Patient en fin de vie et AS ou IDE à son chevet
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Patient en fin de vie et AS ou IDE à son chevet
Voici une situation qui ne me convient pas tout à fait. Je m'explique, là où je travaille (EHPAD), une des patiente est en fin de vie. Nous "attendons qu'elle parte" car c'est que qu'elle souhaite depuis 4 ans. Cette pateinte est agée de 101 ans, ça peut se comprendre...
Bref, c'est une patiente très anxieuse qui demande beaucoup de présence. Là elle est donc en fin de vie, pouls ralenti depuis 2 jours, endormie, TA basse .... c'est donc la fin pour cette patiente.
Hier nous avions réunion et l'une de mes collègue a fait le choix de n epas venir à cette réunion pour rester penant 1h au chevet de cette patiente. Lui tenant la main.
Je vais peut être paraitre dure mais j'assume. Je ne suis pas d'accord avec ma collègue, tout en respectant son choix. J'estime que notre travail est d'accompagner ces patients. POur moi, notre rôle est de se montrer présent, de répondre aux besoins de la personnes, d'être à son écoute, de lui prodiguer des soins de confort, d'être à l'écoute de son entourage. Aussi de passer un instant "privilégié" avec elle (par exemple en prenan un peu plus de temps pour la toilette, faire des massages, soins de bouche plus réguliers....). Mais je pense que restrer au chevet des personnes de cette façon n'est pas notre place. Cela ne fait pas partie de notre rôle. POur moi c'est celui de la famille, même si parfois elle n'est pas très ou pas présente ; nous ne devons pas les remplacer. Je me dit que je ne le ferais pas pour tous car les affinités sont différentes, alors pour une "égalité des soins" je ne le fait pas. C'est ma faon de rester à ma place de soignante.
Qu'en pensez vous, votre avis m'interresse.
Bref, c'est une patiente très anxieuse qui demande beaucoup de présence. Là elle est donc en fin de vie, pouls ralenti depuis 2 jours, endormie, TA basse .... c'est donc la fin pour cette patiente.
Hier nous avions réunion et l'une de mes collègue a fait le choix de n epas venir à cette réunion pour rester penant 1h au chevet de cette patiente. Lui tenant la main.
Je vais peut être paraitre dure mais j'assume. Je ne suis pas d'accord avec ma collègue, tout en respectant son choix. J'estime que notre travail est d'accompagner ces patients. POur moi, notre rôle est de se montrer présent, de répondre aux besoins de la personnes, d'être à son écoute, de lui prodiguer des soins de confort, d'être à l'écoute de son entourage. Aussi de passer un instant "privilégié" avec elle (par exemple en prenan un peu plus de temps pour la toilette, faire des massages, soins de bouche plus réguliers....). Mais je pense que restrer au chevet des personnes de cette façon n'est pas notre place. Cela ne fait pas partie de notre rôle. POur moi c'est celui de la famille, même si parfois elle n'est pas très ou pas présente ; nous ne devons pas les remplacer. Je me dit que je ne le ferais pas pour tous car les affinités sont différentes, alors pour une "égalité des soins" je ne le fait pas. C'est ma faon de rester à ma place de soignante.
Qu'en pensez vous, votre avis m'interresse.
DE nov 2004, EHPAD
"ne fais pas autres, ce que tu ne veux pas que l'on te fasse"
formation DU gériatrie à Dijon, en cours
"ne fais pas autres, ce que tu ne veux pas que l'on te fasse"
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Je te trouve un peu dure, est ce que cette réunion était primordiale. Il est vrai qu'il faut être équitable vis à vis des patients. Mais tu parle d'une dame de 101 ans que vous devez connaitre depuis un moment. Donc si ta collègue a décidé de rester au près d'elle je peux comprendre, après tout on est humain....
Par rapport à la famille je suis d'accord mais notre société fait que la personne agée n'a pas sa place et pour que diverses raisons la famille n'est pas souvent présente donc à qui de faire un accompagnement des mourrants quand la famille n'est pas là, à nous peut être? j'ai travaillé en soins pallatifs et je peut te dire que c'était notre rôle, alors...
Par rapport à la famille je suis d'accord mais notre société fait que la personne agée n'a pas sa place et pour que diverses raisons la famille n'est pas souvent présente donc à qui de faire un accompagnement des mourrants quand la famille n'est pas là, à nous peut être? j'ai travaillé en soins pallatifs et je peut te dire que c'était notre rôle, alors...
Si ta patiente a 101 ans, on devine aisément l'age des enfants, ils ne sont parfois pas très vaillants eux même, et les petits enfants sont parfois eux même grand père ou grand mère, ou au travail. Cette configuration, avec l'éclatement géographique des familles, rend de plus en plus difficile l'accompagnement par la famille, et ça ne va aller en s'améliorant.
De nos jours, je vois des enfants agés, partir avant leur père ou leur mère très agé. Maintenant, l'accompagnement, pour moi, ce n'est pas dans les 48 heures avant le décès, c'est tous les jours un peu plus ou un peu moins selon l'état de la personne. Je pense que c'est rassurant de sentir une présence attentionnée quand on est encore conscient, là je mets le paquet. Une fois à l'agonie, je veille à ce que rien ne manque au niveau confort, mais au niveau de l'équipe, il me semble difficile de tenir la main 24 h sur 24.
De nos jours, je vois des enfants agés, partir avant leur père ou leur mère très agé. Maintenant, l'accompagnement, pour moi, ce n'est pas dans les 48 heures avant le décès, c'est tous les jours un peu plus ou un peu moins selon l'état de la personne. Je pense que c'est rassurant de sentir une présence attentionnée quand on est encore conscient, là je mets le paquet. Une fois à l'agonie, je veille à ce que rien ne manque au niveau confort, mais au niveau de l'équipe, il me semble difficile de tenir la main 24 h sur 24.
Salut,
Je n'ai pas encore l'expérience nécessaire, mon avis va peut-etre sembler inapproprié. Cependant, j'aurai tendance à penser qu'effectivement ce n'est pas notre role.
MAIS, il faut aussi voir le contexte, prendre en charge la personne dans la globalité... Cette dame de 101 ans, a-t-elle de la famille, des amis qui viennent la voir? Pour moi, le terme accompagner concerne autant les moments avant la mort mais surtout pendant... Je veux dire par là que c'est justement au moment où la mort est là qu'il faut être présent.
J'essaie d'imaginer ce qui va se passer quand mon moment viendra :"Apprecierai-je avoir quelqu'un à mes cotés?" Pour ma part, je dirais OUI. Si ma famille, mes proches ne sont pas avec moi, alors, la présence d'un soignant diminuerai peut-etre mon anxiété.
Je n'ai pas encore l'expérience nécessaire, mon avis va peut-etre sembler inapproprié. Cependant, j'aurai tendance à penser qu'effectivement ce n'est pas notre role.
MAIS, il faut aussi voir le contexte, prendre en charge la personne dans la globalité... Cette dame de 101 ans, a-t-elle de la famille, des amis qui viennent la voir? Pour moi, le terme accompagner concerne autant les moments avant la mort mais surtout pendant... Je veux dire par là que c'est justement au moment où la mort est là qu'il faut être présent.
J'essaie d'imaginer ce qui va se passer quand mon moment viendra :"Apprecierai-je avoir quelqu'un à mes cotés?" Pour ma part, je dirais OUI. Si ma famille, mes proches ne sont pas avec moi, alors, la présence d'un soignant diminuerai peut-etre mon anxiété.
== C'est la fin, ou plutot le début de quelquechose ==
La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas
La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas
- alex macit
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flam3 a écrit :Pourquoi pas de notre rôle?
Au contraire je pense que c'est une partie importante de notre rôle, accompagner, soutenir, soulager, par notre simple présence.
Et si je devais faire erreur, je serais heureuse de dépasser ma fonction.
euhhh ben oui mais dans ce cas c'est du relationnel, c'est dans mes compétences donc intégré à ma profession donc forcement là je demanderai à etre payé si je faisais une heure sup auprès d'un malade en fin de vie ou pas !!!!!
I Just wanna be free ..... C'est La Vie !!!!!
Quand je dis que c'est pas de notre role, c'est qu'en prenant de notre temps à parler, accompagner les patients en fin de vie, on risque de ne pas conserver la distance professionnelle...
Maintenant, cela fait partie de notre rôle d'accompagner donc...
Maintenant, cela fait partie de notre rôle d'accompagner donc...
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- flam3
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alex macit a écrit :flam3 a écrit :Pourquoi pas de notre rôle?
Au contraire je pense que c'est une partie importante de notre rôle, accompagner, soutenir, soulager, par notre simple présence.
Et si je devais faire erreur, je serais heureuse de dépasser ma fonction.
euhhh ben oui mais dans ce cas c'est du relationnel, c'est dans mes compétences donc intégré à ma profession donc forcement là je demanderai à etre payé si je faisais une heure sup auprès d'un malade en fin de vie ou pas !!!!!
Pourquoi tu parles d'heures supp?
Sandra
infirmière promo 2004-2007
Marseillaise en Bretagne!
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Marseillaise en Bretagne!
quelle etait cette reunion?
si cette reunion etait sur la prise en charge en charge de ctte patiente, oui je trouve dommage que cette collegue n y ai pas assister!
après a partir du moment ou on a le temps de rester pres de quelqun en fin de vie, juste pour une presence, je ne trouve pas que cela est du depassement de competence, c est notre role l accompagnement de fin de vie!
de là faire une heure sup pour rester a coté, je sais pas si cela est justifier!
si cette reunion etait sur la prise en charge en charge de ctte patiente, oui je trouve dommage que cette collegue n y ai pas assister!
après a partir du moment ou on a le temps de rester pres de quelqun en fin de vie, juste pour une presence, je ne trouve pas que cela est du depassement de competence, c est notre role l accompagnement de fin de vie!
de là faire une heure sup pour rester a coté, je sais pas si cela est justifier!
infirmière libérée
Saqqhara je suis de ton avis. Veiller les patients n'est pas du ressort des soignants. C'est le role de la famille. La famille d'un patient en fin de vie n'a que lui à s'occuper tandis que nous en avons beaucoup. Il y a donc un problême d'équité entre les patients. Par exemple lors de la distribution des repas, y a t il qq'un qui reste au chevet de la patient ? Probablement que non. Une présence constante n'est pas possible. De plus le probleme se pose aussi la nuit, ou les soignants sont seuls ou en binome. Doivent-ils rester au chevet exclusif d'une seule patiente ? Doivent-ils passer tout le temps qu'ils ne passent pas auprès des autres patients auprès de cette patiente en fin de vie ? Je pense que non. Et que faire s'il y a plusieurs agonisants ? Qui choisir ?
L'agonie prend souvent des heures, voire des jours et même des semaines parfois... Faut-il organiser un relais alors ? Un travail de longue haleine ...
Enfin il faut savoir qu'une fois la patiente décédée, les soignants exténués ne pourront pas observer le même temps de repos que la famille qui veille et devront enchainer avec d'autres patients et ainsi de suite jusqu'à épuisement professionnel. Le problême s'est posé à moi en USP ou j'étais seul IDE de nuit ... A tel point que j'en ai fait mon sujet de mémoire.
Bref l'accompagnement n'est pas fait que de présence et une présence continue n'est pas obligatoire, et je pense qu'elle n'est pas souhaitable pour les soignants et il faut poser des limites.
L'agonie prend souvent des heures, voire des jours et même des semaines parfois... Faut-il organiser un relais alors ? Un travail de longue haleine ...
Enfin il faut savoir qu'une fois la patiente décédée, les soignants exténués ne pourront pas observer le même temps de repos que la famille qui veille et devront enchainer avec d'autres patients et ainsi de suite jusqu'à épuisement professionnel. Le problême s'est posé à moi en USP ou j'étais seul IDE de nuit ... A tel point que j'en ai fait mon sujet de mémoire.
Bref l'accompagnement n'est pas fait que de présence et une présence continue n'est pas obligatoire, et je pense qu'elle n'est pas souhaitable pour les soignants et il faut poser des limites.
Savoir travailler en tension ...
Muzu a écrit :Quand je dis que c'est pas de notre role, c'est qu'en prenant de notre temps à parler, accompagner les patients en fin de vie, on risque de ne pas conserver la distance professionnelle...
Sans doute...ceci dit, cela n'aura pas de conséquences sur les futures relations avec la patiente concernée, dans la mesure où cette relation est justement appelée à s'éteindre...
Après, il faut gérer ses propres émotions par rapport à ce contexte particulier et ne aps tomber dans l'épuisement prrofessionnel, comme l'évoque Oliv' un peu plus loin...

Je pense que l'accompagnement de fin de vie se gère au cas par cas. Oui, il est de notre rôle, et j'irai même jusqu'à dire qu'il est du rôle de n'importe qui....
A t-elle de la famille? Si oui, ses enfants doivent être eux même déjà "d'un certain âge".
Je ne trouve pas choquant que votre collègue aie voululu consacrer du temps.
A t-elle de la famille? Si oui, ses enfants doivent être eux même déjà "d'un certain âge".
Je ne trouve pas choquant que votre collègue aie voululu consacrer du temps.
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
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il m'est arrivé de tenir la main dans les derniers instants d'une personne agée, avec mes collègues nous nous relayons en attendant la famille, mais c'est parce que nous en avions envie et que nous sentions que le patient en avait besoin. La famille nous a remercier ensuite. Mais il est vrai que quelques fois cela peut durer plusiieurs jours, et il faut aussi comprendre que la famille ne peut pas toujours, elle est parfois trop agée, ou meme malade. et souvent elle a peur de la mort .Nous avions eu il y a quelques temps une dame très gentille avec nous qui avait abandonné ses enfants et là je peux comprendre que les enfants n'avaient pas envie de lui tenir la main. Nous n'avons pas le droit de juger la famille,nous ne connaissons pas leur passé et chaque individu à le droit à l'acompagnement ,meme si c'est un soignant. Mais le soignant doit le faire que s'il s'en sent capable, en pensant toujours ce n'est pas ma mère ni mon père.
Accopagnement des personnes en fin de vie
Bonjour!
Ton cas est intêressant, on en parle souvent avec mes collègues. Au départ j'était comme ta collègue, mais j'ai appris a mettre de la distance avec le boulo.
Les patients en fin de vie on besoin de nous quand nous sommes en service, mais je pense, comme tu le dis, qu'il ne faut pas d'inégalité entre les patients, quand on aime son travail on donne le meilleur de soi même pour tout les patients de la même façon.
Même si la famille n'est pas présente je pense qu'on ne peut pas se permettre de la remplacer, si non on se fait boufé, et ça va très vite.
Mes collègues qui en ressente le besoin, j'accepte leur choix. Je pense qu'il ne faut pas se sentir coupable de ne pas vouloir tenir la main d'un patient en fin de vie 24h sur 24, chacun fait comme il le sent.
Ton cas est intêressant, on en parle souvent avec mes collègues. Au départ j'était comme ta collègue, mais j'ai appris a mettre de la distance avec le boulo.
Les patients en fin de vie on besoin de nous quand nous sommes en service, mais je pense, comme tu le dis, qu'il ne faut pas d'inégalité entre les patients, quand on aime son travail on donne le meilleur de soi même pour tout les patients de la même façon.
Même si la famille n'est pas présente je pense qu'on ne peut pas se permettre de la remplacer, si non on se fait boufé, et ça va très vite.
Mes collègues qui en ressente le besoin, j'accepte leur choix. Je pense qu'il ne faut pas se sentir coupable de ne pas vouloir tenir la main d'un patient en fin de vie 24h sur 24, chacun fait comme il le sent.
Amandine ASD