciano-Galley
VIP
VIP
Messages : 3595
Inscription : 01 juin 2004 21:06
Localisation : variable

Message par Bracciano-Galley »

Norma Colle a écrit :
cyber-garance a écrit :[Le problème ne se situe donc pas dans l'évaluation du stress au travail mais dans la volonté des décideurs d'en prendre acte et de mettre en application les recommandations des différents groupes de travail qui se penchent sur la question. Peut-être devrait on multiplier les inspections et légiférer là-dessus.


C'est exactement ce que les médecins lors de la conférence (cf ci-dessus) disaient.Si les DRH refusent de reconnaître qu'il y a problème au sein de l'entreprise, les médecins sont "coincés"! Dur à avaler mais pour 2007 c'est ainsi.Après les médecins utilisent les "armes" qu'ils possèdent genre " retirer l'agent de son poste"....mais ceci ne résoud pas le problème de fond...

ben voilà, c'est toujours le même pb :roll:, tout le monde se renvoie la balle...la medecine dit que c'est de la faute aux decideurs, et quand on ecoute les "decideurs", on se rend compte qu'ils n'ont que très très peu d'infos pertinentes et adaptées à leur façon de fonctionner....Mais faut pas desespérer :lol: , peut-être qu'un jour on va comprendre qu'il est grand temps d'apprendre à communiquer :lol: pour arriver à travailler ensemble 8)

PS : Norma Colle, la medecine du travail... c'est pour le salariat :clin:
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne :)
Avatar de l’utilisateur
Norma Colle
Silver VIP
Silver VIP
Messages : 4851
Inscription : 30 nov. 2004 21:32

Message par Norma Colle »

Jo a écrit : ]
Mais quand il y a urgence, ce qui est souvent le cas en matière de stress au travail, mis à part un arrêt de travail...OK...mais ensuite?
Certes, ils ne sont pas compétents en management, mais ils pourraient être de précieux conseil, notamment en ce qui concerne les manifestations du stress, le "dépistage" de la souffrance au travail.
Il y a quelque temps, dans mon précédent poste, j'avais suggeré au médecin du travail d'intervenir auprès de l'équipe dans ce cadre-là, il n'est jamais venu... ne m'a même jamais rappelée.


Non ils ne s'arrêtent pas à l'arrêt de travail, ils retirent l'agent de son poste et renégocient un nouveau poste au sein de l'entreprise (donc pour nous de l'hôpital )
Le dépistage de souffrance est fait dans mon hosto mais une fois le rapport fait sans activité syndicale derrière il reste lettre morte ...


Flog a écrit :ben voilà, c'est toujours le même pb , tout le monde se renvoie la balle...la medecine dit que c'est de la faute aux decideurs, et quand on ecoute les "decideurs", on se rend compte qu'ils n'ont que très très peu d'infos pertinentes et adaptées à leur façon de fonctionner....Mais faut pas desespérer , peut-être qu'un jour on va comprendre qu'il est grand temps d'apprendre à communiquer pour arriver à travailler ensemble

Exact, c'est déprimant mais les "décideurs" ont les infos pertinentes pour décider seulement ils ne veulent pas bouger...et annulent les réunions de concertation!!!
Avatar de l’utilisateur
Jo_bis
Modérateur
Modérateur
Messages : 10261
Inscription : 30 janv. 2004 10:33

Message par Jo_bis »

Norma Colle a écrit :Non ils ne s'arrêtent pas à l'arrêt de travail, ils retirent l'agent de son poste et renégocient un nouveau poste au sein de l'entreprise (donc pour nous de l'hôpital )
Le dépistage de souffrance est fait dans mon hosto mais une fois le rapport fait sans activité syndicale derrière il reste lettre morte ...

Je ne crois pas qu'un nouveau poste soit la solution : qui dit nouveau poste, dit réadaptation à ce poste. Quand on sait que une des manifestations du stress est la perte des capacité d'adaptation à l'environnement, on est en droit de se demander si le remède n'est pas pire que le mal.
Je pense qu'il faudrait probablement un suivi psychologique de longue haleine, un accompagnement dans le poste.
D'autant que les personnes en souffrance vivent rarement bien leur changement de service : ils se sentent incapables, diminués, la conséquence directe est la dépression nerveuse (perte de l'estime de soi). Vous le savez comme moi, il est très difficile de s'en sortir.

Je crois qu'il existe des tests psychologiques destinés au dépistage du stress au travail...
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
Avatar de l’utilisateur
Norma Colle
Silver VIP
Silver VIP
Messages : 4851
Inscription : 30 nov. 2004 21:32

Message par Norma Colle »

Jo a écrit :
Norma Colle a écrit :Non ils ne s'arrêtent pas à l'arrêt de travail, ils retirent l'agent de son poste et renégocient un nouveau poste au sein de l'entreprise (donc pour nous de l'hôpital )
Le dépistage de souffrance est fait dans mon hosto mais une fois le rapport fait sans activité syndicale derrière il reste lettre morte ...

Je ne crois pas qu'un nouveau poste soit la solution : qui dit nouveau poste, dit réadaptation à ce poste. Quand on sait que une des manifestations du stress est la perte des capacité d'adaptation à l'environnement, on est en droit de se demander si le remède n'est pas pire que le mal.Je pense qu'il faudrait probablement un suivi psychologique de longue haleine, un accompagnement dans le poste.
D'autant que les personnes en souffrance vivent rarement bien leur changement de service : ils se sentent incapables, diminués, la conséquence directe est la dépression nerveuse (perte de l'estime de soi). Vous le savez comme moi, il est très difficile de s'en sortir.




Non, il vaut mieux un changement de poste que de rester se démolir à un poste où rien ne va plus! Et je sais de quoi il est question!
On s'en sort (certe pas indemne ....) si l'on met de la distance avec les émetteurs de stress et de pressurisation!
Répondre