annoncer un décès
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Bonsoir,
alors voila, je suis jeune DE (depuis 2mois) et je travaille en maison de retraite.
Nous avions un couple dans la résidence. Le monsieur est décédé.
Sa femme est plus ou moins perdue, perd un peu la tête.
L'équipe ainsi que ses petits enfants lui ont annoncé le décès de son mari, elle est même allé le voir a la morgue.
Seulement, hier soir (je suis de nuit en ce moment) je suis allée la recoucher, elle m'a demandé si quelqu'un dormait a coté d'elle (dans le lit de son mari). Je lui ai répondu que c'était son mari.
Mais je n'ai pas osé approfondir en lui disant "ms rappelez vous, c'était votre mari, il est mort...". J'avais peur qu'elle se rende compte soudainement de ce qu'il se passait, ou qu'elle nie carrément en disant mais non c'est pas vrai.
Donc en fait j'ai pas trop su quoi faire, quoi lui dire. L'équipe dit "toute facon elle se rend pas compte".
Et c'est possible que cette dame redemande les jours prochain ou est son mari, si quelqu'un dort a coté d'elle...que faire dans ce cas la????
Elle dit également assez souvent qu'elle prefererai mourir plutot que de perdre la tête...idem dans ces cas la je suis toujours démunie, je ne sais jamais quoi dire vraiment!!!
Enfin voila, si quelqu'un a des petits conseils, peut raconter son expérience.
Merci et bonne soirée
alors voila, je suis jeune DE (depuis 2mois) et je travaille en maison de retraite.
Nous avions un couple dans la résidence. Le monsieur est décédé.
Sa femme est plus ou moins perdue, perd un peu la tête.
L'équipe ainsi que ses petits enfants lui ont annoncé le décès de son mari, elle est même allé le voir a la morgue.
Seulement, hier soir (je suis de nuit en ce moment) je suis allée la recoucher, elle m'a demandé si quelqu'un dormait a coté d'elle (dans le lit de son mari). Je lui ai répondu que c'était son mari.
Mais je n'ai pas osé approfondir en lui disant "ms rappelez vous, c'était votre mari, il est mort...". J'avais peur qu'elle se rende compte soudainement de ce qu'il se passait, ou qu'elle nie carrément en disant mais non c'est pas vrai.
Donc en fait j'ai pas trop su quoi faire, quoi lui dire. L'équipe dit "toute facon elle se rend pas compte".
Et c'est possible que cette dame redemande les jours prochain ou est son mari, si quelqu'un dort a coté d'elle...que faire dans ce cas la????
Elle dit également assez souvent qu'elle prefererai mourir plutot que de perdre la tête...idem dans ces cas la je suis toujours démunie, je ne sais jamais quoi dire vraiment!!!
Enfin voila, si quelqu'un a des petits conseils, peut raconter son expérience.
Merci et bonne soirée
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un site interessant à visiter et qui peut t'apporter déjà des éléments de réponse : :fleche: là (voir en particulier l'item "toutes les publications"roxane88 a écrit :Malheureusement on a pas de CMP dans la MDR. Un infirmier psy passe de temps en temps et en plus si on l'appelle, et un epsychologue est la une fois par semaine.
Mais a priori je sais pas si c'est dans leur idée de s'occuper de cette dame...ils s'occupent plus des personnes psy...

Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne 

Salut Roxane.
D'après ce que j'ai compris, ta résidente perdait la tête déja avant ? Ou bien c'est le décès du mari qui l'a faite décompenser ? Je suppose que c'est le premier cas.
Il faudrait déja que la psychologue la voit histoire de savoir où elle en est.
Dans ce genre de situation, j'avais appris à l'école qu'il fallait recadrer les patients dans la réalité, mais je pense qu'avec des résidents déments il vaut mieux s'abstenir.
C'est trop violent, je trouve, de lui asséner un 'Mais non, c'est le lit de votre mari, mais il est mort, vous êtes toute seule maintenant...' Vu que de toute façon c'est impossible de la guérir de sa démence et qu'elle ne sera jamais critique, autant la laisser gentiment dans son monde et inutile de l'angoisser plus. A mon avis, elle a plus ou moins compris que son mari était décédé, même si ce n'est pas au niveau conscient, et je ne pense pas que ca lui rende service de lui renvoyer en permanence cette vérité.
Je suis d'ailleurs partisan du fait qu'il faille respecter le déni car il permet de continuer à fonctionner.
Ceci dit, je n'irais pas jusqu'à mentir, ou alors par omission. Si elle me disait 'Il y a quelqu'un dans le lit à coté de moi', je répondrais que non il n'y a personne. Si elle me demande alors 'Et mon mari' je lui demanderais si elle sait ou il est et si elle répond non, je lui dirais alors qu'il est décédé depuis le ... En respectant aussi le fait qu'elle n'ait peut-être pas envie de savoir et lui laissant la possibilité de ne pas demander à savoir et surtout ne pas la contredire si elle dit un truc du genre 'Ah oui, il va revenir...'
D'après ce que j'ai compris, ta résidente perdait la tête déja avant ? Ou bien c'est le décès du mari qui l'a faite décompenser ? Je suppose que c'est le premier cas.
Il faudrait déja que la psychologue la voit histoire de savoir où elle en est.
Dans ce genre de situation, j'avais appris à l'école qu'il fallait recadrer les patients dans la réalité, mais je pense qu'avec des résidents déments il vaut mieux s'abstenir.
C'est trop violent, je trouve, de lui asséner un 'Mais non, c'est le lit de votre mari, mais il est mort, vous êtes toute seule maintenant...' Vu que de toute façon c'est impossible de la guérir de sa démence et qu'elle ne sera jamais critique, autant la laisser gentiment dans son monde et inutile de l'angoisser plus. A mon avis, elle a plus ou moins compris que son mari était décédé, même si ce n'est pas au niveau conscient, et je ne pense pas que ca lui rende service de lui renvoyer en permanence cette vérité.
Je suis d'ailleurs partisan du fait qu'il faille respecter le déni car il permet de continuer à fonctionner.
Ceci dit, je n'irais pas jusqu'à mentir, ou alors par omission. Si elle me disait 'Il y a quelqu'un dans le lit à coté de moi', je répondrais que non il n'y a personne. Si elle me demande alors 'Et mon mari' je lui demanderais si elle sait ou il est et si elle répond non, je lui dirais alors qu'il est décédé depuis le ... En respectant aussi le fait qu'elle n'ait peut-être pas envie de savoir et lui laissant la possibilité de ne pas demander à savoir et surtout ne pas la contredire si elle dit un truc du genre 'Ah oui, il va revenir...'
Savoir travailler en tension ...
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en fait le truc Roxane, est de réellement écouter la personne
. Si elle te demande si " quelqu'un dort a coté d'elle " la reponse est oui ou non suivant les cas, pas autre chose, car elle ne demande pas si son mari dort à côté d'elle, ou "qui" dort à côté d'elle mais juste si "quelqu'un" dort à côté d'elle
.. Ensuite bien sur, on peut entamer un dialogue en lui demandant pour quelles raisons elle pose cette question... mais ça, c'est juste après et pas forcement obligatoire , si la première réponse donnée n'entraine pas plus de réaction





Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne 

d'accord avec fog il ne faut pas aller plus loin que ce qu'elle te demande. La grosse erreur serait de s'identifier à elle et de voir en elle ce que nous voulons y voir. Elle ne pense pas comme toi. N'anticipe pas ses réactions.
La réponse judicieuse n'existe pas on fait ce qu'on peut, et heureusement c ce qui fait tout l'attrait du métier.
C'est très culpabilisant dans les deux sens, la laisser dans l'ignorance ou bien lui redire la vérité. Ne vaut il pas mieux la laisser vivre sa réalité. Ce n'est pas de la psychiatrie pure et même en psychiatrie on ne remet pas brusquement les gens dans la réalité. Il faut seulement etre à son écoute.
mais de ce que j'ai compris elle est en chambre double , va - t- elle avoir une voisine??? le problème pourra alors se poser autrement.
La réponse judicieuse n'existe pas on fait ce qu'on peut, et heureusement c ce qui fait tout l'attrait du métier.
C'est très culpabilisant dans les deux sens, la laisser dans l'ignorance ou bien lui redire la vérité. Ne vaut il pas mieux la laisser vivre sa réalité. Ce n'est pas de la psychiatrie pure et même en psychiatrie on ne remet pas brusquement les gens dans la réalité. Il faut seulement etre à son écoute.
mais de ce que j'ai compris elle est en chambre double , va - t- elle avoir une voisine??? le problème pourra alors se poser autrement.
Bonjour,
effectivement si elle ne parle pas de son mari pourquoi lui en parler???
C'est frustrant quand même: nous on sait, elle elle ne sait pas...ca me fait mal au coeur perso...mais bon c'est le métier!!
Elle est bien en chambre double, mais pour l'instant y'a pas d'entrée de prévue pour mettre à côté d'elle.
effectivement si elle ne parle pas de son mari pourquoi lui en parler???
C'est frustrant quand même: nous on sait, elle elle ne sait pas...ca me fait mal au coeur perso...mais bon c'est le métier!!
Elle est bien en chambre double, mais pour l'instant y'a pas d'entrée de prévue pour mettre à côté d'elle.
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ben ouiroxane88 a écrit :Bonjour,
effectivement si elle ne parle pas de son mari pourquoi lui en parler???






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