morphine=peur?

Le forum des infirmier(e)s, discussions, débats et bien plus encore...

Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers

Répondre
Avatar de l’utilisateur
peggy
VIP
VIP
Messages : 2522
Inscription : 15 nov. 2003 17:47
Localisation : face a la mer!

morphine=peur?

Message par peggy »

voilà je vous explique la situation:
j'ai une patiente qui a eu un cancer traité il y a 7ans, ils ont arreté le suivi, recemment douleur+++ a la hanche, la radio montre grosse decalcification bref metastase avec bien sûre douleur très forte!
bref on demande au medecin traitant si il est ok pour faire intervenir l equipe mobile douleur, ok, le medecin specialiste preconise durogesic25 +actiskenan 10 + antiinflammatoire et neuroleptique (elle etait sous antagique pallier 2 sans effet) et le medecin traitant passe après lui et non pas de morphine car elle a fait un oap y a 6mois!
bref ras le bol quand c est pas la famille, c est le medecin qui a peur de la morphine! c est quoi leur probleme si elle etait insuffisante respi sous o2 encor je comprendrais mais là!!!!
bref bien choisir son medecin traitant si on veut pas souffrir!

ps: je bosse en had!
infirmière libérée
Avatar de l’utilisateur
pyocianik
Insatiable
Insatiable
Messages : 705
Inscription : 27 juil. 2006 18:04

Message par pyocianik »

Explique au MD que tant qu'un patient a mal il ne peut pas faire d' IRA! :rules: :tire: :bang:
Sinon propose lui de rencontrer le MD de l'équipe douleur :dispute: ou encore de se documenter sur ce qui s'appelle l'analgésie multimodale! :rules:
Tout ce que vous ferez sera insignifiant. C'est justement parce que c'est insignifiant que c'est important que vous le fassiez car qu'il n'y a que vous qui puissiez le faire.
Avatar de l’utilisateur
peggy
VIP
VIP
Messages : 2522
Inscription : 15 nov. 2003 17:47
Localisation : face a la mer!

Message par peggy »

disons que l'on fait le point demain avec uniquement l antiinflammatoire en plus et l augmentation du neuroleptique, si la patiente est toujours douloureuse on rappel les deux medecins qu'ils se mettent en rapport, enfin j hallucine, le medecin est ok pour faire untervenir l equipe mobil et après il ne suit pas leur propositions!
infirmière libérée
Avatar de l’utilisateur
emma29
VIP
VIP
Messages : 2593
Inscription : 09 août 2006 21:51
Localisation : Finistère

Message par emma29 »

on a pas mal de difficultés aussi en ce qui concerne le soulagement de la douleur... pourquoi tant de réticence de la part des médecins traitants?

une de nos patientes a souffert durant plusieurs semaines (fin de vie...escarres+++) avant que le medecin traitant "daigne" nous écouter. Il a fini par prescrire des patchs de morphoniques quelques jours avant son déces :?
Nymphirmière au pays de Brest
Avatar de l’utilisateur
dino
VIP
VIP
Messages : 2461
Inscription : 03 avr. 2007 16:14
Localisation : Saône et Loire

Message par dino »

emma29 a écrit :on a pas mal de difficultés aussi en ce qui concerne le soulagement de la douleur... pourquoi tant de réticence de la part des médecins traitants?


La peur du procés :?:
Avatar de l’utilisateur
emma29
VIP
VIP
Messages : 2593
Inscription : 09 août 2006 21:51
Localisation : Finistère

Message par emma29 »

:? peut être bien...
Nymphirmière au pays de Brest
Avatar de l’utilisateur
pyocianik
Insatiable
Insatiable
Messages : 705
Inscription : 27 juil. 2006 18:04

Message par pyocianik »

Ignorance crasse par manque de formation!!! :fache:
Notions de TTT de la douleur complètement dépassées! :red:
Tout ce que vous ferez sera insignifiant. C'est justement parce que c'est insignifiant que c'est important que vous le fassiez car qu'il n'y a que vous qui puissiez le faire.
Avatar de l’utilisateur
lola normande
Star VIP
Star VIP
Messages : 7333
Inscription : 09 sept. 2005 14:30

Message par lola normande »

J'ai eu le meme genre de probleme avec ma mère qui est décédée d'un cancer generalisé. Le médecin ne lui prescrivait que du diantalvic ... J'ai fini par l'appeler tous les jours pour qu'il se déplace. A la fin, il a fini par avouer son incompetence pour gérer cette douleur ( d'autant que ma mère vomissait tout ce qu'elle prenait, mais bon, il existe d'autres moyens, les patchs etc), que ses connaissances etaient dépassées, et avec son accord, on l'a transferé en unité de soins palliatifs où l'équipe mobile a pu enfin calmer les douleurs. Il est vrai que certains medecins ont encore beaucoup de mal à utiliser les morphiniques, à augmenter les doses quand ce n'est pas suffisant mais aussi à stopper les examens, soins et traitements invasifs, douloureux et "inutiles" en fin de vie.
Lola normande

Prout de dragon, trou dans le caleçon
Avatar de l’utilisateur
shranza
Messages : 8
Inscription : 19 sept. 2007 11:55
Localisation : PARIS

Message par shranza »

je viens de faire une formation sur les soins palliatifs, géniale, mais le medecin formateur nous expliquais quils nen faisaient pas pour les medecin :? allez comprendre, en plus les medecin ont objectif de guerir ,ils nacceptent pas léchec§:roll:
Aime la vie et la vie taimera
Calci
Insatiable
Insatiable
Messages : 477
Inscription : 08 août 2006 19:51
Localisation : partout et nulle part

Message par Calci »

nous ausi on a eu ce meme souci avec un medecin traitant.un week end alors que la dame ne tenait plus le médecin de garde nous a prescrit des patchs, dès le lendemain il a fallu enlever ce patch le médecin traitant avait meme eté dire à la famille que la morphine faisait mourir plus vite.( Et vu que c'est le medecin qui sait tout auprès des familles) Puis un jour en entrant dans le couloir il a entendu la patiente hurlait de douleur, je ne sais pas pourquoi ce jour là il a prescrit des morphiniques en gellule deux fois par jour(c'était mieux que rien) alors qu' auparavant lorsqu'il voyait nos évaluations de la douleur il nous répondait que la patiente était comédienne Aujourd'hui la patiente est décédée, mais on n'a jamais pu faire augmenter la dose.

il faudrait obliger les médecins traitants à faire une formation ou quand le spécialiste precrit quelques choses faire une loi qui les empeche de revenir en arrière sans l'accord du spécialiste
laisser souffrir quelqu'un c'est de la maltraitance
Avatar de l’utilisateur
Miss Marion
Accro
Accro
Messages : 1300
Inscription : 25 nov. 2003 19:37
Localisation : Lost in Hell...

Message par Miss Marion »

Effectivement bcp de medecin traitant on peur d'utiliser des morphiniques, nous a l'hopital les medecins assistants ( des generalistes) prescrivent tres souvent de la morphine IV ou per os ou par voie cutanée..par contre c'est vrai que tres souvent ils ne sont pas coherent, ils mettent morphine hypnovel mais laissent les ATB :?
"un homme n'est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves"
Fermière en enfer...euh en médecine interne...
Avatar de l’utilisateur
haricot vert
Gold VIP
Gold VIP
Messages : 6641
Inscription : 14 août 2005 14:14
Localisation : loin

Message par haricot vert »

pyocianik a écrit :Ignorance crasse par manque de formation!!! :fache:
Notions de TTT de la douleur complètement dépassées! :red:


C'est ça malheureusement .

J'ai l' impression que rien n'a changé depuis 25 ans . :?
marie-pierre
ludo42
Forcené
Forcené
Messages : 266
Inscription : 25 avr. 2007 02:29
Localisation : Et maintenant, en Martinique!

Message par ludo42 »

Les jeunes médecins y sont plus sensibles mais c'est clair qu'il y a encore pleind e progrès à faire. On dirait qu'avoir 10mg de morpgine va provoquer des détresses respi à chaque fois...
Militons pour changer cet état de faits!!
L'intelligence, c'est comme un parachute, quand on en n'a pas, on s'écrase.
C'est beau la Gwada, comme Madinina!
sebouh
Habitué
Habitué
Messages : 66
Inscription : 25 avr. 2006 18:03

Message par sebouh »

dino a écrit :
emma29 a écrit :on a pas mal de difficultés aussi en ce qui concerne le soulagement de la douleur... pourquoi tant de réticence de la part des médecins traitants?


La peur du procés :?:


Plutot le manque de formation et de remise a niveau des connaissances !
IADE interimaire
Avatar de l’utilisateur
Hombeline
Adepte
Adepte
Messages : 135
Inscription : 22 juin 2006 18:28

Message par Hombeline »

petit extrait de mon TFE sur la prise en charge de la douleur aux urgences:

"Le mythe de la Morphine

La morphine draine avec elle tout un cortège de fantasmes fortement liés à la toxicomanie. En 1997, le Petit Larousse indiquait que «l’usage prolongé de la morphine entraîne une tolérance et une dépendance physique et psychique sévère. Le sevrage est insupportable et susceptible d’entraîner des troubles cardio-vasculaires pouvant aboutir à la mort. Le danger de toxicomanie grave réduit l’usage thérapeutique de la morphine aux états douloureux aigus, aux douleurs néoplasiques et aux oedèmes pulmonaires ».

La morphine reste encore trop souvent prescrite en phase terminale. De ce fait survient facilement l’amalgame entre son administration et la survenue du décès (proche du sentiment d’euthanasie). La morphine est souvent associée à une maladie incurable, au pronostic d’une mort prochaine, à la « mort fine ».

Pourtant la morphine n’entraîne pas de somnolence prolongée ni de confusion. Si le traitement a été graduellement augmenté, la confusion chez le patient est exceptionnelle et il faut alors éliminer d’autres causes. En début de traitement par morphiniques, il est couramment observé une somnolence que l’on attribue à la dette de sommeil, induite par la douleur. Elle cède en quelques jours.

La morphine n’entraîne pas d’occlusion. La constipation engendrée par les opioïdes est constante, la morphine nécessite donc une observance rigoureuse d’un traitement par laxatifs.

La morphine n’induit pas de toxicomanie, la dépendance physique existe presque toujours car l’arrêt brutal entraîne un syndrome de sevrage, en revanche, la dépendance psychique est exceptionnelle chez les malades traités par morphine. Il existe une confusion regrettable entre dépendance physique et psychique aux opioïdes.

La morphine n’entraîne pas de détresse respiratoire si l’on augmente graduellement les doses, si l’on reste prudent dans les associations médicamenteuses, si les doses efficaces sont adaptées en fonction de l’apparition des effets secondaires et enfin, si les conversions en fonction des voies d’administration sont correctement appliquées. Le risque de dépression respiratoire n’est que très rarement constaté chez le patient douloureux chronique régulièrement réévalué et traité de façon prolongée. Sa constatation implique l’administration intraveineuse immédiate de naloxone (Narcan), antagoniste puissant de la morphine. Ce risque de dépression respiratoire demeure lors des traitements des douleurs aiguës par la morphine. Il est minimisé par l’ajustement précis des doses au traitement de la douleur. En fin de vie, la morphine améliore la dyspnée.

L’accoutumance n’empêche pas le contrôle de la douleur en effet, elle correspond à la nécessité d’augmenter régulièrement les doses d’opioïdes pour maintenir le même effet. C’est grâce à l’accoutumance que nausées et somnolence disparaissent après quelques jours de traitement. Il est courant d’avoir à augmenter les doses de morphine au cours du traitement du malade cancéreux douloureux. Cette augmentation ne reflète pas une accoutumance mais résulte de la progression de la maladie elle-même.

La morphine n’accélère pas la mort ! L’expérience du maniement de la morphine depuis 30 ans, pour les douleurs des malades atteints de cancer, permet d’affirmer que la morphine, bien utilisée, améliore considérablement le confort du patient, sans précipiter la mort."
ESI 3ème année Ambroise Paré
Présidente CESI
Répondre